• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de fabrication de toile cirée Seghers et Maréchal puis Maréchal actuellement Véninov
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Vénissieux
  • Commune Vénissieux
  • Adresse rue Eugène Maréchal , avenue Jean-Jaurès
  • Cadastre 1999
  • Dénominations
    usine de matières plastiques
  • Appellations
    Maréchal – Véninov

 Leader européen de la toile cirée, l'entreprise Véninov, ex-usine Seghers et Maréchal, est implantée à Vénissieux depuis 1874. Elle emploie, à cette date 200 personnes. Cette entreprise dirigé par Eugène Maréchal et son beau-père Jean-Baptiste Séghers de "vernis et peinture, toiles cirées, toiles cuirs et taffetas gommés" prospère jusqu'à la Première Guerre mondiale. Après la mort du créateur les deux fils font moderniser l'usine d'origine.

(sources : Vénilia, les établissements Maréchal - association Viniciacum)

En 1912, les toiles cirées ont comme motifs des tons de camaïeux rose-mauve, représentant des scènes de sport, polo, course automobile, des fables de La Fontaine. Au fil des années, l’entreprise produit un nombre croissant de nappes et Vénissieux devient la capitale française de la toile cirée.

Durant le conflit de 1914-1918, l’usine Maréchal participe à la production de guerre par la fabrication de cirés, manteaux, pèlerines et de sacs pour les poilus.

Le 15 octobre 1918, plusieurs explosions affectant l’atelier de chargement de l’Arsenal, avenue de la République, vont causer de graves dégâts à l’ensemble de l’entreprise. Henri Maréchal est inventif, ambitieux et entreprenant. Parmi les nombreux brevets qu’il dépose, celui de 1915 pour les toiles à pansements, connu sous la marque Hygiénic. A partir de 1923, il construit une annexe pour la filature et le tissage du coton, dans la commune voisine de Saint-Priest. Un autre établissement pour la fabrication de nitrocellulose est établi dans le village proche de Solaize. En 1924, l’entreprise a désormais pour raison sociale Établissements Maréchal S.A.

Les frères Maréchal ouvrent des dépôts à Turin, Londres, Vienne, Le Caire, Casablanca… La société exporte ses toiles cirées, ses toiles cuir et ses vernis en Allemagne, Portugal, Grèce, Bulgarie, Turquie…Elle entreprend la construction d’une filiale à Gava, près de Barcelone. L’usine de Vénissieux fabrique uniquement de la toile cirée, jusqu’en 1926. En 1929, la famille Maréchal, après avoir présidée durant 55 ans aux destinées de la firme, se retire et l’entreprise appartient désormais au groupe Zappon-Gillet/Thaon.

En 1946, suite aux dommages de guerre, de nouveaux ateliers sont construits par l'architecte Pierre Bourdeix pour la fabrication des premières feuilles de chlorure de polyvinyle (P.V.C) fabriquées en France, qui sortent des calandres de Maréchal à Vénissieux. Dès 1955, la production de feuille de P.V.C. dépasse celle de la toile cirée. L’année 1956 marque les débuts des adhésifs Vénilia, qui va connaître très vite un succès planétaire. Les nouvelles toiles cirées de l’hiver 1959-1960 sont porteuses de dessins abstraits, oranges et verts criards.  Tout au long du XXe siècle, il y a une prédilection pour les carreaux, petits et gros, des motifs fleuris et fruités, des simples et des compliqués, des pâles et des colorés. En 1961, l’entreprise Maréchal est absorbée par la société La Cellophane, appartenant au groupe Celtex. En 1965, l’entreprise reprend le nom de Maréchal et passe dans le groupe belge Solvay.

L’année 1966 marque un tournant historique. La fabrication de la toile cirée composée d’huile de lin est définitivement arrêtée aux usines de Vénissieux. Au cours des années 1970, l’adhésif Vénilia cesse d’être fabriquée à Vénissieux. Sa production est transférée dans une autre usine de la filiale à Boekelo aux Pays-Bas.

En 1973, l’entreprise change une nouvelle fois d’appellation. Elle est connue désormais sous le nom de Griffine-Maréchal, puis Vénilia en 1991 et Véninov depuis 2001.

Durant des décennies, sont partis quotidiennement de Vénissieux des dizaines de kilomètres de feuilles et de tissus enduits plastiques, dont le nom comportait toujours le radical Véni : Vénilia, Vénidécor, produits d’intérieur, Vénibox et Vénibase, feuilles spéciales pour la maroquinerie, Vénistar, Vénilyn et Véninappe, tissus pour la table…

De sa création à nos jours, le nombre d’employés varie de 200 à 1 200 salariés. En 1911, l’usine compte 300 salariés, soit 12 % de la population active de Vénissieux. En 1929, 1062 personnes travaillent pour Maréchal, 911 en 1931. En 1938, ce nombre descend à 600, puis à 500 en 1940. Durant les années 60, l’apogée est atteinte avec plus de 1200 personnes. En janvier 2000, il ne reste plus que 143 employés. Lors de sa fermeture en 2010, Veninov a été placé en liquidation judiciaire le 21 juillet 2010 avec à la clef 88 licenciements.

Veninov a été racheté en mai 2009 par le groupe allemand Alkor-Venilia. En difficulté financière, le groupe allemand a été déclaré en cessation de paiement en novembre 2010. Mais en décembre de la même année, le groupe Alkor-Veniliale a contracté un emprunt de 9,7 millions d'euros auprès du fonds d'investissement américain Gordon Brothers. Deux mois plus tard, par un avenant, Alkor-Venilia a apporté à son créancier l'intégralité des actifs du groupe en garantie. Des actifs estimés à 40 millions d'euros.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • Videlier Philippe, Banlieue Sud : Vénissieux entre les deux guerres, thèse de doctorat, université Lyon 2, 1982.

  • MENAIS, Georges-Paul. Géographie industrielle de Lyon. France, Edition Bibliothèque des Guides Bleus - Librairie Hachette, vol 1, 1958

    p.193 à 199

Périodiques

  • Les usines Maréchal, entreprise historique, Chronique précédemment publiée dans le n° 307 du magazine couleurs (avril 2019) Patrimoine Remarquable

    AP

Annexes

  • Entretien de Liliane habitante de Vénissieux, juin 2022
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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