• patrimoine industriel, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Centrale hydroélectrique de la Bridoire dite usine de la Vavre actuellement EDF
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Pont-de-Beauvoisin (Le)
  • Hydrographies Ruisseau le Tier ; Ruisseau le Rondelet ; bassin-versant du Guiers
  • Commune La Bridoire
  • Lieu-dit La Vavre
  • Cadastre 2007 A 95, 978, 1083, 1084
  • Dénominations
    centrale hydroélectrique
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bassin, logement de contremaître, jardin

L'aménagement hydroélectrique de la Bridoire a été construit entre 1909 et 1911 par la Société Hydro-Électrique de la Bridoire (SHEB). La centrale est alimentée par les eaux du ruisseau le Tier, émissaire du lac d'Aiguebelette, captée dans une prise d'eau située au niveau de l'ancienne scierie Duport, aujourd'hui disparue (commune de Saint-Alban-de-Montbel). Le lac d'Aiguebelette (lac privé) est utilisé comme un réservoir régulateur pour la chute, d'un dénivelé de 125 mètres. La société Dalberto participa aux travaux de percement pour la conduite forcée. Une prise d'eau secondaire est construite en 1918 pour capter les eaux du ruisseau le Rondelet sur la commune de Dullin. Les travaux sont réalisés par la société Giacometti de Saint-Pierre-d'Allevard. Les eaux turbinées sont stockées dans un bassin de démodulation situé sur la commune de Vérel-de-Montbel, pour éviter les variations du niveau du Tier qui se déverse dans le Guiers. Le bassin, d'une capacité de 100 000 m3, est réaménagé en 1974 avec la construction de deux iles. L'utilisation de l'eau du lac d'Aiguebelette a modifié le paysage et la nature même de ce lac, passant d'un plan d'eau naturel à une retenue artificielle. Le niveau du lac est contrôlé, sa côte d'utilisation se situe entre 372,61 NGFA et 374,76 NGFA. En 1912, cinq communes riveraines commandent une étude au laboratoire de pisciculture de l'Université de Grenoble, sous la direction de Monsieur Léger. Cette étude constate que le régime et la biologie du lac sont modifiés en raison de l'utilisation des eaux par la centrale hydroélectrique. La SHEB rédige un contre document pour relativiser les effets soulevés par l'étude de Monsieur Léger. A l'origine, la centrale de la Bridoire est équipée de quatre turbines Girard, de MM. Piccard, Pictet et Cie, d'une puissance de 2000 chevaux vapeur entrainant chacune une dynamo. L'équipement de la centrale est complété avec une partie du matériel électrique de l'usine de Tines, commune de La Bridoire. La centrale produit, à ses débuts, du courant alternatif pour le réseau local des communes et des usiniers de La Bridoire et de Lépin-le-Lac. Elle produit aussi du courant continu pour alimenter le tramway de Lyon à l'aide d'un système de transport Thury à haute-tension de la Société Grenobloise de Force et Lumière sur la ligne Moûtiers-Lyon regroupant cinq centrales (Fonds de France, Moutiers, Bozel, Vignotan et La Bridoire). Des travaux d'améliorations sont effectués en 1916 avec notamment le remplacement des dynamos par des alternateurs de la société Schneider. En 1919, la Société Grenobloise de Force et Lumière (SGFL) devient adjudicataire de la part du lac d'Aiguebelette de Monsieur Paul Royer-Collard. L'autre moitié appartient à la famille De Chambost. Le 11 août 1931, la SGFL est substituée à la Société Hydro-Electrique de la Bridoire. La centrale est exploitée par la même société jusqu'en 1946 date à laquelle, en vertu de la loi de nationalisation de l'électricité (loi n° 46-628 du 8 avril 1946) et du décret d'application (n°46-1136 du 21 mai 1946), elle est transférée à EDF. Au cours de l'année 1953, les groupes Girard sont remplacés par des groupes Francis toujours en place et deux transformateurs de 5000 KW sont installés. La centrale et les prises d´eau sont automatisées en 1968. Des travaux d'entretien sont réalisés sur les prises d´eau et la conduite forcée pendant l´année 2009. Actuellement, les eaux du Tier et du Rondelet alimentent un seul groupe d'une puissance installée de 8750 KW. La production annuelle est de 7 MW. La centrale fait partie du Groupe d'Exploitation Hydraulique (GEH) Arve-Fier d'EDF.

Le site se compose de deux éléments : Un site de production comprenant une grande halle avec un toit à longs pans en tuile mécanique surmonté d'un lanterneau. La façade amont (est) est ouverte de deux portes avec un parement en pierre peinte. La façade nord est ouverte de six baies en arc de cercle. La façade opposée est ouverte de deux baies avec arc de cercle et d'une ouverture avec volet électrique. Sur la face sud, la halle est agrandie avec une aile de deux niveaux ouverte avec six fenêtres en arc de cercle. A l'ouest, la halle est adjointe d'un poste électrique avec toit terrasse. Une maison de contremaître, au sud du site, de plan rectangulaire symétrique comportant deux niveaux. Le toit est en tuile mécanique. Ce bâtiment dispose de jardins au sud et à l'est de la propriété.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan symétrique en L
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • lanterneau
  • Énergies
    • énergie électrique produite sur place
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • FR.AD073, 81S22, Fonds de la Préfecture : Transports, Energie, Service hydraulique, Affaires hydrauliques, arrondissement de Chambéry, La Bridoire, Usine hydro-électrique : ancien projet, et affaires diverses, 1899-1936.

    AD Savoie : 81S22
  • FR.AD073, 81S23, Fonds de la Préfecture : Transports, Energie, Service hydraulique, Affaires hydrauliques, arrondissement de Chambéry, La Bridoire, Usine hydro-électrique : demande de prise d'eau (rive du Tiers, lac d'Aiguebelette), dossier d'enquête, pièces d'instruction, pétition, règlement d'eau du 8/07/1909, 1908-1909.

    AD Savoie : 81S23
  • FR.AD073, 81S39, Fonds de la Préfecture : Transports, Énergie, Service hydraulique, Affaires hydrauliques, arrondissement de Chambéry, Dullin, Dérivation du Rondelet, 1918-1919.

    AD Savoie : 81S39
  • ADDEA Savoie : Centrale hydroélectrique de la Bridoire, demande autorisation, 1909, mise à jour 2002.

Bibliographie

  • Chambre syndicale des forces hydrauliques, Album de la Chambre Syndicale des Forces Hydrauliques, Paris, Belin Frères Imprimeurs-Editeurs, Tome 1, 1911.

    p. 24 à 29.
  • PAILLARD, Philippe (dir.). Histoire des communes savoyardes. Tome 1 : Chambéry et ses environs. Le Petit Bugey, Roanne Le Coteau : éditions Horvath, 1982.

    p.286
  • J. Maret, M. Tissut, L'aventure des tuiliers en avant-pays-savoyard, FAPLA, 2008.

    p. 60.
  • A la découverte du passé de La Bridoire et de ses environs, "Le fer à La Bridoire", in Souvenir de La Bridoire, n°3, non daté.

    p. 16 à 18.

Périodiques

  • A la découverte du passé de La Bridoire et de ses environs, "Le Tiers et l'électricité", Souvenir de La Bridoire, n°6, non daté.

    p. 15 à 36.
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009, 2019
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