L'actuelle rue Mancel-Chabot existait déjà à la fin du 15e siècle au moins : le terrier de 1476 (cité par André Kristos) contient plusieurs autorisations concernant des transformations sur certaines maisons de la voie en question. Au 16e siècle, dans le terrier de 1531-1532, une partie de la rue Mancel-Chabot est désignée par l'appellation de "rue des Groslières" ou "de la Groslière" (qui désigne aussi le quartier) et une autre comme "rue des Chemins Neufs". La portion située un peu plus haut que l'ancien hôpital est baptisée "rue neuve du Clos Saint-Genès" puis elle prend le nom de rue des Barres (en commun avec l'actuelle rue Alexandre-Dumas), jusqu'à la place de la mairie actuelle. Au 18e siècle, le nom varie peu et devient "rue des Chemins neufs ou des Groslières" (vers 1738), ou "rue des Groslières et des Chemins neufs" (1768). Sur le plan cadastral de 1836, la rue s'appellle "rue des Groslières". Elle porte désormais le nom de "Mancel-Chabot" en mémoire de Jacques Mancel, baron de Chabot, fondateur de la "Société de Secours Mutuels des ouvriers et artisans de la commune de Thiers" (entre 1843 et 1853).
Le tracé de la rue Mancel-Chabot suit, à l'extérieur, celui de la première enceinte (11e siècle) de la ville haute, muraille à laquelle les maisons vont peu à peu s'appuyer (dès la fin du 15e siècle, comme dit plus haut, des autorisations pour "haulser la maison et l'apuyer contre la murailhe" sont délivrées à certains habitants de la rue). Cette voie fait partie de l'un des tracés de l'ancienne route de Lyon et permettait de contourner le noyau central de la ville. Elle est bordée, au moins dès le 17e siècle, d'un certain nombre d'auberges, dont la plus importante, l'auberge du "Chapeau rouge", est acquise pour l'installation du nouvel hôpital (dès 1669 lors de la fusion des trois hôpitaux de la ville ? Ou dans la seconde moitié du 18e siècle lors de la reconstruction du bâtiment ?). Les autres auberges ont été remplacées au cours du temps par des "boutiques" (ateliers) et des usines de coutellerie.