• inventaire topographique, Inventaire de la Ville d'Aix-les-Bains
Maison forte de Saint Paul ou maison-forte de Saint-Hippolyte-sur-Aix
Œuvre recensée
Copyright
  • © Archives municipales d'Aix-les-Bains

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint Pol-Biollay
  • Commune Aix-les-Bains
  • Lieu-dit Saint Pol-Biollay
  • Adresse rue du Bain-Henri-IV
  • Cadastre 1728 389  ; 1879 D 1152  ; 2004 BZ 342
  • Dénominations
    maison forte
  • Appellations
    Maison forte de Saint-Paul, maison-forte de Saint-Hippolyte-sur-Aix

Depuis au moins le XIVe siècle une maison forte existait au dessus d´Aix, à l´extrémité du Faubourg de Mouxy. Le premier acte connu la concernant date de 1309. Elle appartenait alors aux comtes de Savoie qui l'inféodèrent à la famille de Mouxy en 1359. Elle appartint ensuite à la famille de Seyssel d´Aix, puis à celle de Mouxy et enfin à leurs héritiers, les Menthon de Lornay, seigneurs de la Grimottière. On connait un peu l´aspect de ce château au XIIIe siècle grâce aux comptes de Châtellenie dépouillés par Romain Saffré. L´histoire du château est marquée par trois grandes phases de travaux durant la première moitié du XIVe siècle : de 1309 à 1316, au début des comptes, de 1321 à 1322, après un incendie dû à la guerre, puis une dernière, entre 1353 et 1357, suite à un autre grave incendie d´origine inconnue et qui détruisit totalement les bâtiments. Ceux-ci étaient en petit appareil avec des chaînages d´angle de pierre de taille. Les rouleaux de comptes de la châtellenie mentionnent des dépenses réalisées pour remplacer certaines de ces pierres, qui étaient particulièrement exposées aux intempéries. Il en allait de même pour les escaliers, pour lesquels on emploie parfois de la pierre de taille. Les comptes mentionnent un certain nombre de bâtiments, le logis (domus), une garde robe, des latrines, l´église, une chapelle, une grange, une bouteillerie, des écuries, un pressoir et des moulins. Il n´est pourtant pas toujours aisé de comprendre comment s´articulent ces différentes constructions. Les comptes citent pêle-mêle une salle neuve, une chambre neuve, une chambre vieille, une salle basse, une salle inférieure et une supérieure, une chambre et une ou deux grandes salles (magna sala et aula). Il est évident à la lecture de cette liste, que ces dénominations se recoupent plus ou moins, sans que le texte permette réellement de faire la part des choses. On peut néanmoins en déduire que le bâtiment possède au moins un étage et qu´il ne devait guère être plus haut, sinon les comparatifs supérieurs et inférieurs n´auraient guère de sens. La chambre vieille et la neuve avaient chacune leur propre escalier, malheureusement, on ignore quel était leur point de départ. Un autre escalier permettait d´atteindre la grande salle (magna sala) depuis la cour. On mentionne aussi une porte donnant accès à la salle (sala) sous la chambre vieille. Si à tout cela on ajoute la mention au sein de la même phrase des termes de salle et de chambre, qui prouve qu´au moins ceux-ci recouvrent des réalités diverses, on peut affirmer qu´au rez-de-chaussée et au premier étage, on trouvait une grande salle, et au moins deux chambres, l´ancienne et la nouvelle, soit un plan plutôt simple et habituel. On ne peut guère aller plus loin dans la description du plan en l´absence d´autres sources. Lors des fouilles archéologiques effectuées pour la construction des thermes Chevalley, aucun vestige de la maison forte ne fut trouvé, laissant ainsi penser qu'elle se situait à l'emplacement de l'actuelle villa Chevalley qui en aurait réutilisé les fondations. Cependant, les quelques vestiges archéologiques recueillis dans les sous-sols de la villa n'ont pu être datés avec précision. L'édifice semble avoir été profondément transformé, si ce n'est en grande partie détruit, dans le courant du XVIIe siècle. La représentation qu'en donne le Theatrum Sabaudiae, en 1674, paraît proche de la villa actuelle et, en 1722, l'acte passé entre le propriétaire, François de la Grimottière, nommé gouverneur de Turin, et Jean-Claude Girod, bourgeois de Chambéry, décrit deux maisons, une maison neuve et une maison vieille. La mappe sarde de 1728 représente également deux bâtiments mitoyens sur deux parcelles cadastrales distinctes, l'un en L qui pourrait correspondre à la villa actuelle, l'autre de plan proche du carré, dans le prolongement du précédent, qui pourrait être une partie subsistante de la maison forte. C'est peut-être de ce dernier bâtiment que le comte Mouxy de Loche donne une description, sans doute fantaisiste, dans son Histoire d'Aix : On la voyait même, avant la Révolution, avec ses tours, ses poternes, ses créneaux et ses mâchicoulis, mais dans un état un peu délabré. L'historien attribue la destruction de la maison forte et la construction de la villa au gendre et héritier de Jacques-François, Jean-Amédée Chevalley, à qui le domaine échut en 1803. Si cette assertion ne semble pas fondée, car la villa est antérieure, il est possible que la dernière partie de la maison forte ait été détruite à cette époque. Aujourd'hui, aucun vestige ne subsiste, si ce n'est, vraisemblablement, dans le sous-sol de la villa actuelle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 13e siècle 14e siècle , (incertitude)

La description de la fin du XIXe siècle, présentant la maison forte avec tours, poternes, créneaux et mâchicoulis, n'est confirmée par aucune représentation connue. Les fouilles archéologiques de 1992 ont fait apparaître les vestiges d'une pièce rectangulaire, aujourd'hui comblée, au sud de la villa, un bâtiment de huit mètres trente sur dix mètres, aux murs épais qui pourrait être une tour, et un agrandissement à l'est.

  • Murs
    • pierre
  • Toits
    tuile
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Savoie. SA 10 245-10 270. Comptes de la châtellenie de Saint-Hippolyte, 1308-1359

  • AD Savoie. 2 C 5060. Cadastre sarde. Journalier, XVIIIe siècle

  • AD Savoie. 2 C 5061. Cadastre sarde. Livre des transports, XVIIIe siècle

  • AD Savoie. 6 E 12214. Minutes de maître Dégallion, notaire. Acte d´ascensement de la maison forte de Saint Paul et de ses dépendances, 20 janvier 1722

  • AD Savoie. 2 C 385. Tabellion de Chambéry. Contrat dotal entre le Sr Jacques François et demoiselle Marie-Christine Fleury, 1756

Bibliographie

  • Aix-les-Bains. Savoie. Villa Chevalley. Extension des Thermes Nationaux. Etudes des vestiges de la maison forte de Saint-Paul et prospection / Christine Pernon. Lyon : DRAC Rhône-Alpes, 1993. 23 p. ; 21 cm.

  • MOUXY DE LOCHE Jules de Histoire d´Aix-les-Bains. Chambéry : Imprimerie savoisienne, 1898. 2 vol. : ill. ; 21 cm

    p. 601-609
  • SAFFRÉ Romain. Transcription et analyse des mentions de travaux dans les comptes de la châtellenie de Saint-Hippolyte, Paris : 19 mars 2012. 2 doc. tapuscrits, 11-43 p. [Ecole nationale des Chartes]

Périodiques

  • CUESTA, Yvan, FRIEH-GIRAUD, Geneviève, MESTELAN, Yves. La villa Chevalley. Arts et mémoire, n° 1. Aix-les-Bains : Société d´Art et d´Histoire, 1993

    p. 32-43

Documents figurés

  • Ayx. [Theatrum Sabaudiae] / [G.T. Borgonio]. Amsterdam : Jean Blaeu, 1674. 1 est. : gravure ; 55 x 65 cm. (AC Aix-les-Bains : C 38)

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville d'Aix-les-Bains