• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Société d’Outillage Mécanique et d’Usinage d’Artillerie (S.O.M.U.A.) puis Société Nouvelle des Ateliers de Vénissieux (S.N.A.V.) et jardins ouvriers
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Vénissieux
  • Commune Vénissieux
  • Adresse chemin des Charretières , allée de Tache-Velin , allée Denis Papin
  • Cadastre 2020 BB 15
  • Dénominations
    usine de construction mécanique, jardin ouvrier
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin ouvrier

La Société d’Outillage Mécanique et d’Usinage d’Artillerie (S.O.M.U.A.) est l’héritière des « Usines Bouhey ». Cette entreprise de construction de machines-outils est fondée par Étienne Bouhey en 1861 et devient la société anonyme "Usines Bouhey" en 1894 dont le siège social est situé au 43 avenue Daumesnil à Paris.

En 1913, elle absorbe la Société Française de Machines-outils, située 146 avenue Victor-Hugo à Saint-Ouen. En 1914, à la suite d’un accord passé avec Schneider et Compagnie du Creusot, la société des Usines Bouhey prend le nom de Société d’Outillage Mécanique et d’Usinage d’Artillerie (S.O.M.U.A.). Elle lance un programme d'usinage d'artillerie légère, de constructions de camions, de tracteurs et d'un blindé, dont le char Schneider CA1. Dès 1916, la S.O.M.U.A. prend en charge la branche « automobiles poids lourds » de Schneider.

Avec la Société d’optique et de mécanique de haute précision (SOM) et la Société Le Matériel électrique SW, la S.O.M.U.A. fait partie des trois principales filiales du groupe. Ces sociétés travaillent en étroite collaboration, un partenariat qui se poursuit sous l’occupation allemande. La SW est le principal fournisseur de moteurs pour les fabrications de la SOMUA, notamment pour équiper les machines-outils que produit l’entreprise de Saint-Ouen. La SOMUA et Schneider fabriquent la partie mécanique du matériel électrique de SW.

Durant la Première Guerre, la S.O.M.U.A. absorbe les Usines Farcot de Saint-Ouen en 1916 et l’usine de Victor Champigneul (constructeur d’appareils hydrauliques) en 1917, et devient la « Société d’outillage mécanique et d’usinage d’artillerie, Usines Bouhey, Farcot et Champigneul ». Son siège social est situé à Saint-Ouen et sa production est spécialisée dans la construction mécanique générale (machines-outils, pièces hydrauliques, tracteurs, etc.).

 En 1917, la S.O.M.U.A. installe ses ateliers Chemin des Charretières à Vénissieux, à proximité du chemin de fer, sur un terrain adossé au sud du mur de la deuxième enceinte fortifiée de la ville de Lyon. Ce chemin est également appelé chemin du Génie car bâti sur les fortifications du Génie militaire.

Destinée à produire du matériel de guerre, elle fabrique principalement des obus, des machines-outils et des engrenages ainsi que du matériel hydraulique. 

Dès 1920, la S.OM.U.A. s’oriente vers la fabrication de wagons et la réparation de matériel roulant essentiellement pour la Compagnie P.L.M. La SOMUA fabrique également des tracteurs, des motoculteurs, mais cette production ne s’effectue pas le site de Vénissieux.

En 1926, profitant de savoir-faire des techniciens et des marchés de la Société Schneider, la S.OM.U.A. met au point une gamme modernisée de véhicules utilitaires selon un programme de standardisation rigoureux qui sort sous son propre nom.

Entre 1929 et 1939, les productions qui sortent des ateliers S.OM.U.A. sont nombreuses : autobus, véhicules de voirie et d’incendie, matériels ferroviaires, bennes, pompes, citernes, châssis tous-terrains civils et militaires, ainsi qu’une gamme complète de camions et tracteurs routiers allant de 4 à 20 tonnes.

A la vieille de la Seconde Guerre mondiale, cet élan est ralenti et la société connaît des difficultés. Le ministère de la Guerre passe alors une commande de matériel militaire : 300 cuisines roulantes remorques, 240 remorques caissons d’artillerie et 80 tracteurs, notamment les carrosseries de tracteurs MCG et MCL ainsi que leurs accessoires.

En 1931, la Société d’Outillage Mécanique et d’Usinage d’Artillerie (SOMUA), emploie près de 2000 personnes. En juin 1936, l’entreprise fait face à des mouvements de grèves :  800 ouvriers cessent le travail et occupent leur usine.

Lors de la création de la S.N.C.F., les conditions de production sont fortement troublées. Elle oriente alors sa production vers la fabrication de wagons spéciaux : Wagons à étage pour le transport d’automobiles, wagons couverts à faces coulissantes favorisant les manutentions, wagons pour le transport de containers et de poids lourds.

Durant les années de la Seconde Guerre, l’usine de la S.O.M.U.A. subit de nombreuses destructions. Le 27 mars 1943, deux fortes explosions se produisent vers 22h00 dans un baraquement contenant un transformateur qui détruisent une dynamo et occasionnent de forts dégâts au transformateur. Le 17 juillet 1943, une bombe posée par des résistants détruit un groupe de transformateurs de l’usine. Le 25-26 mai 1944 la S.O.M.U.A. est gravement endommagée par les bombardements de Vénissieux par les alliés. Les bâtiments sont détruits par les explosions ou brulés, le matériel, les machines et les marchandises sont détériorés. Elle est mise sous séquestre à la fin du conflit.

En 1949, la S.O.M.U.A. est reprise par la Société Nouvelle des Ateliers de Vénissieux (S.N.A.V.), une filiale de la Régie Renault. Dans ses ateliers, elle produit principalement des wagons de transport automobile, des wagons-ballasts utilisés par la S.N.C.F. pour empierrer les voies de chemin de fer, des wagons et containers pour le transport des marchandises, ainsi que des engins de travaux publics (engins porte-grue notamment) et du matériel de mines. Elle possède également un département spécialisé dans la fabrication de pièces en stratifié polyester.

Dans les années 1950, l’entreprise se transforme avec la participation de la Régie nationale des usines Renault et de la Société des automobiles Latil pour constituer la SAVIEM L.R.S., Société Anonyme de Véhicules Industriels et d’Equipements Mécaniques (Latil, Renault et SOMUA).

En 1959, la part du chiffre d’affaires destiné à la S.N.C.F. n’est que de 33% alors qu’en 1949, elle était de 80%. L’entreprise se consacre par ailleurs à la fabrication d’engins de travaux publics et de matériel de mines. Elle possède un département spécialisé dans la fabrication de pièces en stratifié polyester. 

Le choc pétrolier de 1973 provoque de nombreux licenciements à partir de 1975. En 1976, la SNAV (Société Nouvelle des Ateliers de Vénissieux), emploie environ 1200 personnes. Mais, le 26 septembre 1978, la Régie Renault annonce la cession de la S.N.A.V. pour un franc symbolique à la société Fauvet-Girel, une entreprise de fabrication de matériel ferroviaire du Nord de la France (Arras, Lille), comptant 910 salariés, elle-même en situation précaire (carnet de commandes presque vide, réduction d’horaire avec perte de salaire correspondante…). Les licenciements s’accélèrent et l’usine ferme définitivement en 1985.

Aujourd’hui, le site accueille une zone industrielle composée de nombreuses entreprises dont l’entreprise Serpollet (travaux publics) du groupe SERFIM notamment.

 

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1917, daté par source

La Société d’Outillage Mécanique et d’Usinage d’Artillerie (S.O.M.U.A.) est constituée le 14 mars 1914, de la fusion de 5 usines : Bouhey, Farcot, Société Française de Machines-outils, Jaegger, Champigneul, et sous le haut patronage du groupe Schneider, l’un des plus anciens et prestigieux groupes industriels français de la métallurgie.

Le site se compose d'une grande halle encore bien lisible ainsi que de nombres ateliers en bardage métallique. Un bel ensemble de jardin ouvriers est encore en place. Ils sont situés chemin de Tâche Velin à proximité de l'usine.

  • Typologies
    architecture industrielle
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

La société SOMUA a produit dans les années 1960 des cabines pour les remontés mécaniques des stations de sports d'hivers qui étaient en train d'émerger.

La partie jardins ouvriers est à signaler

Bibliographie

  • Videlier Philippe, Banlieue Sud : Vénissieux entre les deux guerres, thèse de doctorat, université Lyon 2, 1982.

  • Laferrère Michel, Lyon, Ville industrielle : essai d’une géographie urbaine des techniques et des entreprises, Presses Universitaires de France, 1960

Annexes

  • Entretien d'Alain habitant de Vénissieux mai 2022
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon