Dossier d’œuvre architecture IA69006262 | Réalisé par ; ;
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Couvent d'hospitaliers, puis préceptorie de Saint-Antoine dite commanderie d'Antonins, puis couvent d'hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem actuellement théâtre de l'Atelier et immeuble
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Jacobins
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Jacobins
  • Adresse 29-30 quai Saint-Antoine , rue du Petit-David , 2 rue de la Monnaie , 62-64 rue Mercière
  • Cadastre 1831 H 71-75, 77-78 ; 1999 AE 1-2, 4-8
  • Dénominations
    commanderie, hôpital
  • Genre
    d'hospitaliers, d'hospitaliers de saint Antoine, d'hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem
  • Précision dénomination
    préceptorie
  • Vocables
    Saint-Antoine l'Egyptien, Saint-Antoine l'Egyptien et Sainte-Agathe
  • Appellations
    d'antonins
  • Destinations
    immeuble, théâtre
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, cour, église, puits

Les Antonins, moines hospitaliers dépendant de l'ordre de Saint-Antoine en Viennois, s'installent à cet emplacement en 1279 à la demande de l'archevêque de Lyon. La principale fonction des bâtiments fut l'accueil et les soins aux malades ; les Antonins se chargeaient des victimes du feu Saint-Antoine (ou mal des ardents, et ergotisme gangréneux). A la fin du XIIIe siècle, le pape Boniface VIII accorde aux Antonins la possibilité de construire des chapelles et d'établir des cimetières dans toutes leurs maisons ainsi que dans celles qu'ils ouvriraient par la suite. Le document le plus ancien représentant la préceptorie avant la reconstruction du XVIIe siècle est le plan scénographique de Lyon datant du milieu du XVIe siècle.

Les bâtiments tels qu'ils se présentent aujourd'hui datent de la campagne de travaux initiée par le père supérieur Bazille Gralliat qui demande, en 1644, à adapter les bâtiments aux fonctions d'hôpital et de couvent. Les travaux principaux, probablement conçus par le supérieur Gralliat et exécutés par le maître maçon Claude Chana, sont autorisés en 1644 et achevés en 1647. La participation du sculpteur et architecte Jacques Mimerel n'est pas bien définie. L'église est consacrée en 1654 peu de temps après la construction de son beffroi. Le reste des travaux s'échelonnent jusqu'en 1665. La construction des immeubles s'élevant 62, 64 et 66 rue Mercière est autorisée le 18 juillet 1645. Dès 1652, ils sont loués à des particuliers. Quatre magasins de grandes dimensions sont attestés sur le quai Saint-Antoine au rez-de-chaussée. A partir de 1679, les deux magasins centraux sont occupés par la douane. Une autorisation pour des travaux non définis est donnée pour le bâtiment de la rue du Petit-David le 21 juin 1661 ; en juillet, les Antonins peuvent élever de nouveaux bâtiments rue Mercière et quai Saint-Antoine. La dernière autorisation date du 17 décembre 1665 et concerne la rue Mercière. Le 17 août 1644, l'autorisation est donnée d'abattre les bâtiments antérieurs. Dans la seconde partie du XVIIe siècle, les efforts se portent sur la bibliothèque pour son aménagement et pour l’acquisition d'ouvrages. Un incendie survient en 1694 ; quelques travaux de réfection sont réalisés au début du XVIIIe siècle. En 1758, de gros dégâts sont causés à la toiture et aux vitres par les intempéries ; les Antonins souhaitent emprunter de l'argent pour faire face aux réparations. Entre la fin du XVIe et le milieu du XVIIe siècle, le nombre d'Antonins à Lyon est stable, se situant entre quatorze et dix-huit ; en 1768, ce nombre descend à onze. Le puits semble avoir été installé au milieu du XVIIIe siècle. Les hospitaliers de Saint-Antoine étant rattachés à l'ordre de Malte, les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem occupent les lieux à partir de 1777. Du 2 au 15 juin 1796, l'ensemble est vendu comme bien national. Le narthex est acheté par Rusand ou Buzand, imprimeur du roi et du clergé, tandis que l'église est acquise par un ferrailleur appelé Robert. En 1843, l'église et le premier étage du corps de bâtiment ouvrant sur la Saône sont achetés par le Cercle musical (salle de concert) ; un garde-corps du premier étage carré quai Saint-Antoine et la porte de l'ancien théâtre sont ornés du monogramme CM. Le théâtre du Gymnase prend la suite en 1871, suivi par plusieurs troupes de passage jusqu'en 1887, date à laquelle le théâtre de Guignol s'y installe jusqu'en 1966. Des bains-douches sont installés dès le début des années 1830 au premier étage du lot comprenant l'église, six cabines donnant sur la cour et six autres sur la rue du Petit-David ; ils seront maintenus jusqu'au milieu du XXe siècle. Une fondation destinée à accueillir des "garçons pauvres, infirmes et incurables de la paroisse de Saint-Nizier" est créée par Gabriel Richard dans son testament du 6 mars 1847 ; elle dispose de plusieurs locaux dont un 30 quai Saint-Antoine jusqu'en 1873. A la fin des années 1960 ou au début des années 1970, la cour est dégagée de toute construction annexe et notamment des bains-douches, la vue sur l'élévation nord de l'église étant ainsi dégagée.

L'escalier principal de la partie ouest, qui fut hôpital, est demi-hors-œuvre, rampe-sur-rampe, à deux volées en pierre et est contemporain des constructions du XVIIe siècle. L'escalier qui dessert l'aile nord est hors-œuvre, de plan trapézoïdal, il est en pierre, tournant à retours avec jour à quatre noyaux et compte trois volées, la cage est ouverte ; il repose au rez-de-chaussée sur un arc rampant ; il date du XVIIIe siècle.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit partiel
  • Plans
    plan régulier en L, plan allongé
  • Étages
    4 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, cage ouverte
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • fonderie
    • ferronnerie
    • menuiserie
    • sculpture
  • Représentations
    • tête de femme, fleuron, feuillage, étoile, volute, cuir découpé
  • Précision représentations

    Les fenêtres du corps de bâtiment situé à l'ouest de la parcelle et ouvrant sur le quai Saint-Antoine sont ornées au premier étage de balconnets en fonte à fleurons, feuillage, étoile dont la partie centrale ne porte pas toutes le même décor. L'une est ornée d'un masque de femme sur un cuir, une autre le monogramme CM, pour Cercle musical, sur un cuir, une autre un cuir muet. Côté cour, la fenêtre du troisième étage au-dessus de la porte de la partie nord de l'ancien hôpital porte un garde-corps orné de lancettes sur les côtés et d'un cercle à hélice en son centre entre deux quadrillages, le tout étant surmonté d'une frise à volutes sous la barre d'appui. La fenêtre centrale de l'élévation ouest de l'ancienne église est pourvue d'un garde-corps (en fer forgé ?) orné de volutes, de graines et de formes en haricot.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

En 2004, la boutique est occupée par le restaurant La Commanderie des Antonins.

Bibliographie

  • CARLIER, Sylvie. CHANTRENNE, Damien. Théâtres et cafés. Peintures et décors à Lyon (1840-1930). Catalogue de l'exposition, musée Paul-Dini, Villefranche-sur-Saône, 12 octobre 2014 - 8 février 2015, 2014

    p. 69, 70
  • CHALABI, Maryannick. JAZE-CHARVOLIN, Marie-Reine. BERTHOD, Bernard. Et alii. L'orfèvrerie de Lyon et de Trévoux du XVe au XXe siècle [Exposition. Lyon, Musée des Arts décoratifs, 12 mai-30 juillet 2000] / [Musée de Fourvière, 12 mai-15 octobre 2000]. Paris : 2000 (Cahiers du Patrimoine ; 58 / Dictionnaire des poinçons de l'orfèvrerie française)

    p. 137
  • CLAPASSON, André. Description de la ville de Lyon avec des recherches sur les hommes célèbres qu'elle a produits. Lyon : impr. A. Delaroche, 1741. XVI-283 p. ; 17 cm. [Réimpr. Lyon, 1761 ; rééd. annotée et ill. par G. Chomer et M.-F. Perez. Seyssel : Champ Vallon, 1982]

    rééd. 1982, pp. 74-77
  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux Lyon, maisons, sculptures, inscriptions, 2e éd. rev. et aug. Lyon : A. Rey, 1906. 134 p. : ill. ; 23 cm

    p. 115
  • REYNAUD, Jean-François. PUEL, Olivia et alii. A la recherche d'un Lyon disparu. Vie et mort des édifices religieux du IVe au XXe siècle. DARA n° 52. Lyon : ALPARA - MOM Editions, 2021.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon : ARC.824
    p. 218
  • SOUDAN, Caroline. La patrimonialisation d'un bâtiment médiéval méconnu à Lyon. La préceptorie des Antonins à Lyon. Saarbrücken : Presses académiques francophones (PAF). 2014. 428 p. Ill.

Périodiques

  • Événements / Incendies à Lyon au grand siècle", Histoires lyonnaises, 8 mai 2020, en ligne [consulté le 26 janvier 2021], URL : https://lyonnais.hypotheses.org/5577

Annexes

  • Transcription de l'inscription située de nos jours au revers du puits et à l'origine posée dans l'église des antonins, et traduction proposée dans l'ouvrage de Caroline Soudan
  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux Lyon, maisons, sculptures, inscriptions : commentaire concernant la commanderie des Antonins
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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