Cette manufacture, appelée à devenir un des fleurons de l'industrie stéphanoise, fut créée en 1885 par E. Mimard, commerçant, et P. Blachon, armurier. Elle était implantée place Villeboeuf, au bas du Cours Fauriel, dans les locaux de l'entreprise d'armes Martinier-et-Collin. Mais la manufacture se développe rapidement, et l'augmentation de la production interne fait que les ateliers deviennent insuffisants. Les deux associés, devant le succès de leur entreprise, décident d'édifier une usine modèle. Ils font appel à Léon Lamaizière, architecte de la ville depuis 1874. Celui-ci décide de reproduire un module architectural le long du Cours Fauriel en 1893-94. Par le rythme régulier de ses façades sur une longueur de 115 mètres, la manufacture devient un palais industriel. Sa modernité vient de l'emploi de l'électricité, la Centrale Energie construite en 1902 est le coeur de toute l'installation. La première phase de construction de la Manufacture débute en 1893. Elle devient la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint Etienne en 1909, puis Manufrance. Avec la construction du grand hall d'administration en 1910, Mimard réorganise l'usine d'un point de vue administratif et industriel. Ainsi apparaît en 1916 "l'usine à étages" construit par Léon Lamaizière, avant la fin de sa collaboration avec le commanditaire en 1919. La société est mise en liquidation judiciaire en 1985. L'activité renaît sous l'impulsion de Jacques Tavitian en 1988.
Lorsque la ville devient propriétaire de bâtiments qui constituent alors la plus grande friche industrielle d'Europe, elle décide de restructurer les lieux, tout en sauvegardant les façades. L'ancienne usine abrite aujourd'hui le Palais de Congrès, le siège de la Caisse d'Epargne, et l'extension de l'Ecole des Mines et la venue de Sup de Co.
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon