Dossier d’œuvre architecture IA69000008 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de matériel ferroviaire Les Etablissements de l'Horme et de la Buire puis Usine de construction automobile les Chantiers de la Buire puis Cie électromécanique dite C E M actuellement théâtre des Asphodèles
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 3e
  • Adresse 116 bd Vivier-Merle , 84, 82, 78 avenue Félix-Faure
  • Cadastre 1984 AY 45, 46
  • Dénominations
    usine de matériel ferroviaire, usine de construction automobile
  • Appellations
    usine de matériel ferroviaire Les Etablissements de l'Horme et de la Buire, les Chantiers de la Buire
  • Destinations
    Théâtre
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, usine de construction automobile

La Société des Chantiers de la Buire est fondée en 1847 par J. Frossard de Saugy. L'origine du nom des chantiers vient du lieu-dit de la Buyre, sur la rive gauche du Rhône à Lyon où ils viennent s'installer. Cet établissement est spécialisé dans la construction du matériel roulant et fixe de chemin de fer (production de wagons). Les frères Mangini (Société Anonyme de la Dombe) s'associent aux chantiers de la Buire en 1863. En 1877, les Chantiers sont acquis par la compagnie des Fonderies et Forge de l'Horme et deviennent "Les Chantiers de l'Horme et de la Buire". L'ouverture ou l'extension de la grande usine de la Buire date de 1882, la date portée est localisée sur le mur est. Cette société va occuper une place tout à fait prépondérante dans le développement des transports ferroviaires du sud-est. Dès 1889, c'est le début de la fabrication en petite série des tricycles à vapeur sur le modèle de Serpollet et en accord avec ce dernier. A partir de 1903, la décision est prise d'entreprendre la construction automobile en série. En 1906, la gamme se compose de quatre modèles : 15/20 ch, 24/30 ch, 35/50 ch, 80/100 ch tous avec moteur 4-cylindres à soupapes en T. En 1909, sortent les modèles commerciaux : fiacres, véhicules postaux, camions, omnibus. En 1911, la partie sud du site est rachetée par la CEM Compagnie Electro-mécanique. A partir de 1914, c'est les orientations vers les productions de guerre : camions et remorques qui équiperont les véhicules à chenilles Schneider et Renault. En 1915 c'est la construction d'une nouvelle cheminée des fours à tremper et à recuire (ACL 314W559-206). En 1917, c'est la création d'une usine annexe à Monplaisir (actuellement avenue Rockefeller).

En 1915, un agrandissement d'un bâtiment de 1899 est opéré (ACL 314W559). En 1918, un permis de construire est déposé par la Cie électro-mécanique, 7 pl. de la Buire, pour un atelier réalisé par Louis Payet architecte (AC Lyon 314W/594 (dossier n° 245).

Les productions automobiles se poursuivent jusqu'en 1930, date de fermeture des chantiers. Actuellement une partie du site est réutilisée par le théâtre des Alphodèles au 84 avenue Félix Faure qui est devenu un lieu important de la scène lyonnaise du théâtre, pour les répétitions, la formation et les stages des comédiens. Ce théâtre occupe depuis 1999 le dernier bâtiment représentant les chantiers de la Buire, il s'agit de l'atelier n° VI, une plaque inscrite sur l'un des murs latéraux indique son numéro. Par sa typologie, c'est un exemple représentatif de ces bâtiments industriels du 19e siècle avec sa structure métallique, une grande hauteur sous faîtage, une verrière filante, une enveloppe massive avec un accès unique sur rue. Le contraste est marqué entre d'une part la massivité et le bruit de l'avenue et d'autre part, l'espace volumineux et le calme que l'on trouve à l'intérieur. Dernier représentant d'un site qui recouvre au moment de son apogée, 10 hectares et emploie pas moins de 2000 ouvriers. Reste également des ateliers de moindre importance : la société de déménagement Lugner est installée au n° 78, le magasin de luminaire Dumaine verre et miroirs au n° 82 avec le magasin Mondial moquette, enfin la fourrière municipale à l'ouest. Toute la partie est, se trouve en friche et sera bientôt remplacée par de l'habitat.

Des vestiges de portail à quatre portes avec enseigne orientée est, sont situés avenue Vivier-Merle. Il s'agit d'un immense parcellaire à proximité de la Part-Dieu, composé de grandes halles.

Côté avenue Félix Faure, orientée nord dans l'axe de la rue Danton, se localise l'entrée du théâtre des Asphodèles, avec un pignon découvert formant un fronton, deux boules d'amortissement sur les retours du pignon, travée axiale et porte en plein cintre surmontée d'un oculus et d'un édicule interrompant le pignon, petite porte latérale couverte d'un larmier sur consoles et d'un lanterneau. Le volume longitudinal est divisé en travée par charpente métallique de 14,50 m sur la totalité du bâtiment suivant un entraxe de 5,5 m. Elle supporte une verrière sur les 30 premiers mètres. Le reste de la couverture en tuiles est sur deux pans ouverts ponctuellement par des lanterneaux. L'avant dernière travée de 5,50 m est coiffée d'un lanterneau en surélévation par rapport au profil général du bâtiment, ce qui donne plus de volume et de lumière sur cette partie du bâtiment. Une façade générale située le long de l'avenue Félix Faure, est rythmée par des baies segmentaires et arc en brique.

  • Murs
    • brique
    • ciment
  • Toits
    verre en couverture, tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • lanterneau
  • Énergies
    • énergie électrique
    • achetée
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    atelier

Le dernier grand bâtiment (l'atelier n° VI) des chantiers de la Buire est occupé par le théâtre des Alphodèles. C'est le dernier élément construit de ces immenses chantiers, il est très représentatif de ces bâtiments industriels de la fin XIXe siècle.

Documents d'archives

  • AM Lyon : 2 Mi 18. Permis de construire, bâtiment, index alphabétique des pétitionnaires . 1914

  • AM Lyon : 2 Mi 18. Permis de construire, cheminée d'usine, index alphabétique des pétitionnaires . 1916

  • AC Lyon 314W/594 (dossier n° 245) : 1918, Cie électro-mécanique, 7 pl. de la Buire, atelier, Louis Payet architecte.

    AC Lyon : 314W/594 (dossier n° 245)
  • ACL 314W559-206, 1915: construction cheminée chantiers de la Buire

    AC Lyon : 314W559-206

Bibliographie

  • KLEINCLAUSZ, A. histoire de Lyon. Laffitte Reprints, Marseille , tome III, 1952, (réédition de 1978)

    p. 290-291
  • Annuaire de la ville de Lyon. 1871. AM Lyon (accès libre)

    p. 596
  • LAFERRERE, Michel. Lyon ville industrielle, essai d'une géographie urbaine des techniques et des entreprises. Paris, Presses Universitaires de France, 1960

    p. 61, 278, 279, 335
  • La Buire. in Cahiers Techniques de la Fondation de l'Automobile Marius Berliet, série 2 - les Constructeurs Lyonnais, FMB 204 9/85

  • BAYARD, Françoise., CAYEZ, Pierre. Histoire de Lyon, du XVIe siècle à nos jours. Ed. Horvath, 1990

    p. 261
  • CAYEZ, Pierre. Crises et croissance de l'industrie lyonnaise, 1850-1900. Paris, ed. du CNRS, 1980

    p.207 à 220
  • CORNELOUP, Gérard.Un lyonnais de fer. in Lyon Figaro 30 octobre 1997

    p. 10
  • LOUBET, Jean-Louis. L'industrie automobile 1905-1971. Genève, Librairie Droz, 1999

    p. 96 à 101
  • CORNU, Nathalie. Reconversion industrielle d'une usine en lofts. Mémoire de fin d'étude de l'Ecole d'Architecture de Lyon, TPFE, 2001

Documents figurés

  • Plan Général de la ville de Lyon, feuille 22.1975, éch. 1 / 2000e, Drac Rhône-Alpes

  • Carte postale, 247. - Place de la Buire ou place du Château. AM Lyon

Annexes

  • CEM historique
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 1999
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon