Dossier d’œuvre architecture IA42001281 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
jardins ouvriers Montmartre-Tardy de Saint-Etienne
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Etienne Centre
  • Commune Saint-Étienne
  • Adresse rue de la Roche du Geai , rue des Potagers , rue Kleber , parc de Pinelong
  • Cadastre 1999 BL

La naissance précoce du mouvement des jardins ouvriers à Saint-Étienne, leur importance spatiale ainsi que l’attachement que leur porte une population enracinée à son milieu rural d’origine rendent ce cas assez exemplaire, car ils sont plus nombreux que partout ailleurs en France. Jean-Christophe

Bailly a écrit des pages remarquables sur ces jardins et les évalue environ à 3 200 parcelles qu’il qualifie de surfaces de repos, réparties un peu partout dans la ville, sur une superficie d’environ 89 hectares. Son regard les interroge et dépasse la dimension politique en les décrivant comme « des lieux à rêver », une sorte d’utopie montrant une autre façon d’habiter la terre. Il alerte toutefois sur les prémices d’une réglementation plus normative qui viendrait gommer une part du rêve en standardisant à outrance ces jardins locatifs qu’il qualifie de fragments discrets d’utopie.

C’est sous l’impulsion du père jésuite Volpette, que ces jardins se sont organisés à la fin du XIXe siècle. Il met à disposition 500 m2 à cultiver pour chaque famille ouvrière, ainsi que l’outillage, les semences et les moyens d’arrosage. Pour financer ce dispositif, il crée la Caisse rurale, société de secours ou banque mutuelle dont le principe inspire le Crédit mutuel. Les jardins Volpette sont gérés par les jésuites jusqu’en 1998, date à laquelle la direction est confiée à des laïcs. Ces jardins subsistent encore aujourd’hui. Le loyer très faible donne accès à des parcelles de 200 m2 avec cabane. Il existe également sur le site minier du puits Couriot quelques « jardins des mineurs ». La majorité de ces jardins dépendent de la Fédération des associations de jardins ouvriers et familiaux de la Loire. Tout un ensemble de pratiques autour des savoir-faire horticoles anime ces lieux. Les nouveaux jardins partagés de Montreynaud suivent cet esprit de solidarité également initié par un père jésuite. Ce tissu de parcelles forme un grand jardin dans le centre-ville.

De même, le long de la vallée du Rhône, des grands jardins, ou champs-jardins ouvriers, rappellent les vastes bandes maraîchères qui existaient historiquement à proximité des villes pour leur approvisionnement en légumes frais. L’amélioration des moyens de transport ainsi que l’accroissement des villes a pu faire reculer, parfois assez loin, les centres d’approvisionnement.

[1]

Vant A., Contribution à une géo-histoire des jardins

ouvriers stéphanois, Centre de recherches sur l’environnement

géographique et social, cahier 4, université Lyon II, UER sciences de

l’Homme et son environnement, Éd. l’Hermès, 1997, p. 12.

[2]

Bailly J.-C., Le dépaysement, voyages en France,

Points, 2011, p. 57 à 67.

[3]

Père jésuite Félix Volpette, 1856-1922.

[4]

Jeantet R., Willemain J., « La banlieue maraîchère et le

commerce des légumes à Lyon, jusqu’en 1939 ». In Les Études

rhodaniennes, vol. 16, no 4, 1940,

pp. 221-276.

  • Période(s)
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle

Dans le quartier de Montmartre-Tardy, les jardins ouvriers des Mineurs de Couriot, à deux pas de l'une des cités minières à immeubles des Mines de la Loire datant des années 30. (Cf photo)

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • Gay Georges , La Ville industrielle, de l'exception à la banalisation : la fin des grandes usines métallurgiques de l'Ondaine et de Saint-Chamond, 1996, p. 197

    p. 197
  • Commère René, Mémoires d'acier en Ondaine, Histoire d'un site métallurgique en région stéphanoise,2000, p. 125

    AP
    p. 125
  • Vant A., Contribution à une géo-histoire des jardins ouvriers stéphanois, Centre de recherches sur l’environnement géographique et social, cahier 4, université Lyon II, UER sciences de l’Homme et son environnement, Éd. l’Hermès, 1997, p. 12.

  • Bailly J.-C., Le dépaysement, voyages en France, Points, 2011

    p. 57 à 67
  • Jeantet R., Willemain J., « La banlieue maraîchère et le commerce des légumes à Lyon, jusqu’en 1939 ». In Les Études rhodaniennes, vol. 16, no 4, 1940,

    pp. 221-276.

Annexes

  • Les jardins ouvriers/familiaux
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel