Les deux cloches de l'église de Quintal (mentionnées dans l'inventaire de 1793, voir IM74000836) sont envoyées à la fonte en 1794 (en vertu des mesures prises par Antoine Louis Albitte, envoyé du Comité de salut public dans les départements de l'Ain et du Mont-Blanc en janvier 1794). Après la Terreur, la commune, qui a également perdu son curé (réfractaire) demande la nomination d'un nouveau desservant, et s'engage parallèlement à se pourvoir d'une nouvelle cloche. Elle dispose pour cela de 508 £ de bronze provenant des anciennes cloches (Notre-Dame de la Visitation. Doyenne...). La nouvelle cloche est fondue en 1796 (l'an 5 du calendrier républicain correspondant à la période du 22 septembre 1796 au 21 septembre 1797, la cloche a dû être fondue dans le dernier trimestre 1796) par Jean-Baptiste Pitton, fondeur domicilié à Carouge (canton de Genève), dont elle porte la signature. La cloche aurait été déposée ("cachée") dans la "maison Louy" (Notre-Dame de la Visitation. Doyenne...) avant d'être montée au clocher, peut-être à l'occasion de l'arrivée du curé missionnaire Hocquine, début 1797 (Ibid.), ou plus tard, après le Concordat de 1801. L'inscription sur la cloche fait en effet mention d'un Laurent Loui, "agent de ladite commune de Quintal".
Jean-Baptiste Pitton avait été appelé à Quintal par le syndic Antoine Paccard, forgeron, qui l'assiste lors de la fonte (réalisée à proximité de l'église) et décide de se lancer dans la fonderie de cloche à la suite de cette expérience ; il est à l'origine de la dynastie de fondeurs Paccard, établie depuis le milieu du 19e siècle à Annecy-le-Vieux.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )