Dossier d’œuvre architecture IA74000771 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de décolletage Anthoine Emile et ses fils actuellement Sté M.B.A. décolletage
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Sallanches
  • Commune Sallanches
  • Adresse 50 rue Jeanne-d'arc , avenue de Saint-Martin , rue des Rânes
  • Cadastre 1999 B 154
  • Dénominations
    usine de décolletage
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication

L'histoire de ce site est lié à celle de l'entreprise Emile Anthoine et ses fils, fondée en 1848 à Magland, par le père d'Emile, Joseph Anthoine né en 1828 qui avait déjà, comme bon nombre de Faucignerans de cette époque, un petit atelier de décolletage. Mais c'est Emile (1828-1936) qui va développer l'entreprise et lui donner son nom. A partir de 1908, Emile Anthoine construit une usine à Magland, sur l'emplacement de l'ancien moulin de Joseph, son père. Un réservoir, dans les gorges du torrent captait l'eau qui descandait par une conduite forcée jusqu'à l'usine. L'eau actionnait une turbine Pelton de 40 CV (des ets Brossard de Genève). En 1918, pour développer l'entreprise on envisage la construction d'une seconde usine à Sallanches dans le quartier de la gare, où l'on installe le siège social. Une partie de la main d'oeuvre d'encadrement de Magland, la maison-mère viennent travailler à Sallanches pour former une main-d'oeuvre sur place. L'énergie nécessaire est produite par une centrale hydro-électrique construite dans les gorges de Lévaud et qui fonctionnera jusqu'en 1935. Le bâtiment achevé en 1919 va bien vite devenir trop étroit : dès 1930 des agrandissements (1930, 1935, 1940, 1945, 1965) sont réalisés sur la partie de terrain restée libre, côté ouest de la parcelle qui finira par être totalement bâtie. C'est une des plus importante usine de décolletage du Faucigny. Elle possède une très forte capacité de production, un effectif de 200 personnes, une grande période de prospérité qui perdure jusqu'en 1970. L'usine ferme en février 1984, la société compte encore à ce moment là plus de 145 personnes. Elle est réutilisée par la société M.B.A. qui emploie une partie du personnel Anthoine. Le site de Magland continue de fonctionner sous la raison sociale de Sté nouvelle Anthoine Emile, Magland. L'architecte Maurice Braillard (1879-1965) a réalisé plusieurs projets en Savoie et Haute-Savoie d'un style régionaliste type Suisse : usine Girot d´Ugine (aciérie ouverte en 1903) avec un phalanstère, la cité des charmettes de 1908 à 1910 (maisons d´ingénieur), la cité ouvrière, les gares (1920-1925) de la ligne de chemin de fer Annemasse-Samoën ouverte en 1891 et fermé en 1959 (celles de Viuz en Sallaz, Mieussy...), la station du téléphérique du Salève en 1934 etc... Cette oeuvre de Maurice Braillard est d´un grand intérêt architectural, esthétique et s´insère dans une typologie des oeuvres construites par cet architecte de renom en Savoie et Haute-Savoie ainsi qu´à Genève. Ce bâtiment dénote une expérience et une maturité certaine : les proportions du bâtiment, l´équilibre des percements, le souci du détail bien exécuté, une architecture fondue à celle de la région, vernaculaire. Pour la porte d´entrée de l´usine Anthoine, il utilise un encadrement du goût académique pour la mettre en évidence, Braillard reste fidèle aux principes de simplicité, d´unité et de rationalité.

Le bâtiment comprend un corps central avec l'entrée principale, les bureaux, et à l'étage deux logements de fonction de quatre pièces, et deux ailes d'inégale longueur. L'aile nord qui vient s'arrêter contre un mur mitoyen est réservée au stockage de la matière première ; l'aile sud, de 40 m de long abrite l'atelier; Des combles volumineux couronnent le tout. L'ensemble forme une masse imposante de 75 m de façade, masse fractionnée en trois parties et allégée par de nombreux percements des baies. Le corps central présente une majesté certaine.La façade sur rue offre une belle composition symétrique et une modénature recherchée. L'arrondi de la mansarde du comble répond à l'arc de la porte d'entrée dont la clé est sculptée d'une roue dentée et de deux cornes d'abandance au symbolisme manifeste. Equilibre, mesure, prestence. Avant toit couvert, toit à croupe à égout retroussé, lucarne à fronton-pignon comportant une horloge, sur la façade principale rythmée par 7 travées se trouvent des volets à contre vent au 1er étage. Des soupiraux apportent de l'éclairage au soubassement du bâtiment. La construction est confiée à des entreprises de Genève : Bouet et Fortis pour la maçonnerie, Sechehaye et Kundig pour les planchers ourdis, Beltrami pour la charpente menuiserie, Ody pour les planchers et parquets, Patrizio-Pellarin pour les carrelages-faïenceries. Les entreprises locales se voient attribuer des lots moins importants : Pissard de Sallanches pour la ferblanterie, Zerbone, de sallanches également pour la gypserie-peinture, Pichiottino de Cluses pour la vitrerie. Ce bâtiment dénote une expérience et une maturité certaine : les proportions du bâtiment, l´équilibre des percements, le souci du détail bien exécuté, une architecture fondue à celle de la région, vernaculaire. Pour la porte d´entrée de l´usine Anthoine, il utilise un encadrement du goût académique pour la mettre en évidence, Braillard reste fidèle aux principes de simplicité, d´unité et de rationalité

  • Murs
    • béton
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, étage de soubassement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Énergies
    • énergie électrique
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Elément architectural vernaculaire très fort pour cette région, très bien intégré à l'espace urbain environnement : mérite une protection ou une réutilisation. Plans et documents : AP de monsieur Jean-Paul Brusson

Bibliographie

  • MASSAGLIA, Marina. Maurice Braillard, architecte & urbanisme, Fondation Braillard Architectes. Georg Editeur, 1991

  • BRUSSON, Jean-Paul. A propos d'un bâtiment industriel à Sallanches. Bulletin de l'ESPI, étude et sauvegarde du patrimoine industriel, n° 3, 1987

  • MARREY, Bernard. Rhône-Alpes, les guides du XXe siècle. Paris : L'Equerre, 1982. 440 p

Périodiques

  • Le Faucigny, 11 février 1984

Annexes

  • Intérêt du bâtiment
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel