• enquête thématique régionale, Points de franchissement du Rhône
Viaduc ferroviaire de Longeray
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes - Collonges
  • Hydrographies Rhône
  • Commune Léaz
  • Lieu-dit 01 Léaz, Longeray, 74 Clarafond-Arcine, Arcine
  • Précisions oeuvre située en partie sur le département 74 ; oeuvre située en partie sur la commune Clarafond-Arcine
  • Dénominations
    viaduc
  • Précision dénomination
    viaduc ferroviaire
  • Appellations
    viaduc de Longeray

HISTORIQUE

A la suite de l'effondrement du viaduc ferroviaire dit du Credo (1875), par nécessité militaire en juin 1940, la SNCF se préoccupe dès la fin de l'année de rétablir le trafic avec la Haute-Savoie et décide rapidement de remplacer l'ouvrage (BROCARD, p. 69).

Un premier projet, consistant à reconstruire le pont primitif, est avorté ; le tablier métallique exigeant un tonnage trop important de charpente métallique (1 200 tonnes), il était impossible en cette période d'approvisionner l'acier correspondant. Après diverses études, il est finalement décidé de construire un ouvrage en béton armé (AN F14 13539, voir annexe n° 1 ; AN. F14 14869, voir annexe n° 3 ; LE MAREC et al., p. 31 ; PRADE, p. 283 ; BROCARD, p. 69 ; MARREY, 1995, p. 130 ; Le Patrimoine de la SNCF, p. 549 ; MARREY, 2004, p. 137). Le choix d'un tablier en béton armé, beaucoup plus lourd qu´un tablier métallique, et l´impossibilité de renforcer les fondations, impliquait que le poids du nouvel ouvrage ne devait dépasser celui de l´ancien, nécessitant l´allègement maximal des arcs et des piles (LE MAREC et al., p. 34, voir annexe n° 4 ; PRADE, p. 283 ; MARREY, 1995, p. 131).

Le nouvel ouvrage, également à voie unique, devait en effet impérativement s'adapter aux fondations de l'ancien viaduc et par ailleurs se raccorder à ses structures subsistantes (viaduc d'accès en rive gauche). Il est adopté un parti à trois arcs paraboliques dont les portées correspondent à celles des travées métalliques antérieures : la travée centrale, de 70 m environ d'ouverture, ne pouvait être franchie que par un arc en béton ; pour relier les accès de l'ancien ouvrage, la solution consistant à créer deux arcs analogues, de 59 m et 53 m (58 m et 53 m dans AN. F14 14869, voir annexe n° 3 ; 56 m et 51 m dans la notice Structurae), à l'arc médian est préférée (LE MAREC et al., p. 31-33 et p. 36). En rive droite, sont substituées à la quatrième travée métallique trois arches en plein cintre en béton de 15 m d´ouverture chacune, faisant écho au viaduc d'accès de la rive gauche, constitué de cinq arches en maçonnerie, de même ouverture.

Pour l'exécution du viaduc un délai de neuf à onze mois est envisagé, conditionné par l'approvisionnement en aciers ronds pour béton (AN F14 13539, voir annexes n° 1 et n° 2).

Les travaux sont confiés à la Société des Entreprises Limousin de Paris (AN F14 13539, voir annexe n° 2 ; LE MAREC et al., p. 31 ; PRADE, p. 283 ; BROCARD, p. 69 ; MARREY, 1995, p. 130), sous la direction des ingénieurs Gaston Le Marec, René Breiffel et Medotte (Le Patrimoine de la SNCF, p. 549 ; site Structurae, notice du Viaduc de Longeray). A la fin de l'année 1940 les Services techniques de la SNCF et de l'Entreprise mettent au point un projet commun (LE MAREC et al., p. 31 et 39). Le chantier démarre aux début de l'année suivante (LE MAREC, p. 39 ; fin 1940 dans PRADE, p. 283 et dans Le Patrimoine de la SNCF, p. 549 ; à la fin de l'hiver 1941 dans MARREY, 1995, p. 131). Le devis estimatif de 1940, démolition des vestiges de l´ancien pont comprise, se monte à 19 200 000 F (BROCARD, p. 70).

Des caissons de section rectangulaire, et creux, sont utilisés pour les arcs, piles et tablier (LE MAREC et al., p. 34 sq, voir annexe n° 4 ; PRADE, p. 283 ; BROCARD, p. 70 ; MARREY, 1995, p. 131), conférant à l'ouvrage une impression de légèreté. Ces éléments sont à rapprocher de ceux construits par la même entreprise Limousin, pour le second pont de Saint-Pierre-du-Vauvray dans l'Eure, sur la Seine (LE MAREC et al., p. 35, voir annexe n° 4 ; MARREY, 1995, p. 131).

Pour l´époque, la construction du viaduc constitue une véritable prouesse technique. Le montage des cintres en bois sur lesquels sont coulés les arcs, et particulièrement celui de l´arche centrale (assemblage de deux demi-cintres de 60 tonnes chacun, mis en place par rabattement, au moyen de treuils et de vérins), apparaît délicat (LE MAREC, p. 39 ; PRADE, p. 283). L'opération est entreprise avec succès le 24 juillet 1942, en seulement 5 heures (BROCARD, p. 70).

La haute flèche de l'ouvrage évoque le viaduc ferroviaire Séjourné à Fontpédrouse dans les Pyrénées-Orientales (DESWARTE, LEMOINE, p. 171).

Le chantier en lui-même s'avère difficile du fait de l´escarpement des rives. La voie ferrée constituant, à 65 m environ au-dessus des fondations, le seul accès, une plate-forme est aménagée sur les deux côtés de la voie et le viaduc construit au moyen de deux transporteurs à câble (que l´entreprise Limousin avait mis au point - conception Eugène Freyssinet -, dans les années 1920, pour le pont Albert-Louppe à Plougastel) pouvant supporter chacun 2 tonnes et transporter les matériaux à la vitesse de 3 m/seconde sur les 300 m de la portée (MARREY, 1995, p. 131 et MARREY, 2004, p. 137).

L´approvisionnement des matériaux de même que le recrutement de la main-d´oeuvre sont également sources de difficultés. Malgré cela l'ouvrage est livré à la circulation le 1er août 1943 (LE MAREC et al., p. 39 ; PRADE, p. 283 ; BROCARD, p. 69 et p. 70 : date du 31 juillet ; MARREY, 1995, p. 131 ; Le Patrimoine de la SNCF, p. 549 et site Structurae, notice du Viaduc de Longeray). La reconstruction - hors fondations - aura duré 18 mois (LE MAREC et al., p. 39).

En juin 1940, il s´agit de reconstruire le viaduc ferroviaire de 1875, détruit par le Génie français. Pour pallier la pénurie d´acier due à la guerre, la SNCF abandonne son projet de rétablir le tablier métallique du premier ouvrage et envisage un nouveau pont en béton armé. Celui-ci devait nécessairement conserver les fondations des piles de l´ancien viaduc et se raccorder aux structures subsistantes sur chaque rive. Il est exécuté aux début des années 1940, par la Société des Entreprises Limousin (ingénieurs Gaston Le Marec, René Breiffel et Medotte). Le projet est mis au point à la fin de l´année 1940. Le choix d´un pont en arc en béton armé est retenu ; la travée centrale, au-dessus du fleuve, de grande ouverture (environ 70 m), ne pouvait être franchie que par un arc en béton ; deux arcs analogues sont choisis pour encadrer l´arc médian. Les travaux débutent en 1941 et l´ouvrage est mis en service à l'été 1943. Le viaduc de Longeray constituait un des plus grands ponts ferroviaires modernes. Sa construction est pour l´époque une véritable réussite technique.

Dans le défilé de l'Ecluse, en aval du pont Carnot et du fort de l´Ecluse, le nouveau viaduc de Longeray, franchit, comme son prédécesseur, le fleuve de biais (angle de 45°), à près de 65 m au-dessus de l´étiage, et supporte une seule voie ferrée. Les travées des trois grands arcs paraboliques en béton armé (arc central de 69 m d´ouverture encadré de deux arcs analogues de plus de 50 m), qui le constituent, correspondent approximativement à celles des travées métalliques de l´ancien ouvrage ; trois arches en plein cintre en béton de 15 m d´ouverture se substituent à la quatrième travée métallique, et répondent aux cinq arches en plein cintre en maçonnerie de 15 m d´ouverture de l´ancien viaduc, conservées sur la rive gauche. Les fondations des piles précédentes, réutilisées pour asseoir le nouveau pont, ont été reprises à la fois pour servir de support aux actuelles piles et recevoir les retombées des arcs. Afin de réduire le poids sur les fondations, les piles sont de section tubulaire. Dans le même but, les arcs sont tubulaires à section rectangulaire. Ce type d´arc, à la fois résistant et léger, est employé pour la première fois par la Société des Entreprises Limousin au pont de Saint-Pierre-du-Vauvray sur la Seine. Le tablier est quant à lui formé d´une poutre tubulaire droite de 3 m de haut.

  • Murs
    • béton
    • pierre
    • béton armé
    • maçonnerie
  • Typologies
    pont en arc ajouré
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public

Repérage carto. Ouvrage faisant partie du test. Propriété R.F.F.

Documents d'archives

  • AN. F14 13539. Ligne de Lyon à Genève. 1906-1907

  • AN. F14 14869. Travaux ligne de Bellegarde à St Gingolph. Reconstruction du viaduc de Longeray sur le Rhône, km 140, 147 ; dessins de détails et calculs. 1942

  • AN. F14 14870. Reconstruction des ouvrages d´art

Bibliographie

  • BROCARD, Maurice. L'Ain des grands ponts. Ain. Rhône. Valserine. Saône. Lyon : Editions de la Tour Gile, [D.l. 1993]

    p. 69-72
  • DESWARTE, Sylvie, LEMOINE, Bertrand. L´architecture et les ingénieurs. Deux siècles de réalisations. Paris : Le Moniteur, 1997 (Collection Architectes)

    p. 170-171
  • GRATTESAT, Guy (dir.). Ponts de France. Paris : Presses de l´Ecole nationale des Ponts et Chaussées, 1982

    p. 173
  • LE MAREC, Gaston, BREFFEIL, René, DE LAURISTON, Henry. Reconstruction du viaduc de Longeray, sur le Rhône entre Bellegarde et Annemasse. Travaux, février 1944, n° 128

    p. 31-39
  • MARREY, Bernard. Les ponts modernes 20e siècle. [Paris] : Picard, 1995

    p. 130-132
  • MARREY, Bernard. Guide Rhône-Alpes de l´architecture du XXe siècle (1914-2003). Paris : Editions A. et J. Picard, Lyon : Union régionale des CAUE Rhône-Alpes, 2004

    Longeray, p. 137
  • MONTENS, Serge. Les plus beaux ponts de France. Paris : Bonneton, [D.l. 2001]

    p. 139
  • L´Oeuvre des services de la SNCF et des entreprises françaises. Paris : SNCF, 1942

    p. 330-334
  • Le Patrimoine de la SNCF et des chemins de fer français. Paris : Flohic Editions, [D.l. 1999]

    p. 549 (t. II)
  • PRADE, Marcel. Ponts et viaducs au XIXe siècle. Techniques nouvelles et grandes réalisations françaises. Poitiers : Brissaud, [D.l. 1989]

    p. 283
  • Compagnie Nationale du Rhône. Direction du Patrimoine Fluvial et Industriel. Pôle Fluvial. Base documentaire OASIS. Répertoire des ouvrages sur le Rhône

    n° 0212
  • Site internet Structurae. Viaduc de Longeray. [en ligne]. Accès internet : <URL : http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?ID=s0002234>

Documents figurés

  • Bellegarde [multivue, comportant le pont routier de Bellegarde et le viaduc ferroviaire de Longeray]. [Milieu du 20e siècle]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (AD Ain. Série Fi, CP40627) Notes : a voyagé

  • [Longeray : le viaduc et le Fort de l´Ecluse]. [Après 1940]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (AD Ain. Série Fi, CP2684390)

  • [Vue aérienne du viaduc vers 1950].[Milieu du 20e siècle]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (MdFR. Collection Rondeau, CP RON 0272)

  • [Le viaduc vers 1950, côté aval]. [Milieu du 20e siècle]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (MdFR. Collection Rondeau, CP RON 0273)

  • [Le viaduc vers 1950, côté aval ; avec le fort de l'Ecluse en arrière-plan] / Cap édit., [milieu du 20e siècle]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (MdFR. Collection Rondeau, CP RON 0274)

  • Vallée du Rhône et Fort de l´Ecluse / L. Michaux édit. Bellegarde : Michaux, [avant 1955]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (AD Ain. 5 Fi 209-35) Notes : a voyagé en 1955 ; timbre et tampon

  • [Léaz. Viaduc de Longeray et le défilé de Fort l´Ecluse] / Jean Lanaud phot., [15/08/1958]. 1 photogr. pos. : n. et b. ; 18 x 24 cm (AD Ain. Fonds Lanaud, 12 Fi 3/318)

    3/318 : 25-08-1958
  • [Léaz, Fort l´Ecluse, viaduc] / Roger Henrard phot., 1945-1960. 3 photogr. pos. : n. et b. ; 18 x 24 cm (AD Ain. Fonds Henrard, 14 Fi 82, 84 et 85)

  • [Fonds Lapie, photographies aériennes, 1952-1962]/ Tirages papier 13 x 18 cm (n° 1 à 2095) et cartes postales 9 x 14 à 10,5 x 15 cm (n° 2096 à 3051) (AD Ain. 9 Fi) Notes : reproduction interdite

    n° 602 à 605, 615, 616, 2320 et 2321
  • Documentation aérienne pédagogique du Fonds Lapie. 1956-1959. 27,2 x 44,8 cm (AD Ain. 46 Fi) Notes : reproduction interdite

    6. Viaduc de Longeray sur le Rhône, septembre 1956
  • N.51702 - Défilé de Fort l´Ecluse. Le Rhône et le Viaduc de Longeray, le Mont Crédo et le Vuache ; au fond la Plaine de Gex / Cellard phot. édit. Bron : Cellard, [1964]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (AD Ain. Fonds Cellard, 27 Fi 13 Léaz 51702)

  • 51.703 - Collonges (Ain). Le Rhône au défilé de Fort l´Ecluse, au centre, Viaduc de Longeray / Cellard phot. édit. Bron : Cellard, 1950-1970. 1 impr. photoméc. (carte postale) : coul. (AD Ain. Fonds Cellard, 27 Fi 13 Léaz 51703)

  • 51705. Le défilé du Rhône à Fort l´Ecluse. Le viaduc / Cellard phot. édit. Lyon : Cellard, [1953]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (AD Ain. Fonds Cellard, 27 Fi 13 Léaz 51705)

  • [Le Viaduc de Longeray] / Cellard phot. édit. Bron : Cellard, 1950-1970. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (AD Ain. Fonds Cellard, 27 Fi 13 Léaz 51738)

  • R.1062 - Collonges (Ain) / Cellard phot. édit. Bron : Cellard, [avant 1972]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : coul. (AD Ain. Fonds Cellard, 51 Fi 109-0001) Notes : a voyagé en 1972 ; timbre et tampon

  • Le défilé de Fort l´Ecluse. Le Rhône et le viaduc de Longeray. N. 51793 / Cellard phot. édit. Bron : Cellard, 1950-1970. 1 impr. photoméc. (carte postale) : coul. (AD Ain. Fonds Cellard, 51 Fi 209-0001)

  • [Vue aérienne du viaduc dans les années 1950, côté aval - Collonges et le fort de l'Ecluse]. [Ca 1950]. 1 impr. photoméc. (carte postale) : n. et b. (MdFR, Photothèque française)

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Notice sur la reconstruction du viaduc de Longeray, s.d.
  • Annexe n°4
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2010