N° 39, angle de la rue Louis-Dansard : une maison remontant au moins au 17e s., avec cour et jardin en bordure de la rue des Passants (Louis-Dansard), s'étendant jusqu'à la hauteur de l'impasse Vial. Elle appartenait à Verjon ;

n° 41, hôpital des Passants

n° 43, maison basse appartenant à la fin du 17e s. à Escolin ; en 1865, il y avait une auberge tenue par Veuillant ;

n° 45, maison appartenant à la fin du 17e s. à Escolin. En 1970, elle était desservie par un couloir très étroit et par un escalier extérieur en bois construit dans la cour et menant à une galerie également en bois ; un autre petite maison était construite dans la cour ; un passage voûté reliait le 43 et le 45 ;

n° 47, hôtel du Chapeau Rouge ;

n° 49 - 49 bis, ensemble comprenant un immeuble sur rue et deux corps de bâtiment à l'arrière séparé chacun par une cour. Au 17e s., appelés Palais Royal, ils appartiennent à la famille Rey qui les possèdent en core en 1720. Le 49bis en est ensuite séparé : en 1900, sous le nom d'hôtel de la Jeune France, il est tenu par Brand, puis en 1936 par Lacourtablaise, et enfin de 1956 à 1964 par Buisson (BAZIN)

L'inventaire des immeubles de la Grande rue réalisé en 1977 Par Blandine Chavanne-Veron et Anne Marie-Pierre Romand donne la description suivante des bâtiments :

N ° 49 - Immeuble sur rue de 2 étages, immeuble sur cour de 3

N° 49bis - Immeuble de 2 étages et 2 travées.

Une seule entrée pour les deux immeubles par le n° 49 et la cour. Un escalier exterieur dessert le 1er étage par une galerie en bois.

L'auberge du Chapeau rouge est signalée en 1475 : elle appartient alors à Etienne Girerd ; Jean de Langlée voyageant en Dauphiné sur ordre du roi Louis XI, pour la publication des foires, y séjourne, ainsi qu'en 1502 Longueville et de Rhotelin qui voyagent pour la même mission (CAILLET. Relations de Lyon avec Charles VII et Louis XI). L'auberge est construite sur le territoire de la Réglardière qui appartient en 1517 à l'apothicaire Philibert Chevrot et relève du prieuré Saint-Irénée. Le 11 mai 1543, Antoine Difont, hôte du Chapeau rouge, reconnaît tenir de la directe et emphytéose du prieuré Saint-Irénée "certaine maison haute et basse où pend pour enseigne le Chapeau rouge, étable, cour et jardins, le tout joignant ensemble, sis au dit lieu de la Guillotière, territoire de la Réglardière, qui furent des biens de feu Jean Chavannes". Ces biens étaient confrontés à l'ouest par le jardin de Guillaume Frédy, apothicaire à la Guillotière.

En 1666, l'hôte est Georges Diachardet ;

en 1720-1721, c'est Louis Boucher ou Leboucher ;

de 1755 à 1796, c'est Jean-Clément Chazel, puis à partir de 1796 son fils Claude Chazel, adjoint au maire en 1813 ; après sa mort le 5 décembre 1818, sa veuve Jeanne Pareyron conserve l'auberge jusqu'en juin 1826, mais la maison et son jardin sont vendus aux enchères devant le tribunal : la veuve Chazel, un de ses fils et une de ses filles l'acquièrent pour 142 000 F. ; un partage intervient entre eux en 1827.

Au 19e s., plusieurs aubergistes se succèdent : Chazel en 1835, Bacquellier en 1839, Paul Bonnet en 1845, Delorme en 1861, Briday en 1870, de 1890 à 1900 Salomon, en 1905 Michallet, en 1909 Dendel, en 1932 Corlin frères.

Plusieurs sociétés y tenaient leur réunion, le Cercle Choral du 3e arrondissement de 1890 à 1900, la 241e Société de Secours mutuel.

Une ancienne salle séparée, construite sur la cour au-dessus des écuries, servit à la Chorale du 3e arrondissement, puis en 1917 à la société de gymnastique Les Enfants du Rhône. Après la seconde guerre mondiale, cette salle fut fermée pour des raisons de sécurité.

La société d'Histoire Rive gauche y a tenu ses réunions dans l'arrière salle de 1953 à 1957.

La cour servait de remise aux voitures des Messageries de Bourgoin, puis à celles des messageries du Chapeau rouge jusqu'en 1958, date à laquelle l'îlot fut désaffecté pour une reconstruction. En 1963, des véhicules poids lourds y stationnaient encore.

La mosaïque qui se trouvait au sol de l'auberge a été replacée dans le passage d'accès aux garages.

DOCUMENTATION

JASSERON, Louis. Le Chapeau rouge de la Guillotière. Rive gauche, n° 7, décembre 1963, p. 13.

BAZIN, Georges. La Grande rue de la Guillotière. Rive gauche, n° 34, octobre 1970, p. 24-25.

ICI S'ELEVAIENT / L'AUBERGE DU CHAPEAU ROUGE / ET L'HOPITAL DES PASSANTS / FONDE POUR LES VOYAGEURS / PAUVRES ET MALADES. / LEUR SOUVENIR RAPPELLE / QUE LA GUILLOTIERE, NEE DE / LA ROUTE, VECUT DURANT DES / SIECLES DE SON ANIMATION