Dossier d’œuvre architecture IA69001584 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Jardins ouvriers puis familiaux de Chambovet dit section clos de Montchat
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 3e
  • Lieu-dit Chambovet Montchat
  • Adresse 33 à 36 rue Jules Massenet , rue Chambovet , rue Alfred de Musset , rue Pierre Bonnaud
  • Cadastre Montchat (quartier de), Chambovet (lieu-dit)
  • Dénominations
    jardin ouvrier

L'histoire des jardins ouvriers communaux de la région lyonnaise voient le jour en 1916, en pleine guerre, dans un temps de pénurie. La Municipalité, à l’initiative du maire Edouard Herriot, constitue la Commission des Denrées pour permettre un meilleur ravitaillement de la population lyonnaise. C’est le secrétaire du Syndicat des typographes M. Bourrec qui suggère alors de défricher plusieurs terrains vagues présents sur le territoire de Lyon pour y créer des jardins, destinés avant tout aux « pères de famille ». C’est l’acte de naissance des quatre premières sociétés de jardins ouvriers à Lyon.

Le mouvement se développe dans l’immédiat après-guerre, où les destructions et privations sont encore bien présentes. C’est dans ce contexte que sont créés les jardins ouvriers de Lyon, parallèlement au démantèlement des fortifications de Lyon désormais hors d’usage, où essaiment dorénavant les jardins ouvriers de Vaise, de Loyasse, de La Duchère, Chambovet... C’est dans une ville désormais en pleine expansion industrielle et urbaine à l’est et au sud que se constitue la Fédération des Jardins Ouvriers Municipaux en 1920, dont les statuts sont déclarés en 1922. Cette Fédération a également lancé la construction d’un modèle uniforme de cabanes à partir de 1920, vendues de 220 à 260 francs selon le modèle.

Les jardins ouvriers de la section de Montchat sont dénommés « Chambovet » du nom du quartier et du parc voisin. Le lieu est d’un côté intimement lié à l’histoire du quartier Montchat, puisque le dénominatif « Chambovet » reprend le nom de jeune fille de la mère d’un des grands lotisseurs de Montchat Richard Vitton. L’histoire orale comme les sources écrites (Cf : Guetty Long et Gérard Chauvy, 2008) indiquent qu’une certaine « Maison Chambovet », qui constituait un élément historique de ce quartier, se situait sur la parcelle comprise à l’angle entre les actuelles rue Jules Massenet et rue Chambovet (au numéro 4 de cette rue). Une plaque commémorative encore en place informe de son existence : propriété de René Tavernier, père du réalisateur Bertrand, elle abrita pendant la Seconde Guerre mondiale le couple Aragon-Triolet.

C’est dans le voisinage de cette maison que se situent les jardins ouvriers Chambovet. Leur histoire se rattache à celle de tous les autres jardins ouvriers communaux de la région lyonnaise, qui voient le jour en 1916, en pleine guerre, dans un temps de pénurie. La Municipalité, à l’initiative du maire Edouard Herriot, constitue la Commission des Denrées pour permettre un meilleur ravitaillement de la population lyonnaise. C’est le secrétaire du Syndicat des typographes M. Bourrec qui suggère alors de défricher plusieurs terrains vagues présents sur le territoire de Lyon pour y créer des jardins, destinés avant tout aux « pères de famille ». C’est l’acte de naissance des quatre premières sociétés de jardins ouvriers à Lyon.

Pour les jardins de Chambovet :

Convention en date du 30 avril 1920 pour la location à titre entièrement gratuit ; demande ensuite de 0,25 francs par m2 par M. richard, sur les raisons des charges et impôts à hauteur de 1100 francs demandés par la ville pour les taxes municipales.

Extrait du registre des délibérations de la Ville de Lyon (séance du 20/11/1922), M. Herriot Maire

"Location consentie à partir du 01/07/1922, avec un prix de 0,10 francs par m2 soit pour l’ensemble 1550 francs par an (suivant conditions fixées par délibération du 26/11/1916) à échéance les premier janvier et juillet de chaque mois. La société civile pourra en reprendre possession dans les quarante jours sur simple préavis et sans avoir aucune indemnité à verser à la Ville et que ce même droit appartiendra à ses acquéreurs ou locataires."

Le mouvement se développe dans l’immédiat après-guerre, où les destructions et privations sont encore bien présentes. C’est dans ce contexte que sont créés les jardins de Chambovet, parallèlement au démantèlement des fortifications de Lyon désormais hors d’usage, où essaiment dorénavant les jardins ouvriers de Vaise, de Loyasse, de La Duchère... C’est dans une ville désormais en pleine expansion industrielle et urbaine à l’est et au sud que se constitue la Fédération des Jardins Ouvriers Municipaux en 1920, dont les statuts sont déclarés en 1922. Cette Fédération a également lancé la construction d’un modèle uniforme de cabanes à partir de 1920, vendues de 220 à 260 francs selon le modèle.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1920, daté par source

Jardins ouvriers (AC Lyon : 726WP/143- pochette 1916-1931 et pochette 1942-1947).

Location temporaire à la Ville par M. Claude Richard, gérant de la Société Civile du Clos de Montchat, de terrains dépendant dudit clos.

Emplacement loué à la Société civile d’une superficie de 15500 m2 dépendant du tènement dit « Clos de Montchat » dont les confins sont - au nord rue Bellevue

- à l’ouest propriété Taithe

- au sud propriétés Taithe, Thomas, Faucheron, Duret François et Dorier - à l’est propriétés Dorier, Verjus, héritiers Vezy et Forrire.

Sont exceptés les tènements vendus à MM Ferrière, Deschamps et Borider, ainsi un emplacement des rues Massenet, Alfred de Musset et Alfred de Vigny.

Extrait du registre des délibérations de la Ville de Lyon (séance du 20/11/1922), M. Herriot Maire

"Location consentie à partir du 01/07/1922, avec un prix de 0,10 francs par m2 soit pour l’ensemble 1550 francs par an (suivant conditions fixées par délibération du 26/11/1916) à échéance les premier janvier et juillet de chaque mois. La société civile pourra en reprendre possession dans les quarante jours sur simple préavis et sans avoir aucune indemnité à verser à la Ville et que ce même droit appartiendra à ses acquéreurs ou locataires."

Etat des redevances dues à la Ville par différentes Sociétés de Jardins ouvriers municipaux pour occupation de terrains communaux (minute)

« Vu et arrêté le présent état à la somme de 26 francs, Lyon le 14/01/1927.

Clos de Montchat : président GIACHINO (25/01/1927)

Rapport soumis à Monsieur le Maire, 09/11/1922

Ce rapport indique que la société civile du Clos de Montchat avait proposé initialement la mise à disposition de ces terrains à la Ville à titre gracieux, réclame à présent un loyer, en raison des charges et impôts qui grèvent ces terrains. Demande donc au maire s’il convient d’exiger pour ces terrains occupés par la société des jardins ouvriers avec redevance nominale d’un franc demandé, de demandera un loyer plus en rapport avec le prix de location réclamé à la Ville.

RAPPORT LOCATION DES TERRAINS (06/06/1922)

Convention en date du 30 avril 1920 pour la location à titre entièrement gratuit ; demande ensuite de 0,25 francs par m2 par M. richard, sur les raisons des charges et impôts à hauteur de 1100 francs demandés par la ville pour les taxes municipales.

Cela engendrerait dépense annuelle de 3875 francs, impossibilité à la ville de payer une telle somme ; arrivés au prix de 0,15 francs, baissés encore à 0,10 francs devant impossibilité d’obtenir de Monsieur Richard délai de préavis supérieur à 40 jours pour les parcelles à retirer à la suite de ventes éventuelles. Dépense annuelle donc de 1550 francs.

« Vu les charges grevant la propriété, le prix de 0F10 le mètre carré nous paraît raisonnable et en acceptant la Ville traiterait dans les maillures conditions »

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Les jardins ouvriers Chambovet sont situés en limite du 3e arrondissement, séparé de la commune de Bron par le boulevard Pinel. Surnommé « quartier des hôpitaux » après l’installation de nombreux services des Hospices Civils de Lyon, le quartier de Montchat présente encore aujourd’hui une forte identité pavillonnaire et résidentielle qui l’apparente, fait rare à Lyon, à un village. Une des caractéristiques géographiques premières des lieux est celle d’un vaste panorama depuis un des points culminants de la région lyonnaise, sur une déclivité arborée qui descend en pente douce en direction de la grande ville. Les jardins ouvriers et le parc public de Chambovet s’intègrent parfaitement dans ce cadre paisible, sur une voirie peu fréquentée et préservée des grands axes de circulation malgré leur proximité (boulevard Pinel, avenue Lacassagne). C’est de part-et-d’autre des rues Chambovet et Jules Massenet que sont groupés les jardins d’une surface moyenne de 125 m2, initialement au nombre de 88, aujourd’hui autour d’une soixantaine.

Documents d'archives

  • AC Lyon : 726WP/143, date 1927 : jardins ouvriers, 1ère pochette bleue de 1916-1931 + 2e pochette bleue : 1942-1947.

    AC Lyon : 726WP/143

Bibliographie

  • Long Guetty, Chauvy Gérard, Montchat. Regards sur l’histoire d’un quartier lyonnais, Editions Bellier, 2008

    AP

Annexes

  • Réglement des jardins municipaux de 1916
  • L'attribution de l'eau pour les jardins ouvriers de Montchat en 1925
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon