Le site métallurgique de Fourby appartenait autrefois à Jean Gervason, maître-ferrier à la Rochette. Par acte du 13 septembre 1713 son neveu Pierre Tiperri hérite du fourneau et des martinets. A sa mort, en 1723, il lègue le site à sa mère et à son frère Joseph. En 1726, le site est aliéné à MM.Prallet, Monet, Josserme et Fosseret. Par testament du 14 juillet 1729, Joseph Tiperri lègue le site à sa tante Angélique Roux et à son cousin germain Jean François Roux (FR.AD073, C559). Le haut fourneau était alimenté par du minerai de fer de Saint-Georges-d'Hurtières. Les coulées avaient lieu tous les deux ans (FR.AD073, C555).
Le fourneau et le martinet sont représentés sur la mappe sarde de 1728 (parcelle 1407) qui mentionne Jean Jacques Pralet et consorts comme exploitants du site. Non loin de là se trouve un autre martinet appartenant à Claude du Pepet (parcelle 1405). Le 5 avril 1731, le site est acquis par Jacques Gucher mais il est toujours exploité par MM.Prallet et consorts. En 1746, Fosseret et Josserme se retirent de l'exploitation et cèdent leurs parts à Jean Claude Pillet. Celui-ci exploite le fourneau six mois par an jusqu'en 1755. Le site est acquis en 1758 par le Sieur Col (originaire d'Argentine). La coulée suivante à lieu en 1760 (FR.AD073, C559). Par acte du 15 janvier 1765 passé chez Maitre Fosseret, le martinet et le fourneau sont acquis par Claude Gucher (fils de Jacques), natif de Villard-Sallet (FR.AD073, 6E5171).
Au début du XIXe siècle, il semble que le site appartienne au maitre de forges du Dauphiné Joseph Biron qui également racheté des biens de la Grande Chartreuse après Révolution (FR.AD073, 1FS712). Le 29 avril 1823, il obtient du roi Charles-Félix un privilège de 12 ans pour la fabrication de l'acier naturel, dit de forge, de l'acier fondu et des limes (Mémoires et documents SSHA, T.34, 1895).
En 1860, une partie du site est la propriété de la Société Leborgne (mappe sarde, parcelle 1405), l'autre (parcelle 1407) est exploitée par Antoine Blanchin (FR.AD073, 1Fi185).
En 1872, une fabrique de pâte à papier est construite à l'emplacement du site par la Société Bally, Henri et Magnificat (V.Barbier, La Savoie industrielle, 1875). Elle commence à fonctionner en juin 1873. Le 7 octobre 1873, elle est autorisée par arrêté préfectoral. La papeterie apparaît sur le premier cadastre français de 1892. A cette date, elle comporte : une usine de pâte à papier (section B, feuille 5, parcelle 898) et des réservoirs (parcelles 897 et 909). On note également la présence d'une forge (parcelle 895). Le site appartient à Maurice Franck, manufacturier (siège social, 46 rue Lafitte à Paris).
Le 2 juin 1896, le directeur du site, Max Franck, demande la construction d'une nouvelle prise d'eau afin d'ajouter à la fabrique de pâte à papier une cartonnerie. Pour cela, il a acheté les droits des deux chutes supérieures (communes de Presle IA73003453 et commune de la Rochette IA73003544). Le projet est autorisé par arrêté préfectoral du 24 août 1897.
Au cours du XXe siècle, les Cartonneries de la Rochette se sont beaucoup développées. Actuellement, elles sont toujours en activité. Une partie du site est exploitée par la Société Europac, l'autre appartient à la Société Cascades.