Dossier d’œuvre architecture IA42003209 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Hôtel Henrys puis maison
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Montbrison
  • Adresse 25 rue Martin-Bernard , 22 rue des Legouvé
  • Cadastre 1809 E 339  ; 1986 BK 539-540
  • Dénominations
    hôtel
  • Vocables
    Maison des Lions
  • Appellations
    hôtel Henrys
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, puits, fontaine

Les documents qui concernent l´origine de la « Maison des lions » et son décor de façade donnent des indications diverses, voire contradictoires ou légendaires sur l´histoire de sa construction et son commanditaire (cf les articles de E. Révérend du Mesnil).

Edmond Révérend Du Mesnil attribue cette construction à Brossier de la Roullière désireux d´édifier une nouvelle façade sur une demeure existante (25 rue Martin Bernard). Il précise que les lions qui ornent la façade du 25 rue Martin Bernard font référence au procès qui eut lieu entre Brossier de la Roullière, le commanditaire de la « Maison des Lions », et le marquis d´Alincourt, gouverneur du lyonnais, habitant la maison d´en face. Procès qui impose indûment un reculement de façade à Brossier de la Roullière, suite à une « indication d´alignement » de 1617. Concluant cet épisode, Brossier fait alors installer sur sa nouvelle façade et devant les fenêtres du gouverneur de Lyon, quatre mufles de lions grimaçants ou rugissants.

Nous pensons qu´il s´agit là d´une confusion entre la Maison des lions (25 rue Martin Bernard), et la demeure voisine (23 rue Martin Bernard) édifiée par Brossier de la Roullière au milieu du 16e siècle (voir dossier).

La façade de la « Maison des lions » est une oeuvre du début du 17e siècle commanditée par un membre de la famille Henrys qui y appose ses armoiries. Elle présente un 1er niveau d´élévation composé d´arcades inscrites dans un appareil à bossage à refends en crossettes surmonté d´un large bandeau à têtes de lions, stylistiquement très proche de la maison des lions du 28 rue juiverie à Lyon (architecture exécutée suite au plan d´alignement de 1617 réalisé sur la rue Juiverie à Lyon).

Thomas Rochigneux montre, dans des croquis annotés, deux maisons donnant « Grande Rue de la Cordonnerie » sur l´emplacement de la « Maison des Lions ». Ce manuscrit précise que les maisons de Pierre Gallopin, potier d´étain, et de Claude Prieur, sont « démolies et rebâties par un membre de la famille Henrys ». La nouvelle construction aurait été bâtie par Pierre Henrys, entre les années 1580 et 1620. Pourvue de deux corps de bâtiments reliés par une galerie à colonnade sur cour, la demeure passe ensuite, selon Rochigneux, à « Vital Henrys et à Pierre Relogue ». Traditionnellement le propriétaire évoqué reste Claude Henrys (1615-1662), célèbre jurisconsulte forézien, avocat du roi au présidial de Montbrison. Les armoiries des Henrys sculptées à deux reprises dans l´édifice attestent l´empreinte de cette famille. Un écu armorié sur le fût d´une colonne (remployé), qui soutenait la galerie à colonnade (détruite), est de la 2e moitié du 16e siècle. Ce fût présente les armoiries contournées des Henrys : inversion répondant probablement aux armoiries d'alliance sculptées sur une autre colonne pour une lecture en miroir ( ?). Le 2e écu des Henrys, enchâssé dans la façade sur rue entre quatre mufles de lions, est une reconstitution du 4e quart du 20e siècle ; en 1894, Rochigneux mentionne le « blason des Henrys mutilé ». Le corps rue Legouvé (B) montre des éléments d´architecture in situ, de la fin du 16e siècle tel qu'un escalier en vis, un puits dans la cour et plusieurs vestiges remployés comme une porte en accolade, un palier intérieur à arcades, une colonne aux armoiries de la famille Henrys. Le corps rue Martin Bernard (A) est un réaménagement, au début du 17e siècle, des maisons Gallopin et Prieur dont une a conservé un puits de lumière. En créant au début du 17e siècle sa célèbre façade à têtes de lions, le commanditaire harmonise des bâtiments existants sur la rue principale. A la même date, il installe au 1er étage de sa demeure un vaste salon avec plafond à caissons. Chaque caisson est orné de bouquets de fleurs au naturel ; sa restauration actuelle a mis en évidence ce décor floral polychrome particulièrement bien conservé. Au 18e siècle, le plan de la traversée de Montbrison précise qu´au n° 21 de la Grande Rue, la demeure est à « 2 étages, pierre de taille, très bonne et belle » ; elle appartient à M. de Boubée. De cette époque, la demeure conserve une cheminée. Remanié au cours du 19e siècle, l´hôtel Henrys présente dans le corps (A), une élévation sur cour avec des fenêtres rectangulaires à feuillure, un vaste escalier tournant à retours avec jour, suspendu, ainsi que des aménagements intérieurs avec cheminées dans les corps A et B. Aujourd´hui l´édifice est en cours de restauration. La restitution, dans la cour intérieure, d´une élévation à de pan de bois (corps B) et d´une galerie sur colonnade reliant les corps A et B, se fonde sur des vestiges architecturaux en place (sablières, portes murées, colonne). L´existence de la galerie sur colonnade est d´ailleurs confirmée par les documents d´archives tels que le plan parcellaire de Boisboissel vers 1813 et le manuscrit de Rochigneux complété d´un croquis daté de 1894.

L´hôtel est constitué de deux corps de bâtiments reliés par une galerie à colonnade sur cour. Le corps A rue Martin Bernard, présente sur son élévation principale en pierre de taille, trois niveaux et quatre travées symétriques. Le rez-de-chaussée, avec une entrée décentrée, compte quatre arcades en plein cintre (partiellement murées) inscrites dans un appareil à bossages à refends en crossettes. Un large bandeau d´étage, orné de quatre mufles de lions et d´un écu armorié, sépare le rez-de-chaussée du 1er étage percé de quatre croisées (restituées), surmontées de deux tympans triangulaires et de deux tympans curvilignes, aux extrémités. Le 2e étage, avec quatre baies rectangulaires moulurées, partagées par un meneau (restitué), est souligné par un bandeau d´étage mouluré. L´élévation sur cour est à quatre niveaux et deux travées ; elle est construite en moellons de granite, avec allège en brique, arc de décharge et triangles de décharge en brique. Les encadrements d´ouvertures sont en granite ; une baie conserve un encadrement en pierre mouluré. L´ensemble de l´élévation aujourd´hui enduite, masque la diversité des matériaux employés. Le corps B rue Legouvé est à trois niveaux avec un parti d´ouvertures dissymétrique. L´élévation sur rue est totalement enduite et les encadrements d´ouvertures sont en granite, ceux du 1er étage sont moulurés. Sur cour la rénovation a mis en place un mur à pan de bois. La galerie reconstituée est aussi à pan de bois. Le corps A présente un sous-sol voûté anse de panier ou en berceau plein cintre. Le rez-de-chaussée conserve une pièce voûtée d´arêtes du côté de la courette intérieure, et une voûte en plein cintre avec arc doubleau du côté de la rue Martin-Bernard. Le corps B possède un sous-sol voûté en plein cintre. L´escalier du corps A en maçonnerie est tournant à retours avec jour ; il est installé en milieu de bâtiment, sa cage est éclairée par des ouvertures pratiquées dans le mur sud du puits de lumière de la maison Prieur : baies cintrées, rectangulaires ou en demi-lune selon les étages. Le corps B est desservi par un escalier en vis dans oeuvre. Les toitures, couvertes de tuiles creuses, sont à longs pans avec noues au dessus de l´escalier du corps A.

  • Murs
    • pisé
    • enduit
    • pierre de taille
    • pan de bois
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau segmentaire
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • mufle de lion
    • armoiries
    • fleur
  • Précision représentations

    Rue Martin-Bernard, élévation principale ornée de quatre mufles de lions sculptés. Armoiries sculptées de la famille Henrys en façade et sur un fût de colonne : d´azur au griffon d´or rampant contre trois épis du même sur une terrasse de sinople. Bouquets de fleurs peints dans les caissons du plafond du grand salon au 1er étage : pensées, tulipes, roses.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    maison d'homme célèbre
  • Protections
    inscrit MH, 2012/10/05
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Loire. Cote 1111 VT 128, Montbrison. Fonds Louis Bernard, dossier 42 75 34, établi en juin 1971 par Louis Bernard. Ancien hôtel Henrys, ancien hôtel Couturier, 25 rue Martin-Bernard

  • A Diana, Montbrison : fonds Rochigneux. Notes historiques et [archéologiques] diverses. Ms, [1894]. Matériaux en vue d'une monographie des constructions civiles de la ville de Montbrison (constatations faites en décembre 1893 et janvier 1894).

    p. 110 (voir annexe 1)
  • A Diana, Montbrison : fonds Rochigneux. Montbrison, maison des Henrys, Grande rue de la Cordonnerie dite aujourd'hui rue Martin Bernard. Ms, [1894]. Feuille libre à l'intérieur du carnet de Notes historiques et [archéologiques] diverses. Constatations faites en décembre 1893 et janvier 1894. (non côté)

    (voir annexe 2)
  • A SDAP Loire. Réfection de la façade sur rue. Additif au devis du 2 novembre 1981 par J.C. Demars, tailleur de pierre, Marcilly-le-Châtel, 19 mai 1982

  • A CRMH Rhône-Alpes. Dossier de recensement en vue de la protection de la Maisons des lions, établi par Josiane Boulon en 2012. Arrêté de l'extension de protection en totalité (inscription), 2012. Fiche et notice en vue d´une demande de classement, établies par Josiane Boulon, rapporteur à la conservation des Monuments Historiques

Bibliographie

  • FOURNIER-NEEL, Marguerite. Montbrison coeur du Forez. Son passé, ses monuments, ses rues. Montbrison : impr. I.P.M., rééd. 2001.

    p. 63, 116-117

Périodiques

  • REVEREND DU MESNIL, Clément-Edmond. Rapport sur l'excursion archéologique faite par la société de la Diana à Moingt, Champdieu, Chalain-d'Uzore et Montbrison, les 6 et 7 juillet 1879, Bulletin de la Diana, t. 1, n°6, 1880

    p. 245-247
  • REVEREND DU MESNIL, Clément-Edmond. Une vieille maison de Montbrison. In L'Ancien Forez. 1884-1885, t. 3

    p. 150

Documents figurés

  • Généralité de Lyon - Département de la Loire. Traversée de Montbrison pour la route de Lyon en Auvergne n° 8 en celle de Roanne en Languedoc n° 11. Encre, lavis. Approuvé à l'assemblée des Ponts et Chaussées conformément à la lettre de M de Cotte 1780. D'après l'état envoyé le 28 pluviôse an 6 [16 février 1798] par le Ministre de l'Intérieur pour l'établissement des barrières ; la classification de routes de ce département a été changée presque en entier. La route de Roanne en Languedoc n° 11 de l'itinéraire de la ci-devant Généralité de Lyon est partagée en deux routes dans le nouveau ; la 1ère de St Etienne à Montbrison 2e classe n° 2 et la 2me de Roanne à Montbrison 3e classe n°1. Et la route de Lyon en Auvergne n°8 de l'ancien itinéraire se trouve actuellement sous le n° 5 de la 2me classe et sous le nom de route de Clermont à Lyon par Ambert et Montbrison. À Montbrison le 23 nivôse an 7 [12 janvier 1799]. L'ingénieur en chef du département de la Loire. [signature illisible]. Nota. La route a été ouverte dans cette partie [.] de l'axe prolongée de la rue St Jean. C'est sans doute [.] d'après des projets approuvés depuis l'année 1780 V.S. [vieux style]. [.] ils ne sont pas à la disposition de l'ingénieur en chef [.] département de la Loire. (A. Diana, Montbrison : série C géo 143, feuilles A à O, photocopies)

  • Plan parcellaire de la ville de Montbrison, chef-lieu du département de la Loire. Dédié à Monsieur Silvestre de la Noërie, maire de la dite ville, par Hyacinthe de Boisboissel, ingénieur vérificateur du cadastre. [1813-1815]. Papier, encre, gouache. Ech. 1/1250e. (A. Diana, Montbrison, cote 119 F, document numérisé, original disparu)

    B Diana Montbrison : 119 F
  • Département de la Loire. Arrondissement de Montbrison. Canton de Montbrison. Commune de Montbrison. Parcellaire de 1809. Section E dite de la ville. Reboul, géomètre, Montbrison, 1809. Papier, encre brune, lavis bleu. Ech. 1/1250e. (AC Montbrison)

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire