Le domaine des Horods, existait déjà sur le cadastre ancien de 1808, avec quasiment la même implantation. Pour autant, les bâtiments de la ferme actuelle ne semblent pas dater d’avant la moitié du 19e siècle (ont-ils été reconstruits, remaniés ?). Sur la cadastre dit napoléonien, il existait un pigeonnier au nord-est des bâtiments ; au dire des propriétaires, celui-ci était de type « chauffoir », de plan rectangulaire, avec une toiture à deux pans en décalé, en pisé, et avec une échelle tournante à l’intérieur pour accéder aux nichoirs des pigeons ; il a disparu entre 1970 / 1975.
Cette ferme, en fermage (elle appartenait à un soyeux de Fougerolles (42)), était tenue depuis quatre générations par la même famille. Le domaine était de 90 ha ; 170 bêtes étaient établies sur les terres : un cheptel de 80 animaux au milieu du 20e siècle, des laitières (puis des vaches à viande), des porcs (10 à 12 truies et autres porcs), 6 bœufs pour les travaux, au moins 4 juments, des poulets pour le marché de Feurs… Une vigne d’1,5 ha vers la route de Boisset était attachée au domaine (elle a été arrachée vers les années 1950) ; un pressoir ambulant, acheté par un artisan de Saint-Thomas-la-Garde était loué pour presser le raisin.
Le logis abritait anciennement le grenier à l’étage pour y stocker le blé, l’avoine, l’orge et le seigle. On y trouvait également un saloir (6 à 8 porcs étaient tués par an). Au milieu du 20e siècle, la mouture des céréales s’effectuait au moulin de Boisset-lès-Montrond. Au rez-de-chaussée, dans la cuisine, se trouvaient deux petites chambres séparées par des rideaux et servant à la bonne et aux aides. Il y avait 12 employés fixes à la ferme, et il pouvait y en avoir jusqu’à 24 lors des moissons (la majorité des terres comportait des céréales). A l’époque, une batteuse équivalait à 18, 20 personnes. Certains employés étaient mariés et vivaient au village (des journaliers), ils étaient loués le dimanche matin à Sury-le-Comtal. Le couple fermier détenait deux caisses, l’une était tenue par la femme pour la volaille, le beurre (le beurre était fait tous les 8 jours) et le ménage ; l’autre par l’homme pour payer les ouvriers et le reste des dépenses.
Autour des bâtiments principaux qui encadrent la cour centrale, des hangars et des stabulations plus récentes ont été construites.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )