I. HISTORIQUE
En 1803, l'église du couvent des frères Picpus est rendue au culte sous le nom de Notre-Dame Saint Louis, réunissant ainsi les patronymes de l'ancienne église paroissiale Notre-Dame des Grâce et du couvent Saint-Louis.
La construction
Dès le début du XIXe siècle de nombreux travaux sont entrepris en vue d'adapter l'église à l'augmentation du nombre de paroissiens. En 1810, des réparations sont menées par l'architecte Marcoux et en 1824 Antoine-Marie Chenavard dirige la reconstruction du clocher qui avait été endommagé en 1793. Il fournit plans et devis en novembre 1822, l'adjudication est passée à Primat et Linage en mai 1823 ; les travaux sont réceptionnés le 30 avril 1825. La mairie, ainsi qu'une salle d'arrêt, sont installées à la base du clocher jusqu'en 1836.
L'élévation est modifiée par Crépet, par rapport au dessin de Chenavard en 1823. Il prévoit son couronnement par une balustrade non réalisée.
En 1821, Creuzet offre les terrains nécessaires au percement de la rue Saint-Louis (actuelle rue de la Madeleine). Deux ans plus tard, il propose de vendre des terrains au Conseil de la fabrique pour l'agrandissement de l'église.
L'architecte-voyer Christophe Crépet fournit les plans et devis de restauration et agrandissement de l'église le 9 mars 1840.
Le 5 mai 1842, le maire de la Guillotière pose la première pierre de la reconstruction de l'église.
L'édifice est réédifié sur un plan nouveau à trois nefs. Le devis du 24 avril 1843 précise la nature des travaux concernant le collatéral sud et le choeur, celui du 12 juin 1843 décrit la construction du vaisseau central. Les travaux sont adjugés à l'entrepreneur Simon Panty, le 31 juillet 1843. Les travaux du collatéral nord sont précisés par le devis du 29 septembre 1845. Le portail et la façade principale sont achevés le 7 décembre 1845 (réception d'oeuvre). Une lettre de Crépet datée du 31 janvier 1848 signale au maire de la Guillotière que la décoration intérieure est achevée : les vitraux, la rosace, les stalles et les boiseries sont en place, la croisée du choeur est terminée. Un dernier devis daté du 1 février 1848 décrit l'exhaussement du clocher, la construction de la tribune au-dessus de l'entrée (non réalisée) et l'achèvement de la corniche intérieure. Ces travaux sont menés par Antoine-Marie Chenavard, sur les plans de l'architecte-voyer Christophe Crépet et vont s'étaler sur plusieurs années occasionnant de nombreux débats.
L'église est sévèrement touchée par les inondations, en particulier celle de 1856. Une lettre adressée au préfet du Rhône par le maire le 29 juillet 1875 fait état de nombreux dégâts : "les façades de cette église [...] sont complètement détériorées, les murs tous décrêpés ne sont plus recouverts que de rares fragments de plâtre. [...] La décrépitude des ouvrages intérieurs [...] les murs enfumés sont d'une malpropreté qui n'a d'égal que celle des soubassements encrassés et dégradés par le temps et l'usage. On ne distingue plus leurs couleurs primitives [...] la voûte de la grande nef et la coupole du sanctuaire sont totalement crevassées et laissent échapper à chaque instant des débris de maçonnerie..."(AC Lyon. 0475 WP 021).
L'église va tout au long du XXe siècle changer d'aspect intérieur. Certaines peintures (notamment celles du choeur) vont disparaître sous le pinceau des restaurateurs (cf dossier peintures du choeur).
L'église va petit à petit péricliter et son mauvais état va pousser les paroissiens à renoncer au culte tant la situation devient dangereuse.
Les travaux de restauration de 1994-1997
Une enquête photographique du pré-inventaire du Rhône, menée en 1991-92, montre l'état de l'église avant la dernière restauration. Ces travaux vont débuter en 1994. Le choeur est rénové en avril : démolition du dallage et construction d'une estrade en béton.
En mai 1994, on prévoit de refaire le dallage en pierre d' Hauteville rosé, l'emmarchement droit et circulaire pour le podium, la pose d'un autel en pierre de Chandoré après la dépose de l'ancien autel.
De décembre 1996 à février 1997, les plâtres du choeur et la nef centrale son restaurés. Le sablage des piliers et des arcs de la grande nef est effectué ainsi qu'une reprise générale des enduits de plâtre, une restauration des peintures et des fresques. La toiture fait elle aussi l'objet de révision. Enfin, les entrées des deux bas-côtés sont complétées par l'installation de sas vitrés.
Ces travaux de restauration sont exécutés sous la direction de l'architecte Olivier Malapert, la fresque restaurée par l'entreprise Scribante, la toiture révisée par la maison Leny et les travaux de gros oeuvre par l'entreprise Peix.
L'orgue, ouvrage des facteurs lyonnais Merklin et Kuhn (1946) a été restauré entre 2007 et 2008, les cloches en 2011.
II. DESCRIPTION
L'église est de style néoclassique, à trois nefs et choeur voûté en cul de four éclairé par un lanterneau. Elle est construite en pierre de Villebois et de Couzon pour le gros-oeuvre et en pierre de Crussol pour le décor porté. La façade symétrique est surmontée d'un registre supérieur à fronton évoquant les temples gréco-romains. Le registre inférieur est ponctué d'une série de piliers monolithes tandis qu'au registre supérieur on trouve des piliers corinthiens. Le fronton et la corniche du registre inférieur sont décorés de denticules. Les quatre statues des évangélistes placées dans des niches ornent les deux registres : Saint-Luc et Saint-Marc dans le registre supérieur encadrant un oculus, Saint-Mathieu et Saint-Jean l'Evangéliste au registre inférieur, de part et d'autre du portail. L'encadrement de ce dernier, en plein cintre, est simplement orné d'une agrafe. Le portail est flanqué de deux portes latérales surmontées de consoles à volutes au décor plus travaillé. Les autres façades, donnant sur la grande rue de la Guillotière, sur la rue Claude-Boyer ainsi que sur la cour du presbytère, ne porte qu'un décor élémentaire. On retrouve sur les façades nord et sud le même rythme imposé par les piliers monolithes, même si la façade sud est envahie par du lierre. Sur la façade nord, il faut ajouter la présence d'une porte condamnée et sans escalier (prévu à l'origine et non fini ? Ou détruit après coup ?) identique à celles de la façade principale. Le clocher situé au nord-ouest de l'église est accessible depuis la rue Claude-Boye. Le baptistère possède non seulement un accès par l'église (chapelle de la Vierge), mais aussi par un escalier extérieur placé sur la façade nord.
Passé les portes latérales, on accède à l'intérieur par deux sas vitrés, rajoutés lors des récents travaux de restauration. L'église compte six travées et une travée de choeur. La nef centrale, voûté en berceau, est rythmée par des piliers corinthiens cannelés (excepté le dernier du côté nord où était situé la chaire aujourd'hui démantelée) à chapiteau mixte, en stuc, agrémenté d'angelots dorés. Ces piliers sont surmontés d'une frise de denticules et de fleurons courant tout au long de la nef, ainsi que d'une bande peinte imitation marbre rose. L'église est éclairée par des vitraux au registre supérieur. Le choeur surélevé par une estrade de marbre rose et brun accueille deux buffets d'orgue symétriques. Des stalles en bois au décor simple courent le long de l'abside. Sur la voûte en cul-de-four est représenté le Christ bénissant entouré de deux anges portant des encensoirs. Au dessus du porche, se trouve un oculus représentant l'Assomption,
Les bas-côtés couverts de voûtes en pendentifs sont éclairés par des baies en plein-cintre. Le bas-côté nord se termine à l'est par la chapelle de la Vierge. L'autel est flanqué de deux portes vitrées, décorées de fer forgé rappelant le symbole christique du poisson, et donnant accès au baptistère. Le bas-côté sud se termine à l'est par la chapelle Saint-Louis. Les plaques commémoratives de la guerre de 14-18, à l'origine placées de chaque côté du portail principal, ont été déplacées dans les bas-côtés. Ces deux nefs latérales sont voûtées en pendentif.
Le clocher est accessible par un escalier en bois. L'une des ouvertures donnant sur le choeur a été murée.
La sacristie se situe au sud de l'église, accessible par quelques marches depuis le bas-côté.
Lors du repérage, cette partie était en pleins travaux. Nous avons toutefois, pu voir une des pièces qui selon les sources et sa situation(rue Claude Boyer) serait la pièce accordée aux paroissiens par les frères(voir historique) Cette petite salle totalement remaniée garde toutefois des petites ouvertures décorées de fer forgé à symbole.
III. CONCLUSION
L'architecte Crépet réalise la construction de la nef principale, du bas-côté méridional et du choeur sur l'ancienne nef. le bas-côté septentrional semble être repris sur les bases de l'ancienne sacristie. La façade principale est conforme au projet sauf en ce qui concerne la sculpture du tympan resté aveugle et la sculpture des panneaux des portes.
Le clocher fut construit en 1824, 20 ans avant l'église. Lors de la construction du registre supérieur, celui ci a été accolé au clocher .