TEXTE COMPLEMENTAIRE
Par le traité du 23 septembre 1784, le comte de Laurencin, directeur de la Compagnie des travaux du Midi, cède au roi la seigneurie directe sur l´ensemble des terrains depuis l´ancienne enceinte d´Ainay jusqu´à la Mulatière : le roi s´engage à reconstruire le pont de la Mulatière en pierre (AC Lyon : DD 275 / 61) ; plusieurs devis sont alors dressés par Bouchet (30 septembre 1786 : 2 culées de 2 piles et 3 arches, sur le même alignement, mais pas au même emplacement que le pont de Perrache ; AC Lyon : DD 276/46 ), par Lallier (17 octobre 1787, au droit du château de Bellevue : pont à 5 arches ; AC Lyon : DD 276/61), par Aubry (janvier 1788, AC Lyon : DD 276 / 64). Les travaux de construction commencent le 14 février 1788, conduits par l´ingénieur Lallier (AC Lyon : DD 276 / 91).
Le 23 avril 1789, un nouveau traité est passé entre le roi et la Compagnie des travaux du Midi : l´obligation pour le roi de faire un pont en pierre est annulée ; la Compagnie devra réaliser un pont en bois dans les 5 ans (BM Lyon : Fds Coste ms 113079).
Le 20 juin 1789, un nouveau projet de Lallier, présenté par son fils, Jean-Marie, ingénieur des Ponts et Chaussées, est accepté par l´Assemblée des Ponts et Chaussées : il prévoit un pont de 150 m de long, à 9 travées, mais surtout avec une orientation différente ; le nouveau pont forme un angle avec le quai Perrache et aboutit plus au nord à La Mulatière (SAROCCHI, p. 52). Le 3 mai 1790, Jean-Marie Lallier propose deux modifications à ce projet : la longueur du pont est portée à 200 mètres grâce à deux travées supplémentaires ; et il substitue au système de poutres et de contrefiches le système des « arcs de charpente polygonaux ». Ces modifications sont acceptées et le pont est mis en service en 1792. Lieu de violents combats lors du siège de Lyon en 1793, il est fortement ébranlé, mais remis en service dès 1795.
En 1800, le pont, en fort mauvais état, doit être restauré : le projet présenté par Emile Gauthey est retenu, les arcs polygonaux sont remplacés en partie par des arcs en charpente continus (fig. 4).
Le pont reste en service jusqu´en 1830. Long de 200 m, il est composé de 11 travées en arcs revêtus d´un habillage de planches ; son trafic est considérable, atteignant 150 000 voitures par an en 1825. Il supporte en 1827 le passage du premier chemin de fer hippomobile.