Moulin à farine Tellier puis moulin et scierie Garzend actuellement logement - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Dossier d’œuvre architecture IA73003894 | Réalisé par

Bérelle Clara

enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie

Moulin à farine Tellier puis moulin et scierie Garzend actuellement logement

Rhône-Alpes > Savoie > La Bâthie

Œuvre recensée

Auteur

Bérelle Clara

Bérelle Clara
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Dossier non géolocalisé

Localisation

Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Albertville-Sud
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Hydrographies Ruisseau d'Arbine ; bassin-versant Isère moyenne
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Commune La Bâthie
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Lieu-dit Bompan Arbine
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Adresse rue du moulin
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Cadastre 2014 D 30, 4734 (ancien moulin-scierie), 3464 (nouvelle scierie), 3918, 25 (canal)
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Désignation
Historique
Description
Statut, intérêt et protection
Illustrations
Documentation
Liens vers des dossiers associés

Désignation

Dénominations

moulin à farine, scierie

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Historique

Le moulin est construit vers 1788 par Louis Tellier. Impliqué dans une affaire judiciaire, il déclare au juge : "il est vrai que j'ai des ennemis et de ce nombre sont d'abord tous les meuniers d'Arbine, à cause des moulins que j'y ai fait construire et qui ont déprécié les leurs." (FR.AD073, 2B14329). Un plan de cette époque montre que le bâtiment du moulin est équipé de trois roues hydrauliques (FR.AD073, 2B14329). En 1855, le site comporte une scierie et un moulin appartenant à Pierre Joseph Garzend. Celui-ci s'oppose à la construction d'un autre moulin en amont du sien (IA73003893). Vers 1860, Pierre Joseph Garzend, dépose une demande de maintien en activité du site auprès du Service des Ponts et Chaussées. L'autorisation est accordée par arrêté préfectoral du 6 janvier 1865. Le moulin et la scierie sont visibles sur le premier cadastre français de 1873 (Section D, feuille 1, moulin : parcelle 631, scierie : parcelle 630). En 1883, après le décès de Pierre Joseph Garzend, la scierie et le moulin sont exploités par son fils, Jean Baptiste. En 1896, ce dernier et d'autres usiniers du ruisseau d'Arbine, vont s'opposer au projet de construction de deux usines en amont de la dérivation (IA73003892 et IA73003895). En 1901, le moulin ne fonctionne plus (FR.AD073, 3P 7398). En 1915, la scierie est exploitée par Louis Garzend (feu Jean) et à partir de 1923 par Louis Émile Garzend. Au cours du XXe siècle, le bâtiment est équipé d'une turbine. Par la suite, une scierie moderne fonctionnant à l'électricité est construite à côté de l'ancien bâtiment qui est transformé en logement.

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Période(s)
- Principale : 4e quart 18e siècle , daté par source
- Principale : 3e quart 19e siècle
Dates
- 1788, daté par source
- 1855, daté par source

Description

Le site se trouve sur la dérivation du ruisseau d'Arbine, juste en aval d'un autre moulin (IA73003893). Le bâtiment a été remanié pour devenir un logement. Celui-ci est de plan en L sur deux niveaux : un rez-de chaussée et un étage. Il est construit en pierre et couvert d'un crépi. Le toit est en tuile mécanique avec une demi-croupe sur le pignon est. Une meule monolithe provenant du moulin a été installée devant la maison de retraite de la Bâthie. Il s'agit visiblement d'une meule de pressoir.

Le bâtiment de la scierie moderne est de plan en L sur un niveau. Il est construit en parpaing de béton sur un niveau. Le toit est en tôle ondulée. Le matériel est toujours en place.

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Toits

tuile, tôle ondulée
Plans

plan régulier en L
Étages

rez-de-chaussée, 1 étage carré
Couvertures
- demi-croupe
Énergies
- énergie hydraulique produite sur place
État de conservation

remanié

Statut, intérêt et protection

Statut de la propriété

propriété privée

Le site se trouve au bout d'une impasse, entre la voie ferrée (construite en 1892) et la nationale n°90. Il s'agit du dernier artifice hydraulique de la dérivation d'Arbine.

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Illustrations 12

Vue de l'ancien moulin-scierie Garzend transformé en logement.

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Vue de la seconde scierie.

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A gauche l'ancien moulin-scierie. A droite, la seconde scierie.

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Meule monolithe provenant du moulin Garzend et installée devant la maison de retraire de la Bâthie.

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Documentation

Documents d'archives

FR.AD073, 2B14329, Procédures criminelles et civiles, appels et directes, Judicature mage de Tarentaise, 07/07/1788.

AD Savoie : 2B14329
FR.AD073, 1FS3648, Fonds de l'intendance générale de Chambéry. Versements complémentaires. Dérivations, scieries, moulins et police de l'eau sur les rivières de l'Arc, de l'Isère et de l'Arly et sur les ruisseaux et torrents du Chéran, de l'Hyères, du Muneray, de Chaize, des Moulins à Grignon, du Nant-Varin, d'Aigue-Noire, de Marthod, d'Argentine, d'Arbin, d'Arbine, de Fréterive et de Montagnole avec des profils et des plans dont un extrait aquarellé des mappes de Lescheraines et de La-Motte-en-Bauges de 1827, 1827-1858.

AD Savoie : 1FS3648
FR.AD073, 4Q 962, Conservation des Hypothèques d'Albertville, 1823-1926. Transcription d'actes. Registres de transcription des saisies et des dénonciations de saisies immobilières, Volume 1. septembre 1860 - juin 1862.

AD Savoie : 4Q 962

Article 32.
FR.AD073, 82S5, Service hydraulique. La Bathie : scieries Convert, Garzend, Mongelard Guméry (1861-1871), Serein-Pommat (ruisseau de Biorge, 1884), usine de pâte à papier P. Robert et Cie (Arbine, 1895-1904), scierie Lennoz, affaire Lennoz-Mandonnet (ruisseau de Gubigny, 1910-1935), 1861-1935.

AD Savoie : 82S5
FR.AD073, 49SPC2, Ponts et chaussées, service hydraulique, La Bathie : scieries (1863-1884) ; martinet Mongelard (ruisseau de Gubigny 1890) ; papeterie Robert (Arbine, 1894-1896 et 1900), 1863-1900.

AD Savoie : 49SPC2
FR.AD073, 3P 7398, Premier cadastre français, Bâthie (la), Section D, feuille 1, 1873.

AD Savoie : 3P 7399
FR.AD073, 4Q 974, Conservation des Hypothèques d'Albertville, Transcription d'actes. Registres de transcription des saisies et des dénonciations de saisies immobilières, Volume 13. janvier - 16 avril 1880.

AD Savoie : 4Q 974
FR.AD073, 3P 1806, Matrice cadastrale des propriétés bâties, Bâthie (La), 1882.

AD Savoie : 3P 1806
FR.AD073, 3P 1166, Matrice cadastrale des propriétés bâties, Bâthie (La), 1911-1937.

AD Savoie : 3P 1166
FR.AD073, 3P 7399, Cadastre rénové, Bâthie (la), Section D, feuille 1, 1937.

AD Savoie : 3P 7399

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Annexes

Eléments biographiques sur Louis Tellier (1752-1810), maître des forges d'Arbine à La Bâthie.

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Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2016

Bérelle Clara

Articulation des dossiers

Fait partie de

Le nom de Louis Tellier revient régulièrement dans les documents d'archives. Visiblement issu d'un milieu modeste, ce personnage controversé, "entrepreneur de plusieurs ouvrages publics" va acquérir une grande influence en basse Tarentaise.

Famille et vie personnelle

Louis Tellier, fils de Joseph Tellier, est né à Esserts-Blay en 1752. En 1767, il épouse Pernette (Péronne ou Pierette) Peronnier (FR.AD073, 2C1570, folios 603-604). Dans la nuit du 2 juin 1776, Louis Tellier qui est très malade fait venir le notaire à son domicile pour lui dicter son testament mais il se remettra (FR.AD073, 2C1559, folios 30-31). En 1788, il est impliqué dans une affaire de coups et blessures. La procédure d'enquête mentionne plusieurs certificats de bonne conduite concernant Louis Tellier mais d'autres témoignages indiquent que c'est un homme brutal et mauvais payeur (FR.AD073, 2B 14329). Il a plusieurs enfants dont Étienne qui sera également confronté à la Justice dans une affaire d'incendie criminel (La Gazette de Savoie, 19 décembre 1854 et FR.AD073, 6FS2 750). Deux filles de Louis Tellier épousent des propriétaires d'artifices hydrauliques : Thomas Bochet (IA73003686, IA73003892, IA73003891) et Claude Antoine Tartarat-Comtet (FR.AD073, 1FS712 et FR.AD073, 4B651). Louis Tellier meurt en 1810.

Carrière professionnelle

Les forges d'Arbine

Le début de la carrière de Louis Tellier est assez floue, de même que la manière dont il est devenu un personnage influent. Il a probablement travaillé aux salines de Conflans. Vers 1770, il quitte le quartier de Blay à Esserts-Blay où il est né pour aller s'installer à Sainte-Hélène-sur-Isère puis à la Bâthie où il achète probablement les forges d'Arbine (IA73003891) vers 1775 (FR.AD073, 4B652). Les documents d'archives montrent que dans les années suivantes, il passe des conventions avec les communes alentours pour acheter des coupes de bois destinées à produire du charbon pour les forges. Le 4 avril 1782, il passe une convention avec la commune de Cevins (FR.AD073, 4B651). Le 17 juillet 1783, Louis Tellier acense pour six ans les forges d'Arbine à Jean Pierre Bérard Bley (feu Pierre, de Moutiers) et Esprit Vincent Tardieu (feu Vincent). Le 16 mai 1784 et le 16 mai 1787, il obtient de nouvelles coupes de bois dans la forêt communale de Rognaix où il découvre un filon de fer (FR.AD073, 4B651 et FR.AD073, 4B652). Le 13 mai 1788, il obtient l'acensement d'une scierie appartenant à Claude Antoine d'Avallon située à Plan Bois dans les forêts de Rognaix (IA73003936).

Le 7 aout 1788, Louis Tellier acense les forges d'Arbine à la Compagnie de Bonvillard mais continue à fournir le charbon nécessaire. Le 13 octobre 1789, il passe une nouvelle convention avec la commune de Rognaix pour des coupes de bois (FR.AD073, 4B651). En juillet 1796 (Messidor An IV), il achète la forêt de la Grande Maison à Nâves.

Le 11 février 1798 (23 pluviôse de l'An VI), la Compagnie de Bonvillard se retire des forges d'Arbine. Louis Tellier va continuer leur exploitation jusqu'à sa mort en 1810. Au cours de cette période, il va encore rencontrer des difficultés avec les autorités en utilisant de manière permanente un haut-fourneau autorisé à titre provisoire.

La carrière d'ardoise de la Bâthie

En plus de gérer les forges d'Arbine, Louis Tellier exploite la carrière d'ardoises de la Bâthie dont il obtient l'acensement en 1787. Dès 1801, il est en conflit avec la commune car il ne paye pas la cense de la carrière. Cette situation va durer plusieurs années. Dans un courrier du 24 novembre 1805 (3 Frimaire de l'An 14), le maire écrit à la Compagnie de Bonvillard : " Le sieur Tellier est un homme qui dit rarement la vérité, il vous en impose fièrement en vous disant qu'il a un compte à régler avec la compagnie par laquelle elle lui sera débitrice, c'est un compte pour lequel je le tourmente depuis plusieurs années [...] " (FR.AD073, 4B656).

Les travaux publics

Au début du XIXe siècle, Louis Tellier va réaliser plusieurs chantiers de travaux publics. Le 7 juillet 1806, il devient adjudicataire des travaux de réparation du clocher de l'église de la Bâthie et le 1er décembre, il obtient l'adjudication de la construction du presbytère d'Esserts-Blay (FR.AD073, L2079).

Achat de biens nationaux

Après la Révolution, Louis Tellier achète des biens nationaux comme ceux de la cure de Cevins (FR.AD073, L1897). Il acquiert également les biens de la cure de la Bathie. Cela provoque le mécontentement des habitants du village qui viennent l'agresser (FR.AD073, 1L136).

Extraits de textes et sources

La Gazette de Savoie, 19 décembre 1854.

"Trois arrestations importantes viennent d'être faites à Albertville par le maréchal des carabiniers Bevilaqua : 1° celle du nommé Tellier Étienne feu Louis, accusé d'avoir, en 1848, et par esprit de vengeance, mis le feu volontairement à un village de la commune de la Bâthie, où 75 maisons sur 85 furent alors la proie des flammes, où 5 personnes furent littéralement carbonisées, 2 asphyxiées et 16 plus ou moins grièvement blessées ; 2° celle du nommé Dunant Jean-Marie, domestique dudit Tellier, accusé de faux en témoignage dans l'instruction relative à cet incendie ; 3° celle du nommé Cadet Antoine, accusé également d'incendie".