Dossier d’œuvre architecture IA69001106 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine textile dit fabricant de soierie J. Brochier et Fils
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 1er
  • Adresse 33 rue Romarin
  • Cadastre 1999 AS 6
  • Dénominations
    usine textile
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication

La maison de soierie Jean Brochier et Fils existe à Lyon depuis 1896. Très peu de fabrique de soieries existantes au 19e siècle subsistent aujourd'hui, la maison Brochier en fait partie. Cette société a su s'adapter aux évolutions techniques. Plastiques et Textiles Lyonnais de Bernard Brochier, Chomarat en Ardèche et Tissage et Enduction Serge Ferrari sont les 3 entreprises à avoir développé et inventé les tissus enduits modernes dont les applications se retrouvent aujourd'hui essentiellment dans la bâche, les tentes, les vêtements de protection et le store. Jean Brochier (en 1896), employé de la soierie lyonnaise, décide de monter sa propre affaire pour produire de grands unis de soie pour l'habillement. Joseph Brochier prendra la suite de son père, orientant l'entreprise vers les tissus de très haute nouveauté, pour la haute couture. L'entreprise possède alors une usine de 60 métiers pour l'échantillonnage et fait travailler à façon de nombreux tisseurs de la région. Avec les restrictions de la Seconde Guerre et de l'occupation, la maison fonctionne au ralenti. Joseph Brochier, très curieux, s'intéresse alors à une nouvelle fibre créée à Chambéry par l'entreprise Saint-Gobain : la fibre de verre. L'idée première étant - le verre étant in inflammable - d'équiper les lieux avec des précautions feu à prendre. Principalement au début les rideaux de scène des salles de spectacle. Mais le verre étant donnée une fibre morte, c'est-à-dire sans aucun allongement, il était très difficile à tisser et à traiter. Partout où il y avait besoin de travailler sur une face plane, il y avait des tensions de tissage qui ressortaient et qui posaient des problème. Pour l'impression, il fallait aussi des colorants particuliers qui subissaient ensuite une polymérisation pour être fixés. L'une des filles des 10 enfants de Joseph Brochier habitait quai Voltaire à Paris. C'était l'époque où la Transat reprenait en main tous les bateaux : le Liberté, prise de guerre allemande ; l'île de France à refaire complètement ; le Grasse... donc une série de bateaux à rénover. Joseph Brochier commence par faire imprimer le tissu de verre qu'il tisse, puis l'envoi à un manipulateur alsacien Cordoual pour qu'il dépose dessus une couche de plastique pour faire une imitation cuir. L'appartement du quai Voltaire fut entièrement revêtu de ces nouveaux matériaux ignifuges et les gens de la Transat furent invités à venir visiter les lieux. Très intéressé par ces matériaux novateurs et leurs propriétés, la Transat commença par faire réaliser trois cabines d'essai sur l'île de France. A la pose des tapis de sol, l'une de ses cabines prend feu. Les deux autres cabines, restées indemnes, firent la preuve des propriétés in inflammable des revêtements muraux Brochier. Ceci décide la Transat à pousser plus loin l'expérience. Un premier ordre de 60 à 80 000 mètres est passé à J. Brochier et fils pour équiper le paquebot Liberté. Le tissu fut tissé à l'usine du 70 cours Tolstoï à Villeurbanne en même temps que les tissus de soie pour le mariage de la reine d'Angleterre avant d'être envoyé à Cordoual pour « enduction ». Mais Cordoual répond que, s'il avait réussit les échantillons, il n'était pas en mesure de réaliser l'opération en grand. Brochier s'est donc rapproché d'une toute petite entreprise lyonnaise de la Croix Rousse - « Maplatout » - qui faisait de « l'enduction » pour des nappes... Bernard Brochier (1926-), entré dans l'entreprise familiale après une formation de mécanicien gareur à l'Ecole de tissage de Lyon, se vit confier la gestion de cette affaire, tandis que ses frères Jean et Jacques poursuivaient le tissage -soieries et techniques sous la raison sociale de J. Brochier et fils.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1896, daté par source
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Dans le périmètre de la Z.P.P.A.U.P. des pentes de la Croix-Rousse Périmètre UNESCO

Bibliographie

  • TASSINARI, B. La soie à Lyon. De la grande fabrique aux textiles du XXIe siècle. Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2005

    p.168, 224, 235, 237, 238
  • ANGLERAUD, B., PELLISSIER, C. Les dynasties lyonnaises, des Morin-Pons aux Mérieux du XIXe siècle à nos jours. Ed. Perrin, 2003

    p. 115, 195, 200, 268, 744
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon