La Société des Aciéries de Longwy est créée en 1880, par le regroupement de l'Usine du Prieuré et de l'Usine Port-Sec à Mont-Saint-Martin en Meurthe-et-Moselle (Lorraine). Les fondateurs sont des maîtres de forges : Jean-Joseph Labbé, Oscar Renaud d'Adelsward, Fernand de Saintignon, Gustave Raty, les Frères d'Huart et Robert de Wendel. La société est un puissant complexe de la métallurgie française, qui dispose de plusieurs mines, ateliers et dépôts en France.
En 1919, la Société des Aciéries de Longwy (1880-1930) installe de vastes ateliers et un dépôt à Vénissieux, sur une parcelle libre du chemin de Titilleux située le long de la voie de chemin de fer. Cet emplacement stratégique lui permet de bénéficier d'un raccordement aux voies ferrées et de conserver un lien avec le dépôt régional de Lyon.
Elle intervient à Vénissieux « à la demande expresse du Ministre des Travaux Publics, pour coopérer à la réparation du matériel des chemins de fer français », dont l’entretien n’a pu être effectué pendant la guerre. Elle est notamment équipée pour la réparation et l’entretien du matériel roulant de la Compagnie O.T.L. (Omnibus et Tramways de Lyon). En mai 1919, l’O.T.L. signale par lettre au Maire de Vénissieux « que la compagnie a engagé des pourparlers avec les divers ateliers de construction de la région et notamment la Société d’Outillage Mécanique et d’Artillerie (S.O.M.U.A.) et les Constructions Electriques du Rhône (C.E.R.) en vue de procéder dès que possible aux réparations les plus urgentes du matériel roulant, voitures et wagons dont l’entretien n’a pu être fait comme il convenait pendant la guerre (…) ».
Jusqu’aux années 1930, les ateliers des Aciéries de Longwy effectuent également la remise en état des wagons à marchandises et des voitures pour voyageurs, ainsi que les travaux relatifs à l'électrification des voitures, pour la Compagnie de chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée (P.L.M.). Mais en 1933, cette dernière suspend ses commandes. Les Aciéries tentent de redéployer leurs activités en construisant des carrosseries d’automotrices et de cars automobiles, sans franc succès.
Par la suite, la société obtient des commandes du Ministère de la Guerre et entreprend la récupération des obus stockés au Parc d’Artillerie de la Mouche depuis la Première Guerre mondiale, et la production d’obus atteint 1500 unités par jour en 1935 ; « L’atelier de production des obus de 155 est montré en exemple par les autorités aux missions militaires roumaines et polonaises en visite en France. » Cette activité est dénoncée par les communistes qui la désigneront comme « l’usine de mort de Vénissieux » et soupçonnent le gouvernement de vouloir livrer ces obus au pouvoir italien. L’usine conserve toutefois une activité réparation de matériel ferroviaire et travaille pour les chemins de fer de l’Est.
En mai 1944, elle rachète les terrains et bâtiments ainsi que le matériel des Aciéries de Longwy. Elle prend sa succession en ce qui concerne la branche chaudronnerie, mécanique et forge. Mais les bâtiments, constitués de structures et charpentes métalliques recouvertes de bardages en tôles ondulées, sont fortement endommagés lors des bombardements alliés en 1944. Joseph Laval, architecte DPLG demeurant au 17 quai Jaÿr à Lyon est missionné pour évaluer les dommages de guerre.
Dates clés :
24 juin 1880 : Constitution de la Société Anonyme des Aciéries de Longwy, par réunion de l'Usine du Prieuré et de l'Usine Port-Sec à Mont-Saint-Martin. Les fondateurs sont Jean-Joseph Labbé, Oscar Renaud d'Adelsward, Fernand de Saintignon, Gustave Raty, les Frères d'Huart et Robert de Wendel.
1919 : Les Aciéries de Longwy installent à Vénissieux de vastes ateliers pour effectuer la réparation du matériel de chemins de fer endommagé pendant la guerre
1933 : L’activité se tourne vers la construction de carrosseries d’automotrices et de cars automobiles, puis entreprend la récupération et la production d’obus.
9 mars 1936 : les ouvriers se mettent en grève pour obtenir des augmentations de salaire et une amélioration de leurs conditions de travail : la construction d’une cantine, la pose d’aspirateurs d’air dans les ateliers noyés sous la poussière polluée, des lavabos pour le personnel. Après une semaine de lutte, ils obtiennent satisfaction sur une partie de leurs revendications.
2 mai 1944 : la Société des Ateliers et Forges de Vénissieux rachète les terrains et bâtiments ainsi que le matériel des Aciéries de Longwy et prend sa succession en ce qui concerne la branche chaudronnerie, mécanique et forge.
25 mai 1944 : une attaque aérienne détruit une partie des bâtiments et installations commerciales : « l’usine a subi des dégâts provoqués par effet de souffle et des éclats provenant des bombes explosives tombées sur les Etablissements Maréchal et Cie, en face et de l’autre côté de la voie ferré de Grenoble. »
Joseph Laval, Architecte DPLG Urbaniste, exerce au 17 quai Jaÿr à Lyon et à Mulhouse, au 7 rue Jules Ehrmann (1948).
Il est officier de réserve puis lieutenant et capitaine durant la seconde guerre mondiale.
Il participe à désamorcer la dynamite posée par les Allemands sur le pont de Serin, sur le pont de l’Homme-de-la-Roche (remplacé par la passerelle en 1989) ainsi qu’à la passerelle Saint-Vincent, le 2 septembre 1944.
Il exerce ensuite en tant qu'Architecte DPLG Urbaniste à Lyon et à Mulhouse. Il réalise notamment le diagnostic des dommages de guerre et les plans de reconstructions des Ateliers et Forges de Vénissieux (signés vers 1948).
(Source : Henri Amoretti, Lyon Capitale, 1940-1944)