Dossier d’aire d’étude IA74001741 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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Daviet Jérôme
Daviet Jérôme

Chargé de mission patrimoine bâti au Parc naturel régional du Massif des Bauges, en convention pour réaliser l'inventaire du patrimoine bâti de 2009 à 2023.

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Présentation de la commune de Faverges
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays de Faverges et du Laudon
  • Adresse
    • Commune : Faverges

Historique

Une hache en cuivre découverte près d´Englannaz et datée du Bronze ancien constitue à ce jour le plus ancien témoignage de présence humaine retrouvé sur le territoire de la commune qui, outre une sépulture du Hallstatt final retrouvée au Villaret, a révélé peu de traces d´occupation avant la période gallo-romaine. Situé le long de la voie romaine reliant Milan à Genève, près du hameau actuel de Viuz, le vicus de Casuaria, connu grâce à un texte du IIIe siècle, se développe dès le début de notre ère. Ce bourg gallo-romain dont les vestiges s´étendent sur près de 20 ha est à ce jour, avec la villa du Thovey toute proche, l´un des principaux sites archéologiques de cette période en Haute-Savoie.

Une paroisse est érigée à Viuz dès le VIIe siècle ; mais au XIIe siècle, le bourg de Faverges (voir IA74001755), situé sous le château du comte de Savoie, prend de l´ampleur et supplante le village de Viuz comme centre de la vallée. Dès le XVe siècle, la ville développe une vocation métallurgique liée à la proximité de la montagne de la Sambuy où les moines de Tamié exploitent la mine de fer de la Bouchasse. En outre un bief situé sud et traversant toute la ville lui permet de concentrer durant toute l'époque moderne (du XVIe au XVIIIe siècles) un ensemble d'atelier proto-industriels composé de martinets, de forges, de clouteries, de tanneries et de papeteries, tandis qu'un haut-fourneau fonctionne au hameau du Villaret dès la fin du XVIIIe siècle.

Le destin industriel de la ville de Faverges prend toutefois son ampleur au début du XIXe siècle. En effet en 1800, Jean-Pierre Duport dit le Jeune (1756-1822), négociant en textile lyonnais originaire de Faverges, décide d'installer une manufacture de tissage de mousseline et de broderie dans l'ancien couvent des Annonciades. En 1810, il achète le château de Faverges alors que la manufacture se développe avec la création notamment d'un atelier de tissage d'étoffe de soie qui remplace les tissages de coton à partir de 1814. Les soieries, considérablement développés à partir de 1822 par le baron Nicolas Blanc (1780-1857), gendre de Jean-Pierre Duport, emploient au milieu du XIXe siècle plus de 1 000 ouvriers et occupent en plus du château deux grands bâtiments à la sortie de la ville en direction d'Albertville.

La ville de Faverges connaît alors un important développement urbain le long de la route reliant Annecy à Albertville tandis que la population des hameaux reste élevée. En effet, de nombreux moulins, taillanderies, forges, scieries... animent des écarts déjà largement tournés vers l'agriculture et dont une large part des femmes travaillent comme ouvrières aux soieries (en 1831, près d'une famille sur deux habitant dans un écart comporte une ouvrière aux soieries, soit près de 200 femmes issues d'une vingtaine de hameaux de Faverges).

En 1902, Hans Stünzi, industriel originaire de la région de Zurich en Suisse, achète les soieries de Faverges à la société Gourd, Croizat et Dubost qui les possédaient depuis 1859. L'usine quitte le château en 1914 et se concentre à la sortie nord de la ville. Stünzi attire dès 1909 son compatriote et parent Hermann Säubli qui installe à Faverges une filiale de la société Stäubli frères dont le siège se situe à Horgen sur les rives du lac de Zurich.

Au cours du XXe siècle, la commune de Faverges connaît une concentration de la production au centre-ville (les ateliers des différents écarts fermant pour la plupart dans le troisième quart du siècle) et une diversification de ses activités. Si les soieries Stünzi ferment en 1977, la société Stäubli est aujourd'hui le deuxième employeur de Haute-Savoie. A la production de métiers à tisser, son activité d'origine, l'entreprise Stäubli ajoute une production de raccords industriels et de robotique. Parallèlement, en 1923, la société S.T. Dupont, créée à Paris par Simon Tissot-Dupont originaire de Saint-Ferréol à côté de Faverges, installe un atelier à Faverges. Spécialisée au départ dans la maroquinerie de luxe l'entreprise se diversifie dans la production de briquets et de stylos hauts de gamme.

Enfin en 1946, Maurice Bourgeois crée la société Bourgeois spécialisé dans les fours professionnels.

Ces trois usines (Stäubli, Dupont et Bourgeois) installées entre le centre-ville et Viuz constituent aujourd'hui le cœur de l'industrie favergienne.

Description

La commune de Faverges occupe l´extrémité sud-est de la cluse du lac d´Annecy, le centre-ville se trouvant sur le seuil séparant les bassins versants du Fier et de l´Isère. Son territoire s'étend sur le fond de la vallée glacière séparant les massifs des Bauges et des Bornes, depuis les marais de Giez jusqu´à la plaine agricole entre Cons-Sainte-Colombe et Saint-Ferréol, et remonte sur l´ensemble des versants encadrant cet espace.

L´habitat se compose du bourg de Faverges, véritable petit centre urbain massé sous le château au pied du Crêt de Chambellon, d´une vingtaine de hameaux ruraux dont une moitié de taille conséquente établis sur les coteaux ou au bord de la plaine (Englannaz, le Villaret, Favergette, le Villard, Vesonne, la Balmette, Viuz, Le Noyeray, Verchères, Frontenex), et une moitié de plus petits (Mont-Bogon, les Roux, Bellecombe, Glaise, Saint-Ruph, le Solliet, Mercier, Favergettes, Lachat, le Thovey, Chambellon), et enfin de lieux-dits isolés d´une ou deux fermes (Prafeu, Chancobert, le Chenay, le Mont, la Biolle, les Gras). La plaine est occupée par un vaste marais protégé à l´ouest, par la zone urbaine à l´est et par des zones de culture, qui restent prédominantes sur le territoire.

Les prairies et quelques vergers se partagent les pentes menant aux vallées sud de la commune (vers Seythenex et Saint-Ruph). La vigne qui occupait autrefois l´ensemble des coteaux s´étirant du Mont-Bogon au Noyeray a totalement disparu, et l´ensemble des espaces montagneux sont couverts de forêt en dehors des alpages sur certains replats d´altitude (la Motte, le Gros Tilleul) ou sur les pentes sommitales de la Dent de Cons.

La commune présente des traces d'occupation datant de l'Âge du Bronze ancien et du Hallstatt. A la période gallo-romaine se développe le vicus de Casuaria, situé près du hameau de Viuz où une paroisse est attestée dès le VIIe siècle. Au XIIe siècle, le chef-lieu se déplace au bourg de Faverges, sous le château du comte de Savoie. Une activité métallurgique s'y développe dès le XVe siècle et le village connaît une importante activité proto-industrielle pendant toute l'époque moderne, relayée au XIXe siècle par l'industrie textile. Au XXe siècle sont fondée plusieurs entreprises importantes (Stäubli, Dupont et Bourgeois), encore en activité aujourd'hui.

  • Sites de protection
    abords d'un monument historique, parc naturel régional, réserve naturelle

La commune de Faverges occupe l'extrémité sud-est de la cluse du lac d'Annecy, au fond de la vallée glacière séparant les massifs des Bauges et des Bornes et sur les versants encadrant cet espace. L´habitat, se compose du petit centre urbain de Faverges, d´une vingtaine de hameaux ruraux et de lieux-dits isolés d´une ou deux fermes. Outre l'implantation urbaine, la plaine est occupée par un marais protégé et par des zones de culture (prairies et quelques vergers). Les espaces montagneux sont couverts de forêt en dehors des alpages sur certains replats d´altitude (la Motte, le Gros Tilleul) ou sur les pentes sommitales de la Dent de Cons.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

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