HISTORIQUE
Le pont de Pougny actuel, destiné à remplacer un ancien pont métallique dont la date d'édification n'est pas connue (Kirchner évoque la date de 1875 : KIRCHNER, p. 10), est précisément daté du début du 20e siècle. Une élévation en est dressée en novembre 1905 et une source indique qu'il doit être établi en 1906, à 125 m environ de l'ancien pont (AD Rhône, 3959W 1743).
Il est sans doute achevé en 1907 (notice Structurae).
Ce nouveau pont franco-suisse, sur lequel passe la frontière, était initialement prévu pour supporter une voie ferrée qui ne vit jamais le jour (BROCARD, p. 61).
En juin 1940, il s´agit de reconstruire le pont de Pougny-Chancy détruit par le Génie (AD Rhône, 3959W 1743 : Chemise Reconstruction du pont détruit par le Génie en juin 1940).
Il doit être rétabli un ouvrage à tablier métallique, comprenant trois travées indépendantes de 39 m d´ouverture chacune entre les culées et piles. Il doit se composer de deux poutres maîtresses en treillis de forme demi-parabolique, reliées entre elles par quelques entretoises à la partie supérieure et par des pièces de pont espacées de 3,9 m, supportant quatre cours de longerons et un tablier en fer Zorès à la partie inférieure.
En janvier 1981, l´administration française informe le chef du service du Lac et des Cours d´eau à Genève, de la nécessité de renforcer la protection de la pile de la rive droite dont le béton s´érode (AD Rhône, 3959W 1743).
Si la traversée du Rhône en face de Chancy est depuis l'Antiquité un passage fréquenté (BLONDEL, p. 69), le pont actuel supporte un trafic routier très important, de 4000 véhicules par jour en moyenne au début des années 1990 (BROCARD, p. 61).
Pour cette raison, une vaste opération de "remise en forme" est lancée à partir de juillet 1992, financée et dirigée à moitié par la France et à moitié par la Suisse. Les travaux sont menés, en moins de six mois, de juillet à décembre 1992, conjointement par le Département des Travaux Publics de Genève, et la Direction Départementale de l'Equipement de l'Ain.
Pour cette reconstruction sont utilisés des matériaux modernes, notamment du béton allégé qui a permis un gain de charge de 20 tonnes par travée. Dans un souci environnemental est aménagée sur le pont une vingtaine de nichoirs à chauve-souris.
Le pont est rouvert à la circulation en décembre 1992 en présence de M. Gobet, président du Conseil d'Etat de Genève, et de Jean Pépin, président du Conseil général de l'Ain (idem).
Le pont de Pougny-Chancy constitue le premier pont franchissant le Rhône en amont du territoire français.