Dossier d’œuvre architecture IA42000229 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine 19e-20e siècles de Saint-Etienne
Ville
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © IGN

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Etienne Centre
  • Commune Saint-Étienne
  • Dénominations
    ville

Le site

L´altitude moyenne de 500 m, le relief ingrat et une situation à l´écart des grandes voies de circulation sont autant de facteurs géographiques défavorables qui ont influé sur les conditions d´expansion de Saint-Étienne qui reste une des grandes villes les plus élevées d´Europe. La topographie stéphanoise résulte de l'érosion du socle primitif hercynien. Les nombreux cours d'eau tumultueux, le Furan et ses affluents, venus au sud des gorges serrées des Monts du Pilat à plus de 1000 mètres d'altitude, débouchent brutalement dans un sol formé de différentes couches d'alluvions sédimentées de manière inégale et donc plus ou moins friables. Les eaux ont pu ainsi emporter les parties les plus tendres des roches, créant les multiples vallées et les vallons. Celles constituées de roches plus dures, grès houiller ou conglomérats plus solides, sont restées en surplomb. Elles ont donné naissance à une série de collines de 671 à 566 m. d´altitude, de forme allongée, descendant vers l'aval formant des blocs isolés les uns des autres. Les exploitations des sols et des sous-sols ont de plus accentué la déclivité de leurs flancs.

Les ressources géologiques ainsi constituées, grès houiller, minerai de fer et veines de charbon, sont relativement homogènes sur le territoire de l´aire d´étude. La principale vallée relie Bellevue (570 m.) au sud de la ville à la Terrasse (450 m.) située au nord et est occupée actuellement par l´artère principale. Les principales collines sont Beaubrun, Michon et Montaud à l´ouest, Valbenoîte, Villeboeuf, et le Crêt-de-Roch à l´est.

Les origines de la ville

Les origines de la ville restent obscures. La fondation de l'église Saint-Etienne dans un village appelé Furan, du même nom que la rivière auprès de laquelle il est établi, pourrait dater du Xe ou XIe siècle. L´occupation antérieure est vraisemblable d´après l´historien Etienne Fournial mais n´a jamais pu être vérifiée. La première mention de la vaste paroisse Saint- Etienne, Sanctus Stephanus de Furano, figure dans un document du XIe siècle, connu seulement par une copie du XVIe. Les premiers actes authentiques mentionnant une église dédiée à saint Etienne datent de 1225 et de 1258. A la fin du XIIe siècle, des foyers de peuplement, éloignés les uns des autres, ont existé dans le fond des vallées. Celui de Valbenoîte, à proximité immédiate de la route Lyon-Le Puy, créé autour de l'abbaye cistercienne a néanmoins joué un rôle attractif moyen en raison de son faible rang. De part et d´autre des vallées, les bordures montagneuses et forestières sont restées non défrichées, parfois encore au XIXe siècle.

Aux XIIIe et XIVe siècles, Saint-Etienne de Furan ressemble à un village bâti au pied de la colline Sainte-Barbe longée par la rivière. Divers édifices dont une église construite vraisemblablement à l'emplacement actuel de la Grand'Eglise, un hôpital, un château ou maison forte servant de "résidence secondaire" aux seigneurs de Saint-Priest, vassaux du comte de Forez, sont cités dans les travaux de l´historien Galley et témoignent d´un début de prospérité économique. Dès la fin du Moyen Age, le Furan, ressource naturelle essentielle, a été domestiqué progressivement pour alimenter les principales activités économiques : vergers, jardins, moulins à farine ou à foulonner les draps (gaux), buanderies.

Au XVe siècle, la vie sociale s´organise ; les 3 000 habitants achètent, le 28 décembre 1410, un vaste terrain hors du village saturé de constructions, le Pré de la Foire (actuelle place du Peuple), pour y tenir marchés et foires, servir aux réjouissances publiques et y entreposer bois et matériaux de construction. Vers 1436-1440, la ville s'entoure de murailles pour se protéger des pillards. Les maisons, situées côté nord de la rue Roannel (aujourd'hui avenue du Président-Emile-Loubet), mentionnées sur le terrier levé par le notaire Jean Vitalis en 1460 pour connaître l´état des propriétés du seigneur de Saint-Priest, apparaissent toutefois hors les murs. Rapidement, l´enceinte fortifiée disparaît, totalement englobée par les nouvelles constructions qui s'y adossent et franchissent les fossés.

Au cours du XVIe siècle, ces faubourgs croissent considérablement en bordure de la route de Lyon, du Puy ou de celle de l'abbaye de Valbenoîte. D'après l'historien J.-B. Galley, les terrains agricoles sont divisés en places de maisons par les propriétaires. Cette première extension importante s´effectue sans directive réelle émanant de la ville. L'artisan enrichi élève son logis avec atelier, aisance, cour et souvent jardin, dans une parcelle relativement étroite. Ce développement urbain se poursuit à la même cadence que la progression économique de la ville. Le terrier Cellion levé en 1582 atteste de la forte prospérité artisanale et du formidable essor commercial, en recensant plus de 64 commerçants parmi lesquels figure Marcellin Allard député aux Etats généraux du Forez en 1589 et auteur de la « Gazzette françoise », chronique de 740 pages adressée à un romain anonyme par un habitant de « Santetiève ». Forts de leur puissance économique, les Stéphanois revendiquent l´indépendance de la communauté vis-à-vis du seigneur de Saint-Priest qui, dans une transaction du 17 décembre 1534, reconnaît l'existence d'une ville dans son domaine. En 1582, une Maison de Ville située à proximité de la Grand'Eglise et de nombreuses carrières de pierres de grès sont mentionnées dans le terrier Cellion.

Le bief des Usines, attesté dès le XVIe siècle, débute au barrage des Ursules à proximité du coeur ancien et se termine plus au nord, dans la plaine du Treuil. Il alimente en eau les nombreuses usines situées sur son parcours. En 1580, trois ponts assurent le franchissement de la rivière Furan et relient la ville avec les nouveaux faubourgs où vivent plus de 70% de la population stéphanoise, forte de 880 feux d´après l´état dressé par le terrier Cellion. Les industries traditionnelles telles que les moulins à farine, à foulonner les draps, les tanneries, les carrières de grès utilisées pour la construction ou pour les meules, sont supplantées par les nouvelles activités économiques, fabrication d´articles en métal (quincaillerie, clous, armes bourgeoises et réglementaires, boucles, moulins à épices) liée à l'extraction peu profonde et encore très limitée du charbon. La rubanerie apparaît timidement à partir du XVIe siècle : quatre tisserands sont recensés en 1515 et trois en 1580.

Dépendant encore de l´énergie hydraulique que leur fournissent les cours d´eau, ces nouvelles industries s´implantent facilement à Saint-Etienne et dans le bassin car les habitants sont toujours à la recherche de nouveaux biens marchands et possèdent le savoir faire du travail sur métal. Le long des rivières plus éloignées du centre historique, aux carrefours des chemins de grande communication, se forment des hameaux de maisons d'artisans, essentiellement des forgeurs. Ces noyaux de peuplement deviendront les bases des futurs faubourgs du XIXe siècle.

Seconde agglomération de la généralité du Lyonnais, Saint-Etienne est en concurrence avec Lyon et Montbrison où sont installées les institutions fiscales et judiciaires. Les activités économiques florissantes entraînent un accroissement démographique très important au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, attesté dans les registres paroissiaux et les évaluations de population données par les intendants de Lyon. De 14 000 habitants en 1697, la ville passe à 28 140 en 1790.

Le noyau principal de l'agglomération reste localisé sur la colline Sainte-Barbe où se dressent la Grand'Eglise et le "château", siège de la juridiction locale. A l'ouest du bourg primitif, dans le quartier de Roannel, des habitations bourgeoises se dressent en bordure de rue. Les propriétaires, qui souhaitent à la fois augmenter leurs revenus fonciers et témoigner de leur réussite sociale, démolissent des maisons anciennes composées d´un seul rez-de-chaussée pour les remplacer par des constructions neuves de deux à trois niveaux. Si l´aspect extérieur reste sans ornement, le décor intérieur est très soigné comme en témoignent les plafonds à caissons fougères, une particularité spécifique forézienne nécessitant la maîtrise d´une technique complexe.

Les notables, ainsi que les tenanciers de débits de boissons et auberges de la ville, s´installent également à l'est de la colline Sainte-Barbe, en bordure du pré de la Foire. Plus au nord-ouest, le long de la carrière des Beaumes, se développe le quartier de Montaud organisé autour des rues Tarentaize et Polignais. Les serruriers, et plus généralement des ouvriers du fer, y logent dans des maisons à un seul étage. L'extension urbaine au nord et au sud du Pré de la Foire est empêchée du fait de la présence de nombreux couvents (minimes, dominicaines de Sainte-Catherine, capucins, visitandines, ursulines).

A l´est de la rive droite du Furan, le faubourg d'Outre-Furan, à la fois résidentiel, commerçant et artisanal, se développe considérablement. En effet, plus de dix artisans interviennent successivement dans la fabrication d'une arme qu´elle soit destinée à la chasse ou à la guerre. Même si la région est très peu productrice de fer, importé du Dauphiné, ce matériau est retravaillé dans des fenderies pour la clouterie ou la serrurerie, ou martelé pour la fabrication de canons à fusils ou grosses pièces de quincaillerie. Les armuriers et les graveurs sur armes regroupés autour de la place Chavanelle, à proximité du magasin d'armes pour le Roi (converti en 1764 en "Manufacture Royale"), transforment ce faubourg en véritable quartier des armuriers et des artisans du fer d´après Christian Sigel dans Histoire de Saint-Etienne. L´Etat va organiser le contrôle de cette production des armes dès 1665 à la demande de Colbert et en 1717, la désignation d´un inspecteur et la nomination de cinq « entrepreneurs d´armes pour le roi » doivent permettre de veiller à la bonne exécution des commandes, d´assurer l´épreuve des armes et d´empêcher la fabrication clandestine.

Ces améliorations sont fructueuses pour Saint-Etienne, l´accroissement de la production est sensible et a des conséquences sur l´urbanisation du quartier qui abrite le nouvel hôpital (1645) et la Charité (1694). En 1669, on y construit une deuxième église, sous le vocable de Notre-Dame, érigée en seconde paroisse de la ville en 1754.

A partir de 1790, les industries présentes le long des cours d´eau se transforment en tanneries, moulinages à soie, aiguiseries à canons, puis en teintureries et deviennent de plus en plus polluantes en rejetant leurs déchets toxiques dans la rivière. Des problèmes d'hygiène et de santé publique telles que la propagation d´épidémies ou la régulation des crues dévastatrices du Furan ou du bief ont pour conséquence le couvrement progressif de ces cours d'eau ; actuellement, ils ont totalement disparu. Ces opérations longues et difficiles, car la ville a réclamé une indemnité financière aux riverains, ont souvent entraîné des modifications dans les limites de propriétés, parfois même des expropriations, impliquant des procédures judiciaires et des arbitrages de l´Etat.

La Révolution française et le plan en damier de Dalgabio (1789-1819)

En confisquant les biens du clergé, en créant les communes, la Révolution pose les jalons du développement urbain fulgurant qui a propulsé Saint-Etienne au rang de la plus grande ville industrielle française au XIXe siècle. Le cadre administratif de la ville est celui du département de Rhône-et-Loire, avec Lyon pour chef-lieu, puis du département de la Loire en novembre 1793, avec Montbrison pour chef-lieu à partir de 1795. Les guerres incessantes sous la Révolution et l'Empire ont permis de relancer l'armurerie de guerre ; Saint-Etienne prend même le nom d'Armeville à cette période.

Le 23 septembre 1790, sur les terrains libérés des couvents, les nouveaux responsables municipaux prennent la décision de créer une grande artère rectiligne, la Grand'rue, située dans le fond de la vallée de Furan, longue de trois kilomètres et débutant au nord de la place du Pré de la Foire, afin de faciliter les échanges en direction du nord du département et de Paris. Les délibérations du conseil municipal expliquent clairement le choix du tracé définitif de la rue de Roanne. La municipalité a opté pour la démolition du couvent des Dames de Sainte-Catherine, le 16 décembre 1790, en validant le tracé de la route qui passait au milieu de l´édifice religieux. Les édiles appartenant aux principales familles bourgeoises de la région stéphanoise, alliées à Pierre-Antoine Dalgabio, architecte-voyer de la Ville, expriment le souhait d´une nouvelle ville désenclavée, adaptée à leurs activités de négociants.

Aussi en 1792, Dalgabio dessine-t-il le lotissement des six hectares de terrains de l'ancien couvent de Sainte-Catherine. Il utilise un modèle néoclassique de plan en damier dont chaque case est reliée perpendiculairement à l'artère principale de la ville rythmée par une série de places. Il projette également la canalisation et le détournement du Furan, le long du quai des Victoires (actuelle rue Gérentet), indispensables au projet de lotissement. Le développement de Saint-Etienne s'effectue alors le long d'un axe nord-sud, rompant avec les accroissements antérieurs est-ouest.

Au XIXe siècle, l'une des principales activités économiques liée à la production des rubans de soie, a influencé la construction de deux types d´immeubles, ceux de négociants et ceux des immeubles-ateliers de passementiers. La rubanerie se caractérise par une distinction nette entre production et commercialisation des rubans de soie, entre l'exécutant, dit le passementier, et le rubanier donneur d'ordres, dit le fabricant. Cette organisation du travail se traduit dans le bâti par la création de formes urbaines spécifiques localisées principalement dans le centre-ville et sur les collines stéphanoises.

Les négociants enrichis par leurs activités rubanières, armurières ou minières et les propriétaires rentiers, spéculateurs fonciers, sont les principaux acheteurs des 36 premières parcelles de 24 mètres sur 35 environ, du plan en damier de Dalgabio, sur lesquelles ils choisissent d´édifier un type d'immeuble approprié à l'activité de négoce, en particulier celui du ruban.

La chaîne de fabrication du ruban impose les interventions successives spécifiques (moulinage, teinture, etc.) qui se font à proximité de l´espace central entièrement dévolu à la Fabrique stéphanoise. Ce regroupement des activités renforce le cantonnement industriel, lui-même accentué par la topographie urbaine. Dispersés à l'échelle du territoire communal sur plusieurs secteurs de la ville, les passementiers se rendent dans les immeubles de négociants du centre-ville par les traboules, système complexe de cheminement exclusivement piéton, placé sur d´anciennes limites parcellaires, très fréquenté en raison de l´importance des activités dans les collines.

Au début du XIXe siècle, le territoire actuel de Saint-Etienne est constitué par quatre communes : Saint-Etienne, Montaud au nord-ouest, Outrefuran au nord-est et enfin Valbenoîte au sud-est. Ces trois dernières, beaucoup moins peuplées, occupent un vaste espace encore en grande partie agricole. La ville de Saint-Étienne, enserrée dans des limites trop étroites, n'a plus de place pour accueillir de nouveaux habitants attirés par l´essor industriel et permettre la création de nouvelles entreprises. Elle cherche à étendre son emprise et à trouver d´autres recettes fiscales en repoussant les barrières de l'octroi. En 1806, la Ville obtient l'annexion de la moitié est de la colline du Crêt de Roch, aux dépens de la commune d´Outrefuran. Les limites communales, sources de longs conflits, donnent régulièrement lieu à des arbitrages (ordonnances royales) avant de pouvoir être appliquées. L´Etat intervient également comme un aménageur de territoire car le bassin industriel de Saint-Etienne, ouvert sur les façades maritimes de l´Atlantique et la Méditerranée et suffisamment éloigné des frontières européennes, est conçu comme une solution permettant de développer des activités militaires stratégiques à l´instar de ce que produit à la même époque l´Angleterre ou l´Allemagne. Un des éléments de cette structuration se traduit dans la création en 1816 de l´Ecole des Mineurs à Saint-Etienne et d´un important travail de relevé topographique confié à l´ingénieur des mines Beaunier à partir de 1812.

Il serait intéressant de pouvoir mesurer l´importance des conflits entre les élus locaux fervents défenseurs des intérêts de la bourgeoisie rubanière, mobilisés pour protéger l'espace de la Fabrique, et les fondateurs de ces nouvelles industries, lourdes et polluantes comme la mine et la sidérurgie. Ces derniers, étrangers à la région stéphanoise, restent moins influents dans les cercles décisionnels et n´arrivent pas à se protéger des premiers cantonnements industriels. Le retard de l´application des règlements urbains édictés par la commune ou les autres administrations (le premier plan d'alignement signé par l'architecte départemental Jean-Baptiste Holstein en 1819 sera approuvé seulement en 1857 par le préfet) est lui aussi une cause de conflits urbains.

Les limites communales étroites, l´implantation des gisements et l´important réseau hydrographique concourent à assurer le maintien des activités traditionnelles à l'intérieur du centre-ville et le rejet des nouvelles à l'extérieur.

Un développement urbain et industriel fulgurant (1819-1864)

Sous la Restauration, la bourgeoisie rubanière qui préside aux destinées de la Ville matérialise sa réussite en décidant de construire et d'implanter les édifices et les espaces publics au coeur du nouveau centre-ville, aux emplacements esquissés sur le plan de Pierre-Antoine Dalgabio en 1801. La rue de Lyon, actuelle rue Pierre-Bérard, par où passe tout le trafic de la grande ville commerciale, s'étrangle en son milieu à 3,30 mètres ; le pavage est défectueux ; la rivière Furan a de multiples fonctions et sert entre autres à évacuer les eaux sales ; les fontaines manquent ; la saturation des cimetières à proximité des églises est atteinte ; les bâtiments publics essentiels à toute ville importante n'existent pas. La mairie est logée dans l'ancien couvent des Minimes, le tribunal de première instance dans celui des Ursulines ; les bâtiments commerciaux, scolaires et les logements font aussi défaut. Hippolyte Royet, fabricant de rubans et maire de 1815 à 1848, déclare : "Saint-Etienne est une ville où il y a tout à faire". En effet, la mobilisation de l'industrie d´armes de guerre imposée par les conflits napoléoniens a retardé l´évolution de la ville ; les moyens financiers sont insuffisants, le retard dans l´équipement urbain est conséquent et les pétitions ne cessent d´exprimer le mécontentement de la population.

A partir de 1819 et après l'achèvement des travaux d'assainissement du Furan et de la voirie, démarre véritablement l´aménagement nord-sud de la Grand´Rue. La première pierre de l'hôtel de ville dessiné en janvier 1821 par Jean-Michel Dalgabio, neveu de Pierre-Antoine Dalgabio, est posée en 1822. Ce bâtiment inaugure la série d'équipements publics édifiés au fur et à mesure des disponibilités budgétaires. L´implantation est répartie équitablement sur le territoire communal de manière à affirmer la présence de la municipalité. Jean-Michel Dalgabio, architecte-voyer de la ville à partir de 1815, est le concepteur de plusieurs édifices publics de 1822 à 1830 ; le palais de justice, la prison et la gendarmerie sont construits dans le quartier ouest du faubourg Roannel, la Bourse aux soies puis de commerce à proximité du quartier des négociants au coeur décisionnel de la ville, la nouvelle boucherie au pied de la colline du Crêt de Roch. Ces constructions neuves alignées sur le nouveau parcellaire entraînent des travaux importants : ouverture de rues (Saint-Louis en 1822), construction d'immeubles de logements, pavage et éclairage des voies de communication, mise en place d'un réseau d'assainissement. Les cimetières situés à proximité des deux anciennes églises, saturés au début du XIXe siècle, ne peuvent satisfaire aux mesures d'hygiène prises dès 1804. La municipalité décide d'en créer de nouveaux et choisit leur implantation au sommet des collines proches du centre-ville, ce qui entraîne l´ouverture de nouvelles rues. Dessiné en 1805, fonctionnel à partir de 1819, le cimetière du Crêt de Roch est le premier cimetière stéphanois du XIXe siècle.

Entre 1815 et 1860, l´essor de la production houillère, le démarrage foudroyant de la sidérurgie et la prospérité de l'armurerie et de la rubanerie sont autant de facteurs qui provoquent le développement important de la ville et l´afflux de population en provenance des régions voisines du Velay et du Vivarais. La ville passe de 16 259 habitants en 1801 à 40 000 en 1830 et ces nouveaux habitants investissent principalement les terrains libres situés à proximité du centre-ville, les collines. Celles-ci offrent des possibilités nouvelles, favorables à la diffusion d'une autre forme urbaine, plus vernaculaire que l´on peut distinguer dans le paysage urbain stéphanois, l´immeuble-atelier de passementier.

Malgré tout, les parcelles constructibles de 600 à 800 m2, planes et bien desservies, manquent et les édiles stéphanois cherchent à annexer des communes voisines. L'administration centrale, au contraire, en crée de nouvelles afin de faciliter le développement de l´industrie des mines : Beaubrun est détaché de Montaud en juillet 1842 ; La Ricamarie, de Valbenoite en 1843. La loi du 31 mars 1855 arrête enfin la fusion de Saint-Etienne avec Montaud, Beaubrun, Valbenoite et Outrefuran. Saint-Etienne, commune la plus peuplée et la plus industrialisée, devient le siège administratif de la préfecture de la Loire.

Jusqu'à la Seconde République, les municipalités successives sont constamment dépassées par la croissance de cette ville-champignon. En 1848, le maire Nicolas Heurtier, adepte du courant hygiéniste, mène une réflexion urbaine importante et développe une politique de création et d'aménagement des espaces publics et du réseau d'assainissement que poursuit la municipalité suivante de Christophe Faure-Belon. Plusieurs quartiers anciens sont concernés par ces opérations urbaines. La percée du cours Victor-Hugo et la régénération du quartier des Gauds datent de 1859. Le cours Fauriel est tracé le long de la rivière du Chavanelet de 1858 à 1865. Le jardin public romantique de la place Marengo est dessiné par Etienne Boisson de 1858 à 1860, les jardins du clos Giraud au bas de l'école de dessin en 1863, la promenade de l'Heurton sur la colline de Villeboeuf en 1869.

Afin de compléter les équipements publics et d'embellir la ville, des bâtiments culturels, scolaires, administratifs, religieux ou sociaux sont édifiés ou transformés, principalement sous la conduite d'un deuxième architecte-voyer, Etienne Boisson : l'école de dessin en 1858, l'église Sainte-Marie en 1859. Le théâtre situé place des Ursules (incendié depuis) est construit par l'architecte lyonnais Jules Exbrayat en 1853. La sous-préfecture commencée dès 1851 par Boisson, est terminée comme Palais des Arts par l'architecte parisien Desbuisson en 1861.

Accompagnant ces percements de rues et ces édifications de bâtiments publics, de nombreux immeubles sont construits tout au long du XIXe siècle.

Mutations et spécialisation (1864-1910)

Dès la période 1860-1890, l'économie stéphanoise rencontre quelques difficultés qui se répercutent sur le territoire urbain. Les activités traditionnelles, armes, mines et rubans, s'adaptent afin de résister aux changements économiques. La Manufacture nationale d'Armes, construite par le capitaine Bouvard, s´installe en 1866 au nord de la ville, dans de grands ateliers de production censés renouveler la production d'armes de guerre. L´installation de cette manufacture est une des causes de l´urbanisation du quartier situé à proximité de la place Carnot.

En 1903, le nouveau Banc d'Epreuve de la chambre de commerce situé rue Jean-Claude-Tissot, au coeur du quartier des armuriers, est construit en bordure de la rivière Chavanelet par l'architecte Léon Lamaizière, ce qui relance la production des armes destinées au commerce et pallie le vide occasionné par le départ de la Manufacture d´Armes. Le bassin houiller atteint ses limites et ne peut concurrencer la production massive des départements du Nord et du Pas-de-Calais. La sidérurgie classique est moins performante que celle de Lorraine.

De 1882 à 1883, la production de fonte diminue de 70%. La manifestation la plus spectaculaire de la crise est la faillite, en 1889, de la Compagnie des Forges et des Fonderies implantée sur la commune de Terrenoire qui perd ainsi la moitié de sa population active. La qualité des produits miniers et ferriques conditionne l´abandon des fabrications lourdes de produits métallurgiques au profit de productions plus spécialisées, comme les aciers spéciaux. Ces grandes usines polluantes nécessitent une superficie importante et la proximité d´un cours d'eau. Situées en périphérie du centre-ville, elles investissent le quartier du Marais au nord-est de la ville (dans une zone hors du périmètre de notre aire d´étude du centre-ville) qui devient ainsi entièrement dévolu à l'industrie métallurgique.

Afin de résister à la concurrence étrangère, la rubanerie enregistre de nombreux progrès dans la mécanisation du métier à tisser. Les rubans deviennent de plus en plus façonnés comme en témoignent les menus et les images tissées, nouveaux articles textiles de l´époque. Les pouvoirs publics se mobilisent à travers le projet de 1889 proposé par Marius Vachon, inspecteur des Beaux-Arts, de restructuration du Palais des Arts en musée d'Art et d'Industrie, qui vise à rendre accessibles aux industriels les ressources de l'Art et de la Science afin d'accroître la production industrielle créative et de qualité. Dès les années 1890 avec l´arrivée de l'énergie électrique, les rubaniers Gabriel Forest et Clément Brossy sont les premiers à équiper leurs usines textiles de métiers électrifiés et profitent ainsi d'un regain d'activité.

L'essor du réseau ferroviaire national et le monopole, dès le Second Empire, de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, rendent caducs les avantages acquis par Saint-Etienne avec l'ouverture de la première ligne de chemin de fer de France, Saint-Etienne-Andrézieux-Bouthéon en mai 1827. Devant les difficultés d'acheminement des matières premières, d'importants travaux ferroviaires sont enfin entrepris ; la première gare de Saint-Etienne-Châteaucreux est construite en 1876 puis reconstruite en 1888 à l´emplacement actuel.

Le couvrement de la rivière est terminé en 1890 dans l´aire d´étude du centre-ville ; les travaux ont repris au XXe siècle, à la périphérie nord et sud de la ville.

Des produits innovants

La ville attire des inventeurs de génie comme les frères Gauthier ou Paul de Vivie dit Vélocio. Ils trouvent à Saint-Étienne des locaux de vente et de la main-d´oeuvre capable de fabriquer des pièces en bois et en métal indispensables à l´industrie du cycle. La fabrication de ces nouveaux produits est attestée par la création en 1897 de la Chambre Syndicale de l'Automobile et du Cycle. De nombreux ateliers de fabrication et de montage de pièces de cycles apparaissent alors dans le paysage urbain, localisés essentiellement en périphérie du centre décisionnel, dans des parcelles encore libres à proximité des rives du Furan ou au coeur du quartier des armuriers. Héritière de plusieurs générations d´armuriers, une main-d´oeuvre qualifiée travaille dans ces ateliers qui occupent des bâtiments annexes, construits dans les cours des immeubles ayant façade sur rue. Quelques moyennes et grandes entreprises Automoto, les Ateliers du Furan, Mercier, sont fondées au début du XXe siècle. Installées à proximité des cours d´eau, dans des zones peu urbanisées, elles favorisent par la suite le peuplement de ces nouveaux quartiers et la construction de petits immeubles sans qualité architecturale.

Des capitaines d'industrie

A la fin du XIXe siècle, des chefs d´entreprise dynamiques souhaitent implanter ou agrandir des établissements en pleine expansion. Ils recherchent des terrains vastes loin de toute construction, en périphérie du coeur de la ville entièrement loti.

Fondée en 1885 par Pierre Blachon, associé ensuite avec Etienne Mimard qui restera la véritable cheville ouvrière de cette entreprise pendant 60 ans, la Manufacture Française d'Armes (et Cycles en 1902, puis Manufrance en 1948) transfère ses ateliers primitifs de la place Villeboeuf au cours Fauriel en 1893, afin de produire et vendre essentiellement des bicyclettes puis des armes de chasse et de tir, des munitions, des bicyclettes (Superbe, Hirondelle), des machines à coudre (Omnia). L´architecte Léon Lamaizière conçoit de 1893 à 1919 plusieurs bâtiments appropriés au fonctionnement et au développement de l´entreprise au fur et à mesure des besoins exprimés par Etienne Mimard.

Le succès de cette entreprise doit beaucoup, à la fois à son système de diffusion novateur - vente par correspondance et catalogue annuel intitulé le Tarif-Album - et à la création du mensuel Le Chasseur Français, publications qui lui confèrent une renommée internationale ainsi qu´à la mise en place d´un système de travail très divisé et mécanisé, selon les principes tayloriens.

Cette organisation est également appliquée dans les nombreuses usines de fabrication de produits alimentaires de la Société Guichard-Perrachon, fondée en 1898 par Geoffroy Guichard et son beau-père Jean-Claude Perrachon, et plus connue sous le nom de magasins du CASINO : ce nom doit son origine à la première épicerie installée dans les locaux de l'ancien théâtre et casino lyrique de Saint-Etienne (actuelle rue Michel-Rondet), exploitée par la famille Perrachon depuis 1864. Cette société adhère au système des succursales mis au point par l'Union des Travailleurs en 1877, et crée dès 1898 les petits casino.

En 1899, un entrepôt est construit à proximité de la gare de Saint-Etienne-Châteaucreux afin de stocker les nombreuses marchandises des succursales qui permettent à la marque de diffuser le slogan suivant "Je suis partout ! Je vends tout !". En 1914, il en existe 215 dans la région stéphanoise dont 56 petits casino répartis sur le territoire communal.

C'est à un autre chef d'entreprise ambitieux, Ariste Canlorbe, que l'on doit la création, en 1897, d'une enseigne de magasin de nouveautés et produits divers liés à la mode, la Société des Grands Bazars et Nouvelles Galeries Réunis. Canlorbe et son cousin Léon Démogé, associés à l'architecte stéphanois Léon Lamaizière, sont à l'origine de l'expansion de grands magasins sur plus de 30 sites répartis en métropole et dans les colonies.

La présence de gigantesques usines installées en périphérie du centre et le maintien de la population dans des immeubles du XIXe siècle, situés dans l´espace central, sont les causes principales de l'établissement d'un réseau efficace de transports en commun permettant de canaliser les flux des nombreux ouvriers et des matières premières ou manufacturées. Les tramways s'adaptent à l'évolution des techniques de traction : cheval, puis vapeur, enfin énergie électrique.

Une fin de siècle paradoxale

L'évolution démographique de la ville, parallèlement à l'essor économique, connaît une stagnation et même une diminution de la population dans la seconde moitié du XIXe siècle. Mais très vite, la capacité de Saint-Etienne à se ressaisir, à innover et à sortir des phases de récession, entraîne un renouveau de population vers 1900 : les logements vacants font défaut. Les rapports du Bureau d'hygiène sont accablants : les 146 559 habitants recensés en 1901, à forte majorité ouvrière, sont très mal logés. Les faubourgs anciens, organisés autour d'une trame viaire vétuste, présentent majoritairement des habitations ressemblant à des taudis. Mais la population ouvrière ne fait pas du logement sa revendication principale.

Afin de réaliser un bâti de meilleure qualité et de renouveler la voirie ancienne en direction de Lyon, l´opération de rénovation urbaine -percée de l'avenue Président-Faure (actuelle avenue de la Libération)- est le grand chantier du début du XXe siècle. Elle a permis, alors que la ville s'était toujours développée depuis la Révolution dans l'axe nord-sud, d'élargir le centre vers l'est, de resserrer le centre bourgeois et de repousser les ouvriers en périphérie du centre-ville. La création de cette avenue est l'aboutissement de plusieurs décennies de discussions et de projets dont une douzaine est analysée entre 1882 et 1902, date d'adoption du projet définitif. Le point de départ de l'avenue est fixé place Fourneyron (à proximité de la gare), centre de passage obligé que toutes les municipalités ont cherché à agrandir et à embellir. De cet espace urbain, diverses voies en éventail rejoignent l´artère principale. Une fois la décision prise, les travaux suivent leur cours : pose des réseaux et des rails du tramway, pavage, trottoirs, éclairage public, démolitions et constructions nouvelles. L'avenue Président-Faure de 28 m. de largeur offre, de part et d'autre, un cadre urbain idéal, exploité par le règlement de voirie de 1905, pour la « bourgeoisie triomphante ». Les architectes Léon Lamaizière et Paul-Alfred Noulin-Lespès sont les principaux concepteurs des immeubles de 1904 à 1911. Léon Lamaizière, par l'intermédiaire de la Société des Immeubles Modernes, a acheté en 1906 les deux premiers lots (n°23 et 25 de l'avenue) puis deux autres lots (n°27 et 29) en juin 1909, suite à l'abandon d'un projet privé lyonnais de construction d'un établissement hydrothérapique en 1908.

La ville complète ses équipements publics pendant cette période en faisant appel à une troisième génération d'architectes municipaux ou départementaux.

Les halles sont construites en 1872 par Mazerat sur les terrains délaissés de l'opération des Gauds, les abattoirs des Mottetières par Jouve en 1879, la nouvelle gare de Châteaucreux par Bouvard en 1886, le lycée Fauriel par Denfert et Friesé en 1890, la préfecture par Huguet et Delorme, lauréats du concours en 1894. Léon Lamaizière, directeur du service municipal d'architecture, est l'auteur de plusieurs équipements communaux : le nouvel hôpital à Bellevue de 1895 à 1900, la bourse du travail de 1901 à 1903, la nouvelle Condition des soies en 1908, mais aussi de nombreuses écoles. Il conçoit également un programme de trois immeubles de logements sociaux en 1898, pour la Société des Logements Economiques, et construit de nombreux édifices pour des industriels entreprenants qui souhaitent un lieu de travail fonctionnel et une habitation bourgeoise témoignant de leur réussite sociale. Jusqu´à la Première Guerre mondiale, les principaux édifices du centre-ville recourent au vocabulaire architectural éclectique du XIXe siècle.

Une grande ville industrielle (1910-1945)

La ville ne connaît pas de bouleversement administratif pendant cette période. Le territoire de Saint-Etienne ne souffre pas des conflits de la Première Guerre mondiale. La forte demande d'armes pour participer à l'effort de guerre entraîne un essor économique et la ville, redevenue un arsenal de fabrication, attire de nouveau la population des régions limitrophes. En 1920, plus de 170 000 habitants sont recensés à Saint-Etienne. La reconversion économique d'après-guerre s'opère sans trop de secousses. Les industries stéphanoises poursuivent une croissance régulière jusqu'en 1926. En 1927-1928, de sérieuses crises dans l'armurerie, les mines et la métallurgie ébranlent l'économie locale.

Les premiers programmes de logements sociaux, ceux de la fin du siècle précédent et ceux de 1910 des premières cités issues de l'initiative privée des grands capitaines d'industries, sont insuffisants pour loger les familles d´ouvriers qui s'entassent dans les habitations insalubres du centre ancien, à raison de cinq à six ménages par immeuble dans des appartements de deux à trois pièces chacun.

Cette vétusté de l'habitat et ce surpeuplement traduisent l´absence de préoccupations et de revendications dans le domaine du logement depuis le XIXe siècle. Au début des années vingt, la Ville fait face à une grave crise du logement qu´elle n´arrivera pas à résoudre avant la fin des années de reconstruction.

Saint-Étienne, ville de plus de 10 000 habitants, se dote d'un Plan d'aménagement et d'extension exigé par la loi Cornudet de 1919 et dessiné en 1924 par l'ingénieur Abougit, directeur du service municipal de la voirie ; il prévoit au nord-ouest de la ville sur le territoire de la commune de Saint-Priest-en-Jarez, le long de la vallée de l'Onzon et du Riotord, un tracé régulier alternant damier, places et rond-point. Il s´agit de dégager « le noyau central et les centres vitaux par l´ouverture d´espaces libres et de grandes avenues », de couvrir la totalité de la rivière Furan pour résoudre des problèmes d´assainissement, d´aménager en surface un grand boulevard sur le tracé de la rivière, enfin d´inciter à la création de cités-jardins ouvrières dans les quartiers périphériques pour diminuer la densité de population au centre-ville. Ce plan reste à l'état de projet pendant plusieurs années, sans doute à cause de son tracé sur la commune voisine, du retard national dans les mesures d´accompagnement de la loi Cornudet et de la frilosité des pouvoirs publics à s´engager dans des opérations foncières et immobilières pendant cette période de crise. Seuls quelques logements sociaux en périphérie, principalement à Solaure, Monthieu et Montferré au sud et à Montreynaud au nord-est seront construits pour la classe ouvrière qui, avec l´extension des transports en commun, peut facilement rejoindre les lieux de production, bénéficier d´un cadre de vie aéré correspondant aux normes exigées par la politique hygiéniste en vigueur et décongestionner légèrement le centre-ville.

Dans le rapport de l´ingénieur Abougit, rien n´est proposé en faveur des classes moyennes qui connaissent également des problèmes de logement et recherchent un cadre agréable lié à leur position sociale. C´est finalement l´initiative de quelques architectes concepteurs, vendeurs et constructeurs d'immeubles en copropriété qui résout temporairement cette question.

Dans ce contexte, en 1923, les architectes Auguste Bossu et Emile Clermont fondent la Société des Immeubles par Etages afin de construire et de vendre des appartements à une nouvelle clientèle bourgeoise issue des activités tertiaires dans les trente dernières années. Bossu et Clermont ne recherchent plus un seul propriétaire commanditaire comme cela avait été le cas pour la dernière opération immobilière d'envergure à Saint-Etienne sur l'avenue de la Libération. Ils s'orientent vers la copropriété et se lancent dans une campagne de promotion en direction de leurs futurs clients. Après quelques réticences, ce modèle séduit, aidé par la dévaluation du franc qui incite les particuliers à investir dans la pierre, et bientôt d'autres agences, comme celle d'Armand Subit et Henri Gouyon, reprennent ce système. Environ soixante groupes d'immeubles sont construits sur ce principe.

La démarche initiée par Bossu et Clermont est assez simple. Ils recherchent un terrain ou un immeuble existant situé, en priorité, à l'angle de deux rues et dessinent un projet d'immeubles qu'ils soumettent aux futurs acheteurs à grand renfort de publicité. Les propriétaires s'engagent par le versement d'une avance qui permet d'entamer les procédures d'acquisition du terrain et le lancement des travaux. L'aide de la Société pour tous les problèmes administratifs et juridiques, la facilité de prêt par des organismes de crédit comme le Crédit Immobilier d'Aide au Foyer Stéphanois, l'exonération fiscale pendant 15 ans sont autant de raisons du succès de ces opérations immobilières. Auguste Bossu est un architecte convaincu par le courant moderne véhiculé par ses contemporains comme Le Corbusier. Dans ses articles ou conférences, Bossu vante les nombreux avantages de la copropriété : coûts de construction réduits grâce à la standardisation et aux achats groupés des matériaux car la Société construit beaucoup, présence de nombreux éléments de confort (vide-ordures, sanitaires, chauffage et eau chaude collectifs), économie sur le gardiennage des parties communes. Il invente même une convivialité en incitant les copropriétaires à devenir des voisins "amis" et non pas "étrangers".

Les autres réalisations de la Société des Immeubles par Etages n'ont pas été plus loin dans la modernité du paysage stéphanois à part l´exception des maisons sans escaliers qui correspondent à une vision originale de l'architecte Bossu. Construites en 1933 et en 1940, ces deux réalisations sont le 21e immeuble pour la première, la seconde n'ayant pas été numérotée, de la Société des Immeubles par Etages. Présentées par l'architecte comme les chalets de Bizillon dans la publicité, elles tiennent leur appellation de l'absence d'escaliers à l'intérieur des édifices. Il existe une rampe hélicoïdale de 1,70 m. de largeur qui dessert 35 appartements de deux à trois pièces sur six niveaux. Le vide central à l'intérieur de la rampe est couvert d'une calotte de béton ajourée.

En 1938, le maire Louis Soulié confie à l'architecte municipal Edouard Hur le soin d´actualiser les données utilisées pour le plan d´Abougit et de dessiner sur le territoire exclusif de la commune le projet d'aménagement, d'embellissement et d'extension. Ce document rompt complètement avec les tracés de formes régulières et préconise des percées droites au coeur de ville de manière à privilégier les flux de circulation pénétrants et sortants de la ville. Ce plan distingue également des zones de jardins, d´activités, d´habitations existantes ou à conforter, et relève de l'urbanisme fonctionnel. La seconde guerre mondiale a empêché sa réalisation.

Malgré quelques initiatives prises par les habitants à travers les « groupements Castors » et par les architectes modernes, la crise du logement se pose encore. En 1945, Saint-Etienne reste la capitale des logements insalubres. Le problème du logement des ouvriers y existait déjà depuis plus d´un siècle, mais, au sortir de la guerre, la situation devient dramatique. En 1946, 41.2% des logements stéphanois sont qualifiés par l´INSEE de « surpeuplés » et la moitié de ces logements est en « surpeuplement critique ». Cette pression sur le logement tient à trois choses. Tout d´abord, des années 1950 à 1970, la démographie est en mutation : c´est le « baby boom ». Ensuite, dans le cas de Saint-Etienne, le bombardement du 22 mai 1944, qui a tué 957 personnes et en a blessé 1500, a laissé 22000 sinistrés suite à la démolition plus ou moins complète de 800 immeubles dans les quartiers de Tardy, le Soleil et Châteaucreux. Enfin, l´afflux d´immigrés, arrivés pour relancer et moderniser l´économie nationale, tient aussi un rôle important. La seconde composante de cette crise du logement réside dans l´insalubrité et l´inconfort de l´habitat stéphanois. L´investissement immobilier dans l´entre-deux-guerres n´étant pas rentable (blocage des loyers dès la guerre 1914/1918, crise des années 30, etc.), peu d´entretien et de construction de logements dans cette période ont été réalisés. Les opérations de construction engagées par les promoteurs privés, les sociétés d´Habitations Bon Marché (HBM), le secteur mutualiste ou les entreprises n´ont concerné chacune que quelques dizaines de logements ou de pavillons. Si bien que le parc de logement stéphanois, en continuel vieillissement, est, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l´un des plus vieux de France.

Cette situation appelle, à Saint-Etienne et partout en France, d´importants programmes de démolition d´habitations insalubres et de reconstruction. Ainsi, la construction de l´ensemble de Beaulieu, premier grand ensemble de l´agglomération, résulte en premier lieu d´une intervention municipale directe puisque le maire Alexandre de Fraissinette décide de s´attaquer au problème du logement lors de la deuxième année de son mandat. L´Office Public d´HBM, crée en 1921, est restructuré et devient Office Public d´Habitations à Loyer Modéré (HLM) avec un directeur à plein temps qui doit mener une politique foncière de grande envergure. Une telle politique a été rendue possible par les nouvelles conditions financières et administratives : en 1947, la Caisse des Dépôts et Consignations est autorisée à prêter aux organismes HBM une avance qui peut atteindre 90% du coût des constructions envisagées, à 2% d´intérêt avec amortissement en 65 ans. Sous l´impulsion du maire et de celle du président de l´Office, une équipe d´architectes et d´urbanistes stéphanois, Edouard Hur et Henri Gouyon, est mise en place pour réfléchir à la conception d´un vaste quartier sur les pentes la colline de Beaulieu, dominant à l´est et au sud la vallée du Chavanelet.

La population de la ville et de son agglomération ne cesse de croître jusque dans les années 60. A partir des années 70, les habitants délaissent la ville centrale et s'installent en périphérie où se concentrent la majorité des logements neufs. De 1957 à 1975, plusieurs opérations immobilières : Beaulieu 2 - La Marandinière, La Métare par la Compagnie Immobilière de la ville de Saint-Étienne, Beaulieu 3 - Montchovet, Montreynaud (Zone d'habitation et Zone industrielle menée par la Société d'Economie Mixte d'Aménagement de Saint-Étienne), Beaulieu 4 - La Palle, Bergson, la Cotonne, Centre Deux (centre commercial et logements) entraînant la démolition de la caserne Rullière et de la prison, fournissent 23 725 logements neufs selon l´agence d´urbanisme EPURES, augmentant le nombre de logements vacants dans les quartiers anciens du centre-ville.

Le quartier de l´ancien théâtre connaît un bouleversement urbain avec la création du Parking des Ursules en 1969. La déclaration d'insalubrité du quartier de Tarentaise est prononcée en 1972. Elle entraîne une démolition massive de logements insalubres. Le projet de reconstruction totale de cet ancien quartier stéphanois est dessiné par Alain Balembois en 1978.

Les premières opérations d´urbanisme du centre-ville datent des années 70 : en 1972, la rue de la Ville devient la première rue piétonne du centre-ville ; la rénovation des façades commence en 1975. En 1978, la municipalité de la Gauche Unie tente d'enrayer la dégradation massive de l'habitat dans le quartier relativement ancien du Crêt de Roch en organisant une opération d'urbanisme, Opération Programmée d´Amélioration de l´Habitat, afin de modifier le visage insalubre de ce quartier si particulier. Cette réalisation est confiée à l'agence EPURES (Etude des Plans d'Urbanisme de la REgion Stéphanoise) et à l'association ARQASE (Association pour la Réalisation des Quartiers Anciens de Saint-Etienne). Cette politique locale est relayée par une volonté nationale d'oeuvrer sur l'habitat et non plus sur le logement préférant ainsi des notions plus qualitatives que quantitatives, "afin de préserver et d'améliorer le patrimoine national, maintenir sur place la population, améliorer l´ensemble des services collectifs et renouveler la population" d´après Guy Veyrard.

La seule opération significative de réhabilitation du patrimoine dans l´aire d´étude, l´ouverture de la gare SNCF de Carnot sur le viaduc, date de 1980. La première opération de reconversion du patrimoine industriel, celle des aciéries Barrouin en pôle productique date de 1985 mais elle est située au nord-est de la ville en dehors du centre-ville.

Cendrine Sanquer

Le foyer de peuplement créé autour de l'abbaye cistercienne de Valbenoîte existe dès la fin du 12e siècle mais reste très peu attractif jusqu'à la Révolution française. Les origines de la ville centre restent obscures. Une église dédiée à saint Etienne est mentionnée sur le premier acte authentique qui date de 1225. L'occupation antérieure vraisemblable n'est pas attestée à ce jour. Aux 13e et 14e siècles, la paroisse de Saint-Etienne de Furan dépend des seigneurs de Saint-Priest, vassaux du comte de Forez. La rivière Furan domestiquée progressivement, alimente les principales activités économiques, induit un début de prospérité facilitant l'indépendance de la communauté vis-à-vis du seigneur de Saint-Priest qui, dans une transaction le 17 décembre 1534, reconnaît l'existence d'une ville dans son domaine. L'accroissement démographique est très important au cours des 17e et 18e siècles. De 14 000 habitants en 1697, la ville passe à 28 140 en 1790. En 1669, on y construit une deuxième église, sous le vocable de Notre-Dame, érigée en seconde paroisse de la ville en 1754. La Révolution française pose les jalons du développement urbain fulgurant qui a propulsé Saint-Etienne au rang de la plus grande ville industrielle française au 19e siècle. Au 19e siècle, l'une des principales activités économiques liée à la production des rubans de soie, a influencé la construction de deux types d'immeubles, ceux de négociants et ceux des immeubles-ateliers de passementiers. L'Etat intervient également comme un aménageur de territoire car le bassin industriel de Saint-Etienne, ouvert sur les façades maritimes de l'Atlantique et la Méditerranée et suffisamment éloigné des frontières européennes, est une solution permettant de développer des activités militaires stratégiques. Sous la Restauration, la bourgeoisie rubanière qui préside aux destinées de la Ville matérialise sa réussite en décidant de construire et d'implanter les édifices et les espaces publics au coeur du nouveau centre-ville, aux emplacements esquissés sur le plan de l'architecte voyer Pierre-Antoine Dalgabio en 1801. Entre 1815 et 1860, l'essor de la production houillère, le démarrage foudroyant de la sidérurgie et la prospérité de l'armurerie et de la rubanerie, sont autant de facteurs qui provoquent le développement important de la ville et l'afflux de population en provenance des régions voisines du Velay et du Vivarais. La ville passe de 16 259 habitants en 1801 à 40 000 en 1830. Le territoire actuel est constitué par quatre communes : Saint-Etienne ; Montaud au nord-ouest ; Outrefuran au nord-est et enfin Valbenoîte au sud-est, réunies en 1855. Jusqu'à la Seconde République, les municipalités successives sont constamment dépassées par la croissance de cette ville-champignon. Accompagnant des projets d'ouverture de rues et d'édification de bâtiments publics, de nombreux immeubles sont construits tout au long du 19e siècle. La ville attire des inventeurs de génie et des chefs d'entreprise dynamiques y implantent de grandes usines à la fin du 19e siècle. En 1920, plus de 170 000 habitants sont recensés à Saint-Etienne. La reconversion économique d'après-guerre s'opère sans trop de secousses. Les industries stéphanoises poursuivent une croissance régulière jusqu'en 1926. En 1927-1928, de sérieuses crises dans l'armurerie, les mines et la métallurgie ébranlent l'économie locale. La vétusté de l'habitat et le surpeuplement traduisent l'absence de préoccupations et de revendication dans le domaine du logement depuis le 19e siècle. Au début des années vingt, la ville doit faire face à une grave crise du logement qu'elle n'arrivera pas à résoudre avant la fin des années de reconstruction. L'initiative de quelques architectes concepteurs, vendeurs et constructeurs d'immeubles en copropriété résout temporairement la question du logement en faveur des classes moyennes.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Aux 13e et 14e siècles, Saint-Etienne de Furan ressemble à un village bâti au pied de la colline Sainte-Barbe longée par la rivière qui coule dans le fond de la vallée principale. De part et d'autres des vallons adjacents, les bordures montagneuses et forestières sont restées non déchiffrées parfois encore jusqu'au 19e siècle. En 1410, le vaste terrain, le Pré de la Foire (actuelle place du Peuple), acheté par les Stéphanois pour y tenir marchés et foires est situé hors du village déjà saturé de constructions. Vers 1436-1440, la ville s'entoure de murailles pour se protéger des pillards mais rapidement, l'enceinte fortifiée disparaît, totalement englobée par les nouvelles constructions qui s'y adossent et franchissent les fossés. Au cours du 16e siècle, ces faubourgs croissent considérablement le long de la route de Lyon à l'est, du Puy à l'ouest ou de celle de l'abbaye de Valbenoîte au sud-est. Cette première extension importante s'effectue sans directive réelle émanant de la ville. A l'ouest du bourg primitif, dans le quartier de Roannel, des habitations bourgeoises se dressent en bordure de rue. Plus au nord-ouest, le long de la carrière des Beaumes, se développe le quartier de Beaubrun organisé autour des rues Tarentaize et Polignais. A l'est de la rive droite du Furan, le faubourg d'Outre-Furan, à la fois résidentiel, commerçant et artisanal, se développe considérablement. Les armuriers et les graveurs sur armes regroupés autour de la place Chavanelle, à proximité du magasin d'armes pour le Roi (converti en 1764 en "Manufacture Royale"), transforment ce faubourg en véritable quartier des armuriers et des artisans du fer. Le 23 septembre 1790, sur les terrains libérés des couvents, les nouveaux responsables municipaux prennent la décision de créer une grande artère rectiligne, la Grand'rue, située dans le fond de la vallée de Furan, longue de trois kilomètres et débutant au nord de la place du Pré de la Foire, afin de faciliter les échanges en direction du nord du département et de Paris. En 1792, l'architecte voyer Pierre-Antoine Dalgabio dessine le lotissement des six hectares de terrains de l'ancien couvent Sainte-Catherine et utilise un modèle néoclassique de plan en damier. En 1848, le maire Nicolas Heurtier, mène une réflexion urbaine importante inspirée du courant hygiéniste et développe une politique de création et d'aménagement des espaces publics et du réseau d'assainissement. L'installation de la manufacture nationale d'Armes en 1864 est une des causes de l'urbanisation du quartier situé à proximité de la place Carnot au nord de la ville. Devant les difficultés d'acheminement des matières premières, d'importants travaux ferroviaires (gare, infrastructures), d'assainissement (couvrement de la rivière est terminé en 1890 au centre-ville) et de rénovation urbaine -percée de l'avenue Président-Faure (actuelle avenue de la Libération)- sont entrepris. Les extensions imaginées à partir du plan d'embelissement de 1919 restent sans suite et l'espace urbain ne connaît aucun changement notable jusqu'à la seconde Guerre mondiale.

Documents d'archives

  • AM Saint-Etienne. 1O. Voirie urbaine classée par ordre alphabétique des rues

  • AM Saint-Etienne. 6O 11. Voirie urbaine, Biefs du Furan. Biefs des usines : suppression, expropriations, procédures

Bibliographie

  • Allirot, Alfred, Coste, Edmond, Delavis, Claude. Saint-Étienne et ses environs en cartes postales. Saint-Étienne : Action Graphique, 1990

  • Benoit, Lucien. Saint-Étienne, notre ville. Paris : Temps actuels, 1982

  • Blanc, Jean Noël. Comparaisons morphologiques entre la Croix Rousse et le Crêt-de-Roch... Saint-Étienne : École d´architecture, 1995

  • Bonilla, Mario, Tomas, François, Vallat, Daniel. Cartes et plans, Saint-Étienne du XVIIIe siècle à nos jours : 200 ans de représentations d'une ville industrielle. Saint-Étienne : École d'architecture, Centre d'Études Foréziennes, 1989

  • Bonilla, Mario, Tomas, François, Vallat, Daniel. Saint-Étienne au XIXe siècle, De Pierre-Antoine Dalgabio à Pierre-Léon Lamaizière. Saint-Étienne : École d'architecture, Centre d'Études Foréziennes, 1994

  • Bordat, Eric. Le cimetière du Crêt-de-Roc. Un ensemble patrimonial harmonieux à préserver. Ville de Saint-Étienne : Club de Compétence du Patrimoine Historique, août-décembre 1997. 66 p. multigr.

  • Borie, Alain, Michéloni, Pierre, Pinon, Pierre. Forme et déformation des objets architecturaux et urbains. Paris : Centre d'Études et de Recherches Architecturales, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 1978. Nle éd. Marseille : Parenthèses, 2006 (Eupalinos / série architecture)

  • Borie, Alain, Michéloni, Pierre, Pinon, Pierre. Formes urbaines et sites de méandres. Paris : G.E.F.A.U., 1976

  • Burdy, Jean-Paul. Le Soleil noir, un quartier de Saint-Étienne 1840-1940. Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1989

  • Canty, Colette. Saint-Étienne, autrefois. Images retrouvées de la vie quotidienne. Roanne : Horvath, 1985

  • Chabanne, Nadine, Gonon, Pascale. Frontière et charnière dans la ville : restructuration des îlots de l´Attache-aux-Bœufs et de la rue de la Vigne. Saint-Étienne : École d´architecture, T.P.F.E., 1984

  • Dutreuil, Jean-Michel, Espesson, Marie-Odile. Instrumentation, urbanistique et urbanisation. Mémoire. École d´architecture de Saint-Étienne, 1981. Multigr.

  • Hardouin-Fugier, Élisabeth, Bringuier, Hélène, Marthourey, Albert, et al. Naissance de la ville industrielle, les Dalgabio en Forez. Saint-Étienne : Centre d'Études Foréziennes, École d'architecture, 1988

  • Marin, Anne-Catherine, Roux, Jean-Michel, Sanquer, Cendrine. Le Crêt-de-Roch. Une colline dans la ville. Saint-Étienne : Ville de Saint-Étienne, 1999 (Trames urbaines. 1)

  • Marion, Valérie. Du grand magasin de luxe au grand magasin populaire : les Nouvelles Galeries de Léon et Marcel Lamaizière autour de 1914. D.E.A. Histoire de l'art et archéologie. Université Lyon II. 1996

  • Marthourey, Albert. Formation et gestion d´une agglomération industrielle au XIXe siècle, Saint-Étienne de 1815 à 1870. Thèse. Doctorat Histoire. Université. Lyon II, 1984. 5 vol. multigr.

  • Méaudre, Jacky. Les débuts de l'aménagement urbain de Saint-Étienne. In : Centre d´Études Foréziennes, vol. 4. Le passé des villes du Forez. T. 2. Aspects de la vie urbaine depuis le XVIIe siècle, p. 77-96

  • Ménard, François. Saint-Étienne à la Belle-Epoque. Bruxelles : Sodim, 1974

  • Ménard, François. Saint-Étienne pas à pas, son histoire à travers ses rues, ses places, ses monuments, ses hommes célèbres. Roanne : Horvath, 1987

  • Monier, Samuel. Johanny Morin, architecte de l´Art nouveau à Saint-Étienne. Mémoire de maîtrise. Université Lyon II. 2003. Multigr.

  • Roux, Jean-Michel. Lecture morphologique d'une ville industrielle. Le faubourg du Crêt-de-Roch à Saint-Étienne. Mémoire. D.E.A. Grenoble. Institut d'Urbanisme. 1997. Multigr.

  • Saint-Étienne, Histoire de la ville et de ses habitants. Dir. Etienne Fournial. Roanne : Horvath, 1984

  • Sanquer, Cendrine. Dossier de candidature au label Ville d´Arts et d´Histoire. Saint-Étienne : Ville de Saint-Étienne, service culture, novembre 1999. Multigr.

  • Une rivière, une ville, Saint-Étienne et le Furan. Dir. Louis Larcade, Alain Michalec. Saint-Étienne : Service éducatif des Archives départementales de la Loire, avec la collaboration des Archives municipales de Saint-Etienne, 1997

  • Vant, André. Imagerie et urbanisation. Recherches sur l´exemple stéphanois. Saint-Étienne : Centre d´Études Foréziennes, 1981

  • Veyrard, Guy. La réhabilitation des quartiers anciens, l´exemple du Crêt de Roc à Saint-Étienne. D.E.S.S. Urbanisme. Université Lyon II. 1978. Multigr.

Périodiques

  • Roux, Jean-Michel. Les chevaliers du Crêt de Roch, Les sociétés d'arc et de sarbacane d'une colline stéphanoise du XVe au XXe siècle. Saint-Étienne Histoire et Mémoire, n°195, juillet 1999

  • Un projet audacieux à Saint-Étienne : le tunnel du Crêt-de-Roc. Bulletin du Vieux Saint-Étienne, n° 100

Documents figurés

  • Coupe du théâtre dit Casino lyrique / Jules Exbrayat, 1856 (AC Saint-Etienne. 16Fi 15)

Date(s) d'enquête : 1996; Date(s) de rédaction : 2005
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Saint-Etienne
Articulation des dossiers
Contient
Fait partie de