Dossier d’œuvre architecture IA69000921 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Marché d'intérêt national dit marché de gros ou marché-gare
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Confluent
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Confluent
  • Adresse 20-36 rue Casimir Périer , quai Perrache
  • Cadastre 1999 BD 96  ; 1999 BE 8
  • Dénominations
    marché
  • Appellations
    marché d'intérêt national, marché de gros, marché-gare
  • Parties constituantes non étudiées
    rue, banque, poste, parc de stationnement, restaurant, bâtiment administratif d'entreprise, voie ferrée

En 1923, la municipalité envisage de déplacer le marché, qui se tient alors sur la rive gauche et la rive droite de la Saône sur les quais Saint-Antoine et de la Bibliothèque, pour améliorer les conditions de travail d'une part et dégager le centre ville d'autre part. Un premier devis est établi en 1928. En 1938, plusieurs emplacements sont envisagés : les chantiers de la Buire, le marché aux bestiaux de Vaise, les casernes de la Part-Dieu ; enfin, la pointe sud de la presqu´île, à l'emplacement de l'ancienne gare d'eau de Perrache, est retenue. Au cours de la séance du Conseil municipal du 17 octobre 1938, la Ville de Lyon décide de procéder à la création d'un marché régional d'approvisionnement. La question de l'adjonction au marché de gros d'un centre de réexpédition est à l'étude sous la direction du préfet et serait confié aux Chambres d'Agriculture et tous autres organismes ou collectivités intéressés. Pour marquer l'intérêt qu'il attache au développement du commerce des fruits et primeurs, le maire offre, à titre de contribution financière de la Ville, de mettre à la disposition des Chambres d'Agriculture le terrain qui leur est nécessaire. Mais la crise économique de 1930 et la Seconde Guerre mondiale font tomber le projet de transfert dans l'oubli. Vers 1945, le chiffre des expéditions et exportations du commerce de gros de fruits et légumes baisse dans d'assez fortes proportions depuis que certains pays comme l'Italie font un effort considérable en vue d'intensifier dans ce domaine la production et la vente à l'étranger. D'ailleurs, la création d'un marché-gare à Lyon répond à un double objet : d'une part, l'approvisionnement de la localité qui compte une population de 800 000 habitants (Lyon et banlieue immédiate), et plus d'un million si l'on tient compte de la région avoisinante dans un rayon de 50 kms ; d'autre part, le réassortiment d 'un certain nombre de villes des départements voisins et l'exportation vers les pays de l'Est (Allemagne, Suisse, Europe centrale). En effet, Lyon se trouve au centre d'une région importante de production de fruits et légumes situés principalement au sud et à l'ouest de la ville, mais aussi à l'ouest de la Bresse (plaine de l'Isère, région productrice de lait ; beurre, oeufs, volailles, veaux et porcs), et enfin à proximité de régions d'élevage (Charolais et Auvergne (bovins), Alpes (ovins)). En 1942, un rapport prévoit que le marché-gare de Lyon "est appelé à tirer une activité particulière au titre de la réexpédition des denrées produites dans ces différentes régions" et que "les entrepôts frigorifiques lyonnais constitueront indépendamment de la gare-marché un facteur de régularité pour l'écoulement et le commerce des denrées", mais précise que "le commerce des viandes est d'ores et déjà organisé à Lyon aux Abattoirs de la Mouche lesquels sont reliés à la gare de Lyon-Guillotière par un embranchement particulier". Il faut cependant attendre le 6 avril 1951 pour que le Conseil municipal (Edouard Herriot étant maire) adopte un avant-projet, sur une base beaucoup plus large qu'en 1938. Grâce à la déclaration d'utilité publique, le financement est obtenu en 1952 et le 17 janvier 1955, le projet définitif est adopté. En 1954, l'établissement de l'autoroute parallèle au quai Perrache dite "axe nord-sud" permet de considérer le quai Perrache comme une voie de desserte du marché à sens unique nord-sud et le rescindement des trottoirs du quai Perrache et du cours Charlemagne, ainsi que l'utilisation de la promenade sous les arbres du quai Perrache, comme facilitant le stationnement d'environ 1000 véhicules. L'aménagement routier de la région lyonnaise permet d'envisager l'accès du marché sans passer par le centre de la ville. En outre, la gare de Lyon-Perrache 2 spécialisée dans les fruits et légumes est à proximité immédiate. Les premiers travaux débutent en 1956. Les expéditeurs demandent une desserte par voie ferrée le long de leur carreau pour assurer leurs expéditions, ce qui s´avère par la suite sans intérêt. Pierre Vida, directeur des Entrepôts frigorifiques, situés de l´autre côté du cours Charlemagne propose la fourniture du froid pour tout le marché, projet rejeté, les concessionnaires préférant leurs installations personnelles. Parallèlement, le gouvernement élabore, dans le cadre de la rénovation des circuits de distribution, le programme d'implantation des Marchés d'Intérêt national, ce qui entraîne quelques modifications dans les plans du marché, en particulier par l'implantation d'une salle de vente aux enchères demandée expressément par le ministère de l´Agriculture et le Génie rural : le carreau P3 des producteurs est donc supprimé pour laisser la place à la salle des ventes. Celle-ci, composée de deux salles de 156 pupitres dont une équipée d'un cadran longitudinal électronique (dû à la maison SAXBY) permettant des ventes simultanées entre plusieurs villes, connaît un échec cuisant : elle est en effet mal adaptée au concept du marché lyonnais où les acheteurs détaillants et grossistes préfèrent aux achats électroniques les comparaisons des marchandises présentées sur les carreaux de vente. Par ailleurs, pour répondre aux aspirations des professionnels et au principe d'autonomie de gestion des MIN, une société d'économie mixte pour la gestion du marché est créée : la Société de Gestion du Marché international de Gros de Lyon (SOGELY), devenue depuis la Société de Gestion du Marché d'Intérêt national de Lyon. Le 9 mai 1961, le marché ouvre ses portes et obtient le 5 janvier 1966, après cinq années de fonctionnement, son classement comme Marché d'Intérêt national, différé jusque-là du fait d'un désaccord entre la direction du marché et les représentants agricoles. Le marché-gare est le premier du genre construit en France. Lors de l'ouverture du marché, le bureau de poste est une annexe ; il devient bureau de plein exercice le 1er avril 1962 sous le nom de Lyon-Presqu'île. La salle des ventes est terminée en 1963.

Le MIN s'étend sur une zone de 16 ha, avec une zone de 4 ha réservée à son extension. Louis Weckerlin, architecte, conçoit des bâtiments fonctionnels en les disposant de manière à faciliter les manutentions mais aussi le nettoyage, problème crucial des marchés. A l'intérieur du marché, les circulations principales en direction nord-sud sont étudiées de telle sorte que toutes les grandes artères longitudinales soient à sens unique et que tous les changements de direction se fassent à main droite de façon à ne provoquer aucun cisaillement. Le marché a été conçu comme un ensemble polyvalent devant permettre aux revendeurs lyonnais de se réapprovisionner en tous les produits essentiels en même temps qu'ils viennent acheter leurs fruits et légumes. Seule restriction : au moment de la conception, les allées sont faites pour de gros porteurs à 6 roues. Or, 30 ans après, ceux-ci sont remplacés par des semi-remorques. Rungis, qui n´ouvre ses portes qu´en 1968, intègre cette extension imprévisible en 1955.

En 1967, l'activité des fruits et légumes est prédominante ; elle occupe les bâtiments C1 à C6 qui bordent l'allée principale. Là se trouvent les 120 magasins de grossistes répartis entre 87 entreprises (1, 2 ou 3 magasins par entreprise). Le bâtiment R avait été prévu pour les réexpéditions avec un quai routier et un quai ferré, mais il est essentiellement utilisé pour l'entreposage. Le carreau des producteurs occupe 1ha 25 le long du cours Charlemagne et comprend 208 emplacements couverts de 7,5m2, répartis en 4 bâtiments. En septembre 1964, les horticulteurs puis les négociants en fleurs coupées sont installés sur les quais routiers prévus initialement pour les opérations de transit, QR1 nord (40 emplacements) et QR2 (65 emplacements). De l'autre côté de l'allée centrale, les bâtiments D1 à D3 abritent les grossistes en produits laitiers, volailles, salaisons, poissons, coquillages, produits surgelés, plats cuisinés, épicerie sèche, vins et spiritueux, etc.

Marché d'intérêt national dit marché de gros ou marché-gare construit en 1961 sur les plans des architectes Louis Weckerlin, Lucien Chrétien, Jean Duthion, Claude Maître et les ingénieurs Pierre Michel et Paul Gsell.

Les bâtiments d'administration sont conçus pour abriter du sous-sol aux étages supérieurs la chaufferie, les caves et les réserves du restaurant, le service social, le restaurant lui-même, les banques, le poste de police (qui ferme par la suite), le transformateur, les PTT, la direction du marché, le service des nouvelles du marché, le service des fraudes, les bureaux divers d'administration et usagers, le logement du receveur des PTT, une salle de conférences de 300 places, une salle de commission, des logements, des bureaux divers. Les 6 bâtiments des concessionnaires, C1 à C6, sont disposés de part et d'autre de l'allée située dans l'axe des entrées nord et sud du marché, large de 40 m, destinée à l'approvisionnement des carreaux par camions ou par les véhicules du service intérieur de distribution et de répartition des arrivages par camions de groupage. Ces bâtiments sont divisés en cases de 6 m de largeur par 25 m de longueur. Chacune de ces cases comprend : un sous-sol de 138 m2 d'une hauteur utile de 2 m 70 accessible par une rampe et un couloir longitudinal ainsi que par un escalier intérieur communiquant avec le rez-de-chaussée ; un rez-de-chaussée, carreau proprement dit, de 150 m2 avec quai d'approvisionnement sur une face et quai de distribution sur l'autre face. Entre ces deux quais, la case du commissionnaire dans laquelle peuvent être installés une bascule, un bureau, etc. ; un étage de 72 m2 permettant le stockage des emballages vides, relié au carreau par un escalier intérieur ; un étage intermédiaire peut éventuellement être aménagé à l'usage de bureau. Du côté approvisionnement, un large couloir de circulation permet d'exposer les produits et faciliter la vente. L'ensemble regroupe ainsi 122 cases. Les magasins ont l'eau, le gaz et l'électricité par l'intermédiaire d'un couloir de desserte, mais sont fournis sans aménagement professionnel spécial, si ce n'est une trappe pour le passage du monte-charge et une fosse de bascule. Il est cependant laissé toute liberté aux grossistes d'aménager des mûrisseries ou des installations frigorifiques selon des normes définies par la SOGELY. Les quatre bâtiments des producteurs, P1 à P5 (P3 inexistant), en bordure du cours Charlemagne, ayant un accès par celui-ci, sont pourvus d'un quai de 60 cm de hauteur accessible par des marches sur toutes ses faces. A la conception, les quais QR1 et QR2 sont accessibles aux camions et le quai QF1 est accessible aux wagons SNCF. Trois bâtiments de carreaux divers, D1 à D3, en bordure du quai Perrache sont composés de 57 cases de 6 m x 16 m ; chacune possède un sous-sol de 66 m2, un rez-de-chaussée carreau proprement dit de 96 m2, un étage de 72 m2. Le bâtiment des réexpéditeurs R1 en bordure de la voie ferrée est accessible aux camions et aux wagons. Il comprend 18 cases de 6 x 16,50 m conçues sur le même principe que les carreaux divers avec des dimensions différentes. Le bâtiment S1 est réservé aux services généraux du marché (chaufferie, stockage de combustible, dépôt de voirie, garage des véhicules du service intérieur, atelier de réparation, vestiaires, réfectoire). Les bâtiments réservés à l'administration et le bâtiment S1 sont construits avec une ossature en maçonnerie et béton armé et une couverture en terrasse. Les bâtiments C, P, QR, QF, D, R possèdent une ossature en maçonnerie et béton armé, et une couverture en alliage léger avec auvents en saillie sur les quais. Un poste de distribution d´essence est installé à l´entrée. L´enseigne intérieure de La Licorne est signée "GUERRY Givors" Le marché de gros a été construit par la Ville de Lyon, commencé en 1955, sous l'impulsion du président Edouard Herriot maire de Lyon, il a ouvert ses portes le 9 mai 1961

  • Murs
    • béton
    • maçonnerie
    • béton armé
  • Toits
    métal en couverture
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Suite de l'inscription portée sur l'édifice : Inauguré ce jour par Mr Louis Pradel maire de Lyon, en présence de Mr Roger Ricard préfet du Rhône et du conseil municipal. Plaque de droite : Le marché de gros a été conçu et réalisé par Louis Weckerlin architecte en chef de la Ville de Lyon, Lucien Chrétien, Jean Duthion, Claude Maître et Pierre Michel, ingénieur, avec la collaboration de tous les services techniques de la Ville de Lyon dirigés par Paul Gsell, ingénieur en chef. Texte central : Marché d'intérêt national 1961-1981, commémoration du XXe anniversaire en présence de M. Francisque Collomb sénateur maire de Lyon, président de la société gestionnaire du marché, M. Jean Turc président de la fédération française des MIN, M. Olivier Philip préfet de région.

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Documents d'archives

  • AC Lyon. 0505 WP 00019. Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal. Séance du 17 octobre 1938

  • AC Lyon. 0505 WP 00019. Création d'un marché de gros dans la presqu'île de Perrache. Enquête préalable à la déclaration d'utilité publique. Plan d'ensemble, 20 février 1939

  • AC Lyon. 0505 WP 00019. Note sur la création d'une gare-marché à Lyon, 1942 ?

  • AC Lyon. 0505 WP 00019. Marché régional d'approvisionnement, 1945 ?

  • AC Lyon. 0505 WP 00019. Ville de Lyon. Marché de gros. Notice descriptive et explicative du projet par l'architecte en chef et les architectes, 1er juin 1954

  • A. SOGELY (Société pour la Gestion du Marché de Gros de Lyon (société d'Economie Mixte)). Marché d'intérêt national de Lyon par François Falconnet. Document dactylographié, [1967], 71 p.

  • A. SOGELY (Société pour la Gestion du Marché de Gros de Lyon (société d'Economie Mixte)). Histoire d'une profession, notre beau métier par Laurent Gouat. Document dactylographié, s.d. [après 1991]

    p. 17, 38-43, 51, 54

Documents figurés

  • A. SOGELY (Société pour la Gestion du Marché de Gros de Lyon (société d'Economie Mixte)). Reportage de photographies aériennes, V. Cuyl, 10, rue Bellecordière, 1957

Annexes

  • Reconversion
Date d'enquête 2001 ; Date(s) de rédaction 2001
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon