Dossier d’œuvre architecture IA69003074 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Eglises paroissiales du 20e siècle
Église paroissiale Saint-Charles de Serin
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon - Lyon
  • Commune Lyon 4e
  • Adresse avenue de Birmingham
  • Cadastre 1999 AE39
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Charles
  • Appellations
    Saint-Charles de Serin

HISTORIQUE

La paroisse, fondée en 1824 sous le vocable de saint Charles (dédié au roi Charles X), est d´abord logée dans la chapelle privée du comte Fr. de Valence. Cette chapelle est donnée au maire de la Croix-Rousse en 1827. Mais l´agrandissement de la paroisse conduit à la construction d´une première église en 1874-1882 (consacrée en 1883) de l´autre côté de la place de Serin, grâce à un don de Joseph Gillet, propriétaire de l´usine de teinturerie voisine. La chapelle primitive est détruite en 1885 pour faire place à un groupe scolaire. La nouvelle église, de style néo-roman, est dédiée à saint Charles Borromée (1538-1584 ; archevêque de Milan).

Les travaux du tunnel sous la Croix-Rousse sont arrêtés par la Seconde Guerre mondiale. Dès 1946, la reprise des travaux est envisagée. Le devenir de l´église Saint Charles se pose, car elle se trouve dans l´axe de la sortie du tunnel et doit donc être détruite. De longs pourparlers entre la Ville de Lyon, le service des Ponts et Chaussées et l´Association diocésaine aboutissent à la construction d´une nouvelle église en bordure de la future voie de circulation. Louis Mortamet, architecte des Monuments historique et membre de la commission d´Art sacré, est chargé de la construction en collaboration avec Rérolle, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Les travaux débutent en février 1951 et sont confiés à l´entrepreneur P. Gane. L´église est ouverte au culte dès février 1952.

DESCRIPTION

Situation et composition d´ensemble

L´église Saint-Charles est située à la sortie du tunnel de Fourvière, sur une place servant de parking, longée au sud par une voie à grande circulation, l´avenue de Birmingham, et à l´est par une rue de desserte, la rue des Entrepôts Bonin. L´accès piéton à la place depuis le sud se fait par un passage souterrain. Au nord, l´église est séparée d´un immeuble barre de 10 étages par le parking de cet immeuble. Un parking la borde également à l´ouest, mitoyen d´un square privé, dépendant de l´immeuble, en contrebas (des. 1 ; fig. 2).

La façade principale de l´église est orientée au sud, vers l´avenue de Birmingham, et le chevet au nord. Le clocher, hors-oeuvre, relié à l´église par un corps de bâtiment plus bas, est construit au sud-ouest (fig. 2, 8). Une maison d´un étage est édifiée au nord-ouest de l´église ; destinée à l´origine à une chapelle de semaine (chapelle Sainte-Monique) et à un logement de sacristain à l´étage, elle est aujourd´hui occupée par l´Eglise orthodoxe (fig. 6, 8).

Elévations

La façade principale, de forme évasée plus large à la base, se termine en fronton, bordé d´une corniche formant retour interrompu. Un avant-corps faisant office de porche reprend le même dessin de corniche. Un degré de cinq marches donne accès au porche. Le vitrail central est protégé par une croix ajourée en béton. L´entrée du porche est encadrée par une bande de béton bouchardé formant soubassement en façade. L´ensemble de la façade est ainsi composé selon un axe de symétrie très fort qui monte au sommet du fronton (fig. 3, 4).

Cette symétrie est contrebalancée par le flanquement de la tour clocher sur la partie gauche. Celle-ci, de plan carré, est reliée à l´église par un bâtiment en retrait qui abrite les accès. La verticalité de la tour est affirmée par la ligne centrale de petites baies carrées d´éclairage de l´escalier, inscrites dans une frise verticale en renfoncement, inscrite à partir du sol jusqu'au deux-tiers de l'élévation. Au-dessus, les abat-sons sont dessinés par des lignes horizontales en relief curviligne, surmontés de l´horloge. La tour est couronnée d´un belvédère de plan polygonal couvert d´une flèche octogonale en tuile, surmontée d´une croix en métal (fig. 9).

Les façade latérales présentent cinq travées fortement matérialisées par des contreforts s´élevant sur toute la hauteur (fig. 5 à 8).

La façade nord est constituée d'une succession de volumes juxtaposés : le chevet présentant la même corniche formant retour que le porche et l'abside parallélépipédique, le tout entouré en rez-de-chaussée par les pièces annexes de l´église, sacristie, salles de réunion, bibliothèque (fig. 10).

Matériaux et couverture

L´église, construite en béton armé (fig. 29), est surmontée de toits à longs pans couverts de tuile plate mécanique. Les annexes en rez-de-chaussée sont couvertes en appentis et la maison de la chapelle Sainte-Monique d´un toit à croupe.

Distribution intérieure

L´entrée dans l´église se fait par un porche ouvert, fermé par une grille, dont le plafond en béton est orné d´une peinture aux armes de Charles Borromée (cf. sous-dossier Sommaire objets mobiliers). La nef est précédée d´un narthex construit sur toute la largeur de l´église (fig. 11), plafonné et se terminant à l´est par une chapelle mortuaire polygonale (Notre-Dame du Calvaire) occupée par une sculpture en marbre du Christ mort, provenant de l´ancienne église (fig. 12), et à l´ouest par la chapelle des fonts baptismaux, de même provenance (fig. 13). Le narthex communique tant vers l´extérieur que vers la nef par des portes en bois à pavés de verre (fig. 14).

La nef est à un seul vaisseau, partagé en cinq travées par de larges arcs diaphragmes brisés, en béton, montant depuis le sol et fortement ajourés (fig. 15 à 18). Au sol, ces jours dessinent de faux bas-côtés (fig. 19). Le chœur, à chevet plat, présente deux travées, plus étroites, marquées par des arcs diaphragme non ajourés (fig. 15). Chaque travée de la nef comporte des chapelles très peu profondes (fig. 24 à 27). Au revers de la façade principale, une tribune porte l´orgue (fig. 23).

L´église est couverte par une charpente à solives béton apparentes. Les chevrons sont peints en marron et les voligeages en mauve clair formant un quadrillage ; au faîte de la couverture sont aménagés des éclairages électriques. Des symboles christiques peints en jaune ponctuent ce couvrement (fig. 20 à 22).

De part et d´autre du chœur, des portes conduisent aux pièces annexes disposées à l´arrière, sacristie à l´est et bibliothèque à l´ouest communiquant par un couloir longeant le chevet.

La chaufferie à mazout est installée en sous-sol, le chauffage se faisant par pulsation d´air chaud avec des bouches de chaleur dissimulées dans les murs.

L´éclairage de l´église est assuré par le vitrail au-dessus de la tribune, ainsi que par des baies verticales et allongées placées dans les travées tant de la nef que du chœur qui apportent une lumière colorée à travers les vitraux. Ces vitraux contribuent à l´unité de l´église, dont le caractère moderne est également donné par le Christ en croix du chevet et le chemin de croix.

L'église paroissiale était construite sur le tracé du tunnel de la Croix-Rousse. Une nouvelle église est construite de 1950 à 1952, sur des terrains municipaux, sur les plans de Louis Mortamet, architecte des Monuments historiques, membre de la Commission d´Art sacré pour le diocèse de Lyon. L'église est consacrée le 23 mars 1952.

L'église est à nef unique et collatéraux simplement marqués par les retombées des arcs en mitre soutenant la charpente. La nef est précédée d'un narthex fortement marquée. Le clocher est détaché au sud ouest du bâtiment.

  • Murs
    • béton
    • béton armé
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • croupe
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • vitrail
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Eglise étudiée dans le cadre du recensement des églises contemporaines de l'agglomération lyonnaise.

Documents d'archives

  • Arch. dép. Rhône. 2308 W 51. Devis de Louis Mortamet. 26 mai 1950.

  • Arch. dép. Rhône. 2308 W 51. Lettre de l'Ingénieur en chef au préfet du Rhône. 14 septembre 1950

  • Arch. mun. Lyon. 4 M 3C 134. Dossier de Presse. Echo Liberté, 22-23-24 mars 1952 ; Le Progrès, 11 septembre 2002

  • Arch. mun. Lyon. 345 WP 1-25. Permis de construire. 7 novembre 1952

Bibliographie

  • BARRE, Josette. La colline de la Croix-Rousse, Histoire et géographie urbaine. Lyon : Edition lyonnaise d'art et d'histoire. Institut des études rhodaniennes, 1993

  • DUFIEUX, Philippe. Jean Coquet (1907-1990) l'art du décorateur. Bulletin de la Société historique archéologique et littéraire de Lyon, 2001, p.95-112

  • GITENET, L. Église Saint-Charles, quartier de Serin, Lyon. Lyon : Roudil Frères. 39 p

  • MERLIN, Bernard. Architectes Lyonnais autour de la Méditérranée (XIX-XXe s.). Lyon : Bernard Merlin, 1995

  • MORTAMET, Jean-Gabriel. Cent ans d'architecture Mortamet 1894-1995. Lyon : 26 Janvier 1995

Documents figurés

  • Dossier de plans, par Louis Mortamet, 23 mai 1950. Plans, coupes élévations (Arch. dép. Rhône. 2308 W 51. Eglise Saint Charles de Serin)

  • Dossier de plans, par Louis Mortamet, 23 mai 1950. Plans, coupes élévations (Arch. mun. Lyon. 345 WP 1-25 Eglise Saint Charles de Serin).

  • AC Lyon. 4 S 84 1975. Plan parcellaire de la ville de Lyon. 1975

    AC Lyon : 4 S 84 1975
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon