• inventaire topographique
château fort dit la Tour
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Chamaret
  • Lieu-dit les Puys
  • Cadastre 1835 A 704  ; 1983 A 703
  • Dénominations
    château fort
  • Appellations
    dit la Tour
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    donjon, chapelle, beffroi

La construction du château fort de Chamaret démarre par celle du donjon, dès le début du 12e siècle (1136 ?), sous Dodon II de Chamaret, membre d'une famille parmi les plus importantes du Tricastin à cette époque. En 1157, un acte est dressé dans le "castrum camaretum" (cité dans le cartulaire de Richerenches). Une chapelle castrale dédiée à Saint-Barthélemy est édifiée en même temps que le donjon. Elle comprenait une nef de deux travées, terminée par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. La construction de la forteresse se poursuit en plusieurs étapes tout au long du 13e siècle, d'abord par l'extension du logis accolé au nord du donjon, au sommet duquel sont aménagés des hourds ; puis la partie basse du donjon est percée d'une entrée avec une porte et une partie habitable qui sera prolongée d'un bâtiment vers l'ouest. Ce château fort comprenait donc le donjon appelé "la Tour", deux bâtiments d'habitation, deux cours intérieures et une chapelle castrale, l'ensemble protégé par une enceinte édifiée au 14e siècle, dans laquelle est pratiquée une porte fortifiée. Après le partage de 1254, puis les différentes acquisitions des Adhémar de Grignan, la terre de Chamaret restera unie à la baronnie de Grignan jusqu'à la Révolution. La chapelle menaçant ruine à la fin du 17e siècle, le chœur ayant été emporté dans l'éboulement de 1696, fut presque totalement démantelée alors ; cependant, ses substructures existaient encore à la fin du 19e siècle. En 1894-1895, une restauration partielle du donjon, sur les plans de J. Rey, architecte à Valence, est réalisée grâce au legs fait à la commune à cette intention par Xavier Sylvestre (décédé en 1891) ; on construit un escalier intérieur dans la tour, qui est surmontée d'un clocher, selon le vœu du testataire. La plate-forme a été consolidée à cette occasion, mais les bâtiments d'habitation et les structures annexes n'ont pas été restaurés. Une opération d'archéologie préventive a été effectuée en 1995, conséquente à l'inscription de l'ensemble au titre des Monuments historiques en 1992.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1894, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Rey Jean-Laurent, dit Joannis (ou Joannès)
      Rey Jean-Laurent, dit Joannis (ou Joannès)

      Architecte, né et mort à Valence (1850-1915). Grâce à l'appui du chanoine Didelot, curé de Notre-Dame de Valence, il devient avec son frère Camille élève de l’école d’art religieux fondée en 1863 par Pierre-Marie Bossan. Il devient collaborateur de Bossan sur plusieurs projets drômois mais également hors du département (basilique de Lalouvesc en Ardèche, couvent des Dominicains Marseille, église Saint-Charles à Saint-Etienne) et prend la direction de l'école. Il réalise certains aménagements intérieures d'église avec la collaboration de son frère comme architecte-sculpteur.

      Voir https://archival.blog/joannis-reyun-architecte-mysterieux/24/10/2021/

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      architecte attribution par source

Le château fort de Chamaret est édifié à la pointe nord du plateau des Puys, sur une plate-forme de 1250 m2, de type éperon barré, isolée par un large fossé. Il était entouré d'une enceinte, en grande partie disparue. Le château est composé du donjon appelé "la Tour" auquel sont accolés, au nord et à l'ouest, des vestiges de bâtiments d'habitation fortifiés, d'une petite cour au nord-ouest, et des ruines de la chapelle castrale au sud. Le donjon quadrangulaire, ainsi que les vestiges des différents ouvrages, sont construits en moyen appareil de calcaire à joints fins (certains murs présentant quelques assises en molasse). Le donjon est précédé d'un réduit défensif placé à une extrémité de la courtine qui barre l'éperon (côté sud), délimitant une cour au sud-ouest. Une tour quadrangulaire défend la porte, et un dispositif en chicane est percé de meurtrières basses à ouvertures multiples, couvertes de voûtes en canonnière ; l'étage au-dessus était une partie du logis : un de ses murs présente diverses baies, dont une grande fenêtre en plein cintre, autrefois flanquée de deux colonnettes, et la naissance de la voûte est soulignée d'un cordon gravé de dents d'engrenage. La face sud du donjon n'est percée d'aucune ouverture et se prolonge à l'ouest par un puissant contrefort, formant un mur-bouclier destiné à protéger l'entrée ; contre celui-ci s'appuie le grand arc plein cintre qui surplombe la base de la face ouest, dont les murs latéraux conservent, à l'étage, les éléments d'aménagement du logis (évier, placard). L'intérieur du donjon comporte cinq niveaux, chacun formé d'une salle voûtée en plein-cintre appareillé, sauf celle du 1er étage, qui devait être couverte d'un plancher ; un escalier aménagé à la fin du 19e siècle les fait communiquer. Le 5e niveau en retrait, est constitué d'une courte voûte pour le guet, ouverte au nord sur l'extérieur. Un escalier extérieur en pierre permet d'accéder à la terrasse qui couvre ce niveau, sur laquelle s'élève un clocher-mur à une baie. L'élévation nord est aveugle ; les rares baies, en plein cintre ou meurtrières, sont pratiquées dans les élévations est et ouest. Les vestiges d'un autre logis sont visibles dans un corps de bâtiment au nord, percé de portes et de fenêtres cintrées. Le mur de soutènement qui consolide la plate-forme est bâti en pierre de taille de remploi et en moellons, il est percé à intervalles réguliers de portes en plein cintre.

  • Murs
    • calcaire
    • molasse
    • moyen appareil
  • Toits
    calcaire en couverture
  • Étages
    4 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie, suspendu
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    donjon
  • Protections
    inscrit MH, 1992/09/25
  • Précisions sur la protection

    Protection de l'ensemble du site.

  • Référence MH

D'une hauteur impressionnante, la Tour de Chamaret qui s'impose dans le paysage de plusieurs kilomètres à la ronde, est un élément remarquable tant du point de vue visuel qu'au sens architectural propre.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2003
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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