Dossier d’œuvre architecture IA26000264 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Chapellerie Mossant dite la citadelle Mossant puis usine de confection Mossant
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Bourg-de-Péage
  • Commune Bourg-de-Péage
  • Adresse avenue Général-de-Gaule
  • Cadastre 2004 AC 307
  • Dénominations
    usine de chapellerie
  • Appellations
    Chapellerie Mossant
  • Parties constituantes non étudiées
    logement patronal

Il a existé sur l´actuel territoire de notre région deux chapelleries d´importance nationale, l´usine Fléchet à Chazelle-sur-Lyon dans la Loire, protégée en 1999, et la chapellerie Mossant implantée à Bourg-de-Péage dans la Drôme. Créée en 1833, la société Mossant connaît un essor considérable pour atteindre une renommée internationale jusque dans l´Entre-deux-guerre avec la fabrication du chapeau de feutre Mossant. Cette entreprise, en nom-collectif propriété de Marie Antoine Vallon, Ferdinand-André et Antoine-Marie Argot et Casimir Mossant descendant du fondateur, s´arrête quasiment de fonctionner durant la Première Guerre mondiale. Puis elle atteint son apogée en 1929. Mossant coiffe le monde : 2000 chapeaux par jours sortent de l´usine Mossant nécessitant le travail de 1200 ouvriers ; 55% du chiffre d´affaire proviennent de l´exportation dont 45% pour les Etats-Unis (chapeau de cow-boy en poils de castor et le Borsalino). La célèbre marque remporte de nombreux prix dans les expositions universelles. Le site industriel occupe plusieurs hectares et emploie plusieurs générations d´habitants avant de péricliter après la Seconde Guerre mondiale. Après avoir tenté de produire le chapeau de toile exécuté en nylon qui remplaça presque le casque colonial, l´entreprise réoriente complètement la production et la griffe Mossant dans le milieu des années 1950. En effet, cette marque est désormais associée à des vêtements de sport de qualité, en nylon et tergal coton, comme les imperméables ou anoraks de ski. L´entreprise Mossant ferme définitivement ses portes en 1978. Après un moment d´abandon, et la disparition de la totalité des ateliers en rez-de-chaussée, il ne reste que le bâtiment principal appelé la citadelle reconstruit en 1929 après un important incendie. Ce bâtiment, dont il ne reste aucune structure de production industrielle, accueillait en rez-de-chaussée les ateliers de tissage et garniture du chapeau et aux étages toute la partie administrative et directoriale. Monsieur Jacky Perrenot, entrepreneur en devient propriétaire début des années 1980. Le propriétaire privé, conscient du potentiel économique et de la qualité architecturale de cet édifice, élabore, avec l´aide d´un architecte spécialisé dans la réhabilitation de sites industriels, un ambitieux programme de réutilisation économique en concertation avec la commune et l´architecte des Bâtiments de France qui s´est montré favorable à l´idée d´une protection patrimoniale. La demeure patronale a été transformée en clinique ( la Parisière) et a conservée son grand parc. Connexe à cette ancienne maison patronale une petite cité ouvrière est encore présente construite par l'architecte PROST dans les années 1910 (à vérifier). Après l´étude effectuée par Luigi Puricelli, architecte urbaniste (pour le projet de réutilisation du site), et l´avis favorable de architecte des bâtiments de France (Sdap 26), nous sommes bien en présence d´un bâtiment innovant et moderne, tout en béton armé, qui dégage une élégance et un soin du détail propre à l´architecture des années 1930. Sa reconnaissance stylistique lui est attribuée en 2003 par le Label XXe : après la valeur d´art, la valeur de mémoire pour l´architecte Henri Joulie. Pour ces raisons, il est proposé l´inscription au titre des monuments historiques de la chapellerie Mossant dans sa totalité. Le propriétaire privé, conscient du potentiel économique et de la qualité architecturale de cet édifice, élabore, avec l´aide d´un architecte spécialisé dans la réhabilitation de sites industriels, un ambitieux programme de réutilisation économique.

Ce bâtiment est construit en 1929 par Henri Joulie architecte-paysagiste (1877-1969) majeur de la Drôme. Cet important édifice art Déco en béton armé déploie deux ailes en forme de V dont le pavillon sur l´angle plus haut à pans coupés marque l´entrée principale par un belvédère surmonté d´un lanternon. Ce bâtiment polygonal est de trois niveaux (deux étages carrés), avec des travées régulières (fenêtres rectangulaires). La façade est rythmée par une série de piliers montant de fond séparant les travées. Les matériaux employés, le traitement des façades, les décors à relief semi-méplat zoomorphes (lapins et castors) art déco et par dessus tout, l´agencement élaboré des espaces intérieurs ponctué de piliers et chapiteaux octogonaux témoignent d´une très grande richesse architecturale et demeurent un sujet d´étude passionnant.

La demeure patronale de la famille Mossant est aujourd'hui occupée par un hôpital. Henri Joulie obtient le grand prix de Rome en 1910 pour la maison Noël Cessieux située à Valence, labellisée en 2003 Label XXe. La cité-jardin de Valensol située au sud de Valence datant de 1933, dont la grande-maison est construite par H. Joulie, est également labellisée en 2003.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse
    • verrière
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • État de conservation
    état moyen
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2004/02/06

Label XXe siècle en 2003, puis site inscrit aux titres des monuments historiques en 2004. Réhabilitation par Luigi Puricelli architecte.

Documents d'archives

  • AD Drôme : 32 Fi ; 4Fi ; 5 Fi 272 ; 71 Fi 18 et 54 ; 8 Fi 11 et 12 . 17 photographies. 1920

  • Archives orales : Rencontre avec Puricelli Luigi (architecte). décembre 2004

Bibliographie

  • Bulletin de la société d'archéologie et de statistique de la Drôme. 1918

Périodiques

  • L'illustration - la maison -, n° 4491, 30 mars 1929 (rédacteur en chef : Gaston Sorbets)

    AP

Annexes

  • Archives notariales
  • Henri JOULIE architecte 1877-1969 dans la Drôme
Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel