Dossier d’œuvre architecture IA74003245 | Réalisé par
Guibaud Caroline (Rédacteur, Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Eglise paroissiale Notre-Dame de la Visitation
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Quintal
  • Lieu-dit Quintal, le Village de l'Eglise
  • Cadastre 1732 635 Le Village de l'Eglise  ; 1866 B2 bis 1096  ; 2017 B 52 1144, 1147
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame de la Visitation

Historique détaillé

L’église de Quintal, de style roman, est datable du 11e siècle. Les fenêtres de l’abside ont été agrandies à une date indéterminée (fin du Moyen Âge ? les encadrements montrent des réparations, certains blocs ayant été remplacés par un calcaire plus blanc), avec suppression partielle des bandes lombardes du chevet par le nouvel encadrement. D'autres ouvertures datent peut-être de la même époque (même calcaire) : la porte dans le mur sud du transept sud, à linteau en accolade ; une autre porte, en anse-de-panier, percée dans le mur ouest de ce bras du transept et murée ; un enfeu (?) dont les traces sont visibles dans le mur de la nef en retour. Une porte haute en arc brisée (murée), peut-être plus ancienne, donnait accès au comble au niveau de la 3e travée de nef, côté nord. Les fenêtres du transept ont été percées ou sans doute modifiées en forme de demi-lunes au début du 19e siècle (dans un calcaire proche des fenêtres de l'abside) : on les voit sur les photographies d'avant les travaux de 1963 (Notre-Dame...). Le clocher jusqu'au 1er étage, qui porte également un décor de bandes lombardes à deux arcatures, avec une fenêtre en fente au milieu en façade occidentale, remonte également au 1er état de l'édifice.

La visite pastorale de Mgr Just Guérin à QuintaJ, en 1640, mentionne deux chapelles localisées à proximité de la grande porte : l’une dédiée à Saint-Jean-Baptiste, fondée par Jean Songet d'Allandonne (ou Allondone ; signalée dès la visite de 1411), l’autre à Saint-Blaise. La visite de 1688 cite une chapelle sous le vocable de Notre-Dame du Puy, qui est alors dite "en mauvais état et sans recteur" : elle est dotée la même année par noble Centaure de Bertrand de la Pérouse, baron de Quintal (voir IA74003241), qui lui attribue le revenu d'une maison au chef-lieu, d'un champ à la Platière et de cinq autres pièces de terres (Coutin). Ce vocable est à mettre en relation avec la présence à Quintal et plus largement en Genevois, du 13e au 17e siècles, des chanoines du Puy-en-Velay, seigneurs de Quintal d’avant 1302 à 1641.

En 1740, Henri Chevallier, maître-maçon, et Jacques Lacombe, maître-charpentier, visitent l’édifice après un incendie et préconisent des travaux de restauration (murs, voûte, clocher, couvert et plancher). C’est peut-être à cette époque que la nef est couverte d’une fausse voûte en plâtre sur lattis. L’inventaire des biens de l’église établi en 1793 (retranscrit dans Notre-Dame… ; voir IM74000836, annexe) mentionne toujours les chapelles de la sainte Vierge (sans doute celle de Notre-Dame du Puy) à droite du maître autel (patronne : Mme De Vieux ; recteur M. Cochet ; biens associés : pré à la Platière, maison près de l’église), et celle de Saint-Jean-Baptiste à gauche (recteur M. Genoud ; biens associés : pré à la Platière).

Des travaux sont effectués dans les années 1830 : le dernier niveau du clocher est édifié en 1834, et l’étage en dessous cerclé d’un ceinturage en métal mis en place par les frères Beauquis ; la tribune est reconstruite entre 1836 et 1839, par Jean Bogey, maître charpentier à Annecy (né à Héry-sur-Alby). Le perron de six marches est ajouté en 1857 par le maçon Jean Sorlier. En 1866, la commune fait une demande de bois pour pour refaire les escaliers et planchers du clocher. Le portail occidental, en calcaire blanc, semble avoir été mis en place dans le courant du 19e siècle.

Une campagne de travaux importante est effectuée en 1881-1884 : réfection de la toiture du clocher (endommagée par une tempête en 1878), en ardoise, avec réparation du coq, de la corniche, des chéneaux et des abat-sons, réfection du vantail de la porte latérale, des enduits intérieurs et extérieurs, du plancher (en partie remplacé par un dallage ciment) et blanchissement des voûtes en lattis.

Une dernière grosse campagne de travaux est réalisée en 1963, sous la direction de l’architecte Claude Fay, avec réfection des toitures, des enduits intérieurs et extérieurs, agrandissement des fenêtres du transept (au-dessous des demi-lunes), suppression de la voûte en lattis, carrelage de la nef, sans doute aménagement de la sacristie sur l’emplacement de l’ancien four à pain communal (voir IA74003233) et du passage couvert la reliant à l’église (total 119 570,65 F ; entreprise de maçonnerie Daviet, charpente et couverture Canet, zinguerie Folliet, peinture Saccani, électricité Paclet).

Enfin, le clocher est réparé en 2012 après avoir été endommagé par la foudre, et le tour de l’église est dallé en pierre ; des travaux d’assèchement des maçonneries du le chœur et de mise en accessibilité sont réalisés en 2013.

Description

L'église présente un plan en croix latine, avec un clocher-porche à trois niveaux, une nef de trois travées couverte d'un plafond avec tribune au revers de la façade occidentale et un transept voûté d'arêtes terminé par une abside et deux absidioles semi-circulaires voûtées en cul-de-four.

Les maçonneries extérieures présentent un décor de bandes lombardes sur le 2e niveau du clocher et le chevet. Le matériau de construction, couvert d'un épais crépi à relief, n'est pas visible. Les encadrements de baies sont en calcaire : calcaire de couleur ocre pour les deux fenêtres de l'abside, la fenêtre de l'absidiole sud, les fenêtres des extrémités du transept et la fenêtre du bras sud, mur ouest (baies à une lancette en plein-cintre, garnies de grilles en fer forgé), ainsi que pour les portes percées dans le transept sud (à chanfrein, linteau en accolade dans le mur sud, arc en anse de panier dans le mur ouest) et les vestiges d'enfeu (?) visibles dans le mur ouest ; calcaire blanc pour les fenêtres de la nef (une baie à une lancette en plein-cintre par travée), calcaire blanc à grain fin pour le portail. L'oculus ovale au-dessus du portail a un encadrement en béton. Le 2e niveau du clocher est percé côté ouest de jours en bande étroite ; le 3e niveau a une baie en plein-cintre garnie d'abat-sons sur ses murs nord, ouest et sud. Les toitures sont en tuile écaille, à longs pans et croupes rondes, sur la nef, le transept et les absidioles ; le clocher est coiffé d'un toit à l'impériale en ardoise couronné d'une flèche à six pans en zinc avec au sommet une pomme de pin, une croix tréflée et un coq en fer forgé.

A l'intérieur, les murs de la nef présentent des pilastres entre chaque travée, qui ne montent pas jusqu'au plafond ; l'ensemble a été uniformément crépi d'un enduit épais. La tribune en charpente est supportée par deux colonnes doriques en bois ; on y accède par un escalier adossé à l'angle entre le clocher-porche et la nef, côté sud, dont les premières marches sont en pierre et la suite en bois. Le sol est en carrelage de grès.

La sacristie est aménagée dans un petit bâtiment en rez-de-chaussé, coiffé d'un toit à croupes en tuile écaille, relié à la porte sud du transept par un passage couvert.

L'église est datable du 11e siècle. Le clocher a été surélevé en 1834 et la tribune refaite entre 1836 et 1839. La dernière grosse campagne de travaux, en 1963, sous la direction de l'architecte Claude Fay, a donné à l'église son aspect actuel, avec son enduit couvrant, l'agrandissement des fenêtres de la nef et la réfection de son sol, et l'aménagement de la sacristie.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle, 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1963, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Fay Claude
      Fay Claude

      Né en 1921 à Equemaville (Calvados), il s'installe en Haute-Savoie avec sa famille pour fuir les bombardements du Havre, où il est lycéen. Il suit l'enseignement en architecture de l’Atelier Jean Benoît à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris dont il est diplômé en 1950. Il commence à travailler à Bourg-Saint-Maurice avec Raymond Pantz, puis s'installe à Annecy en 1953. Il est entre autre architecte des Télécommunications et des Douanes de 1957 à 1968 et occupe le poste d’architecte des Monuments Historiques et d’inspecteur des Sites en Haute-Savoie. Il est membre de l’A.T.U.H.S. (Atelier d’Urbanisme Haut-Savoyard). L'essentiel de ses réalisations sont située en Haute-Savoie, en particulier dans l’agglomération d’Annecy. Il a construit des immeubles, des maisons, des églises et chapelles, des édifices publics (groupe scolaire), rédigé des POS et suivi les restaurations d'édifices tels que le château et la cathédrale d'Annecy ou l'église de Quintal. Il prend sa retraite en 1987.

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      architecte attribution par source
  • Murs
    • calcaire crépi
  • Toits
    ardoise, tuile en écaille
  • Plans
    plan en croix latine
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe ronde
    • toit à l'impériale
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en maçonnerie, en charpente
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
  • Précision représentations

    Décor de bandes lombardes à deux arcatures séparées par des pilastres sur le chevet et le clocher.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 1986/05/20
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Haute-Savoie. Série 156J : 5373. Inventaire des archives de l'architecte Maurice Novarina. Projet de transformation de l'église de Quintal : plan d'ensemble, note de présentation des modifications envisagées, correspondance. 1960-1961. Le géomètre A. Beauquis est consulté pour ce projet. [non consulté]

    AD Haute-Savoie : 156J : 5373
  • AD Haute-Savoie. Série 4O : 803. Archives des dons et legs. Quintal Legs LANTERNIER Joseph (à la commune). – Capital en argent : notes, extrait des délibérations du conseil municipal, correspondance, notifications, liste des héritiers, extrait de testament, acte de décès. 1935-1936. [non consulté]

    AD Haute-Savoie : 4O : 803

Bibliographie

  • CHATILLON, Sébastien. FAVRE, Jean-Paul. PALMIER, Dominique. THIERY-AUDUBERT, Brigitte. VINCENT, Sylvie. Notre-Dame de la Visitation. Doyenne du département. Quintal XIe siècle. Seynod : Photoplan, 2015.

  • COUTIN (chan.). Les chanoines de Motre-Dame du Puy-en-Auvergne, seigneurs de Quintal-en-Genevois. Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne, T. LXXV, 1962. Accès en ligne : URL<https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5833303z/f45.item>

    p. 22-33
  • VAUTRIN, Léna. Claude Fay architecte. Dactyl. CAUE de la Haute-Savoie, 2005. Accès en ligne : URL <https://www.caue74.fr/ressource/architecture/architecte/claude-robert-fay/claude-robert-fay-un-architecte.html>

Documents figurés

  • [Vue aériennes prises pendant les travaux du château de Quintal, vers 1976] / Photogr. pos. : tirages argentiques coul. 3e quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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