Dossier d’œuvre architecture IA69005994 | Réalisé par
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Chapelle Saint-Jacquême ou Saint-Jacques
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Saint-Nizier
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Saint-Nizier
  • Adresse place Saint-Nizier
  • Cadastre 1831 H2 589, 590
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Jacquême ou Saint-Jacques
  • Parties constituantes non étudiées
    oratoire

HISTORIQUE

(d´après l´étude de VALOUS)

La première mention certaine de la chapelle remonte à 1267. Bien que plusieurs assemblées s'y soient tenues à partir de 1300, ce n´est qu´en 1320 qu´elle devient le lieu des séances ordinaires de l'administration consulaire (date de la charte communale consentie par l'archevêque). En 1401, le maître verrier Janin refait les verrières des deux fenêtres et de l´oculus. En 1419, la Ville accepte la donation par un notaire d'une clôture fermant à clef pour protéger les murs de la chapelle. A partir de 1455, le consulat siège en d'autres lieux avant de s'installer dans le nouvel hôtel de ville de la rue Longue en 1462 (cf. dossier). Il n'en continue pas moins d'entretenir la chapelle bien qu'elle soit la propriété, souvent contestée, du chapitre de Saint-Nizier : en 1457, il fait ouvrir une grande fenêtre (verrière par Jean de Huys). Le 18 juillet 1513 est mentionnée pour la première fois la confrérie de Saint-Jacques qui va occuper les lieux jusqu´à la Révolution. En 1517, la confrérie a le projet de faire exécuter des bancs " baux et triumphans ". En 1518, Jean de Chaponay, qui possède la maison jouxtant la chapelle à l´ouest et celle, nouvellement construite, bordant l´édifice religieux du côté sud, y fonde deux messes hebdomadaires. Le 25 août 1520, il obtient du chapitre de Saint-Nizier de couronner le mur nord de la chapelle par un garde-corps ajouré et d´y mettre ses armoiries. Pillée lors de l´occupation protestante en 1562, la chapelle est restaurée aux frais du chapitre avant 1573, les pèlerins obtiennent de celui-ci de l´occuper à nouveau le 2 mai 1565. Les boutiques appuyées contre l´édifice, dont les revenus sont perçus par le chapitre, sont mentionnées en 1573. En 1582 la maison jouxtant le chevet est reconstruite. En 1620, le chapitre autorise les pèlerins à placer une " effigie taillée " de la Vierge au-dessus de la petite porte, et en 1628 il fait couvrir la chapelle. La chapelle est vendue comme bien national le 6 octobre 1791 et son procès-verbal de démolition est dressée le 30 juillet 1792.

CONCLUSIONS

Valous et Steyert ont tenté une restitution minutieuse de cette chapelle, en se basant sur un état des lieux du 2 mai 1647, sur le bref de vente du 6 octobre 1791 et sur le procès-verbal de démolition du 30 juillet 1792. Depuis, la découverte d´un dessin de 1647 permet d´affiner la connaissance de l´édifice. Il se composait d´un vaisseau voûté de trois travées et d´une abside plus étroite et plus basse, le mur compensant la différence de hauteur étant percé d´un oculus. Le portail roman s´ouvrait au nord de la deuxième travée. Un clocher-mur à deux arcades s´élevait entre la 2e et la 3e travée. L´édifice ainsi conçu datait vraisemblablement du 12e siècle. A l´intérieur, les travées étaient séparées par des arc doubleaux, mais la forme des voûtes n´est pas connue.

Au cours des siècles, de nombreuses transformations ont changé l´aspect de cette chapelle. Ses élévations ouest, sud et les deux tiers de l´abside à l´est sont devenues mitoyennes avec trois maisons, si bien que la chapelle ne prenait plus ses jours que du côté nord : c´est vraisemblablement pour apporter plus de lumière que le consulat fait aménager une grande fenêtre en 1457, correspondant sans aucun doute à celle de la troisième travée visible sur l´élévation de 1647. La date de la division de la première travée en deux étages n´est pas connue : le rez-de-chaussée était voûté et ouvrait par une arcade surbaissée sur la deuxième travée, tandis que l´étage ne n´y communiquait que par une petite baie. A un moment, quand le consulat occupait les lieux, cette pièce servit pour ranger les archives. Elle était accessible par un escalier installé dans la maison mitoyenne. L´allée de celle-ci longeait le côté ouest de la chapelle et était voûtée d´ogives. De cette allée une porte ouvrait dans la chapelle. Visiblement la pièce haute était un oratoire réservé aux occupants de la maison, oratoire qui fut vraisemblablement remis en état en 1518 lorsque le propriétaire d´alors, Jean de Chaponay, qui venait de faire également reconstruire la maison touchant la chapelle au sud, fonda deux messes hebdomadaires. En 1520, il fait surélever la partie visible de l´abside et couronner l´ensemble des murs nord d´un garde-corps décoratif continu. Sur le pinacle marquant le décrochement de l´abside il fait apposer ses armoiries, ainsi que sur le premier à l´ouest mais en partition avec celles de son épouse, Catherine Palmier. La petite porte qui portait sur sa clef les symboles de la confrérie, une coquille et un bourdon, remontait sans doute à cette époque, ainsi que le culot présentant les mêmes emblèmes au tympan du grand portail, support d´une statue vraisemblablement détruite pendant les guerres de religion. En 1620, est ajouté au-dessus du petit portail l´édicule contenant la statue de la Vierge ; l'auvent protégeant la grande entrée (figurant sur l'élévation de 1647), porté par des consoles en fer, datait peut-être du début du 17e siècle.

D´après l´inventaire de 1647, la petite fenêtre de l´abside éclairait le maître autel et derrière lui s´étendait un espace pour le service des pèlerins " sans jour ni vue ". On peut traduire cette description par une disposition alors fréquente : un autel appuyé contre un retable coupait l´abside, ménageant ainsi l'espace d'une petite sacristie (des retables sont mentionnés dans le bref de vente de 1791). Un deuxième autel, dédié à Notre-Dame-de-Monserrat, était logé sous une arcade, contre le mur sud de la deuxième travée.

Chapelle construite au 12e siècle. A partir du 14e siècle au moins, et jusqu'à la Révolution, elle est la propriété du chapitre de Saint-Nizier. De 1320 à 1455, s'y tiennent les assemblées ordinaires du Consulat. De 1513 au moins, et jusqu'à la Révolution, elle est affectée à la confrérie de Saint-Jacques. En 1520, Jean de Chaponay fait restaurer l'édifice et harmonise les élévations visibles en les couronnant d'un garde-corps ajouré continu. Vendue comme bien national le 6 octobre 1791, la chapelle est détruite l'année suivante.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Secondaire : 1er quart 16e siècle

Chapelle composée d'une nef à trois travées et d'une abside plus basse, le tout couvert de voûtes de forme inconnue. La première travée de la nef était divisée en deux étages, un rez-de-chaussée voûté entièrement ouvert sur la nef, un étage à usage d'oratoire dont le mode de couvrement n'est pas connu. Le portail principal, protégé par un auvent, s'ouvrait dans la 2e travée au nord.

  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • État de conservation
    détruit
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • colonne
    • feuille
    • coquille
    • Vierge à l'Enfant
  • Précision représentations

    Le portail principal présentait un ébrasement à colonnes avec chapiteaux à feuillages. Le tympan était orné d'un culot, destiné à soutenir une statue, portant les emblèmes de la confrérie de Saint-Jacques (coquille et bourdon), emblème repris sur la clef de la petite porte. Au-dessus de cette dernière, un auvent abritait la statue de la Vierge à l'Enfant.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une association cultuelle

Bibliographie

  • VALOUS, Vital de. La chapelle de Saint-Jacquême ou de Saint-Jacques de Lyon. Lyon : Auguste Brun, 1881. 62 p.-3 pl. hors-texte ; 24 cm

Documents figurés

  • Devis de la chapelle St-Jacques [élévation nord]. 1647. 1 dess. : encre et lavis ; 53 x 73 cm (AD Rhône : 44 J 801)

  • [Plan des îlots entre la place Saint-Nizier, les rues Trois-Carreaux, Chalamont, Mercière et Bouquetière]. [80 compas = 34 cm]. 1776. 1 dess. : encre, lavis et aquarelle ; 53 x 81 cm. Dans : " Plans de la rente de Saint-Nizier ", feuille 7 (AD Rhône : 15 G 188)

  • 1) Chapelle St-Jacques. Essai de restauration. 2) Allée de la maison Chaponay. Intérieur et détail d'architecture [allée longeant le côté ouest de la chapelle] / A. Steyert inv. et del. 1879 et 1853. 2 est. ; 24,5 x 15 cm. Extrait de : " La chapelle de Saint-Jacquême ou de Saint-Jacques de Lyon " / Vital de Valous, 1881

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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