Dossier d’œuvre architecture IA42003208 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Hôtel Brossier de la Roullière puis immeuble
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Montbrison
  • Adresse 23 rue Martin-Bernard
  • Cadastre 1809 E 340 (partie nord) ; 1986 BK 542 (partie nord)
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    Hôtel Brossier de la Roullière puis de la Roue
  • Destinations
    immeuble à logements
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, boutique

L´hypothèse d´une façade d´époque Renaissance, sur la Grande Rue, semble se confirmer avec la présence de hauts reliefs entreposés dans la cour. Il s´agit de deux figures engainées (piédroits de cheminées démontées ?) et de deux mufles de lions datables du 16e siècle. Ces derniers pourraient appartenir au décor de façade évoqué par E. Révérend Du Mesnil qui mentionne à plusieurs reprises une façade ornée de têtes de lions édifiée par Brossier de la Roullière, suite au procès qui l´opposa au gouverneur de Lyon. Il s´agirait alors du décor de cette maison et non de la maison voisine (comme l´écrit Révérend Du Mesnil) - maison des Henrys - réalisé seulement au début du 17e siècle.

Thomas Rochigneux indique dans ses notes et croquis de 1894 une maison à deux corps séparés par une « rue latrinale » et une cour. Ces deux corps de maison appartiennent respectivement à Claude de la Roue (corps A) et à Pierre de la Roue (corps B). Le corps B (non étudié) sur la rue Neuve est un édifice très remanié (parcelle BK 541, rue Legouvé). Le corps A (étudié) compte au 16e siècle, deux travées sur la Grande Rue (partie nord de la parcelle BK 542, rue Martin Bernard). L´auteur représente une parcelle rectangulaire (corps A), étroite, longée d´un vestibule, flanquée d´un édicule polygonal contre deux élévations sur cour. Rochigneux ajoute en marge de son croquis les mentions : « [an]térieurement à M. Brossier de la Roullière » et « au XVIe siècle à Pierre Corbel, argentier ». La maison conserve aujourd´hui une façade sur cour, du milieu du 16e siècle, ornée d´une superposition de colonnes et de colonnes engagées à chapiteaux corinthiens qui se développe sur trois niveaux. Un escalier en vis hors œuvre, de la même époque, est installé contre cette façade et le mur mitoyen aveugle de la maison voisine. L´escalier se déploie dans une cage polygonale ouverte composée d´un garde-corps à balustres et de colonnes à chapiteaux corinthiens qui reposent sur les dés rectangulaires du garde-corps. Un de ces dés contient les armoiries sculptées des Brossier de la Roullière, sorte de signature du commanditaire sur un escalier unique à Montbrison. Ces armoiries sont inscrites dans un médaillon bordé d´une couronne baguée à motifs de feuilles de lauriers : motif prisé dès le début du 16e siècle. Au sommet de la cage d´escalier, une devise d´accueil du visiteur est gravée en grec dans le garde-corps d´une logette ; ce mode d´expression est recherché par l´aristocratie dans le milieu du 16e siècle. Rochigneux mentionne trois propriétaires au cours du 16e siècle. Pierre Corbel pourrait se situer dans la 1ère moitié du 16e siècle, M. Brossier de la Roullière, qui appose ses armoiries dans l´édifice, semble, au milieu du 16e siècle, le commanditaire de ce décor. Claude de la Roue (1555-1629), médecin réputé et pharmacien d´Anne d´Urfé, habite la maison à la fin du 16e siècle et au début du 17e siècle. C´est le nom de Claude de la Roue, personnage prestigieux de Montbrison, que la tradition à retenue pour désigner l´hôtel. Quand Brossier de la Roullière installe dans une petite cour intérieure un décor de cette ampleur, il est permis de penser qu´il fait plaquer une ornementation similaire sur la Grande Rue. Cette ornementation disparaît probablement au cours du 18e siècle avec la mise en vigueur du plan d´alignement de la « Traversée de Montbrison » en 1780. Le reculement de façade est confirmé par des fenêtres en arc segmentaire du 18e siècle ménagées rue Martin Bernard. A la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle la maison est réunie à sa voisine, côté sud. Le cadastre de 1809, et le plan de Hyacinthe de Boisboissel vers 1813, montrent une parcelle plus large que celle représentée sur le croquis de Rochigneux et le plan de 1780. En effet la maison Brossier de la Roullière devenue sur le plan de 1780 maison du Sieur Vidal, 20 Grande Rue, à « 2 étages, pisé » est désormais associée à celle du Nommé Gonet, 19 Grande Rue à « 2 étages, pisé, fenêtres de bois, mauvaise ». Toutes deux harmonisées en façade conservent sur la rue Martin Bernard un angle d´alignement comme sur le plan de 1780. L´édifice est devenu un immeuble à logements.

Sur rue, l´édifice est en pisé masqué par un enduit. Il présente une élévation à quatre travées et trois niveaux. Les fenêtres sont en arc segmentaire avec encadrements de pierre. Sur cour, la façade établie par Brossier de la Roullière est à deux travées d´inégale largeur et trois niveaux, en pierre de taille de grand appareil avec un décor de colonnes, colonnes engagées, chapiteaux corinthiens, bandeaux moulurés en pierre. Le 1er étage conserve le garde-corps à balustres, autrefois ajouré, et l´entrecolonnement, partiellement occulté, d´une galerie haute ouverte à fonction de réception. Le 2e étage - étage attique - est séparé du 1er étage par un important corps de moulure horizontal, sorte d´allège, qui pourrait remplacer un garde-corps à balustres disparu. L´escalier en vis hors oeuvre, avec cage ouverte, a conservé son garde-corps à balustres ajouré et ses colonnes à chapiteaux corinthiens. Le sommet de l´escalier en vis conduit vers une logette en léger surplomb dans la cage d´escalier ; c´est dans l´allège de la logette qu´une sentence en grec est gravée. devise en grec gravée sur le garde-corps de la logette au dernier étage de l'escalier hors-oeuvre : OIKOS FILOS OIKOS ARISTOS (traduction) la maison amie est la meilleure maison

  • Murs
    • pisé
    • enduit
    • pierre de taille
    • grand appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis cage ouverte, en maçonnerie
  • État de conservation
    mauvais état, menacé, remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
    • ordre corinthien
    • mufle de lion
    • figure engainée
  • Précision représentations

    Dans un médaillon bagué, entouré de feuilles de laurier, représentation des armoiries des Brossier de la Roullière sculptées sur le dès du garde-corps à balustres de l'escalier hors-oeuvre : D´azur à un mont d´or sommé d´une tour d´argent au chef d´or chargé de 3 trèfles de sinople. Au pied de l'escalier, dépot lapidaire : deux figures engainées et deux mufles de lions sculptés en haut relief.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    maison d'homme célèbre
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1949/12/29
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Loire. Cote 1111 VT 128, Montbrison. Fonds Louis Bernard, dossier 42 72 719, établi en décembre 1972 par Louis Bernard. Maison, 23 rue Martin-Bernard

  • A Diana, Montbrison : fonds Rochigneux. Montbrison, maison des Henrys, Grande rue de la Cordonnerie dite aujourd'hui rue Martin Bernard. Ms, [1894]. Feuille libre à l'intérieur du carnet de Notes historiques et [archéologiques] diverses. Constatations faites en décembre 1893 et janvier 1894. (non côté)

Périodiques

  • REVEREND DU MESNIL, Clément-Edmond. Rapport sur l'excursion archéologique faite par la société de la Diana à Moingt, Champdieu, Chalain-d'Uzore et Montbrison, les 6 et 7 juillet 1879, Bulletin de la Diana, t. 1, n°6, 1880

    p. 245-247
  • REVEREND DU MESNIL, Clément-Edmond. Une vieille maison de Montbrison. In L'Ancien Forez. 1884-1885, t. 3

    p. 150

Documents figurés

  • Généralité de Lyon - Département de la Loire. Traversée de Montbrison pour la route de Lyon en Auvergne n° 8 en celle de Roanne en Languedoc n° 11. Encre, lavis. Approuvé à l'assemblée des Ponts et Chaussées conformément à la lettre de M de Cotte 1780. D'après l'état envoyé le 28 pluviôse an 6 [16 février 1798] par le Ministre de l'Intérieur pour l'établissement des barrières ; la classification de routes de ce département a été changée presque en entier. La route de Roanne en Languedoc n° 11 de l'itinéraire de la ci-devant Généralité de Lyon est partagée en deux routes dans le nouveau ; la 1ère de St Etienne à Montbrison 2e classe n° 2 et la 2me de Roanne à Montbrison 3e classe n°1. Et la route de Lyon en Auvergne n°8 de l'ancien itinéraire se trouve actuellement sous le n° 5 de la 2me classe et sous le nom de route de Clermont à Lyon par Ambert et Montbrison. À Montbrison le 23 nivôse an 7 [12 janvier 1799]. L'ingénieur en chef du département de la Loire. [signature illisible]. Nota. La route a été ouverte dans cette partie [.] de l'axe prolongée de la rue St Jean. C'est sans doute [.] d'après des projets approuvés depuis l'année 1780 V.S. [vieux style]. [.] ils ne sont pas à la disposition de l'ingénieur en chef [.] département de la Loire. (A. Diana, Montbrison : série C géo 143, feuilles A à O, photocopies)

  • Plan parcellaire de la ville de Montbrison, chef-lieu du département de la Loire. Dédié à Monsieur Silvestre de la Noërie, maire de la dite ville, par Hyacinthe de Boisboissel, ingénieur vérificateur du cadastre. [1813-1815]. Papier, encre, gouache. Ech. 1/1250e. (A. Diana, Montbrison, cote 119 F, document numérisé, original disparu)

    B Diana Montbrison : 119 F
  • Département de la Loire. Arrondissement de Montbrison. Canton de Montbrison. Commune de Montbrison. Parcellaire de 1809. Section E dite de la ville. Reboul, géomètre, Montbrison, 1809. Papier, encre brune, lavis bleu. Ech. 1/1250e. (AC Montbrison)

  • 4 MONTBRISON - Maison du Dr Claude de la Roue. Fin du XVIe siècle. Carte postale. Cliché Teissaire. (Coll. L. Tissier)

  • MONTBRISON - Escalier du XVIe siècle. Rue Martin Bernard. Carte postale. Henri Prat, édit. (datée au dos au crayon 1906) ; (Coll. L. Tissier)

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire