Dossier d’œuvre architecture IA63002783 | Réalisé par
Fougère Félicie (Contributeur)
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • inventaire topographique, La ceinture des boulevards de Clermont-Ferrand
Immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 24 avenue d' Italie
  • Cadastre 2022 HW 31
  • Dénominations
    immeuble

Au n°24 de l’avenue d’Italie, se dresse l’élévation aveugle d’un immeuble « en fer à repasser » précédé d’un espace séparatif (voir figure IVR84_20236300247NUC4A). Les archives attestent qu’ici se trouve le point de séparation des tracés de l’ancien chemin vicinal n°86 (rectiligne depuis la place des Carmes, que l’avenue d’Italie ne fait par conséquent jusqu’à ce point qu’élargir) et de l’avenue d’Italie. A partir de l'actuel n°24, l’ancien chemin vicinal n°86 s’infléchissait vers l’ouest et devenait plus sinueux pour finir par déboucher sur l'avenue Charras. L’avenue d’Italie délaisse ce tracé pour couper au milieu de la parcelle d'un horticulteur afin de rejoindre en droite ligne le débouché de sa partie sud sur l'avenue Charras, englobant ainsi l'impasse que formait la desserte de la confiserie Parcelier (voir figure IVR84_20246300015NUDA, l'avenue d'Italie, alors dénommée avenue de l'Esplanade, traverse une parcelle, en orange sur le plan, pour rejoindre le point de bifurcation de l'ancien chemin). Les parcelles occidentales s’inscrivent par conséquent dans l’espace triangulaire entre le nouvel axe de l’avenue et l’ancien chemin. Le tracé de ce dernier persiste, s’incarnant dans la parcelle serpentiforme HW 516 (le profil en est très visible sur le plan cadastral) qui correspond à l'heure actuelle à l'allée de desserte privée de la résidence située derrière les immeubles de l’avenue. La contrainte morphologique très perceptible à la jonction de l’ancien chemin et de la nouvelle avenue (pointe du triangle) s'est donc fossilisée dans l'espace urbain.

L'édifice est en discontinuité d'alignement au nord, par la coupure dans le bâti de rive que crée le débouché de l'ancien chemin vicinal n°86 et en alignement avec espacement, par le jardin le séparant de son voisin au sud (jardin amputé au début des années 2000 par un garage, voir figure IVR84_20246300024NUCA avant la construction du garage, voir figure IVR84_20246300001NUCA qui montre la malheureuse perspective sur ce garage depuis la rue Pierre-le-Vénérable). Construit à partir de 1913, l'immeuble du n°24 s'intercale entre deux séries d'édifications linéaires, s'établissant des années 1950 à la fin des années 1980 au nord et du début des années 1900 au milieu des années 1920 au sud (voir figure IVR84_20246300118NUDA, édification au nord ouest du plan, le triangle de l'édifice est figuré en rouge brique entre les deux séries linéaires en bleu). Ces facteurs en font un édifice autonome. Cependant, il entretient une communauté d'esprit architectural avec le n°28 édifié en 19O6. Les deux parcelles appartenaient alors à un même propriétaire (voir figure IVR84_20246300014NUCA, plan montrant la propriété d'un seul tenant avec les deux immeubles). Malgré la différence de maître d’œuvre, un entrepreneur pour le n°28 (Delmas-Simonelli) et l’architecte V[aléry] Bernard pour le n°24, malgré l’espace plus contraint de la pointe du triangle, qui motiva peut-être l’appel à un architecte, les deux édifices partagent des points communs (encadrement et chaîne d'angle en brique contrastant avec le crépi, sous-bassement de moellons traités en opus incertum, voir figure IVR84_20246300022NUCA, élévation du n°28). Si l'immeuble du n°28 marque moins de soin architectural que celui du n°24, l'aménagement intérieur en est d'un niveau plus relevé : on note la présence d’un salon séparé de la salle à manger, d’un bureau aux appartements d’étages et surtout d’une salle de bain, élément qui, à l’époque, constitue un luxe, quand le n°24 est aménagé de façon modeste (un cabinet d'aisance, une souillarde, une cuisine, une salle à manger et deux chambres ; pour comparaison voir plan d'étage du n°24, figure IVR84_20246300020NUCA et du n°28, figure IVR84_20246300026NUCA).

L'actuelle parcelle HW31, de forme triangulaire, provient de la fragmentation du terrain d'un horticulteur que l'ouverture de l'avenue a coupé en deux. Le jugement d'expropriation est rendu en 1897. Les actuelles parcelles HW30 et HW31 appartenaient à l'origine à un même propriétaire qui fit d'abord édifier le n°28 (HW30) en 1906, puis le n°24 en 1913, les deux immeubles étant séparés par un jardin (il n'existe pas de n°26). Ce jardin est amputé au début des années 2000 par l'édification d'un garage placé en rive de l'avenue épargnant le sapin du fond du jardin (un premier projet le prévoyait en fond de parcelle ce qui aurait entraîné l'abattage de cet arbre).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1913, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Bernard Valéry
      Bernard Valéry

      Architecte, domicilié 9, rue de Ceyrat (maison qu'il édifie). Les plans du 24 avenue d'Italie, daté de 1913, portent la signature V. Bernard. Il y a cependant fort à penser qu'il s'agisse de l'architecte clermontois Valéry Bernard (1885-1960). En 1936, il s'associe à Henri Pouzadoux pour l'immeuble du n°4 avenue d'Italie.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Bouyon Camille
      Bouyon Camille

      Cabinet d'architecte (10 rue Saint-Genès à Clermont-Ferrand en 1999), dossier de permis de construire d'un garage au 28 avenue d'Italie

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      agence d'architecture attribution par source

La contrainte parcellaire détermine un plan triangulaire dont la pointe est traitée en tourelle d'escalier hors-oeuvre au toit en pavillon, créant un pignon aveugle orné d'un motif et de cordons en briques. L’arrière du bâtiment, mur en moellons de pierres volcaniques percé de deux séries de jours de souffrance donnant à l’origine sur l’ancien chemin vicinal n°86, ne fait l’objet d’aucun traitement. Le soubassement en appareil irrégulier (traité en opus incertum) imitant la pierre volcanique, les allèges des baies du rez-de-chaussée en appui sur la corniche couronnant le niveau de soubassement, l'usage de la brique pour les encadrements de baies et les chaînes d’angle, le jeu de contraste de cette brique avec le crépi reprennent le parti de l'immeuble voisin (n°28). S'y ajoutent un traitement appuyé des lignes verticales que forment les travées par la liaison des niveaux (allèges et motif récurrent de briques harpées), un encadrement de la façade par la limitation du premier et du dernier niveau reliés entre eux par la chaîne d'angle en briques. Un jeu de composition s'établit entre l'encadrement des baies du premier et troisième niveau en angle droit à linteau de brique et l'arc surbaissé de l'encadrement des baies du deuxième niveau s'affirmant en arc plein cintre au dernier niveau. Enfin, les tympans de la porte d'entrée et des baies du dernier niveau, en moellons à têtes dressées alvéolés, renvoient à un décor présent sur l'immeuble édifié par Louis Jarrier au 27 avenue d'Italie (villa Giraudon) et volontiers employé pour les constructions bourgeoises de l'époque. Pour autant, les appartements occupant chacun un étage ne comprennent pas de pièces de luxe, le cabinet d'aisance individuel est la seule marque de confort. La distribution semi-double rejette le couloir en partie postérieure (c'est ce couloir qui est percé des jours de souffrance), laissant à la souillarde, la cuisine, la salle à manger et l'une des deux chambres la façade antérieure sur l'avenue.

  • Murs
    • crépi
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 3 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu
  • Typologies
    discontinuité ; Combiné ; Encadrement de façade ; Niveaux liés ; Traitement des angles: présence de courbes ; Baies ornées ; Elévation à plan vertical avec balcon(s) en saillie ; Animation de l'élévation par décor ; Distribution intérieur de l'immeuble: immeuble-maison ; Distribution intérieure semi-double ; Rez-de-chaussée à baies ; Edification autonome
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    baie

Documents d'archives

  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n° 47 13A, demande d'alignement immeuble 28 avenue d'Italie, 1906

    AC Clermont-Ferrand : O216 47 13A
  • AC Clermont-Ferrand, série O216, n°513 14A, demande d'alignement immeuble 24 avenue d'Italie, 1913

    AC Clermont-Ferrand : O216 513 14A
  • AC Clermont-Ferrand, PC 063 113 99 Y 0061 Permis de construire garage 28 avenue d'Italie, 1999

    AC Clermont-Ferrand : PC 063 113 99 Y 0061

Documents figurés

  • AC Clermont-Ferrand, 1 O 231, Expropriations, Quartier de la gare et quartier Saint-Joseph, 1885 - 1907

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 231
  • AC Clermont-Ferrand, série 1 O 139 - 1 O 140, Acquisitions Actes administratifs, demande de déplacement d'une conduite d'eau, 1913

    AC Clermont-Ferrand : 1 O 139 - 1 O 140
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Fougère Félicie
Fougère Félicie

Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Articulation des dossiers
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