Dossier d’aire d’étude IA74003222 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Rédacteur, Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Présentation de la commune de Quintal
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Hauts de l'Albanais
  • Adresse
    • Commune : Quintal

Introduction historique

Comme pour les communes voisines, on constate une grande stabilité de l'implantation des constructions entre la mappe sarde (levée vers 1730) et le 1er cadastre français, en 1866. Une bonne moitié de son territoire étant situé sur les pentes raides et boisées du Semnoz, Quintal ne compte au début du 18e siècle que quatre sites d'habitat groupé (les mas de Dessous le Tourn, la Plattière et Village de l'Eglise pour le chef-lieu, et les écarts du Chesne, de la Biolle et de Mount) et deux fermes isolées (Haute Crout et le Clouz). Seule la ferme avec four à pain de Clouz, située en limite de forêt en bas du Semnoz, a disparu (dès avant 1866) ; tous les autres sites sont toujours bâtis mais ont changé de toponyme : sur le plan cadastral de 1866, le chef-lieu devient Quintal, le Crêt Salé (Crefsales sur le recensement de 1861) supplante le Chêne, la Biolle devient Chambert, Mount devient Laudon (Allaudon sur le recensement de 1861) et Haute Crout change pour les Vernettes. Ici les fermes isolées désignées par un anthroponyme du type "Chez Untel" ou "Les Untel" ne se sont pas multipliées au 19e siècle ; seules les fermes (non repérées) de Plaisir et des Prés Bénis (Pré Denis sur le recensement de 1861) apparaissent sur le plan cadastral de 1866.

Tous ces sites présentent encore du bâti aujourd'hui (sauf le Clouz), mais celui-ci est majoritairement datable du 19e siècle, et les remplois d'époques antérieures (portes ou fenêtres à encadrements chanfreinés ou sculptés) sont très peu fréquents, mis à part quelques exemples au chef-lieu, où l'on trouve également les deux seuls édifices antérieurs au 19e siècle dans la commune (l'église et le château).

La commune ne compte en 1730 que deux propriétaires nobles : Bertrand-Victor de Thônes, qui possède quasiment toute la partie boisée de la commune, sur les pentes du Semnoz, en 1732 (parcelles n°1850, 1856, 1857, 1859, 1860, 1861), le château au village, le "vieux château" de Mount (Laudon ; Quintal est érigé en baronnie en 1673) et ses environs au sud et à l'ouest, et l'étang de la Scie avec une masure au Clouz (disparus) ; et Centaure de Disonche, pour des parcelles plus éparses sur la commune. La propriété ecclésiastique est peu présente (quelques pâturages, champs ou teppes, appartenant à la cure de Quintal, à la chapelle Saint-Jean, aux pauvres de la Providence d'Annecy, à la chapelle Notre-Dame dans l'église de Quintal et à l'abbaye Sainte-Catherine).

Sur 28 dossiers d'édifices rédigés pour la commune, on en compte 13 datés par dates portées (dont neuf fermes et quatre croix) ; c'est une fraction assez élevée, mais le chiffre est peu représentatif vu le corpus réduit. Les dates relevées sur l'architecture civile couvrent de façon assez régulière tout le 19e siècle. Les recensements (chiffres cassini.ehess.fr) montrent un pic de croissance dans le 2e quart du 19e siècle (+80 habitants en 10 ans entre 1836 et 1846, avec 339 Quintalis) avant un creux précédent une remontée (319 habitants en 1861, 359 en 1876) puis une baisse continue jusqu'au minimum de 1946 avec 186 habitants. La population se stabilise autour de 200 au milieu du 20e siècle avant d'entamer une croissance exponentielle : 468 habitants dès 1975, plus de 1000 en 2005, 1269 en 2016, qui se traduit par les nombreuses construction individuelles qui englobent maintenant les principaux écarts en une seule agglomération. Ainsi sur la section B1, le bâti se limitait avant 1866 à la ferme et à la chapelle des Vernettes ; puis la ferme du Gros Noyer est édifiée en 1894 ; elle est actuellement incluse dans le lotissement du Gros Noyer, avec ses pavillons bordés de haies opaques de thuyas ou de fusains, lui-même prolongé par les lotissements du Fraisier, de l'Epine et de Bordet, en continuité avec l'agglomération du Chêne et du chef-lieu.

Relevé des dates portées (y compris édifices non repérés) :

Fermes : 1819 ; 1826 ; 1828 ; 1830 (2) ; 1837 ; 1841 ; 1843 ; 1868 ; 1869 ; 1886 ; 1889 ; 1894 ; 1900. Porte du jardin du presbytère : 1788. Croix : 1877 ; 1889 ; 1897 ; 1927. Bassin 1884.

Introduction topographique

La commune, d'une superficie de 913 ha, est située à cheval sur l'extrémité de la plaine de l'Albanais pour sa partie nord où se concentre l'habitat, avec une altitude variant entre 650 m et 750 m environ, et les pentes entièrement boisées du Semnoz pour sa partie sud, qui culmine à 1 533 m au Crêt de la Grande Danne. Une "danne" (ou "tanne") est un gouffre creusé dans la roche calcaire par l'érosion karstique. Cinq anfractuosités ont été relevées au pied du Semnoz, montagne de calcaire urgonien, sur la commune de Quintal : deux grottes au Chemin Sainte-Catherine, deux à la Cure, et la danne aux Loups. Trois ruisseaux principaux forment le réseau hydrographique qui se partage entre le bassin versant du Chéran pour les ruisseaux de la Crevaz en limite du Semnoz et de la Fatte, qui traversait le chef-lieu et passe au nord de Chambert, et le bassin versant du Fier pour le ruisseau des Trois Fontaines au nord du chef-lieu.

Caractéristiques de l'architecture

Les observations doivent être mises en perspectives avec le fait que le bâti déjà peu nombreux au 19e siècle a été assez significativement détruit ou dénaturé au 20e siècle.

Les fermes

La presque totalité (85%) des 15 fermes repérées présentent une juxtaposition des fonctions (habitation, étable, grange, remise) sous un même toit, dans des travées perpendiculaires à la façade principale située en mur gouttereau ; deux des fermes repérées présentent une habitation et une grange-étable dans des bâtiments distincts.

Les fermes peuvent être mitoyennes au coeur des agglomérations les plus denses (le chef-lieu et sa prolongation au Chêne/Crêt Salé), mais sont le plus souvent non mitoyennes. Les logis ont généralement deux niveaux, avec souvent une cave en étage de soubassement et des espaces d'habitation limités à un niveau. Un escalier extérieur dessert la moitié des habitations (en bois ou en béton, qui peut succéder à du bois ou à de la maçonnerie). On peut noter parmi les caractéristiques la présence d'un mur pignon débordant, parfois avec une console en calcaire taillée en quart de rond qui soutient l'avant-toit (cette console a pu être supprimée lors d'une surélévation, pratique très fréquente au 20e siècle), les portes de grange et/ou d'étable couvertes en arc (plein-cintre, segmentaire ou anse de panier ; 40 % du corpus) et l'utilisation de tuile écaille (qui a largement disparu des couvertures lors des dernières restaurations au profit de la tuile mécanique).

Très peu de logis ont pu être visités ; de ce fait, l'enquête n'a pas repéré de potager, cendrier, voire de cheminée (sauf la cheminée en molasse dans le logement au-dessus du four de Chambert) traditionnels encore en place.

Le matériau principal est le moellon de calcaire enduit, avec des encadrements en calcaire. Le pisé n'est pas utilisé.

La commune avait une fruitière, au chef-lieu, et la culture de la vigne est attestée sur la mappe. Les sols non boisés sont occupés essentiellement aujourd'hui par des prairies et quelques parcelles de céréales.

Les petites dépendances : fours à pain, puits et bassins

L'enquête de terrain a permis de recenser cinq fours à pain. Ce nombre était plus élevé : le livre des numéros suivis de la mappe sarde en cite 14, dont aucun four communal (le four dit "banal", près du presbytère, apparaît dans la 2e moitié du 19e siècle ; voir IA74003233), fours d'usage partagés (avec des "consorts" ou un frère : n°611, four des frères Antoine et Claude Long à la Plattière ; n°880, four des frères François et Jean-Louis Long à Dessous le Tourn ; n°908, four d'Antoine, Jean-Claude et François Métral à Dessous le Tourn ; n°1427, four de Claude Métral à la Biolle/Chambert, en indivis avec Michel Mougnier ; n°1064, four des frères Jacques et Albert Crémartin à Dessous le Tourn ; n°1112, four de Martin Soumilliet au Village de l'Eglise, en indivis avec Antoine Vincent et consorts ; n°1419, four de Pierre, Sébastien et François Favre à la Biolle/Chambert), et un en propriété noble (à Mount/Laudon) ; les plans des sections en 1866 laissent deviner un assez grand nombre de fours, équivalent à la mappe.

La mappe mentionne 14 granges isolées (type d'édifice peu repérées lors de l'enquête) et un "pressoir" (au chef-lieu) ; deux pressoirs ont été vus lors de l'enquête.

Les hameaux de Crêt Salé et Chambert disposaient d'un bassin (en bassin), et plusieurs bassin (en calcaire ou béton) ou puits ont été repérés au chef-lieu, mais la présence de grands bassin en béton n'est pas ici un élément fort du petit patrimoine.

Les croix de chemin

Six croix en pierre ou béton, datées de la fin du 19e siècle ou du début du 20e, sont encore visibles dans la commune, dont celle du nouveau cimetière qui faisait aussi office de monument aux morts. Il n'y a pas d'oratoire ; une chapelle isolée est édifiée en 1841.

Documents d'archives

  • AD Haute-Savoie. Série 1J : 1366. Quintal : transcriptions de délibérations communales et inventaire des années 1792-1793. Signés Rassat, instituteur à Gruffy, le 2 déc. 1905. [non consulté]

    AD Haute-Savoie : 1J : 1366
  • AD Haute-Savoie. Série 3P 3 : 1404. Quintal. Tableau indicatif des propriétés foncières, de leurs contenances et de leurs revenus, 1866 [non consulté].

    AD Haute-Savoie : 3P 3 : 1404
  • AD Haute-Savoie. Série 2253 W : 233-234. Atlas des cadastres sardes. Quintal. Dépouillement de la mappe cotée 1 C d 163. Dominique Barbero, 2008-2011.

    Accès au dépouillement cartographié : http://archives.hautesavoie.fr/?mappe_id=1Cd_0163_COPIE&ir_archdesc_doc=accounts%252Fmnesys_cg74%252Fdatas%252Fir%252FMappes_sardes%252F1Cd_0163_COPIE_tabelles%252Exml&ir_archdesc_page_ref=26&ir_archdesc_identifier=&ir_archdesc_unittitle=Quintal&form_search_geogname=%22Quintal+%28Haute-Savoie%2C+France%29%22&label_geogname=Commune&form_op_geogname=ET&label_unittitle=Mappe&form_search_unittitle=Quintal&label_v2_proprietaire=Propri%C3%A9taire&form_req_v2_proprietaire=%7B%3Anote%40label%3Dproprietaire%7D__VAL_&form_search_v2_proprietaire=&form_op_v2_proprietaire=ET&form_search_v2_statut=&form_req_v2_statut=%7B%3Anote%40label%3Dstatut%7D__VAL_&label_v2_statut=Statut&form_op_v2_statut=ET&label_v2_mas=Mas&form_req_v2_mas=%7B%3Anote%40label%3Dmas%7D__VAL_&form_search_v2_mas=&form_op_v2_mas=ET&form_search_v2_type_terrain=&form_req_v2_type_terrain=%7B%3Anote%40label%3Dtype_terrain%7D__VAL_&label_v2_type_terrain=Type+de+terrain&form_op_v2_type_terrain=ET&label_v2_nature_terrain=Nature+de+terrain&form_req_v2_nature_terrain=%7B%3Anote%40label%3Dnature_terrain%7D__VAL_&form_search_v2_nature_terrain=&form_op_v2_nature_terrain=ET&form_search_v2_estime=&form_req_v2_estime=%7B%3Anote%40label%3Destime-1%7D__VAL_+OU+%7B%3Anote%40label%3Destime-2%7D__VAL_+OU+%7B%3Anote%40label%3Destime-3%7D__VAL_+OU+%7B%3Anote%40label%3Destime-4%7D__VAL_&label_v2_estime=Estime&form_op_v2_estime=ET&label_v2_numero_de_parcelle=Num%C3%A9ro+de+parcelle&form_req_v2_numero_de_parcelle=%7B%3Anote%40label%3Dnum_parcelle%7D__VAL_&form_search_v2_numero_de_parcelle=&action=search&id=recherche_guidee_mappes_sardes

    AD Haute-Savoie : 2253 W : 233-234
  • AD Haute-Savoie. Série 6M : 324. Quintal. Recensement. Listes nominatives communales. 1861-1936. Accès en ligne : URL : <http://archives.hautesavoie.fr/ark:/67033/a011410949025CmQcGu>

    AD Haute-Savoie

Bibliographie

  • RENAULT, O. CLAIRET, D. (collab.). Inventaire départemental des caves souterraines hors mines de la Haute-Savoie. BRGM/RP-54130-FR. Rapport final. Septembre 2006. (PDF disponible en ligne)

Documents figurés

  • [Copie de la mappe originale (plan cadastral) de la commune de Quintal] / Signée Cocelli, directeur de la péréquation générale. 1 dess. : lavis, papier collé sur toile. Echelle : 1:2372. Dimension : 2,3 x 1,4 m. 1732 (AD Haute-Savoie. 1 C d 163, 1 C d 163-COPIE ; accès en ligne <http://archives.hautesavoie.fr/ark:/67033/a011400141516FEaPSu>).

    AD Haute-Savoie
  • [Plans cadastraux du premier cadastre français de Quintal] / Pestel (géomètre en chef) ; Verrier (géomètre 1ère classe). 6 dess. : lavis sur carton léger. Échelle : 1:10 000 (tableau d’assemblage) ; 1/4000 (section A) ; 1:2000 (sections B2 et B3) ; 1:1000 (section B2 bis). 1866 (AD Haute-Savoie. 3P : 3, 7014-7019. Accès en ligne: <http://archives.hautesavoie.fr/?id=recherche_grandpublic_detail&doc=accounts%2Fmnesys_cg74%2Fdatas%2Fir%2FCadastres%2FFRAD074_000000196%2Exml&open=324450&page_ref=324222&unittitle=Plan%20parcellaire&unitid=3%20P%203/7015-7019&unitdate=1866#node324450->)

    Tableau d'assemblage ; section A de la Montagne, feuille unique, n° 1 à 94 ; section B du Bourg, feuille n°1, n°1 à 470 ; feuille n°2, n°471 à 1169 ; feuille n°2 bis, n°571 à 1107 ; feuille n°3, n°1170 à 1400.

    AD Haute-Savoie : 3P : 3, 7014-7019

Annexes

  • Edifices non repérés de la commune de Quintal
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.