Dossier d’œuvre architecture IA07000259 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Moulinage Blanchon puis société FIMOLA - Filatures et moulinages de l'Ardèche actuellement moulinage Payen, texturation de soie, textiles artificiels et synthétiques
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel
  • Commune Saint-Julien-en-Saint-Alban
  • Adresse route Nationale ,
  • Cadastre 1999
  • Dénominations
    moulinerie
  • Parties constituantes non étudiées
    bureau, atelier de fabrication, jardin

Le site du moulinage Louis Blanchon est créé vers 1825. En 1851, est attestée un projet de jardin pour la propriété de monsieur Blanchon Louis à St-Julien en St-Alban réalisé par monsieur Luizet père et fils horticulteur-architecte-paysagiste de jardin à Ecully près de Lyon (Rhône) (cf annexe : Marc Antoine Luizet (1820-1897), horticulteur, pépiniériste, paysagiste, premier vice-président de la Société de Pomologie de France, sources : plan du jardin de 1851, affiché dans l'entreprise lors de la visite du site en juin 2013, cf photo plan IVR82_20130700149NUCA).

Au siècle suivant, en concomitance avec l’essor séricicole, de nombreux mouliniers ont construit des filatures industrielles adossées à leurs salles d’ouvraison ou à proximité, ainsi procéda Jean Blanchon à Picarde dès 1852. En 1869 la veuve Guérin fit augmenter la filature de Champ-La-Lioure. Léopold Arnaud-Coste l’avait précédé en faisant construire une filature près de sa fabrique de La Grange, en 1859. Il fut imité par Hortense Blanchon à La Neuve en 1864.

A la fin des années 1930, les moulinages s'arrêtent et pendant la Seconde Guerre mondiale, l'usine se reconvertie dans la viscose. Seuls les ateliers de filature fonctionnent au ralenti, à partir d'une matière première d'importation. En 1956, la société FIMOLA (Filatures et moulinages de l'Ardèche) reprend en viager l'ensemble du site et raccorde l'usine au réseau EDF. Elle se concentre sur le moulinage, travaillant d'abord la soie de Chine et du Japon puis la viscose, l'acétate et le nylon sur les machines à fausse torsion. La crise économique de 1973 affaiblira le groupe et jouera pour qu'en 1976 la société L. Payen et Cie entre dans le capital avec en 1984, l'absorption de la totalité des actions de FIMOLA.

La principale activité de la société Payen est le moulinage de fils textiles : tissage, texturation, guipage, ourdissage et fabrication de fils et tissus élastique. L'effectif du groupe est de 450 employés. La société PAYEN est dirigée par Pierre Payen. En 1965, Pierre Payen met au point un fil révolutionnaire, le Pagastic®, dont les propriétés d'élasticité et de robustesse vont asseoir sa notoriété. Jusque-là, les fils élastiques étaient de la gomme double guipée, soit une âme de caoutchouc recouverte de deux fils de nylon croisés.

Avec le Pagastic®, la gomme cède sa place à l'élasthanne dans sa composition des fils guipés ; la marque d'élasthanne la plus connue est Lycra®.

Depuis, les ingénieurs de cette société poursuivent leurs travaux de recherche pour la mise au point de nouveaux procédés assurant la promotion des fils élastiques. De nombreux brevets ont été déposés parmi lesquels les fils assemblé air tordu, le fil Double Twist® en 1985, plus solide, plus fin, plus rond et plus transparent que ses concurrents, ou encore les fils NP (1993). Aujourd'hui les innovations continuent dans le domaine du tissage pour les applications en lingerie, balnéaire et sport.

(saisie photos en cours)

Le site est composé comme un véritable château d'industriel avec un jardin dessiné par l'horticulteur-architecte Luizet (plan de composition du jardin daté de 1851 installé dans le bureau administratif : archive de la société Payen). Il est composé d'un premier corps de bâtiments formant un plan en U correspondant au site d'origine. Les logements ouvriers étaient situés dans l'aile ouest du bâtiment principal.

Le site se compose encore aujourd’hui d’une allée centrale menant à une grande cour ouverte, encadrée par un édifice aux volumes allongés, sur un plan en U rectangulaire. Celui-ci est soutenu dans sa verticalité par deux autres bâtiments annexes de plan rectangulaire également. L’atelier, ou salle d’ouvraison proprement dite, se trouvait en réalité au sous-sol de l’édifice, ce qui lui confère un imposant soubassement.

Le corps principal est configuré sur deux étages, dont un comble, et se développe de la manière suivante : un soubassement flanqué de deux escaliers à degrés adoucis, complétés par un escalier central également à degrés adoucis, et une balustrade composée de balustres en poire, au col galbé en cavet et à la panse galbée en tore. Le second niveau est également l’étage des combles. Il est surmonté d’une génoise, elle-même couronnée par un toit à deux versants en tuile creuse.

Les deux ailes en retour d’équerre, en avancée du corps principal, se composent chacune de trois parties distinctes. La première partie du bâtiment est organisée sur un rez-de-chaussée et d’un niveau supérieur, est un comble. Le rez-de-chaussée faisant office de corps de passage, constitué d’ouvertures en plein cintre, alignées avec les baies du second niveau.

. Les baies sont de la même composition que celles du niveau inférieur, à savoir à encadrement en pierre et à châssis dormants à croisillons, également pourvues de garde-corps. L’ensemble est coiffé d’une génoise, d’un fronton avec son oculus, puis surmonté de la toiture en tuile creuse.

La troisième partie, qui compose les ailes en retour d’équerre en avancée du corps principal, sont des rotondes, située à leurs extrémités. Cet élément semi-circulaire, aux murs enduits, comporte deux niveaux, dont l’un avec une cheminée circulaire en brique et d’un toit bombé.

(sources : Duprat Bernard, Paulin Michel. Les usines de moulinage de la soie.Revue régionale d'ethnologie, n°3-4/1987.)

Des extensions se sont ajoutées au fil du développement de cette entreprise avec un ensemble important d'atelier shed localisé sur l'arrière du site, en rez-de-chaussée.

  • Murs
    • pierre moyen appareil bossage
  • Toits
    tuile creuse mécanique
  • Plans
    plan régulier en U
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier en vis, escalier en vis avec jour
  • Typologies
    architecture industrielle
  • État de conservation
    bon état
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Un des plus beaux moulinages d'Ardèche, type château d'industriel, mériterait une protection Monuments historiques. Visite du site en activité en juin 2013.

Documents d'archives

  • Archives privées de la société Payen : Plan de composition du jardin de 1851 installé dans le bureau administratif : archive de la société Payen).

    AP
  • Recherches coordonnées par l'association "ARTOPOS Jardin et paysage", BP 22, 34 725 Saint-André-de-Sangonis. Coordination : Alix Audurier Cros. Directrice d'études : Frédérique Tézenas du Montcel, Paysagiste du  patrimoine, Jardin-Patrimoine, 26-1, chemin de la Forestière, 69130 Ecully.

    AP

Bibliographie

  • Duprat Bernard, Paulin Michel, Tran François, l’architecture régionale du moulinage de soie, modèle savant, types et variantes de l’Ardèche, la Drôme et la Loire, laboratoire d’analyse des formes, Ecole d’architecture de Lyon, 1990.

    Duprat Bernard, Paulin Michel, Tran François
  • Vigoureux Claude, Payen la tradition vivante, 150e anniversaire de la création de la société, Impressions Modernes, 2004.

    Collection particulière
  • MARREY, Bernard. Rhône-Alpes, les guides du XXe siècle. Paris : L'Equerre, 1982. 440 p

    p. 329-330

Annexes

  •   La dynastie des Luizet : architecte-paysagiste
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel