En 1876, le conseil général du Puy-de-Dôme réagit au projet de construction par la compagnie Clermont-Tulle d’un viaduc de 184 m de long et 20 m de hauteur. Il est décrit de « formes lourdes et massives » et « tristes d’aspect ». Le rapporteur de la 3e commission s'exprime dans ces termes : « N’est-il pas à désirer, en effet, que, puisque notre belle vallée de Royat, si connue de tous les artistes et les savants de tous les pays, est condamnée à se voir masquée brusquement par une ligne de chemin de fer, la Compagnie ne s’efforce d’ajouter par un travail élégant aux beautés que présente partout la nature sur ce point ? » En outre, l’exiguïté des arches rétrécirait l’avenue qui sert de promenade « aux habitants de Clermont et aux baigneurs et touristes de Royat ». « Ce serait là la place d’un véritable monument de l’art, d’un beau pont métallique, par exemple », est-il suggéré. En 1866 avait en effet été construit le viaduc métallique de Ribeyrès, dans le Cantal, et en 1868 les quatre viaducs métalliques entre Gannat et Commentry, dans l’Allier. Le conseil général n’obtiendra satisfaction que sur l’élargissement de l’arche sous laquelle passe la promenade des Clermontois et des touristes.
À l’occasion de la construction du viaduc en 1878, une piscine avec gradins et abside, ayant fait partie des anciens thermes, est découverte. Trois séries de cartes postales associent les deux évènements et titrent « les bains romains et le viaduc ». Une autre série de cartes postales rend compte du point de vue en surplomb sur la station thermale que d’autres promeneurs peuvent obtenir depuis le viaduc, qui leur était donc accessible… et depuis le train.
Extrait, mis à jour, de la publication L'Auvergne vue du train. Thiers : Pages centrales, 2016, p. 44.
Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.