La Société des Chantiers de la Buire est fondée en 1847 par J. Frossard de Saugy. L'origine du nom des chantiers vient du lieu-dit de la Buyre, sur la rive gauche du Rhône à Lyon où ils viennent s'installer. Cet établissement est spécialisé dans la construction du matériel roulant et fixe de chemin de fer (production de wagons). Les frères Mangini (Société Anonyme de la Dombe) s'associent aux chantiers de la Buire en 1863. En 1877, les Chantiers sont acquis par la compagnie des Fonderies et Forge de l'Horme et deviennent "Les Chantiers de l'Horme et de la Buire". L'ouverture ou l'extension de la grande usine de la Buire date de 1882, la date portée est localisée sur le mur est. Cette société va occuper une place tout à fait prépondérante dans le développement des transports ferroviaires du sud-est. Dès 1889, c'est le début de la fabrication en petite série des tricycles à vapeur sur le modèle de Serpollet et en accord avec ce dernier. A partir de 1903, la décision est prise d'entreprendre la construction automobile en série. En 1906, la gamme se compose de quatre modèles : 15/20 ch, 24/30 ch, 35/50 ch, 80/100 ch tous avec moteur 4-cylindres à soupapes en T. En 1909, sortent les modèles commerciaux : fiacres, véhicules postaux, camions, omnibus. En 1911, la partie sud du site est rachetée par la CEM Compagnie Electro-mécanique. A partir de 1914, c'est les orientations vers les productions de guerre : camions et remorques qui équiperont les véhicules à chenilles Schneider et Renault.
En 1915 c'est la construction d'une nouvelle cheminée des fours à tremper et à recuire (ACL 314W559-206). En 1917, c'est la création d'une usine annexe à Monplaisir (actuellement avenue Rockefeller). En 1915, un agrandissement d'un bâtiment de 1899 est opéré (ACL 314W559). En 1916 une cheminée en brique de 9m est construire dans l'atelier des forges (ACL : 314W570-253, 1916).En 1918, un permis de construire est déposé par la Cie électro-mécanique, 7 pl. de la Buire, pour un atelier réalisé par Louis Payet architecte (AC Lyon 314W/594 (dossier n° 245). Les productions automobiles se poursuivent jusqu'en 1930, date de fermeture des chantiers. En 1950, un aménagement des locaux en bureaux et ateliers est réalisé par Bellemain architecte (ACL : 345W/74).
Actuellement une partie du site est réutilisée par le théâtre des Asphodèles au 84 avenue Félix Faure qui est devenu un lieu important de la scène lyonnaise du théâtre, pour les répétitions, la formation et les stages des comédiens. Ce théâtre occupe depuis 1999 le dernier bâtiment représentant les chantiers de la Buire, il s'agit de l'atelier n° VI, une plaque inscrite sur l'un des murs latéraux indique son numéro. Par sa typologie, c'est un exemple représentatif de ces bâtiments industriels du 19e siècle avec sa structure métallique, une grande hauteur sous faîtage, une verrière filante, une enveloppe massive avec un accès unique sur rue. Le contraste est marqué entre d'une part la massivité et le bruit de l'avenue et d'autre part, l'espace volumineux et le calme que l'on trouve à l'intérieur. Dernier représentant d'un site qui recouvre au moment de son apogée, 10 hectares et emploie pas moins de 2000 ouvriers. Reste également des ateliers de moindre importance : la société de déménagement Lugner est installée au n° 78, le magasin de luminaire Dumaine verre et miroirs au n° 82 avec le magasin Mondial moquette, enfin la fourrière municipale à l'ouest. Toute la partie est, se trouve en friche et sera bientôt remplacée par de l'habitat.
Selon une source orale, dans les années 1980 et 1990, la société de bâtiment Pitance entreposait son matériel et réalisait de la préfabrication béton sur une partie du site.
Architecte, actif à Lyon en 1900.