Historique
La lecture des élévations montre que la partie la plus ancienne de cette ferme correspond à la partie nord du bâtiment principal. Son origine pourrait remonter au 17e siècle, mais il a été très largement repris et agrandi dans les années 1770-1780.
Lors de la Révolution de 1789, les propriétés appartenant à Jean Baptiste David de Sade, héritier de Mme de Sade, ont été saisies puis vendues en tant que biens d'émigrés, notamment « la terre de la Cour » (A. Lacroix, 1901, G. Picron, 2006).
En octobre 1793, les biens de la Cour sont évalués. Ils consistent alors en huit parcelles de terre et deux bâtiments. « Le bâtiment neuf qui consiste en une cuisine, deux petites chambres, leur galetas, un four et une écurie en bon état » et « l'ancien bâtiment qui consiste en un petit grenier à foin, qui était autrefois la cuisine, une autre grenier à foin et une écurie, le tout en mauvais état », accompagné d'une aire à battre où « le propriétaire du bâtiment neuf pourra fouler ». Le bâtiment neuf est estimé à 1500 livres, et l'ancien bâtiment est estimé à 2000 livres.
L'adjudication a eu lieu en novembre 1794. Le « bâtiment neuf » est acheté par Jouve Jean-Baptiste, de Barret, pour 3600 livres ; « l'ancien bâtiment » est vendu à Cassan Joseph Hiacinthe, de Montbrun, pour 2400 livres (G. Picron, 2006).
Sur le plan cadastral de 1813, le bâtiment est caractérisé par un plan de masse rectangulaire, qui correspond à la partie nord de l'actue bâtiment principal. L'état des sections cadastrales de 1824 mentionne cette parcelle comme « maison » appartenant à « Aubert Louis et consorts », lesquels possèdent également des parcelles mitoyennes de « terre labourable », « pâture » et « rocher ».
Les bâtiments de la grange-étable et des hangars ont été ajoutés successivement au cours du 19e siècle et du début du 20e siècle. La partie sud du bâtiment principal a été accolée au début du deuxième quart du 20e siècle, elle est datée par une date portée de 1927.
Description
Cette ferme est isolée à approximativement 800 mètres au sud-ouest du village de Barret-de-Lioure, à une altitude d'environ 750 mètres.
Elle est située au pied d'un piton rocheux, et elle est composée d'un bâtiment principal, d'une grange-étable accolée côté ouest, de deux hangars accolés côté nord et un autre hangar côté sud, ainsi que d'un four à pain et un colombier, ces deux derniers disjoints.
Le bâtiment principal comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée et un étage de comble.
La partie nord de l'étage de soubassement est occupé par une grande étable et par deux pièces de cellier. L'étable est couverte par une voûte d'arêtes à deux travées, avec des mangeoires sur banquettes maçonnées. Les celliers sont couverts par un plancher sur solives. L'un accueille une cuve à bouillir de plan carré, en maçonnerie cerclée de fer, installée dans un angle. L'autre accueille des barriques, installées sur des poutres légèrement surélevées du sol. La partie sud de l'étage de soubassement est accessible depuis la partie nord, elle abrite une étable couverte par des voûtains en briques sur poutrelles métalliques. Une banquette de mangeoire est adossée à un mur.
Le rez-de-chaussée surélevé est réservé au logis, accessible par une porte ouverte dans le mur sud. Cette porte donne accès à une cuisine, et dessert la partie nord par son ancienne porte extérieure, qui possède un encadrement en pierre de taille calcaire, en arc segmentaire à clef saillante et passante surmontée d'une corniche ; la menuiserie est à panneaux moulurés. Les sols sont en carreaux de ciment colorés, certains marbrés, accompagnés de plinthes en carreaux à pâte marbrée.
L'étage de comble est occupé par un fenil-séchoir aéré par des jours.
Le bâtiment de la grange-étable est accolé entre le bâtiment principal la base du rocher, à laquelle il est accolé. Il comporte un étage de soubassement et un étage de comble. L'étage de soubassement abrite une étable, accessible par une porte large ouverte côté nord. L'étage de comble accueille un grand fenil, accessible par deux baies fenières ouvertes côté nord et sud ; le sol est une chape de mortier sur quartons.
Les hangars, adossés à la pente et accolés aux autres bâtiments, comportent un unique étage de soubassement. Les deux hangars du côté nord sont disposés en L et ils s'appuient sur un pilier cylindrique commun, en maçonnerie ; leur sol est pavé. Le hangar sud prolonge l'aire à battre.
Le four à pain est disjoint à quelques mètres à l'ouest de la ferme. Il est construit contre la base de la paroi de la falaise, s'abritant sous un petit surplomb naturel. Il est constitué d'une simple coupole en brique, avec une bouche en pierre de taille de grès.
Le colombier est disjoint à quelques mètres au nord-ouest de la ferme. Il est installé sur un petit promontoire rocheux. Il possède un unique rez-de-chaussée, accessible par une porte piétonne basse ouverte côté ouest. La baie d'envol, côté sud, possède une grille en maçonnerie de gypse. Les murs et le plafond sont enduits. Sur le mur sud, quelques boulins sont aménagés en tuile creuse ou en carreau de terre cuite. D'autres boulins, en menuiserie, sont suspendus aux murs.
Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires. Sur la partie nord du bâtiment principal, les chaînes d'angles sont en pierre de taille, ailleurs elles sont en gros moellons équarris. Les élévations de la partie nord du bâtiment principal conservent un enduit lisse, alors que la partie sud possède un enduit rustique. Les élévations du colombier portent également un enduit rustique. Le pignon est du hangar nord-ouest est fermé par un essentage de planches dressées.
Les encadrements des ouvertures sont façonnés au mortier de gypse, avec un linteau droit monoxyle. Cependant, sur la grange-étable, les ouvertures possèdent un arc segmentaire très plat, en brique. Sur le bâtiment principal, les jours du dernier niveau sont équipés de contrevents en planches. Sur le colombier, la baie d'envol est protégée par un encadrement saillant en tôle plate.
Sur le bâtiment principal le toit est à longs pans, sur les dépendances les toits sont à un pan. Les charpentes sont à pannes, ou à chevron pour la grange-étable. Les couvertures sont en tuile creuse ou plaques ondulées de fibro-ciment ; sur le hangar sud la couverture est en tôle ondulée. Sur le bâtiment principal l'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise, et la saillie de rive d'un unique rang ; ces génoises sont peintes en blanc.
Une treille de vigne est plantée devant l'élévation est du bâtiment principal.
