Dossier d’œuvre architecture IA63002573 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • opération d'urgence
Immeuble dit Muraille de Chine
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes - Clermont-Ferrand-Sud-Est
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Lieu-dit Quartier Saint-Jacques
  • Adresse 2-28 rue Henry-Andraud
  • Cadastre 2017 EW 321
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    Muraille de Chine
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Pour les étudiantes de l'école d'architecture de Versailles qui ont travaillé sur la barre du grand ensemble Saint-Jacques en 2017, Clermont-Ferrand disposent de trois repères paysagers : les tours de la cathédrale, que l'on doit à Eugène Viollet-le-Duc, le puy de Dôme et la barre dite Muraille de Chine.

De quand date cette appellation ? Il semblerait que la première occurrence soit datée de novembre 1960 et qu'on la doit à un journaliste du quotidien local, La Montagne. Georges Bovet, l'architecte en chef du grand ensemble auquel appartient la Muraille, reprend à son compte cette désignation dans un rapport daté de 1966.

La maquette du Secteur industrialisé sur laquelle apparaît pour la première fois la barre de grande longueur qui sera baptisée Muraille de Chine date de 1955. On la doit à l'architecte des bâtiments civils et palais nationaux, grand prix de Rome, Georges Bovet.

Le bâtiment 101 de la première tranche de construction du Secteur industrialisé a fait l'objet de plans datés du 15 septembre 1957. Il s'agit de la Muraille. Le 29 juillet 1958, le permis de construire est délivré. Le grand ensemble fait l'objet d'un premier concours d'entreprises. Le 26 janvier 1959, le maître d'ouvrage, l'Office municipal d'habitation à loyer modéré, soumet le procès-verbal du jury de concours, daté du 15 octobre 1958, à l'approbation du préfet.

A partir de la date fixée par ordre de service, le délai d'exécution était de 24 mois.

32 entreprises ont été présentes sur le chantier.

L'ensemble des immeubles ont fait l'objet de travaux postérieurement à ces dates. Une réhabilitation intérieure a notamment concerné la Muraille de Chine en 1991.

Après que ses habitants auront été relogés, la Muraille devrait être démolie dans les années 2020.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1955, daté par source
    • 1958, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bovet Georges
      Bovet Georges

      Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux. Premier Second grand prix de Rome en 1931.

      Notamment, à Clermont-Ferrand : architecte en chef de groupe du Secteur industrialisé de Saint-Jacques. Avant-projet de 1955. Réalisation (partielle) en trois tranches. Première tranche (dont la barre dite Muraille de Chine) à partir de février 1959 (pour un délai d'exécution de 24 mois). À noter que c'est [Jean] Royer et Trezini, "du bureau de M. Bovet", qui assistent à la réunion du 7 févier 1958 dans le cabinet du préfet, à Clermont-Ferrand.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte urbaniste attribution par source
    • Auteur :
      Lescher Georges
      Lescher Georges

      Architecte d'opération pour le Secteur industrialisé de Saint-Jacques à Clermont-Ferrand, notamment la première tranche comprenant la barre dite Muraille de Chine. Il a également réalisé l'hôtel de ville de Royat en 1971.

      Domicilié 1 place Delille à Clermont, en 1959.

      AD Puy-de-Dôme 328 W 95. Plans 15/9/1957, approuvés 24/2/1959.

      AC Royat 6 W 17. Hôtel de ville. Concours de 1966.

      (notice modifiée par I. Brown en novembre 2023)

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Marquet Elie ?
      Marquet Elie ?

      Architecte d'opération, avec G. Lescher, sur le Secteur industrialisé de Saint-Jacques à Clermont-Ferrand.

      À assimiler probablement à l'architecte clermontois Elie Marquet.

      Domicilié 66 boulevard Jean-Jaurès à Clermont, en 1959.

      Ad Puy-de-Dôme 328 W 91,95,96,99,100.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Barrat
      Barrat

      Employé pour la maçonnerie de l'immeuble dit Muraille de Chine, 1958 (AD 63. 328 W 99).

      En 1965-1966, l'entreprise Barrat est préférée à l'entreprise Delbigot pour la construction du collège mixte d'Ambert, A-V. Blanc, architecte (AD 63. 141 J 33). Comme à la Muraille de Chine, le procédé industriel proposé est le Costamagna, tandis que Delbigot proposait le procédé Barets.

      Le 16 novembre 1971, pour la construction de l'agrandissement du CET devenu lycée Roger-Claustres de Clermont-Ferrand (A. Blanc et Albéric Aubert, architectes), l'entreprise est désignée en tant que "membre de notre groupement national d'entreprises" par les Procédés Costamagna (AD 63. 141 J 43. Fonds André Blanc).

      La "SMC Barrat" (société mixte de construction ?) de Clermont-Ferrand est l'entreprise choisie en 1980 pour le gros-oeuvre du lycée d'enseignement professionnel Desaix de Saint-Eloy-les-Mines. De même, c'est la "SGE" Barrat qui est l'entreprise désignée pour la construction du lycée professionnel de Romagnat (désaffecté actuellement ; information collectée sur le PV de mise à disposition de la Région). A titre d'hypothèse, la famille clermontoise Barrat, que l'on trouve sur le chantier de la "Muraille de Chine", est à l'origine de la société du même nom (que l'on trouve sur le chantier du lycée de Saint-Eloy-les-Mines).

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Gendre
      Gendre

      Maçonnerie immeuble dit Muraille de Chine.

      AD 63. 328 W 99.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Pasteur
      Pasteur

      Maçonnerie immeuble dit Muraille de Chine.

      AD 63. 328 W 99.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Daniel
      Daniel

      Maçonnerie immeuble dit Muraille de Chine.

      AD 63. 328 W 99.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      entrepreneur attribution par source

Le bâtiment 101 de la première tranche du Secteur industrialisé se présente comme une barre légèrement coudée, épousant le rebord du plateau Saint-Jacques, longue de 320 mètres en tout. Elle est constituée d'un même bloc de 8 étages (R+8, sur premier sous-sol et second sous-sol partiel), haut de 30 mètres, couvert en terrasse, répété 14 fois. C'est ainsi que 14 escaliers la desservent et 14 ascenseurs (dont les machineries apparaissent en surélévation sur la terrasse). Un mur de refend longitudinal la divise en deux parties. La structure est du type poteaux/poutres, dont la trame est ignorée en façade.

La barre se décompose en 354 logements (16 F1, 102 F2, 118 F3, 102 F4 et 16 F5).

Des passages en rez-de-chaussée permettent de traverser la barre à intervalles réguliers. Les vestibules d'entrée consistent en espaces semi-publics. La porte d'entrée franchie, on se trouve directement dans la cage d'escalier.

Le procédé d'exécution Costamagna n'est pas indiqué dans le cahier des prescriptions techniques, ni dans le dossier d'exécution, mais dans un document de l'agence de Georges Bovet (conservé au Centre des archives de l'architecture du XXe siècle). En revanche dans le dossier d'exécution, on trouve mentions de : ciment artificiel, chaux, sable, agglos creux de pouzzolane, agglos pleins et briques de cloisons. Il est précisé que les claustras seront exécutées en béton vibré, préfabriqué et ajouré, les appuis de croisées en béton moulé, les agglos seront utilisés pour les murs de cages d'escaliers et d'ascenseurs ; le béton armé, logiquement, sera coulé en fouilles, coulé entre banches pour les poutres, les voiles, les poteaux, les dalles et les dalles de balcons.

Il y est spécifié que les briques seront "courantes du type NFP 13301, toutefois les architectes pourront accepter des briques d'autres dimensions correspondant aux fabrications régionales".

Ces briques renvoient au procédé Costamagna qui consiste à monter une âme en briques creuses entre deux parois de béton.

  • Murs
    • béton béton armé enduit
    • brique appareil mixte
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    bitume
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    2 étages de sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 8 étages carrés
  • Couvrements
    • béton en couvrement
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Mesures
    • l : 320 m
  • Précision dimensions

    Il s'agit de la longueur totale de la barre qui est divisée en quatorze blocs accolés.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal, Propriété de l'Office municipal des habitations à loyer modéré, à l'origine. Propriété d'un bailleur social, Assemblia, en 2020.

Barre d'un grand ensemble d'une longueur remarquable conjuguée à une implantation sur une hauteur dominant la ville de Clermont-Ferrand, faisant de cette barre un repère et un emblème.

Destinée à la démolition.

Documents d'archives

  • Archives départementales du Puy-de-Dôme. 328 W 95-103. Office municipal d'habitation à loyer modéré de Clermont-Ferrand. Dossiers techniques (1957-1960).

    Plans d'ensemble, plans des blocs, dossier des marchés, travaux préliminaires, menuiserie, plomberie, voirie, réseaux.

    328 W 96. Concerne le bâtiment 101 (Muraille de Chine) : série de plans, coupes et façades datés du 15 sept. 1957 ; portant les noms de Georges Bovet (architecte en chef), G. Lescher et Marquet (architectes d'opération) ; approuvés par le secrétaire général de préfecture, pour le préfet, Pierre Servais, le 24 février 1959.

    AD Puy-de-Dôme : 328 W 95-103
  • Dessornes, Maud, Dias, Céline. La muraille de Chine. Sédimentation des grands ensembles de la ville. Ecole normale supérieure d'architecture de Versailles. 03/17/2773.

    Ecole nationale supérieure d'architecture de Versailles : 03/17/2773
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2021
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers