Le moulin apparaît dans les documents sous plusieurs orthographes : moulin de Rottier, des Rottier, de Riottier, de Rothier ou encore moulin des Riottières.
Le moulin existe en 1441 comme l'atteste la reconnaissance passée en faveur du duc de Savoie par Marguerite du Chalençon, dame de la Chambre (veuve du seigneur Urbain de la Chambre) au nom de son fils Gaspard (FR.AD073, C4857).
Le moulin et le battoir de Rottier sont évoqués dans un acte de 1731 concernant les réparations dont ils ont fait l'objet (FR.AD073, 2C2123). A cette date, ils appartiennent à Charles Joseph Castagneri (feu Jean Baptiste), baron de Chateauneuf. Le site est représenté sur la mappe sarde de 1732 (parcelle 1454). Le 3 avril 1732, le moulin et le battoir de Rottier sont acensés à Claude Genon. Le 28 avril 1738, ils sont acensés à Nicolas Ratelier (feu Pierre Joseph, originaire de Samoëns) qui est charpentier et maçon. Un prix fait daté du 6 aout 1738 précise que le moulin a fait l'objet de réparations (FR.AD073, 2C2135). Le 25 avril 1744, le site est à nouveau acensé à Nicolas Ratelier (FR.AD073, 2C2142). D'après un acte du 22 avril 1744, plusieurs travaux ont été faits au moulin dont la construction d'un nouveau four. Le document précise qu'il existe une tuilerie à proximité (FR.AD073, 2C2142). En 1776, Joseph Vossenat (originaire du Dauphiné) tient en acensement le moulin de Rottier. Il a été formé par Louis Drever qui exploite les moulins de Détrier (IA73003418). Impliqué dans une affaire de meurtre, Joseph Vossenat est condamné à être pendu (FR.AD073, 2B11863).
Le 29 avril 1853, Aristide Giraud, propriétaire du site, vend le moulin à Antoine Balmain, maître des forges à Epierre. Le site est visible sur la carte d'état-major de 1860. Le 6 novembre 1862, Antoine Balmain demande la remise en état des moulins de Rottier endommagés par une crue.
Une annonce dans le Journal de la Savoie de 1868, précise que le moulin est exploité par M. Veillard et qu'il souhaite changer son équipement. Le 5 janvier 1880, le site qui appartient à Alphonse Dubettier (exploitant d'une fabrique de soie à Fréterive, IA73003441) est vendu. Il est acheté par Louis Sogno (entrepreneur). En juin 1880, celui-ci fait surélever le barrage de prise d'eau. Le 1er janvier 1881, divers propriétaires incommodés par le nouveau barrage demandent la règlementation du moulin. Le site est visible sur le premier cadastre français de 1882. Le maintien en activité du moulin est accordé par arrêté préfectoral du 12 mars 1884. Le procès-verbal de récolement du 26 janvier 1886 indique que l’installation n'est pas conforme au règlement d'eau mais son maintien est tout de même accepté. En 1886, au décès de Louis Sogno, le site revient à son gendre M.Devos. Vers 1901, M.Devos se plaint auprès du service des Ponts et chaussées que lorsque le Syndicat du Gelon cure le canal du grand Gelon, il se produit des apports de vase qui encombrent le canal d'amenée et de fuite du moulin et font refouler les eaux sous la roue hydraulique.
Le moulin cesse de fonctionner en 1915 (FR.AD073, 81S32). Il est néanmoins mentionné dans le recensement des moulin de 1917 mené par la Préfecture. A cette date, il est utilisé comme rizerie (usine à décortiquer les riz) exploitée par Martin Louis (locataires de M.Devos ?) mais ne fonctionne pas car ses fils ont été mobilisés (FR.AD073, 284 R 1). Le site est utilisé en 1918 pour battre le blé (FR.AD073, 81S32). En 1919, il est inondé par une crue. En janvier 1922, l'ancien moulin n’étant pas loué, M.Devos le met à la disposition de sinistrés d'un incendie. Une autre inondation a lieu au printemps 1922. Le site n'apparaît plus sur les recensements de 1923 et 1924 (FR.AD073, 284 R 2, FR.AD073, 284 R 3). Le bâtiment du moulin est toujours visible sur le cadastre rénové mis à jour en 1988. Actuellement il n'existe plus car il se trouve sur le tracé de l'autoroute A43.