Les entreprises GéGé.
GéGé est l'acronyme de Germain Giroud, le fondateur en 1933 des dits établissements qui, à partir de 1935, produisent, dans le vieux bourg de Moingt, leurs premiers modèles de poupées de chiffon. En dépit de la guerre de 1939-45, les ateliers de Moingt ne cessèrent pas leur activité et ajoutèrent à leur ligne de vêtements, la fabrication de poupées "boudoir" de style 1920-1930, aussi connues sous les terme de "poupées de salon". Elles eurent un tel succès que Giroud décida d'ouvrir un "showroom" puis une boutique. Au début des années 1940, Giroud lança une ligne de poupées dont les têtes et les membres étaient moulés (ensuite les corps entiers des poupées furent moulés) et en 1942 Germain Giroud épouse Juliette Nourrisson (famille de fabricants de mèches à Moingt) qui se charge de les habiller. Les découvertes technologiques et chimiques furent très rapidement mises en oeuvre par les entreprises Giroud leur permettant d´offrir des produits plus performants et diversifiés. Ainsi, vers 1946, ces poupées furent embellies par de très ravissantes coiffures en "rayonne" (viscose, produite dès 1920), cette nouvelle « soie artificielle » qui faisait fureur. Ce fut également la grande époque du Rhodoïd, un nouveau plastique inventé par Rhône-Poulenc en 1936 destiné à remplacer le Celluloïd, considéré comme le toute première matière plastique artificielle mais très inflammable. L´élastomère thermoplastique (plastique mou) fut ensuite utilisé pour la fabrication des poupées et de nombreux autres jouets. Au cours des années 1950, ont doit à Gégé de nombreuses innovations dans l'utilisation du plastique dans les jouets, notamment les voitures, dont certaines sont reconnues par les collectionneurs pour leur grande qualité d'exécution. La fabrique réalisa aussi des dînettes pour les fillettes, des canots et autres navires pour les garçons. Gégé se diversifia dans d'autres domaines du jouet, notamment les boites de chimiste en 1957, les jeux de construction en bois et en kits, les trains électriques à partir des années 1958, et en 1964 les circuits pour voitures électriques. A la fin des années 1950 GéGé est la plus grande entreprise française de jouets avec près de 2,8 millions de jouets qui sortent de ses ateliers chaque année. Le succès perdure puisqu´en 1962 le modèle « Caroline » la poupée qui marche, chante et parle se vend à 1,8 million d´exemplaires sur le seul territoire français. La même année GéGé reçoit la « coupe d´or du bon goût Français », et en 1965 gagne l´Oscar du jouet pour leur poupon mécanique qui suce son pouce. Pour contrer l´entreprise Bella, fondée en 1946 à Montélimar, « Dolly » voit le jour en 1968, et « Mily » se charge de concurrencer Barbie, la poupée américaine créée en 1959. Le milieu des années 1970 marque le déclin de l´entreprise par la concurrence asiatique qui s´intensifie, et en 1979 GéGé dépose le bilan. En 1947, Avenue Thermale à Moingt, l´usine Gégé commence à sortir de terre. En 1949, 150 employés de la région y travaillent, essentiellement des femmes. Les ateliers ne cesseront alors de s´agrandir jusqu´en 1954. Les différentes phases de constructions ont été réalisées de façon harmonieuse, sans changement de style. Les bâtiments se décomposent d´un étage de soubassement supportant trois niveaux d´ateliers. Ces espaces, très dégagés comportent soit une enfilade de poteaux en fonte supportant des poutres en bois, ou bien des piliers en béton portant des poutres de même nature. Très lumineux également, de nombreuses et larges baies ponctuent les façades. En plus des ateliers, aires de stockage et de chargement, bureaux et logement de gardien complètent le site. Par la suite, l´activité s´est développée au sein de quatre autres usines : Montbrison, Firminy et Roche-la-Molière dans la Loire, Saint-Clément en Haute-Loire. A Moingt se trouvent les ateliers de mécanique et de fabrication des moules et outillage ; à Montbrison, siège social, il y a un atelier de cartonnage et la section imprimerie (boites, coffrets, catalogues et dépliants) Une cité ouvrière (étudiée), constituée d´un ensemble d´immeubles en béton est construite progressivement dès 1950, non loin de l´usine de Moingt, destinée au logement des personnels encadrant, contremaîtres... D´autres immeubles suivirent et furent terminés en 1970. Sensiblement identiques, chaque locataire, quatre par palier sur deux étages, possédait 60 m² habitable, sa cave et son garage. Dans d´autres ensembles d´immeubles les surfaces variaient de 30 à 86 m². Les bâtiments des contremaîtres, quelque peu différents, avaient plusieurs entrées distinctes. Ils sont été rachetés vers 1960 par HMF (Habitation Moderne et Familiale, Habitat à Loyer Modéré)
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )