Dossier d’œuvre architecture IA69000006 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de pâtes alimentaires Rivoire et Carret, puis Marché Commun du Meuble, puis Emmaüs
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Hydrographies Rhône
  • Commune Lyon 9e
  • Adresse 30 quai Sédallian , rue Joannès Carret
  • Cadastre 1984 AL 30
  • Dénominations
    usine de pâtes alimentaires
  • Appellations
    Rivoire et Carret
  • Destinations
    magasin de commerce, entrepôt commercial
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, logement de contremaître, bureau, château d'eau, cheminée d'usine

C'est à partir de 1909 que l'usine Rivoire et Carret est construite dans le quartier de l'industrie à Vaise, ancienne commune de Saint-Rambert au lieu dit de la Sablière. En 1880, une première usine de pâtes alimentaires est créée par le fondateur, Jean-Marie Carret (1829-1913) qui s'allie avec son cousin Claudius Rivoire (1835-1893). Cela donnera naissance à la société Rivoire et Carret. Elle est installée au 121 cours Lafayette. C'est à la suite de l'incendie de cette dernière et encouragé par le père Jean-Marie et aidé par le beau-frère l'architecte Augustin Pouzet, que sera construite dès 1909, une grande usine modèle de pâtes alimentaires au 30 quai Paul Sédallian à Vaise. Une extension du site aura lieu en 1925 : une imprimerie et un château d'eau. La date est portée sur la partie sud du château d'eau. Joannès Carret est le directeur (1860-1940) de l'usine qui fête son centenaire en 1960. La société Rivoire et Carret se spécialise dans la fabrication de pâtes au blé dur. Le blé arrive par la Saône, gare d'eau de Vaise, à proximité de l'usine, pesage des semoules sur le pont bascule situé dans la cour. Le départ des produits finis s'effectue par voies ferrées, un raccordement ferroviaire à la gare de Vaise est prévu dans l'usine, sortie sud-est. Johannès Carret dirige l'entreprise jusqu'en 1940, son fils Jean prend la succession jusqu'en 1966, puis monsieur Chamberon (neveu de monsieur Carret). En 1968, l'usine est fermée, elle s'associe dans un premier temps avec la société Lustucru de Grenoble puis est rachetée en 1972 par la minoterie marseillaise Skalli (ex-fournisseur de Rivoire et Carret). Le capital machines est déménagé à Marseille, excepté dans l'atelier de semoulerie où il reste au premier étage un ensemble de six moulins à semoule ainsi qu'un autre moulin en parfait état de conservation, au second étage, un plansichter et trois tamiseuses en place et au troisième étage (étage de comble) des presses qui ont été déplacées. La partie imprimerie de l'usine va être réutilisée à différentes périodes : de 1968 à 1972 par l'imprimerie Rocafane. De 1973 à 1983, c'est le Marché Commun du Meuble qui vient occuper les locaux pour 10 ans. Depuis 1983 ce sont les Emmaüs qui occupent cette ancienne imprimerie. De même de 1980 à 1981, l'entreprise de transports Joyaux s'installe au rez-de-chaussée du bâtiment des semoules (bâtiment principal). Des quais de chargement sont alors construits sur la façade ainsi que trois grandes portes, à l'intérieur du bâtiment l'escalier en pierre est démoli et remplacé par un escalier en bois, aujourd'hui ce rez-de-chaussée est utilisé par des artistes pour préparer et entreposer des oeuvres volumineuse, le lieu se nomme le musée de monsieur P. Dans le bâtiment administratif se trouve deux sociétés : Gibimport service commercial, Sofrace société de commerce extérieur. Depuis la fermeture de l'usine le logement du chef du personnel dont l'entrée est située au 76 rue Joannès Carret est utilisé par le gardien de l'usine, monsieur Paget (entretien en juin 1999) qui est entré dans la société Rivoire et Carret en 1945. A proximité du site aux n° 25 et 29 du quai Paul Sédallian se trouve deux immeubles où habitaient des ouvriers de la société dont monsieur Paget de 1950 à 1968, pas de logement patronal mais un appartement rue Pierre Corneille dans le 6e arrondissement de Lyon à proximité de la première usine et une maison de famille à Dompierre dans l'Ain. En 1945, Rivoire et Carret employait 600 employés, en 1960, 300 personnes. Le tombeau de la famille Rivoire et Carret se trouve dans l'ancien cimetière de la Guillotière (rue du Repos dossier IM69001001).

Le site Rivoire et Carret se compose de bâtiments d'exploitation correspondant aux ateliers de semoulerie, aux salles de presses, aux ateliers de séchage, aux ateliers d'emballage, au magasin de stockage et d'exportation, une partie distincte (1925) qui correspond à l'imprimerie de l'usine où étaient imprimés tous les emballages et publicités des produits Rivoire et Carret, une cheminée d'usine en brique, un atelier de maçonnerie et menuiserie tout en rez-de-chaussée, séparé des autres bâtiments, un bâtiment (ancienne maison des sablières) à l'entrée de l'usine correspondant au service du personnel, un château d'eau avec une date portée sur la face sud (1925), une sortie sud-est rue Joannès Carret avec un raccordement ferroviaire à la gare de Vaise. L'atelier semoulerie comprend deux étages carrés, un étage de comble. Un toit débordant avec tuiles mécaniques, poteaux fonte, planchés. Le bâtiment des semouleries, l'imprimerie, le bâtiment administratif et le logement du chef du personnel ont été visités, le reste des bâtiments de production sont fermés. L'ensemble est gardienné et en bon état de conservation.

  • Murs
    • brique
    • résidu industriel en gros oeuvre
    • béton armé
  • Toits
    tuile mécanique, verre en couverture
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    atelier de fabrication, machine de production

Le bâtiment des semouleries est d'un grand intérêt architectural : le planshister et les moulins broyeurs sont intégrés au bâti, ils rendent explicatif le fonctionnement de la fabrication des pâtes à partir de blé dur. L'ensemble va être démoli et mériterait une protection MH pour la semoulerie, et le reste à protéger au titre du PLU H en EBP élément bâti à préserver.

Documents d'archives

  • AM Lyon : 5 WP 189, Plan du quartier de Vaise ou de l'industrie, La sablière. [1880]

  • Archives orales : Entretien oral avec monsieur Paget qui est entrée dans l'entreprise Rivoire et Carret en 1945. juin 1999

Bibliographie

  • REBOUX, Paul. La marque Rivoire et Carret, trois générations de fabricants de pâtes alimentaires. Ed. par Carret frères et Cie chez Drager Frères, dessins de Decaris, 1929

  • CAYEZ, Pierre. Crises et croissance de l'industrie lyonnaise, 1850-1900. Paris, ed. du CNRS, 1980

    p. 314
  • VINCENT, J. Les pâtes alimentaires. L'illustration économique et financière, numéro spécial Lyon et le Rhône, 1923-1924

    p. 82
  • ANGLERAUD, B., PELLISSIER, C. Les dynasties lyonnaises, des Morin-Pons aux Mérieux du XIXe siècle à nos jours. Ed. Perrin, 2003

    p. 84, 170, 171, 245, 246, 505, 506, 707, 742

Annexes

  • historique de la famille
  • Souvenirs de Danièle Miguet 2006
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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