Dossier d’œuvre architecture IA63002622 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
  • opération d'urgence
Centre de formation professionnelle agricole, puis lycée professionnel agricole, puis établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole des Combrailles, site de Pontaumur
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Auvergne-Rhône-Alpes
  • Commune Pontaumur
  • Adresse 11 rue Montaigne
  • Cadastre 2019 AO 121
  • Dénominations
    école d'agriculture, lycée
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, cour jardin

"Un nouveau service" inscrit au 5e Plan...

D'après l'INSEE, la commune de Pontaumur comptait 675 habitants en 2015 et elle est située sur la zone d'emplois de Clermont-Ferrand, dont elle est distante pourtant de 40 km.

Le secteur sur lequel est implanté le lycée, entre la rivière (le Sioulet) et l'avenue Gordon-Bennett (route de Clermont-Ferrand à Limoges), encore totalement vierge en 1954 (voir les données de la rubrique "Remonter le temps" de l'IGN), a fait l'objet de plusieurs aménagements dans les années 1960. Il est désigné du terme de "Grand pré" et correspond à une parcelle cadastrée au n°48 de la section C, que le conseil municipal se propose d'acquérir le 21 février 1962 afin d'y aménager un camping et un lotissement composé de 30 lots.Plan du lotissement, 13 février 1962, modifié le 1er juin 1962, par Georges Galinat, architecte de la ville de Riom. (Photo chercheure.)Plan du lotissement, 13 février 1962, modifié le 1er juin 1962, par Georges Galinat, architecte de la ville de Riom. (Photo chercheure.) Cette opération représente "une extension et un équipement du bourg intéressant les particuliers, le commerce et le tourisme"1. La décision fait l'objet d'une modification en séance du conseil municipal datée du 12 janvier 1967. Une partie des lots non vendus du lotissement seront affectés à la réalisation d'un projet double, tous deux inscrits au 5e Plan : la construction d'une maison de retraite et d'un centre de formation professionnelle agricole (CFPA). Le conseil municipal met gratuitement à disposition des services du ministère de l'agriculture le terrain nécessaire à l'implantation "du nouveau service". Un arrêté préfectoral du 20 février 1967 entérine les modifications inhérentes aux deux nouveaux projets.Extrémité nord de l'établissement (la partie ouverte correspond à la salle du réfectoire, la partie aveugle aux cuisines). Au fond, on distingue le clocher de l'église de Pontaumur, située en contre-haut du centre-ville. La présence de la grue atteste des travaux entrepris afin de remplacer l'édifice étudié destiné à la démolition.Extrémité nord de l'établissement (la partie ouverte correspond à la salle du réfectoire, la partie aveugle aux cuisines). Au fond, on distingue le clocher de l'église de Pontaumur, située en contre-haut du centre-ville. La présence de la grue atteste des travaux entrepris afin de remplacer l'édifice étudié destiné à la démolition.

...Exemplaire de la discrétion des équipements publics des années 1960.

Le lycée se situe à un peu plus de 400 mètres à vol d'oiseau de l'église paroissiale et autant de la mairie.

Néanmoins, depuis le parvis de l'église, située pourtant en contre-haut du centre-ville, le lycée demeure invisible (certes en une période où le feuillage des arbres est à son maximum). Séparé en outre de l'avenue Gordon-Bennett par le lotissement de villas, le lycée, à tous points de vue, cultive la discrétion : un parti architectural qui en fait correspond aux années de sa construction. Cependant, il ne s'intègre pas à la pratique constructive en préfabriqués typique de ces années-là en matière d'établissements d'enseignement (hormis les planchers que les entrepreneurs pourront, s'ils le souhaitent, mettre en oeuvre sous forme de préfabriqués). La construction ne relevait pas du ministère de l'éducation nationale, mais de celui de l'agriculture : dans ce dernier, la technique du préfabriqué n'était peut-être pas autant préconisée.

Nous avons visité le site en juin 2019 alors que le chantier de construction de l'édifice de remplacement battait son plein, c'est ainsi que la lecture que nous avons eue du bâtiment initial a pu être perturbée.

1AC de Pontaumur. 1 D 1*. Registre des délibérations du conseil municipal. 21 février 1962.

L'établissement, dont les désignations précises ont varié mais qui conserve en façade l'acronyme LPA, pour lycée professionnel agricole, a ouvert ses portes à la rentrée de 1971, d'après le gestionnaire du lycée rencontré le 4 juin 2019. L'avant-projet conservé dans les archives de la mairie, daté du 2 octobre 1967, est signé de Georges Galinat, architecte, et F. Jaffeux, architecte DPLG, et apparaît comme une commande du ministère de l'agriculture. On peut supposer que les travaux ont commencé en 1969 ou 1970. La réception définitive des travaux ayant été programmée pour le 30 octobre 1972. Par ailleurs, un ancien fascicule non daté (présentation de l'établissement à sa création ?) nous a été remis par l'administration ce même 4 juin 2019 dans lequel il est fait état d'un Centre de formation professionnelle agricole menant au brevet dit BEPA, option agriculture-élevage. Or, en 2019, le lycée, dit des Combrailles, est basé sur deux sites. Le premier est celui de Saint-Gervais d'Auvergne, et affiche une spécialité de formation aux métiers du chien, et le site de Pontaumur, aux métiers de l'animalerie. Chacun des deux sites accueille environ 120 élèves (dont 98%, à Pontaumur, sont internes).

En 2009, d'après la même source orale, l'établissement a été réorganisé, mais pas agrandi. Dès cette époque, un projet de reconstruction avait été évoqué. Des plans produits en 2015, repris par la suite, ont conduit à l'ouverture du chantier de reconstruction en octobre 2018 (permis de construire délivré au président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, le 21 novembre 2016), sur le site-même de l'établissement, à l'emplacement de la cour des élèves, puisque aucune opportunité foncière ne s'était dégagée sur la commune. Lorsque les travaux seront terminés, l'établissement actuel, dont nous rendons compte, sera démoli.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1967, daté par source
    • 1971, daté par tradition orale
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Jaffeux François
      Jaffeux François

      Architecte DPLG (désigné comme tel sur les plans de l'avant-projet du LPA de Pontaumur, 2 octobre 1967). Domicilié au 10 rue Gomot à Riom. Travaille au milieu des années 1980 pour le cabinet Equinoxe aux plans de l'opération "Visitation" au 18-18bis avenue d'Italie, maître d'ouvrage: OPAC du Puy-de-Dôme.

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    • Auteur :
      Galinat Georges
      Galinat Georges

      Georges Galinat (Combronde, 22 mai 1904, Riom, 14 mai 1976), architecte patenté à partir de 1928, inscrit à l’Ordre des architectes (Auvergne) le 13 mai 1943. Établi à Riom, 7 avenue de Châtel-Guyon.

      Le père de Georges Galinat, Pierre-Isidore Galinat (1866-1940) était ingénieur et architecte-voyer (notamment à Châtel-Guyon). Georges Galinat suivit des études secondaires mais il ne passa pas le baccalauréat. Il paya à partir du 1er janvier 1928 (à l’âge de 24 ans) la patente en tant qu’architecte. Il exerça toute sa vie à Riom. Il occupa un premier cabinet situé place de la Fédération, puis, à partir de 1935 environ, il s’installa au n° 7 avenue de Châtel-Guyon. Il remporta rapidement un franc succès à Riom et à proximité. Il devint en 1937 architecte de la ville de Riom, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite prise le 1er janvier 1973. Il fut aussi l’architecte de 23 communes de l’arrondissement de Riom. Il fut admis par l’Ordre des architectes le 13 mai 1943.

      Les œuvres de Georges Galinat sont très nombreuses. Un sondage effectué dans les permis de construire riomois des années 1945 à 1963 a mis au jour une forte proportion de projets conçus par Georges Galinat. Les projets de maisons individuelles dominèrent la première partie de sa carrière, beaucoup d’entre eux se conformant au style « régionaliste » assez courant à cette époque. Parmi d’autres, citons la maison située à Riom, n° 3 ter avenue du Champ d’Ojardias (vers 1932). Dans un style proche du Classicisme moderne, citons par exemple les maisons n° 27 route de Marsat (1951) et n° 14 rue du Général Chapsal (1954).

      Georges Galinat fut également l’architecte d’immeubles d’habitation (par exemple à Clermont-Ferrand le n° 13 rue Georges-Onslow, vers 1950), de bâtiments publics (mairie de Saint-Hippolyte, 1956-1957, mairie de Saint-Georges de Mons, 1962-1967, piscine La Riomoise à Riom, 1956, etc.), de bâtiments scolaires (école d’Effiat, vers 1930, collège de Manzat, vers 1960, etc.), et autres édifices d'enseignement tel que le centre de formation professionnelle agricole de Pontaumur dont l'avant-projet est daté du 2 octobre 1967 (associé à F. Jaffeux ; archives communales de Pontaumur).

      À Riom, dans le domaine du logement social, Georges Galinat dessina seul ou en collaboration les lotissements de Macuolles et de Millieras (urbanisme et plans des maisons-types construites en série). Outre les bâtiments de la cité HLM de la route de Marsat, il conçut avec Jean Gourgouillon les immeubles HLM du n° 18 rue Amiral Gourbeyre (1962) et, avec l’architecte Georges Lescher, la cité HLM « La Beaumette » rue Gabriel-Labrousse et route de Marsat (1965-1967).

      En matière d'urbanisme, il était certes architecte voyer de la ville de Riom mais aussi l'auteur, avec Sarrou, ingénieur-géomètre, du Plan d'aménagement et d'extension de Châtel-Guyon, daté de 1929 (plan élaboré en application de la loi dite Cornudet de 1919, complétée et modifiée en 1924).

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L'édifice tel qu'il a été réorganisé en 2009 se présente comme une longue barre à travées, parallèle à la rue, surmontée, en son milieu seulement, de deux étages carrés. Il respecte un recul d'alignement occupé principalement par un jardin de façade et un perron. Au sud, au niveau de la salle, dite de conférences à l'origine et polyvalente actuellement, bassins, ponceau, volières et hôtel à insectes sont isolés de l'espace public par une grille de clôture à simples barreaux.

À l'arrière et au nord, un corps de bâtiment contenant actuellement le centre de documentation et les garages flanque la barre principale. Les garages, initialement ateliers, sont couverts d'une structure métallique apparente. Deux escaliers principaux, tournants et suspendus, desservent les étages et un escalier secondaire rampe-sur-rampe, accessible uniquement depuis le dégagement entre réfectoire et cuisines, complète le dispositif de circulation verticale, sans compter les degrés, et les escaliers de secours métalliques situés à l'extérieur. Les deux escaliers principaux sont éclairés par des "colonnes" de pavés de verre situées de part et d'autre de la cage, créant une saillie sur l'élévation arrière.

À partir du sud au rez-de-chaussée on trouve ainsi une salle polyvalente (devenant salle d'étude en soirée pour les internes) disposant d'un système de baies aménagées en dents de scie en façade, un vestibule, prolongé par un auvent à l'extérieur, puis un couloir central distribuant à l'est les salles de classe et de travaux pratiques, et à l'ouest principalement les bureaux et les cages d'escalier.

Au sud des deux étages carrés avaient été prévu des logements de fonction : celui du premier étage a été transformé en chambres, prolongeant ainsi la succession des chambres de l'internat des filles. Au second étage, l'internat des garçons est distribué de la même façon. Des salles communes de douches et de lavabos, selon un schéma qui diffère de celui prévu dans l'avant-projet, s'intercalent entre les chambres, côté ouest.

D'après le devis descriptif des travaux inclus dans l'avant-projet et ce que nous avons pu globalement observé, les murs de façade et de refend sont "en béton banché de gravier de rivière et ciment, ou maçonnerie de pierre suivant l'aspect des façades". Le tout sur une semelle en béton armé "coulé sur un béton de forme". Pour les planchers, ils sont indiqués comme devant être en béton de ciment armé sur poutrelles préfabriquées mais "il pourra être proposé par les entreprises une variante comportant des planchers entièrement préfabriqués". En façade, le béton est enduit au mortier de ciment et crépi d'un plastique sans ciment à base de résines synthétiques. Les principaux panneaux de façade et leurs menuiseries en sipo (bois provenant d'Afrique) sont vernis sur trois couches. Chacun des panneaux est large de 2,02 m et les poteaux qui les séparent de 0,38 m. Les toits terrasse ont reçu une étanchéité en asphalte coulé et des coupoles en plexiglas ont été prévu au-dessus des ateliers et de la cantine. Un "passadôme" (lanterneau permettant éclairage zénithal et accès à la terrasse) au-dessus du couloir du troisième étage est également indiqué dans le devis sans que nous ne soyons allés en constater l'existence.

Le devis estimatif des travaux s'élevait en 1967 à 1 769 000, 00 Francs.

Les escaliers métalliques de secours ont été ajoutés après coup.

  • Murs
    • béton béton armé
    • béton crépi
    • pierre moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    bitume
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour
    • escalier isolé : escalier en vis sans jour en charpente métallique
  • Jardins
    bocage de jardin
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
    • pierre
  • Précision représentations

    Le premier niveau de l'édifice, en façade principale sur la rue (correspondant au rez-de-jardin), est parementé (ou maçonné ?) de moellon, de même que le pan de mur situé au nord de l'auvent.

  • Statut de la propriété
    propriété de la région

Dossier ponctuel d'urgence avant démolition.

Documents d'archives

  • Documentation du Service régional de l'Inventaire. CFPA Pontaumur. Agriculteurs, futurs agriculteurs, pour votre formation et celle de vos enfants, renseignez-vous. Sans date ni nom (imp. chez Siman à Clermont-Ferrand). [1971 ?]

    Plaquette illustrée notamment d'une photographie de façade, de trois salles et d'une "chambre de garçons".

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : DEPL 031
    Plaquette de présentation du LPA de Pontaumur.

Documents figurés

  • AC Pontaumur. CFPA, puis LPA de Pontaumur. Avant-projet, par Georges Galinat, architecte de la ville de Riom. 2 octobre 1967.

    Plan d'implantation.

    Façades et coupes.

    Plans du sous-sol et du rez-de-chaussée.

    Plans des étages.

    AC Pontaumur : 8 W 12
    LPA Pontaumur. Avant-projet, 1967.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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