Le petit couvent des ursulines
Les ursulines s'installent à Montbrison en 1629, mais rapidement le couvent qu'elles occupent ne suffit plus (voir le dossier sur l'ancien couvent des ursulines, actuellement collège Victor-de-Laprade). En 1648, Emmanuel Lascaris d'Urfé, marquis de Bâgé, offre la construction d'un second couvent. Ce couvent est bâti dans le faubourg de la Croix, en dehors de la ville selon la volonté des habitants. Il fonctionne en même temps que le premier, avec parfois des tensions entre les deux (Broutin). En 1738, les bâtiments sont détruits par un incendie. Ils sont reconstruits par les ursulines, mais en 1751 l'archevêque de Lyon ordonne la suppression du second couvent.
L'hôpital Sainte-Anne profite de l'occasion pour acheter les lieux et y installer l'hospice de la Charité pour infirmes et vieillards. Ce dernier a été fondé en 1659 et installé dans le quartier du Bourgneuf, dans des bâtiments préexistants, vétustes et peu adaptés (Barou, La Charité de Montbrison...). Après quelques travaux, l'hospice est transféré en 1753. Il accueille essentiellement les enfants abandonnés de plus de sept ans et les vieillards indigents de la ville.
L'hospice de la Charité
En 1809 (cadastre napoléonien), le bâtiment occupe une emprise quadrangulaire à l'angle du boulevard de la Préfecture et de la rue du Faubourg de la Croix, avec un grand clos le long du boulevard (la propriété comprenant également toute la parcelle située à l'ouest du bâtiment et du clos : 1809 D 403 et 403 bis). Les plans conservés dans les archives de l'Hôpital de Montbrison (AH Montbrison, déposées aux AC, non classées) permettent de préciser l'organisation de l'édifice dans le temps.
Un plan daté de 1850 montre une emprise similaire, avec de petits agrandissements ou modifications à l'ouest, et précise l'implantation des corps de bâtiments et des cours, avec deux grandes cours carrées, à l'est et à l'ouest, et des petites cours le long de la rue du Faubourg de la Croix. Dans le clos, qui est en surplomb par rapport au boulevard (avec un grand mur de soutènement en moellon de granite), est dessiné un jardin divisé en carrés, avec une fontaine (disparue) au centre, dans l'axe du portail en fer forgé (existant) sur le boulevard de la Préfecture. Un plan-masse non daté (1ère moitié 19e siècle ?) et le plan d'état des lieux d'Eugène Serre en 1947, qui conserve le parti-pris général de l'édifice, renseignent sur les fonctions des bâtiments. La cour située à l'est était la cour des hommes (ou "cour des vieillards et des petits garçons"). Son emprise correspond peut-être à celle du cloître des ursulines, avec son puits. L'aile est, le long du boulevard de la Préfecture, était affectée à des dépendances (remises, cellier, cuvage, étable et écurie) et à la salle de classe des garçons. L'escalier rampe sur rampe, à paliers voûtés d'arêtes, situé au milieu de cette aile peut remonter au 18e siècle. Deux passages couverts la séparent des ailes sud et nord, reliées par l'aile ouest qui comprenait le dortoir des garçons et des vieillards au 19e siècle, le réfectoire et la cuisine en 1947, et séparait la première cour de celle des femmes ("cour des petites filles", prolongée à l'ouest par la "cour des femmes", au 19e siècle). Au 19e siècle, l'aile sud de cette cour était le dortoir des filles, l'aile nord, celui des religieuses (avec l'infirmerie) et des femmes ; la chapelle, rebâtie en 1807, formait une saillie au bâtiment des religieuses, joignant la rue du Faubourg de la Croix.
Les Monts du Soir
Dans la 2e moitié du 20e siècle, l'hospice de la Charité devient maison de retraite des Monts du Soir. Dans le 3e quart du 20e siècle, la cour orientale est profondément remaniée (les élévations prévues pour l'aile sud par Eugène Serre n'ont pas été réalisées) : l'élévation des niveaux supérieurs sur le boulevard de la Préfecture est refaite, le passage nord-est supprimé (il reste une arcade en brique à l'intérieur des bâtiments), le grand escalier de l'angle nord-ouest est refait. Dans la 2e moitié du 20e siècle, les bâtiments entourant la cour ouest sont détruits, en particulier la chapelle supprimée en 1982 (une salle polyvalente est construite à la place) et remplacés par des bâtiments modernes, avec des extensions organisées autour de trois nouvelles cours au sud.
2015 : stagiaire Master 2 Lyon III CEROR (4 mois), mise en forme de dossiers sur la ville de Montbrison [responsable : Caroline Guibaud]
2016 : vacataire INHA cellule vitrail (3 mois), mise en ligne sur patrimoine.rhonealpes.fr des dossiers de l'opération Vitrail ancien [suivi : Caroline Guibaud]