Le recul d'alignement, aménagé en jardinet délimité par un muret surmonté d'une grille, ainsi que l'enveloppe de cet immeuble, ne dépassant pas trois étages, correspondent à la contrainte contractuelle de lotissement (voir annexe du dossier sur le boulevard Fleury). Néanmoins, cet immeuble s'individualise fortement. Il se trouve à la charnière de deux type d'édification de rive : au sud commence une édification en chronologie linéaire tandis qu'il constitue le premier terme d'un damier au nord (voir image IVR84_20246300334NUDA). Durant près de cinq ans, le terrain jusqu'au n°5 est nu. Puis, pendant environ quatre ans, une dent creuse le sépare du n°7. L'immeuble qui finit par s'y s'implanter en 1933 (n°9) est similaire à ceux construits en vis-à-vis (n°12) en 1928 et au n°19 vers 1930. Ils ont le même propriétaire et sont des immeubles de comblement dont le caractère opportuniste est renforcé par la modestie de leur composition architecturale et de leurs aménagements intérieurs.
La morphologie du pignon droit évoque un mur d'attente sur lequel pourrait venir se greffer une construction. Cependant, le mitoyen droit (n°13) préexiste. Cette élévation aveugle est par conséquent intentionnelle. Elle s'élevait à l'origine le long d'une allée de desserte du fond de parcelle qui fut comblée par un garage à une date inconnue. Le pignon aveugle devient ainsi pour partie un mur d'héberge et autre partie un pignon d'alignement. L'immeuble du n°11 se singularise de ses mitoyens par un contraste qui reflète le caractère indépendant de sa composition architecturale. Ce d'autant qu'il se place entre deux séquences à caractère homogène (voir image IVR84_20246300335NUDA).
Conservatrice du patrimoine. Responsable de l'unité Ressources du Service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.