Dossier d’opération IA00141291 | Réalisé par
Guégan Catherine (Rédacteur)
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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Renaud-Morand Bénédicte (Rédacteur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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Dandel Elisabeth (Contributeur)
Dandel Elisabeth

Chercheuse indépendante depuis 2003 auprès des services régionaux de l'Inventaire et de collectivités. A réalisé ou participé en tant que prestataire aux opérations suivantes : " Patrimoine des lycées " (avec la collaboration de Frederike Mulot), 2010-2015, " 1% artistiques ", 2019-2020 (avec la collaboration de Valérie Pamart), " Inventaire topographique de deux communes de l'ancien canton de Trévoux " (Pays d'Art et d'Histoire Dombes Saône Vallée, pour la communauté de communes Dombes Saône Vallée), 2019.

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
Présentation de l'opération d'inventaire des lycées publics d'Auvergne-Rhône-Alpes
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Auvergne-Rhône-Alpes

1. Préambule

1.1. Le contexte institutionnel

En 1983, l'État a transféré aux Régions la responsabilité de construire, entretenir et rénover les lycées. Pour sa part, la Région Rhône-Alpes a en charge 273 lycées publics dont 148 lycées d´enseignement général, technologique et lycées polyvalents, 98 lycées d´enseignement professionnel, 7 établissements régionaux d´enseignement adapté, et 20 lycées agricoles publics, auxquels il convient d´ajouter 60 Centres de Formations d'Apprentis ; 14 seulement sont protégés au titre des Monuments historiques.

La loi du 13 août 2004 relative aux responsabilités et aux libertés locales a transféré la compétence de l´inventaire général du patrimoine culturel aux régions. Placé depuis 2005 sous l´autorité du Président de la Région Rhône-Alpes, le Service de l´Inventaire général du patrimoine culturel a été intégré au sein de la Direction de la culture, Pôle développement personnel. En 2008, la région Rhône-Alpes a souhaité qu'un inventaire du patrimoine de ces lycées soit réalisé. Ce projet a suscité le rapprochement du Pôle Développement personnel et du Pôle Enseignement, qui regroupe deux directions : la Direction des Lycées (DLY) et la Direction du Patrimoine (DPAT), devenue depuis la réorganisation des services régionaux en 2011 Direction de l´Immobilier des lycées (DIL), en vue d´une élaboration commune dans la définition du périmètre et des enjeux de l´opération.

1.2. L'objectif

Cette démarche a pour objet de mieux connaître et faire connaître le patrimoine architectural et mobilier de ces établissements. En outre, elle associe un volet de médiation, afin de faire connaître le service régional de l'inventaire et ses métiers d´une part, susciter des projets pédagogiques liés au patrimoine de chaque établissement d'autre part.

La volonté de la collectivité était en effet d'associer à la démarche les personnels et élèves des lycées en les sensibilisant au caractère patrimonial de leur environnement quotidien. La connaissance de ces éléments patrimoniaux doit permettre à la Région d'en assurer la valorisation et la préservation, et constituer un outil d'aide à la décision en matière de projets de travaux dans les établissements.

1.3. Le mode opératoire

- les deux opérations-test (2009-2015)

Le mode opératoire retenu est la monographie. Pour chaque établissement, il est dressé un état des lieux de la documentation et des archives existantes, auprès des établissements eux-mêmes, des services d'archives et de documentation et également des maîtres d'oeuvre, le cas échéant. L'inventaire comporte une étude des bâtiments, de leur organisation spatiale, de leur distribution, de leur histoire, et des objets mobiliers qui leur sont liés : objets historiques, pédagogiques, artistiques. Chaque établissement est situé sur le plan cadastral correspondant et sur un fond de carte géolocalisé. Il en est de même des objets mobiliers inventoriés. Une campagne photographique complète l'inventaire.

- la reprise de l'opération après la fusion des deux régions Auvergne et Rhône-Alpes (2018-2022)

Un nouveau Cahier des clauses scientifiques et techniques est élaboré et les modalités de l'opération revues à l'aune de nouveaux enjeux, l'étude englobant la quasi totalité des lycées publics régionaux. L'opération se transforme en un programme de recherche composé de quatre opérations ci-après décrites.

1.4. Etude 2009-2011

En 2009, la Région décide de lancer une opération-test d'inventaire de quatre lycées publics, portant sur les établissements suivants : lycée de la Plaine de l'Ain à Ambérieu-en-Bugey (01), lycée Gabriel-Faure à Tournon-sur-Rhône (07), lycée Champollion à Grenoble (38), lycée La Martinière-Diderot à Lyon (69), retenus pour leur représentativité d´un point de vue typologique, historique et/ou pédagogique, et pour la diversité de leur répartition géographique. Le cahier des charges est joint à la présente notice.

Cette opération est confiée la même année, par marché public, à l'agence Art2 Conseil (Elisabeth Dandel et en sous-traitance pour la campagne photographique, l'agence photographique Cailloux & Cie Pascal Lemaître) et réalisée sous le contrôle scientifique du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel. Commencée au mois de juillet 2009, elle s'est terminée au mois de décembre 2011. Après un dépouillement systématique des archives et tous documents (figurés, publications) relatifs à ces établissements, le chercheur a pris contact avec les équipes pédagogiques de chaque lycée pour présenter la démarche, visiter avec eux les lieux, recueillir toutes informations utiles et susciter des actions pédagogiques avec les élèves. Des contacts ont également été établis avec les architectes intervenant sur ces établissements, particulièrement à Tournon-sur-Rhône et Ambérieu-en-Bugey. Un premier rendu au mois de novembre 2010 a consisté dans la remise d'un document de synthèse d'une centaine de pages, d'un échantillon des prises de vue et des plaquettes de présentation de chaque lycée. L'année 2011 a été consacrée à la structuration du dossier électronique de chaque lycée, dont le premier concernant le lycée Gabriel-Faure à Tournon-sur-Rhône a été remis au mois de mars, suivi par les dossiers électroniques du lycée de la Plaine de l'Ain à Ambérieu-en-Bugey (avril), de la Martinière à Lyon (septembre), enfin du lycée Champollion à Grenoble (octobre). Après validation de la base de données, cette dernière a été mise en ligne sur le site de la Région Rhône-Alpes en juin 2012.

La médiation s'est appuyée sur l'édition de quatre brochures de 4 pages chacune : destinées aux usagers de ces quatre lycées, élèves comme enseignants, personnel administratif et technique, parents, ainsi qu'aux élus, elles expliquent les objectifs de cet inventaire, présentent l'établissement concerné ainsi que les missions du service de l´inventaire général du patrimoine culturel.

Cette première phase d'opération d'inventaire n'aurait pas été possible sans la participation des personnels de ces lycées : proviseur, intendant, enseignants ; l'efficacité professionnelle et amicale de Pascal Lemaître, photographe, et Claire Bourdais-Ménard, graphiste designer, ainsi que la disponibilité sans faille, au sein de la Région Rhône-Alpes, des personnels des services de la communication, de la gestion financière de ce dossier, et surtout du service de l'Inventaire général du Patrimoine culturel.

1.5. Poursuite de l'opération externalisée en 2013-2015

La campagne s'est poursuivi en 2013-2014 avec l'étude de 8 établissements : lycées Berthollet (Annecy, 74), Claude Fauriel (Saint-Étienne, 42), Jean-Puy (Roanne, 42), Olivier-de-Serres (Aubenas, 07), Émile-Loubet (Valence, 26), Pierre-du-Terrail (Pontcharra, 38), Robert-Doisneau (Vaulx-en-Velin, 69), Vaugelas (Chambéry, 73).

Le cadre méthodologique général de cet inventaire est défini par la circulaire ministérielle 2001/016 du 20 juin 2001, relative aux modalités de conduite de l’Inventaire général ou, dès sa publication, par l’arrêté relatif aux normes scientifiques et techniques prévu par l’art. 2 al. 2 du décret 2005-835 du 20 juillet 2005. La restitution consiste en la livraison du dossier électronique sous Gertrude, et la présentation aux élèves, avec leurs enseignants, de cet inventaire. Les chercheurs proposent leur participation aux journées du patrimoine dans les lycées concernés.

Le cahier des charges de l’inventaire des huit lycées lancé en mars 2013 et achevé en avril 2015, est joint en annexe.

L’équipe de recherche est constituée de Élisabeth Dandel, docteur en Histoire de l’art, chercheur, gérante de la société Art2 Conseil à laquelle l’opération a été confiée par appel d’offre, Frederike Mulot, chercheur, Pascal Lemaître photographe professionnel.

Parallèlement à ces deux phases d'opération, le Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel a conduit depuis 2009 des opérations d'urgence sur un certain nombre d'établissements, sur l'ensemble du territoire régional. Le mode opératoire est resté celui de la monographie. Une réflexion est néanmoins engagée pour définir des axes de recherches spécifiques qui permettraient d'aborder l'étude du patrimoine des lycées selon une approche plus ciblée dont le cadre reste à déterminer.

1.6. 2016-2017. Phase de réorganisation fonctionnelle suite à la loi NOTRe du 7 août 2015.

La fusion des deux Régions Auvergne et Rhône-Alpes a induit de profondes modifications dans l'organisation et le fonctionnement des services, qui ont eu un impact sur la poursuite de l'étude.

Durant cette période, l'opération d'inventaire s'est exclusivement poursuivie sur la base d'opérations ponctuelles donnant lieu à de courtes monographies. Ces opérations ont été réalisées en lien avec la programmation de travaux de rénovation ou restructuration des lycées, dès lors qu'ils induisaient une transformation profonde du bâti existant, voire des démolitions.

2. 2018-2022. Reprise de l'opération après fusion des deux régions Auvergne et Rhône-Alpes.

L'opération sur les lycées se transforme en un programme de recherche composé de quatre opérations, de façon à exploiter au mieux des compétences acquises :

-les relations des lycées à l'espace urbain,

-la mise en évidence du réseau des collèges jésuites, en tant qu'ancêtres / modèles pour les lycées à partir de 1802,

-les opérations d'urgence,

-le recensement des œuvres relevant du 1% artistique.

Les trois premières opérations devraient être menées de front par deux chercheuses du service : Catherine Guégan, sur le site de Lyon en charge de l'Ain, l'Ardèche, la Drôme, l'Isère, la Savoie, la Haute-Savoie et la Métropole de Lyon, pour les opérations d'urgence et de toute la région pour les collèges jésuites ; Bénédicte Renaud-Morand, sur le site de Clermont-Ferrand, en charge des départements de l'ex-Auvergne et du département de la Loire pour les opérations d'urgence et pour la problématique des relations des lycées à l'espace urbain.

C. Guégan est en outre responsable d'encadrer la dernière opération, engagée en juillet 2019 à l'issue d'un marché de prestations intellectuelles attribué à la société Art2 Conseil (voir cahier des charges en annexe). En préalable, une série d'opérations ponctuelles ont été réalisées entre 2015 et 2017 par C. Guégan. Dans une première phase portant sur les années 2019 et 2020, seuls les huit départements de l'ancienne région Rhône-Alpes sont concernés. Dans une seconde phase, prévue au cours des années 2023-2024, l'opération sera étendue aux quatre départements de l'ex-région Auvergne.

Les modalités du programme sont développées ci-après.

2.1. Le Cahier des clauses scientifiques et techniques

2.1.1. Nouveau contexte institutionnel et nouveaux objectifs

- La Région est responsable des lycées existants et à venir ainsi que responsable du Schéma régional d’aménagement, de développement durable des territoires (SRADDET). Parmi les objectifs de ce dernier figure la volonté de « développer la région par l’attractivité et les spécificités de ses territoires », et plus précisément de promouvoir le territoire en le faisant « (re)connaître »[1]. Or l’Inventaire général participe « à la prise de conscience de notre environnement culturel » ; ses travaux permettent « d’accompagner une démarche de reconnaissance culturelle de secteurs ruraux en reconversion, ou de secteurs urbains dont la dimension historique n’est perçue ni par les habitants, ni, parfois, par les élus »[2].

Il pourrait donc être intéressant d’élaborer des mises en perspective historique des établissements existants en rendant compte tout particulièrement de leur inscription dans l’espace des villes. Ces éléments, s’ils vont permettre de renouveler le regard que l’on porte sur les lycées, sont ainsi :

-indispensables à une meilleure connaissance du territoire,

-susceptibles de nourrir les réflexions menées par les architectes et les urbanistes sur les projets commandités à l’avenir par la collectivité.

 -Croiser ces deux centres d’intérêt, lycées et SRADDET, revient de fait à inscrire la nouvelle étude du service de l’Inventaire général de la grande Région dans la continuité des opérations des deux anciens services : d’une part, donner un prolongement à l’étude monographique des lycées (en ex-Rhône-Alpes) et d’autre part, livrer un nouvel éclairage sur les espaces urbains en portant l’accent sur le rôle des lycées dans le processus de leur fabrication (voir l’opération sur les villes de l’ex-Auvergne). Ce double objectif correspond particulièrement bien aux missions de l’Inventaire général du patrimoine culturel, telle celle qui consiste à mettre en évidence « le faisceau de relations entre les œuvres [en l’occurrence, les lycées] et leur environnement »[3], puisqu’il y a « dans la connaissance et l’interprétation de cette localisation et de ces relations une source d’informations fondamentale sur les œuvres elles-mêmes ». La reconnaissance d’un « système d’œuvres » ainsi que la description de la formation des territoires, auxquelles aspirent les chercheurs de l’Inventaire, se trouveront enrichies de ce volet spécifique grâce aux différents dossiers de synthèse qui pourront être produits[4].

-Enfin, « le renforcement de la compétence Inventaire général en région passant aussi par sa capacité à travailler sur des projets nationaux »[5], Auvergne-Rhône-Alpes apportera sa pierre à l’édifice. En effet, dix services de l’Inventaire général des ex-régions ont inscrit la thématique des lycées dans leur programmation. Les modes d’approche et les objectifs choisis sont certes variés. En Nord-Pas-de-Calais, 192 établissements constituent le corpus : ils ont fait, selon la méthodologie de l’Inventaire général du patrimoine culturel (IGPC), l’objet d’un repérage aboutissant à la « sélection pour étude » de sept d’entre eux, la durée de l’opération étant fixée à six années[6]. En Aquitaine, 298 lycées vont être repérés puis certains « sélectionnés pour étude » sur une période de huit ans (avec des partenaires extérieurs). En Alsace, en cinq ans, un diagnostic patrimonial de 73 lycées publics suivi d’une « sélection pour étude » ont été menés. En Franche-Comté, 46 des 58 lycées de la région ont été étudiés en quatre ans par plusieurs chercheurs, les douze autres ayant donné matière à dossiers dans le cadre d’anciennes études topographiques. Dans la région Centre, on dénombre 172 lycées mais l’étude a été restreinte à celle de onze lycées agricoles, pour une première phase de l’opération, en trois ans. En Ile-de-France, la cible est constituée des 469 lycées du XXe siècle (liste dressée à partir d’un pré-repérage datant de 1997), en vue d’une sélection pour labellisation. En Bretagne, les gymnases des lycées ont été étudiés dans le cadre plus large d’une enquête thématique sur le patrimoine des sports, mais le repérage systématique des lycées est programmé depuis fin 2017[7]. Enfin, en Rhône-Alpes, la décision d’externaliser l’opération avait conduit à opter pour l’approche monographique, sur un corpus restreint d’établissements publics parmi les 262 existants, sans préjuger de l’avenir d’un tel mode opératoire.

Pour mémoire, la Basse-Normandie avait programmé un inventaire en lien avec les lycées sur les seules œuvres du 1% artistique, sur cinq ans, mais l’opération a été abandonnée, et en Haute-Normandie, une opération ponctuelle de six ans sur un lycée rouennais a pris fin avec une publication monographique.

Des comparaisons à l’échelle nationale pourront néanmoins être entreprises, d’autant plus que, par exemple, dans la région Nord-Pas-de-Calais, le chercheur se fixe parmi d’autres objectifs « d’étudier la place des lycées dans l’espace urbain et voir si le passage du « lycée fermé » (prégnant du XIXe siècle à la fin des années 1970) au « lycée ouvert » sur la cité (qui apparaît à la fin du XXe siècle) a induit des évolutions urbaines »[8], et dans la région Centre-Val-de-Loire, le chercheur posait la question : « dans quelle mesure les nouveaux établissements s’inscrivent-ils dans une politique municipale, dans le développement urbanistique d’une ville ? »[9].

2.1.2. Descriptif du programme

 Le programme de recherche semble devoir être décliné en quatre opérations :

-un repérage sur la base des problématiques liées à l’implantation des lycées en milieu urbain et périurbain ; -la mise en évidence du réseau des collèges jésuites (points et degrés de similitude, filiations et variantes, mutations dominantes, singularités, etc) en tant qu’ancêtres / modèles pour les lycées à partir de 1802, et donc notamment du point de vue de leur implantation, la thématique jésuite s’étant par ailleurs dégagée de l’expérience lyonnaise[10], confirmant ainsi le rôle missionnaire de cet ordre sur un territoire menacé par l’avancée protestante en Savoie et dans le Massif central[11] ;

-des dossiers d’urgence[12], si tant est que des urgences ou des opérations ponctuelles peuvent entrer dans un programme de recherche, sauf à saisir les opportunités pour avancer et ajuster le programme ;

-l’inventaire (au sens commun du terme) des œuvres du 1% artistique, avec l’ambition que l’épaisseur historique qui leur sera conférée permettra de livrer une analyse globale du corpus.

2.1.2.1. Lycées et espaces urbains

 a.      L’objet d’étude : le lycée en ville.

-En préalable, il s’agit de constituer un corpus homogène[13], c’est-à-dire qu’il est nécessaire de définir l’objet d’étude, en s’émancipant de la liste des établissements dont la collectivité a la gestion, afin que l’étude corresponde bien à un programme de recherche scientifique tel que l’Inventaire général du patrimoine culturel les envisage.

-1802 constitue la limite chronologique haute, date de création des lycées (même si ces derniers ont été implantés dans des édifices réaffectés), et la limite chronologique basse celle des « 30 ans avant la réalisation de l’enquête », « l’intervalle d’une génération, soit une trentaine d’années avant le présent, appor[tant], dans la majorité des cas, le recul nécessaire pour mieux juger de l’intérêt des productions récentes »[14]. En l’occurrence 2018 sera l’année à partir de laquelle les 30 ans sont déduits : 1988 sera la limite chronologique basse. C’est ainsi que toute construction d’un établissement d’enseignement secondaire ayant abrité un lycée à un moment de son histoire, située entre 1802 et 1988, sera prise dans notre corpus de base.

-D’autre part, on se propose d’intégrer les lycées construits comme tels et désaffectés entre temps, si cette liste peut être établie, ainsi que les lycées construits dans les 30 dernières années, au moins à titre de corpus complémentaire en vue de comparaisons sur des points précis (en évacuant la possibilité d’en faire des monographies). Les travaux de Solenn Huitric doivent pouvoir nous aider à constituer la liste des anciens lycées désaffectés[15]. Établir la liste de tous les édifices construits pour être des lycées pourrait constituer un des buts marginaux de l’étude puisqu’a priori cette liste n’existe pas.

 Pour information, ou rappel :

-Selon le Thesaurus de la désignation des œuvres architecturales et des espaces aménagés (IGPC – MCC, « documents et méthodes », n°7, décembre 2013) :

« lycée : établissement d’enseignement général ou technique, dispensant l’enseignement du second cycle. »

Mais on y trouve aussi : « lycée technique : employer école professionnelle », « école professionnelle : école dont l’enseignement vise à préparer à un métier particulier[16]. Elle abrite en général des salles de cours, des ateliers, etc. adaptés aux matières enseignées. »

Dans le cas du lycée technique, donc, la fonction et la forme de l’édifice peuvent se révéler sensiblement différentes car avec l’introduction d’ateliers dans le programme, l’architecture industrielle pénètre les lieux d’enseignement et les données de son inscription urbaine peuvent s’en trouver modifiées mais nous les retiendront, de même que les lycées professionnels.

-Selon le TLFi[17] :

Lycée.

« 1_Anciennement, établissement d'enseignement secondaire créé par l'État en 1802, destiné à recevoir des élèves masculins payants ou boursiers de l'État, pourvu le plus souvent d'un internat et quelquefois de classes du cycle élémentaire.

Établissement d'enseignement secondaire réservé aux jeunes filles créé en 1880 sur le modèle des lycées de garçons.

2_ Établissement public d'enseignement secondaire, dispensant le plus souvent un enseignement long de la classe de sixième aux classes terminales.

Rem. 1. Depuis 1975, les lycées sont des établissements d'enseignement public, mixtes, comprenant les classes du second cycle du second degré (de la classe de seconde aux classes terminales) et parfois des classes préparatoires aux grandes écoles. Ils font suite à l'enseignement reçu au collège. 2. On donne maintenant le nom de lycées d'enseignement professionnel (LEP) aux anciens collèges d'enseignement technique (CET), qui assurent une formation technique courte, par opposition aux lycées techniques qui assurent une formation longue. »

 -Par ailleurs, nous sommes également amenées à donner des limites à la notion d’espace urbain, autrement dit de déterminer ce à quoi « lycée en ville » renvoie. Par exemple on aurait pu vérifier que les lycées retenus étaient bien situés dans les « unités urbaines » telles que définies par l’INSEE[18], ou bien situés dans les localités répondant aux critères retenus pour l’étude sur les villes d’Auvergne. Une autre solution consistait à retenir les établissements implantés dans les « territoires artificialisés » tels que déterminés sur les cartes officielles de la région Auvergne-Rhône-Alpes[19]. C’est ce second parti qui a été adopté.

 -Le corpus définitif ne sera donc connu qu’une fois la liste brute donnée par la Direction de l’éducation et des lycées sera, d’une part, examinée et passée au filtre de l’implantation ou non des établissements sur des « territoires artificialisés », d’autre part, expurgée des lycées construits après 1988, et enfin enrichie des établissements construits pour être des lycées mais désaffectés entre temps (cette liste est à construire, elle tendra à l’exhaustivité), ou construits comme établissement d’enseignement n’ayant obtenu le statut de lycée que dans un second temps (certaines écoles primaires supérieures, certaines écoles professionnelles, certains CET, CEG, etc).

 Périodisation : à quels moments situer des interférences entre programmes architecturaux des lycées et projets urbains ?

Le référentiel de datations aura double origine : d’une part, celui qui concerne la mise en place du programme architectural « lycée », d’autre part, celui des différentes règlementations nationales, prescriptions municipales, et autres courants de pensée qui ont compté dans le domaine de l’aménagement des espaces urbains.

La périodisation propre aux lycées sur laquelle plusieurs auteurs[20] s’entendent grosso modo est celle-ci :

-1802-1880. Premiers lycées : grands espaces clos sur eux-mêmes, type caserne ou cloître.

-1880-1930. Lycées dits Jules-Ferry.

-1930-1945. Lycées du Mouvement moderne.

-1945-1975. Lycées des Trente-Glorieuses.

-1976-1986. Le temps des bilans : abandon des constructions industrialisées.

Il n’est cependant pas inutile de rappeler que plusieurs instructions sur la construction des lycées, qui concernent notamment leur emplacement et leur plan-masse, promulguées en 1843 (établissements vastes, bien aérés, éloignés de tout établissement insalubre, dont les cours ne doivent pas être visibles de l’extérieur, etc) sont encore publiés dans le Journal officiel du 27 avril 1929. Ainsi notre attention portée essentiellement à l’inscription dans l’espace urbain nous amènera à nous défier des césures générales et bien connues.

 Configuration géographique du territoire, situation et site

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a en charge 352 lycées publics dont la répartition sur le territoire est étroitement liée à sa géographie et à sa démographie. Ils se concentrent essentiellement autour des grandes zones urbaines et dans les bassins d'emploi. En zone rurale ou de montagne, ils sont moins nombreux et plus dispersés. La spécificité des enseignements dispensés dans les établissements à orientation professionnelle, technique ou agricole, est en outre liée au contexte économique du territoire sur lequel ils sont implantés.

b. Problématique scientifique : les caractéristiques urbaines des lycées

-En matière d’édifices liés à l’éducation, les écoles primaires et les collèges d’une part, les universités d’autre part sont l’objet d’une littérature abondante. Paradoxalement, l’étape intermédiaire que représentent les lycées est beaucoup moins étudiée, notamment par rapport aux universités quant à leur rôle dans le tissu urbain, alors qu’il a été établi qu’environ 90% de la population actuelle est passée par un lycée.

-Les problématiques scientifiques seront précisées après une première phase de repérage sur le terrain, de bibliographie et d’archives consultées, afin de mieux prendre connaissance de la thématique, de ce qui a déjà été écrit sur le thème des relations aux espaces urbains des lycées, voire plus largement des édifices publics. Il s’agira de prendre les affirmations des prédécesseurs comme autant de sujets à traiter (à vérifier, nuancer ou infirmer).

Il s’agira de mesurer l’influence (ou pas) des établissements sur la forme (la formation) de la ville, d’interroger les notions d’équipement structurant[21] et d’équipement d’accompagnement[22], de restituer les processus de choix des emplacements, d’identifier les relations entretenues avec l’espace public[23] : l’établissement est-il ouvert sur la ville ou se présente-t-il comme un lieu clos[24] ? La question de la vue offerte depuis l’établissement serait également à prendre en compte si l’usager concerné n’était plus le piéton mais le lycéen ou le professeur, par exemple[25]. Fait-il monument ?  Fait-il le jeu de la rue (alignement, pan coupé…) ? Dispose-t-il d’une place-parvis (dégagement antérieur) ? Participe-t-il au « théâtre de la rue » ? Quelle lecture le piéton peut-il faire de l’établissement depuis la rue ? Les lycées contribuent-ils à rendre lisible la ville : a-t-il forcément une fonction de repère ? S’inscrit-il dans une composition axiale ? S’oppose-t-il à toute continuité avec le tissu environnant ?

 Il s’agira de mettre en évidence ce qu’a représenté symboliquement le lycée dans l’espace urbain au fil du temps[26], notamment pour la municipalité : les lycées font-ils partie, de tout temps, de l’image que la ville souhaite donner d’elle-même (voir par exemple le lycée moderne de Brioude, sujet principal d’une carte postale des années 1960…) ?

Il semblerait qu’à partir des années 1960 l’effort de banalisation des édifices publics remplace le rôle d’embellissement ou de prestige qui leur était dévolu auparavant.  À partir de quelle date les lycées « cultivent-ils la discrétion » ?  Ne s’agissait-il pas également de coller à une évolution pédagogique, d’une redéfinition de l’institution par rapport à l’usager principal, le lycéen ? Sur quoi est fondé ce mouvement de "décentrement" qui incite à construire les nouveaux établissements à la périphérie des villes (zones où la population se densifie, où la construction obéit à de nouveaux principes d'aménagement de l'espace urbain) ? Il s’agira également, à une autre échelle, d’interroger la notion de modèles urbains (émulation, concurrence entre villes lorsqu’il s’agit d’obtenir de l’État l’installation d’un lycée, mais ensuite, lorsque les lycées prolifèrent, du point de vue de son implantation dans la ville, y a-t-il encore émulation entre communes ?). On pourra également vérifier si le modèle parisien, qui depuis le 19e siècle prévaut dans le domaine des aménagements urbains et des embellissements, trouve un écho dans notre région dans la mise en place des lycées. La description des modalités d’implantation devra s’inscrire dans une perspective historique : c’est ainsi qu’on se demandera si les collèges jésuites d’Ancien Régime, ancêtres en quelque sorte des lycées du point de vue de leur fonction, ont également fait figure de modèle pour leurs caractéristiques urbaines ?

Globalement, que sont devenues les préconisations et les pratiques du XIXe siècle en matière de relation du lycée à l’environnement urbain, comment ont-elles évolué ? Est-ce que le processus conduisant du lycée central et prestigieux au lycée périphérique et discret peut être vérifié sans nuance ?

2.1.2.2. Le réseau des collèges jésuites

 a.      L’objet d’étude :

Cadre chronologique

Le cadre chronologique retenu pourrait être celui qui court de la création du premier collège jésuite en France, à Billom (Puy-de-Dôme), en 1556, à la date d'expulsion de l'ordre, décidée par le Parlement de Paris le 6 août 1762. Il faut cependant en faire remonter la limite haute au premier quart du 16e siècle, avant même la création de l’ordre. En effet, les premiers collèges que les jésuites sont appelés à diriger apparaissent dès 1519 à Lyon, pour le collège de la Trinité, ou 1536 à Tournon-sur-Rhône, pour le collège royal de Tournon, érigé en Université en 1548. Essentiellement tenus par des ordres religieux (jésuites ou oratoriens), ces collèges se multiplient au 17e siècle, à la suite de la Contre-Réforme ; leur nombre reste à peu près stable jusqu'à la Révolution. La plupart d’entre eux étant deviennent écoles centrales en 1795[27] puis lycées en 1802. Mais l’érection en lycée a pu être beaucoup plus tardive, certains ne l’étant pas avant le Second empire.

Corpus et répartition géographique

On dénombre sur le territoire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes 17 collèges dont les jésuites ont assuré la direction sous l'Ancien Régime (dont deux à Lyon, et deux à Clermont-Ferrand, celui de Clermont ayant succédé à celui de Montferrand[28]), qu'ils aient été édifiés par eux ou construits avant leur prise de possession mais modifiés ou agrandis durant leur directorat.

Ils sont situés sur un territoire qui recoupe l'ancienne province jésuite de Lyon, ainsi que les parties orientales de celle de Toulouse et sud de celle de France. Ces collèges figurent tous sur la carte des cinq provinces de l’Assistance de France[29], réalisée en 1705 et rééditée en 1761, laquelle indique la position de toutes les maisons jésuites du royaume et mentionne pour chacune d’elles le genre de l’établissement, la date de sa fondation et pour les collèges les matières enseignées.

La répartition géographique de ces établissements présente une densité très inégale ; ils se concentrent essentiellement dans la vallée du Rhône (Lyon, Vienne, Tournon) et dans celle de ses affluents (Aubenas, Grenoble, Chambéry), ou sur des axes importants, toutes zones de forte activité économique (Chambéry, Grenoble, Bourg-en-Bresse, Clermont-Ferrand, Aurillac, Moulins). Ailleurs, ils apparaissent plus dispersés, notamment en Auvergne où le relief montagneux et les difficultés de communication jouent un rôle non négligeable (notamment pour Mauriac et Saint-Flour).

Le second critère qui organise cette répartition géographique et lui donne une cohérence, est celui de la "reconquête" post-tridentine : les jésuites s'implantent également sur des territoires où le protestantisme reste durablement vivace : Velay (Le Puy), Vivarais (Tournon, Aubenas), Dauphiné (Grenoble), Haute-Auvergne (Mauriac, Aurillac). Notons toutefois qu'un certain déséquilibre demeure dans cette répartition territoriale : le Dauphiné, qui est l’une des provinces françaises les plus mal pourvues en collèges à la fin de l’Ancien Régime ne possède que deux collèges jésuites, tous deux en Isère (Grenoble et Vienne), et aucun dans l'actuel département de la Drôme.

Il convient enfin de tenir compte du caractère essentiellement urbain de ces collèges[30]. Leur implantation est en effet largement corrélée à la taille et la fonction des villes qui les accueillent : la carte scolaire recoupe le plus souvent la carte administrative de la province. Et ce sont la plupart du temps les villes qui prennent en charge le financement des collèges, tant pour leur fonctionnement que pour la construction des bâtiments qui les accueillent.

b. Les problématiques scientifiques : un réseau de collèges ?

 Bien que la littérature scientifique sur l’architecture jésuite abonde, aucun ouvrage d’importance et peu d’articles ont été consacrés aux collèges jésuites saisis comme un ensemble spécifique d’édifices dédiés à l’éducation. Notons cependant la monographie récente de notre collègue Bénédicte Duthion sur le collège des jésuites de Rouen[31]. L’étude comparative des 17 collèges construits sur le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes doit permettre, à travers cet échantillon représentatif, de combler en partie cette lacune[32].

Les problématiques scientifiques, dont on donne ici une ébauche, seront précisées après une première phase de repérage et de dépouillement de la documentation. Elles prendront notamment en compte certaines des pistes de réflexion élaborées dans le premier volet de la présente opération d’inventaire consacré aux lycées et espaces urbains : choix d’implantation, relations à l’espace public, impact sur l’environnement urbain, etc.

Les questions auxquelles l’étude tentera de répondre sont les suivantes : peut-on mettre en évidence un réseau des collèges jésuites (points et degrés de similitude en matière de conception et de construction, filiations et variantes, singularités, etc.) en tant qu’ancêtres / modèles pour les lycées à partir de 1802, notamment du point de vue de leur implantation et de leur distribution ? Et peut-on définir précisément le rôle qu'ont joué les membres de la Compagnie dans la construction et l’organisation de ce réseau et la diffusion des modèles ?

 Il s’agira d’une part de confronter le cadre général de la réglementation établie par la Compagnie de Jésus pour la construction de ses maisons, particulièrement attentive aux questions de fonctionnalité et d’adaptation des espaces aux besoins liturgiques, communautaires et éducatifs, et les modalités de conception et de réalisation mises en œuvre pour l’édification des collèges étudiés, et d’autre part de montrer comment ces règles ont pu être conciliées avec les contraintes et les usages locaux, rendant ainsi compte de la flexibilité et des capacités d’adaptation des membres de la Compagnie aux particularités de chaque territoire.

 Un premier état des lieux de la question sera présenté dans le cadre d’un article de la revue In-Situ en 2021.

 Par ailleurs, la plupart des bâtiments de ces collèges ayant été affectés aux écoles centrales, puis aux lycées à partir de 1803[33], l’étude des collèges jésuites tentera de tracer à grands traits, à travers les transformations qu’ont subies ces bâtiments, comment ils se sont adaptés aux évolutions des politiques éducatives et des règlementations mises en place par les ministères de l’Instruction publique puis de l’Education nationale au cours des 19e et 20e siècles.

2.1.2.3. Les modes d'approche et leur application : un programme de recherche à décliner en quatre opérations distinctes mais articulées entre elles

> Les lycées en espace urbain.

Les lycées seront appréhendés à plusieurs échelles : distribution des phénomènes (des réponses aux questions précédentes) à l’échelle de la grande région (ou bien à l’échelle limitée de l’ex-Auvergne et Loire), organisation spatiale de la ville, point de vue du piéton.

Repérage : l’opération habituelle de repérage dans un inventaire topographique est plus inhabituelle dans le cadre d’un inventaire thématique. Néanmoins, puisque nous souhaitons classer les membres de la famille des lycées par caractères susceptibles de préciser les relations qu’ils entretiennent avec les espaces urbains, cette méthode nous semble appropriée pour « dégrossir le sujet »[34]. « Donner la mesure exacte de l’état des lieux », décompter la fréquence des modalités de chacun des paramètres de distinction, et dater ces caractères morphologiques afin de les voir évoluer dans le temps constituera un premier objectif. Dans un second temps, l’interdépendance entre certains caractères pourra probablement être mise au jour.

Le repérage aboutira donc à la constitution d’une fiche pour chaque lycée du corpus.

L’ensemble des fiches sera entré dans un formulaire Excel, susceptible d’une part d’autoriser des traitements statistiques, d’autre part, d’être transféré sur un SIG.

La visualisation des résultats de ce repérage pourrait justifier la construction d’un SIG de recherche (ArcGis ou QGis ? le premier étant plus performant mais payant, et disponible sur le site de Clermont uniquement), et dans le meilleur des cas, de restitution au public également (se renseigner sur la forge bretonne construite pour Kartenn ? Ou bien opter pour Google Maps ?).

 Exemple de variables à adopter : réutilisation d’un édifice existant/construction ex nihilo; plan radial/en barre/en peigne/agrégé/éclaté, centrifuge/centripète par rapport au fonds … ; établissement situé en centre-ville/en périphérie/en lisière ; établissement aligné/en retrait d’alignement ; établissement objet d’une axiation ; œuvre du 1% artistique bénéficiant à l’espace public … 

Dans un premier temps, on restera à l’extérieur (même si la question de la vue depuis le lycée fait partie de l’interrogation sur les relations à l’espace public). Avec l’avantage d’une programmation des visites de terrain indépendante des congés scolaires (et de toute crise sanitaire).

Pour l’instant ces fiches ne peuvent pas être intégrées directement dans la base Gertrude (base des dossiers électroniques de l’Inventaire général). Mais une des attentes pour la prochaine version de Gertrude est « l’amélioration des formulaires pour faciliter l’importation des données de recensement/repérage sans créer de dossier individuel »[35]. En attendant, un dossier collectif sur cette approche spécifique sera établi. Pour la fin de l’année 2022, on peut prévoir que dans le repérage seront représentés de manière exhaustive les départements correspondant à l’ex-Auvergne, plus la Loire ; les autres départements seront probablement représentés sous la forme d’échantillons (mais il faudrait alors qu’un tiers du corpus, au minimum, soit représenté[36]). Corpus à partir duquel une sélection pour étude sera opérée dans une seconde phase.

Les dossiers d’œuvres qui seront diffusés correspondront :

-aux lycées sélectionnés pour cause d’urgence (travaux de restructuration programmés), ce corpus n’est pas encore connu : on s’en inquiétera auprès de la Direction de l’éducation et des lycées.

-aux lycées singuliers ou à singulariser (par exemple, le lycée de garçons de Montluçon par un des grands noms de l’architecture scolaire du XIXe siècle, Charles Le Cœur, même si ce lycée a changé de statut et est devenu collège),

-aux lycées sélectionnés « par opportunité » (existence de fonds d’archives susceptibles de les documenter significativement et donc d’apporter des réponses aux questions posées dans le cadre de l’étude),

-aux lycées représentatifs des différentes manières de s’inscrire dans l’espace urbain.

Tous ces dossiers d’œuvres, pour l’ex-Auvergne et la Loire, ne constitueront pas de lourdes monographies destinées à épuiser le sujet (en matière de campagne photographique, seront privilégiées les vues de situation, les vues extérieures et les circulations principales).

Par ailleurs, des dossiers d’œuvres seront ouverts en tant qu’édifices contenant des œuvres du 1% artistique, dont l’inventaire sera dressé dans un second temps.

 > Le repérage des collèges jésuites donnera également lieu à un dossier collectif.

Il a été souligné plus haut que l’opération habituelle de repérage dans un inventaire topographique était plus inhabituelle dans le cadre d’un inventaire thématique. S’agissant des collèges jésuites, nous souhaitons dans le cadre de ce repérage nous inscrire dans la même  perspective de classement des membres de la famille des collèges jésuites par caractères susceptibles de préciser les relations qu’ils entretiennent non seulement avec les espaces urbains, mais les uns avec les autres, afin de décompter la fréquence des modalités de chacun des paramètres de distinction, et d’établir ainsi les degrés de convergence ou divergence en matière de conception et de construction, les filiations et les variantes, les singularités, etc., de dater ces caractères morphologiques afin d’en préciser les éventuelles évolutions.

Le repérage aboutira donc à la constitution d’une fiche pour chaque collège du corpus.

L’ensemble des fiches sera entré dans un formulaire Excel, susceptible d’une part d’autoriser des traitements statistiques, d’autre part, d’être transféré sur un SIG.

La visualisation des résultats de ce repérage reste à étudier en fonction de l’évolution des outils à disposition, notamment la V2 de Gertrude en cours de spécification.

 Compte tenu de leur intérêt dans le champ de l’histoire culturelle et urbaine comme dans celui de l’histoire de l’architecture, le choix a été fait de consacrer à chaque établissement repéré une monographie. Le décor porté, dont l’iconographie est étroitement liée à l’œuvre missionnaire et à la pédagogie jésuites, sera également étudié.

L’ensemble des dossiers d’œuvres ainsi constitués seront versés sur la plateforme de diffusion de l’Inventaire.

> Les objets mobiliers.

L’on distinguera le mobilier ayant une fonction d’usage (matériel pédagogique, instruments scientifiques et techniques) du mobilier « meublant et décorant ». Qu’il s’agisse des uns ou des autres, lorsqu’ils auront été fabriqués en séries, on vérifiera qu’ils n’ont pas déjà été étudiés dans d’autres régions, études auxquelles on renverra.

Quoiqu’il en soit de leur mode de fabrication, un inventaire -au sens commun du terme- des premiers pourrait être confié à l’association ASEISTE, dans le cadre d’une convention, comme en Nouvelle Aquitaine.

Les seconds néanmoins seront repérés puis sélectionnés pour étude lorsque les édifices contenants auront été visités c’est-à-dire après sélection, sauf cas d’urgence.

> Le cas des œuvres du 1% artistique 

Dans l’optique de mettre à disposition des gestionnaires de travaux de la Direction de l’éducation et des lycées (DEL) une base de données fiable sur les œuvres relevant du 1% artistique, un marché à procédure adaptée avait été prévu en 2015.

 Le marché avait pour objet :

-  la saisie dans Gertrude des notices de l’Etat des lieux des 1% réalisé en 2009-2010, actuellement constitué en une base de données FileMaker, logiciel qui n’est pas déployé sur les postes de la Région, et disponible à la DEL en version papier peu accessible.

- Une révision de cet état des lieux afin de préciser le statut juridique des œuvres recensées, des compléments de recherche afin de documenter leur historique et de corriger les erreurs en matière d’iconographie et de description, non conforme à la méthodologie et aux vocabulaires de l’Inventaire

-  De réaliser une couverture photographique documentaire complète, devant par ailleurs permettre la réalisation de supports de communication (demande de l’ex-service Patrimoine et Arts plastique)

Le cahier des charges (CCTP), le RC et les bordereaux de prix sont prêts depuis cette date.

Indépendamment de toute étude menée par un.e chercheur.e sur la thématique 1% artistique, il est apparu opportun de maintenir cette opération antérieurement prévue, en l’étendant à l’ensemble de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, afin de disposer d'une base documentaire solide à partir de laquelle tout type d’étude pourrait être envisagé.

Un marché pourrait concerner le montage d’un corpus global avec ouverture de notices Gertrude et un second marché pourrait être passé pour les campagnes de prises de vue et leur indexation.

> La photographie.

Les illustrations photographiques seront constituées :

- de photos de chercheur ;

- de photographies professionnelles ;

Avec cette difficulté (éprouvée par le photographe missionné sur l’opération « Villes en Auvergne ») de mettre en évidence les « caractères urbains spécifiques des lycées », autrement dit le « faisceau de relations des œuvres entre elles et avec leur environnement ».

> Le dessin et la cartographie.

- un SIG est à construire pour l’opération1, puis il faudra voir s’il est envisageable de prévoir un web-mapping de manière à le restituer au public,

- plans-masse, d’après cadastre.gouv.fr pour les monographies ;

-le prestataire de l’opération 4 devra se charger du plan de localisation des œuvres du 1% artistique (localisation à la date T, et éventuellement localisation initiale).

2.1.3. Le contenu et le calendrier des différentes phases

2.1.3.1. Documentation

Pour l’étude du contexte dans lequel la décision est prise de la construction d’un lycée, du choix d’emplacement, il faudra consulter plusieurs fonds d’archives : archives municipales, départementales et nationales. Les documents ciblés sur les lycées seront privilégiés mais il faudra compléter cette collecte de la consultation des différents plans et projets d’urbanisme de chacune des localités concernées, de même que de celle des registres de délibérations des conseils municipaux (voire, lorsqu’ils existent, des dossiers de séances, ou des dossiers des commissions créées pour ces occasions spécifiques, comme recherche d’un terrain adéquat, etc).

Ainsi que les archives régionales pour les édifices les plus récents (dont le projet de construction peut être daté entre 1986 et 1988). La Direction de l’éducation et des lycées sera sollicitée autant que de besoin[37], notamment pour les dossiers d’urgence et dans la phase ultérieure de sélection.

S’agissant des collèges jésuites, les fonds d’archives précédemment mentionnés (hormis les archives régionales) doivent être complétés par les fonds iconographiques numérisés de la Bibliothèque nationale de France[38] et par ceux de l’Archivum Romanum Societatis Iesu, aujourd’hui recensée dans le Corpus de Arquitectura jesuitica, base de données produite dans le cadre d’un projet de recherche piloté par l’Université de Saragosse, dont les notices ne s’accompagnent malheureusement pas d’une image numérisée.

2.1.3.2. Restitution et valorisation

- des dossiers électroniques, de synthèse principalement (dossier collectif « lycées en territoire artificialisé (ou : en ville, ou : en espace urbain) » et dossier collectif « collèges jésuites »), ainsi que des dossiers d’œuvres : œuvres destinées à être transformées, œuvres représentatives de groupes caractéristiques, œuvres spécialement bien documentées par les fonds archivistique et/ou bibliographique, œuvres démonstratives (ou singulières)

- une publication monographique (un n° de la collection « Parcours ») dans le cadre, en outre, de la valorisation de l’étude sur la ville de Lyon : le lycée Ampère (lycée jésuite de Lyon)

- une participation à un n° national de la revue électronique In situ, prévu pour 2021 (Cath. Guégan membre du comité de rédaction et auteur d’un article sur les collèges jésuites)

- une participation à la publication nationale papier (un n° des « Images » ?) envisagée par le groupe interrégional et le ministère : il pourrait s’agir d’une contribution sur le « réseau jésuite », ou bien un n° des « Images » ou un numéro des « Cahiers du patrimoine », voire un « beau livre » sur ce thème des collèges jésuites

 - poursuite de la diffusion d’articles en ligne dans les Carnets de l’Inventaire (redirigeant les lecteurs éventuellement sur la plateforme HAL, dans le cas d’articles plus longs que ce que pourrait supporter le blog), du type restitution intermédiaire ou découverte fortuite, ou sous-thématique dégagée en cours d’étude. Par exemple, en 2020, B. R.-Morand : « Les lycées dans la fabrique urbaine. Quelques cas de figure choisis en région Auvergne-Rhône-Alpes avant inventaire (1802-1988) » et en 2021, C. Guégan : « Dessins inédits d’Etienne Martellange et du père Edmond Moreau pour le collège des jésuites de Vienne : pour une nouvelle chronologie de la construction ».

- dans le cadre des rencontres du réseau inter-régional sur les lycées, des restitutions pourront être mises en place : par exemple, en 2019, C. Guégan : Inventaire des lycées, programmation de travaux et valorisation du patrimoine : l’exemple de la cité scolaire Ampère, Lyon 2e

2.1.3.3. Calendrier prévisionnel

 * Opération « Lycées et espaces urbains » 

- La tranche 2018-2019 est considérée comme le temps d’une étude de faisabilité concernant la problématique « lycée et espaces urbains ». Sur la base d’un échantillon de 40 œuvres (40 lycées), des spécimens ont été reconnus et associés à des genèses et environnements différents, ce qui autorise l’extension de l’enquête aux autres lycées pour validation, ou ajustement ou raffinement des typologies.

- Établissement du SIG : 2022, à la fin du repérage, lorsque l’on pourra considérer la fiche comme définitivement stabilisée.

- Traitement des données et finalisation des dossiers de synthèse pour mise en ligne (dossiers d’aire d’étude et dossiers collectifs) : 2022.

- Considérer cette phase (2018-2022) comme une première tranche d’une étude destinée à être poursuivie avec l’étude des édifices sélectionnés (représentatifs et unicum) après 2022 ?

 * Opération « Réseau des collèges jésuites » 

Établissement d’un dossier collectif pour 2023 et mise en ligne de l’ensemble des monographies.

 * Opérations ponctuelles d’urgence

Selon les signalements de la Direction de l’éducation et des lycées.

Étant donné le nombre relativement important de lycées concernés par des travaux de restructuration, des campagnes photographiques d’état des lieux pourront certes être programmées mais les dossiers ne seront pas systématiquement élaborés. La mise en ligne de la photothèque via Augustin permettra de mettre ces clichés à disposition du public, y compris de futurs chercheurs.

De même, étant donné que de nombreuses opérations de restructuration se limitent à la rénovation des façades (isolation thermique par l’extérieur), les campagnes photographiques d’urgence pourront n’avoir pour cible que les façades. Et il ne s’agirait que dans un second temps, si l’édifice était sélectionné pour étude, de missionner les photographes pour les intérieurs.

Ce calendrier est susceptible d’accélération si un prestataire était recruté qui serait chargé, par exemple, d’un état de la documentation en archives départementales. Et/ou prestation d’un photographe pour les urgences (photographies avant restructuration ou démolition) et les monographies des sélectionnés.

 * Opération « inventaire des œuvres du 1% artistique » 

Selon la date de recrutement d’un prestataire.

2.1.3.4. Moyens techniques et scientifiques

Chercheuses :

- 2018 : Catherine Guégan à plein temps (sauf occasionnellement) ; Bénédicte Renaud-Morand : à mi-temps. Pour quelle répartition ? Pour le repérage problématisé et pour les urgences : les quatre départements de l’ex-Auvergne et la Loire pour l’une. L’ensemble de la région pour les 17 collèges jésuites pour l’autre. Deux marchés différents pour les œuvres du 1% (un premier pour Rhône-Alpes ; un second pour l’Auvergne : à partir de 2023 ?).

- 2019-2021 : Catherine Guégan et Bénédicte R-Morand à plein temps. Et, en raison de la crise sanitaire qui a ralenti le travail de terrain, 2022.

Dessinateurs-cartographes :

Guylaine Beauparland-Dupuy (SIG et cartes essentiellement, puis relevés à partir du départ à la retraite d’A. Cereza) et André Cereza (relevés essentiellement, jusqu’à mi-2020).

Photographes :

Christian Parisey pour la partie Auvergne et Loire ; Franck Trabouillet, Thierry Leroy, Michel Pérès pour la partie Rhône-Alpes.

2.1.3.5. Suivi et évaluation

Responsable de l'Unité Recherche du service Patrimoine et Inventaire culturel.

__________________________

[1] Voir Ambitions Territoires 2030 Auvergne-Rhône-Alpes, p. 115-116.

[2] Principes, méthode et conduite de l’Inventaire général du patrimoine culturel (PMC), « Documents et méthodes », n°9, 2007 (2e éd.), p. 3 et p. 6.

[3] PMC, 2007 (2e éd.), p. 19. « Les atouts de l’approche topographique ».

[4] « […] un simple catalogue d’œuvres, même sommaire, n’aurait que peu de sens s’il n’était enrichi de la reconnaissance d’un « système d’œuvres ». » PMC,2007, p. 30.

[5] Souhait exprimé par Eric Cron, chef du service chargé de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la région Nouvelle Aquitaine (site de Bordeaux), et notamment personnalité qualifiée du Conseil national de l’IGPC sur désignation de l’association des Régions de France.

[6] À l’Inventaire général, le repérage vise à relever les caractères qui permettent de classer les membres d’une famille [architecturale] afin de sélectionner de manière raisonnée ceux qui sont représentatifs, d’une part, et les résolument singuliers, d’autre part, pour être étudiés plus finement.

[7] À raison de 12 lycées étudiés succinctement durant les 8 premiers mois (par un seul chercheur).

[8] Girard, Karine, « Présentation de l’opération d’inventaire des lycées de la région Nord-Pas-de-Calais », 2016 : http://patrimoine.hautsdefrance.fr/dossier/presentation-de-l-operation-d-inventaire-des-lycees-de-la-region-nord-pas-de-calais/2ccc2923-762e-47f2-be28-6b8c028656d9

[9] Chatain, Annaïg, « Le patrimoine des lycées en Région Centre. CCST », juin-novembre 2010, p. 10.

[10] « L’expérience lyonnaise » pouvant être décrite comme un choix, par l’ex-service de l’Inventaire de Rhône-Alpes, d’un panel d’établissements répondant à des critères à la fois territoriaux et historico-typologiques spécifiques, dont les anciens collèges jésuites formaient la composante moderne.

[11] D’autres ordres comme les oratoriens ou les dominicains s’étaient investis dans l’éducation mais l’ordre politico-religieux en place avait favorisé les jésuites (gallicanisme, combat contre le jansénisme, soutien de la monarchie, etc…). Cette position dominante s’inverse dans le courant du 18e siècle, sous la pression de l’opposition de certaines élites, notamment parlementaires, laquelle aboutit à l’expulsion des jésuites en 1762.

[12] Pour cette opération, nous serons à l’écoute de la Direction de l’éducation et des lycées.

[13] En termes professionnels : nécessité de disposer d’une « famille architecturale ».

[14]PMC, 2007 (2e éd.), p. 12.

[15] HUITRIC, Solenn. « Installer un lycée dans sa ville (1830-1880). Politique scolaire et réseau urbain ». Histoire urbaine, n°45, avril 2016, p. 87-106.

[16] Lycée des métiers : label dont l’appellation a été précisée dans un décret datant de 2005.

[17] Trésor de la langue française informatisé (1994) : http://www.atilf.fr/tlfi 

[18] Unité urbaine 1999 : L'unité urbaine est une commune ou un ensemble de communes qui comporte sur son territoire une zone bâtie d'au moins 2 000 habitants où aucune habitation n'est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. En outre, chaque commune concernée possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.

Si l'unité urbaine s'étend sur plusieurs communes, l'ensemble de ces communes forme une agglomération multicommunale ou agglomération urbaine. Si l'unité urbaine s'étend sur une seule commune, elle est dénommée ville isolée.

Remarque : ces seuils, 200 mètres pour la continuité de l'habitat et 2 000 habitants pour la population, résultent de recommandations adoptées au niveau international.

[19] Sources : © Open Street Map contributors

[20] Voir la partie de la bibliographie « Histoire de l’architecture des lycées » établie par Laetitia Maison, dans « Inventaire du patrimoine des lycées. CCST. V2-2015. Patrimoine et inventaire d’Aquitaine », p. 26. Et notamment, CASPARD, Pierre, LUC Jean-Noël, SAVOIE, Philippe. Lycées, lycéens, lycéennes : deux siècles d’histoire. Paris : INRP, 2005. Voir les ouvrages de référence de Marc Le Cœur, d’Anne-Marie Châtelet, et d’Antoine Prost.

[21] « La structuration urbaine diachronique résulte d’un processus de formation où chaque état est en partie déterminé par l’état d’organisation antérieur et déterminera lui-même en partie l’état ultérieur ». B. Gauthiez, Espace urbain. Vocabulaire et morphologie, p. 197.

[22] Pierre Merlin distingue l’équipement structurant, représenté par exemple par l’université, de l’équipement d’accompagnement : « ceux qui ne font que répondre aux besoins induits par les logements (ou par les activités) ». MERLIN, Pierre, L’urbanisme. Paris : PUF, (coll. « Que sais-je ? », n°187), 1991 (7e éd.), p. 103.

[23] Les élèves du lycée St-Just de Lyon semblent intéressés par l’inscription de leur lycée dans l’espace urbain (sur les hauteurs d’un versant de colline, à Lyon), et par ailleurs rendent compte de la vue sur la ville à laquelle il donne accès (en l’occurrence, depuis la cantine). Voir : Sur la route du Lycée Saint-Just - La colline de Fourvière vue depuis Bellecour (guidigo.com)

[24] Le lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (ancien collège jésuite) se serait progressivement ouvert sur la ville, tandis que le lycée Champollion de Grenoble (1887) se serait progressivement fermé. Volonté des architectes d’ouvrir le lycée de Montluçon sur la ville (Auvergne Architectures, n°51, avril 2010), tandis qu’à Clermont-Ferrand, le lycée Lafayette (concours organisé en 1986-1987), circulaire, semble refermé sur lui-même.

[25] Certes il s’agit d’une école mais l’inspecteur d’académie chargé de Brioude rapporte le 7 janvier 1920 : « La cour de récréation a une qualité : elle a vue sur la vallée de l’Allier, tout comme celle du collège et comme la place de l’hôtel de ville, une vue d’une rare valeur ». Cité dans CHANY, René, « L’enseignement public à Brioude, au XIXe siècle », Almanach de Brioude, 1993, p. 203-242.

[26] Solenn Huitric a montré que les lycées, entre 1830 et 1880 au moins, étaient des symboles forts de la puissance publique, au même titre que les mairies, les hôpitaux etc.

[27] A quelques exceptions près, celles des collèges de Billom, Saint-Flour, Mauriac, Aubenas et Chambéry.

[28] Les deux villes fusionnent en 1630 (Edit de Troyes) mais gardent une relative autonomie jusqu’en 1731, date à laquelle un second édit d’union donne naissance à Clermont-Ferrand.

[29] B.n.F., cartes et plans, GE C-9075

[30] FAVIER René. « Collèges et réseau urbain en Dauphiné aux 17e et 18e siècle ». In Ecoles et Universités dans la France méridionale, actes du colloque, Université Paul-Valéry-Montpellier III, 1985. Montpellier : 1990, p. 71-91

[31] Du collège des jésuites au lycée Corneille. [Rouen] : Région Haute-Normandie, Service inventaire et patrimoine, 2015

[32] Lacune soulignée par Alexandre Gady et Pascal Julien, L’Architecture jésuite en France : État de la question et perspectives de recherches [en ligne], 2011. http://ifc.dpz.es/recursos/publicaciones/31/96/06gadyjulien.pdf.

 

[33] 1803 est la date à partir de laquelle sont publiés, au niveau des départements, les premiers décrets  d’installation de lycées dans les bâtiments des anciens collèges jésuites de notre corpus, avec un léger décalage temporel, donc, par rapport à la date de promulgation de la loi du 11 floréal an X/1er mai 1802.

[34] PMC, p. 106. Il est également écrit que même dans le cadre d’un repérage plus classique, le choix des paramètres « excluent des pans entiers de la morphologie et de l’histoire des membres de la famille que retiendrait une description bien comprise ».

[35] « Synthèse du questionnaire sur les usages et les attentes relatives aux futures orientations de Gertrude », reçu le 18/05/2018, p.12.

[36] PMC, p. 102.

[37] Les procès-verbaux de « mise à disposition » établis lors de la décentralisation, livrent parfois les noms des architectes et les dates de construction des établissements.

[38] Recueil ... contenant tous les Plans originaux des Maisons, Eglises qui appartenoient à la Société des Jésuites avant leur abolition (1566-1763) ; le fonds est accessible sur Gallica.

Bibliographie

  • BLANCHON, Jean. 150 ans d'enseignement agricole en Auvergne. Lempdes : Direction régionale de l'agriculture et de la forêt en Auvergne, 1999.

    B Patrimoine CAM : DL-BNF 99-1-0099
  • CASPARD Pierre (dir.), LUC Jean-Noël (dir.), SAVOIE Philippe (dir.). Lycées, lycéens, lycéennes : deux siècles d'histoire. Lyon : INRP, 2005. 1 vol. (501 p.) ; 24 cm

  • CHAMBIER Mathilde. L’évolution de l’architecture scolaire Evolution de l’enseignement – évolution des bâtiments. Mémoire présenté pour l’obtention du grade de Master Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation, Mention 1er degré, Professeur des Ecoles. Université de franche-Comté, Ecole supérieure du professorat et de l'éducation. Besançon : 2018. [en ligne], consulté le 18 septembre 2022. Accès internet : URL <https://hal-univ-fcomte.archives-ouvertes.fr/hal-02379065/document>

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  • CHARMASSON, Thérèse, LELORRAIN Anne-Marie éd., RIPA Yannick, éd. L'enseignement agricole et vétérinaire de la Révolution à la Libération. Paris : Institut national de recherche pédagogique : Publications de la Sorbonne, 1992

  • CHARMASSON, Thérèse, DUVIGNEAU, Michel, LELORRAIN, Anne-Marie, LE NAOU, Henri. L'enseignement agricole : 150 ans d'histoire. Dijon : Educagri éditions. 1999.

  • CHÂTELET, A.-M. L'architecture scolaire, in COUDETTE, J.-F., FIGEAC-MONTHUS, M., Sur les traces du passé de l'éducation. Pessac : Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 2014, p. 55-72

  • CHÂTELET, Anne-Marie. Architectures scolaires. 1900-1939. Paris : éd. Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, 2017

  • Enquêtes sur l'enseignement secondaire. III. Statistiques et rapports des recteurs et inspecteurs d'Académie [...]. IV. Réponses aux questionnaires [...]. V. Avis des chambres de commerce et des conseils généraux. France : Chambre des députés, Motteroz,1899.

  • HUITRIC Solenn. Transformer les collèges communaux en lycées. La coproduction d’une action publique (1830-1880). Thèse de doctorat de 3e cycle, Université de Lyon : 2016, 2 vol. [en ligne]. Accès internet : URL <https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01446974>

  • LAMBERT Guy. L’architecture des écoles nationales professionnelles dans l’entre-deux-guerres : le pragmatisme d’une politique centraliséeHistoire de l’éducation [en ligne], 147 | 2017, mis en ligne le 30 juin 2020, consulté le 07 septembre 2022. URL : <http://journals.openedition.org/histoire-education/3311>

  • LE COEUR, Marc. L'architecture et l'installation matérielle des lycées. La réglementation et sa mise en œuvre (1802-1940). In Lycées, lycéens, lycéennes, deux siècles d'histoire. Lyon : INRP, 2005, n°28, p. 363-380

  • LELORRAIN Anne-Marie, BOBBIO Marigold. L'enseignement agricole et vétérinaire de la Libération à nos jours. Textes officiels avec introduction, notes et annexes. Éducagri éditions, Institut national de recherche pédagogique / Publications de la Sorbonne. 1992.

  • MARCHAND, Philippe. Histoire et commémoration : le bicentenaire des lycées (1802-2002), Histoire de l’éducation [en ligne], n°109, 2006, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 27 décembre 2019. URL : <http://journals.openedition.org/histoire-education/1330>

  • Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts. Enseignement secondaire. Note relative aux conditions d'installation des lycées et des collèges. Paris : Imprimerie nationale, 1891.

  • PROST, Antoine. Regards historiques sur l'éducation en France. XIXe-XXe siècles, [Paris] : Belin, 2007.

  • RAMBERT, Charles. Constructions scolaires et universitaires. Paris : Vincent, Fréal et Cie (coll. " L'architecture française de nos jours"), 1954.

  • RESENDIZ-VAZQUEZ, Aleyda. L'industrialisation du bâtiment : le cas de la préfabrication dans la construction scolaire en France (1951-1973). Thèse de doctorat de 3e cycle, université de Paris (CNAM) : 2010. Accès internet : URL<https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00554230>

  • SAVOIE, Philippe. Construire un système d’instruction publique : De la création des lycées au monopole renforcé (1802-1814). In BOUDON, Jacques-Olivier (dir.), Napoléon et les lycées. Enseignement et société en Europe au début du XXe siècle, Paris : Nouveau Monde Éditions-Fondation Napoléon, 2004, pp. 39-55.

  • SAVOIE, Philippe. L’émergence de l’enseignement secondaire. In : La construction de l'enseignement secondaire (1802-1914) : Aux origines d'un service public [en ligne]. Lyon : ENS Éditions, 2013 (généré le 13 décembre 2019). Accès Internet : URL <http://books.openedition.org/enseditions/5051>

  • MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE DE L’AGRO-ALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT. Educagri.fr. Le site d’information et de promotion des établissements publics d’enseignement agricole. 2010. Accès Internet : <URL : http://www.educagri.fr>.

  • TROGER, Vincent. L'histoire de l'enseignement technique : entre les entreprises et l'Etat, la recherche d'une identité. Histoire, économie et société, 1989, vol. 8 n° 4, p. 593-611 (www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1989_num_8_4_2375)

Périodiques

  • COMPÈRE, Marie-Madeleine, SAVOIE, Philippe, "L'établissement secondaire et l'histoire de l'éducation", Histoire de l'éducation [En ligne], 90/ 2001,mis en ligne le 09 janvier 2009, consulté le 21 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/histoire-education/828.

    5-20
  • Les patrimoines des lycées français du XIXe au XXIe siècle : de la connaissance à la valorisation (I) et (II). In Situ [en ligne], n°44 et n°45, 2021. URL : <https://journals.openedition.org/insitu/30549> et <https://journals.openedition.org/insitu/32429>

Annexes

  • Cahier des charges de l'opération test externalisée, 2009-2011
  • Cahier des charges du marché d'inventaire de huit lycées de la région Rhône-Alpes (2013-2014)
  • Cahier des charges du recensement externalisé des oeuvres du 1% artistique (2019-2020)
Date d'enquête ; Date(s) de rédaction 2009, 2013, 2019
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Guégan Catherine
Guégan Catherine

Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)

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Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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Dandel Elisabeth
Dandel Elisabeth

Chercheuse indépendante depuis 2003 auprès des services régionaux de l'Inventaire et de collectivités. A réalisé ou participé en tant que prestataire aux opérations suivantes : " Patrimoine des lycées " (avec la collaboration de Frederike Mulot), 2010-2015, " 1% artistiques ", 2019-2020 (avec la collaboration de Valérie Pamart), " Inventaire topographique de deux communes de l'ancien canton de Trévoux " (Pays d'Art et d'Histoire Dombes Saône Vallée, pour la communauté de communes Dombes Saône Vallée), 2019.

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