La création de l'établissement s'inscrit dans l'opération d'aménagement urbain du quartier des États-Unis, décidée par la Ville de Lyon en 1917, en grande partie réalisée par Tony Garnier à partir des années 1920. La décision de construire un lycée (à l'origine lycée de jeunes filles) le long du boulevard des États-Unis prolongé est prise en 1950. Elle accompagne l'urbanisation après-guerre de la partie sud du quartier. L'établissement est destiné à desservir un large territoire, comprenant les quartiers de Montplaisir, des États-Unis, Jean Macé, de l'avenue Jean-Mermoz, Saint-Fons et Vénissieux.
L'emplacement retenu par l'ingénieur en chef de la ville est situé au niveau de l'intersection du boulevard des États-Unis prolongé avec les rues de Villon et de la Maisonnette ; une partie des terrains est déjà propriété de la Ville (en bleu sur le plan ill. IVR84_20206901136NUCA), le reste est à acquérir pour être cédé à l’État (ill. IVR84_20206901137NUCA ; plan visé pour approbation par l'inspecteur d'académie le 30 mai 1950).
Entre 1950 et 1955, la Ville de Lyon achète donc (par voie d'expropriation pour cause d'utilité publique ; ordonnance du tribunal civil de première instance de Lyon du 26 janvier 1952) ces terrains nécessaires à la réalisation du projet, afin de les rétrocéder à l’État, maître d'ouvrage, auprès de trois propriétaires privés (parcelles E 406, 407 et 407p), des Hospices civils, propriétaires de deux parcelles (masses 342 et 343), et de la Société anonyme d'automobiles Marius Berliet, qui possède à cet emplacement (parcelle E 416, 105 rue Villon) un terrain bâti de "constructions légères", peut-être des entrepôts (AC Lyon, 966 WP 95).
L'implantation du nouveau lycée nécessite en outre des réaménagements de voirie et une modification du plan d'alignement (AC Lyon, 969 WP 137), dont le déclassement d'un tronçon de l'impasse de la Baudette prolongée, entre la rue de la Maisonnette et le boulevard des États-Unis prolongé (l'impasse se trouve sur l'emplacement envisagé pour le lycée ; voir ill. IVR84_20206001134NUCA et 01135NUCA).
Le Ministère de l’Éducation nationale confie le projet à Michel Roux-Spitz, architecte des bâtiments civils et palais nationaux, qui en dresse les plans en 1955 (AC Lyon, 927 WP 98).
L´architecte André Chatelin en assure la réalisation. L'établissement comprend un vaste internat, un bâtiment dédié à l’enseignement général, un autre à l'enseignement technique, et un bâtiment pour l'administration. De larges surfaces sont réservées pour un aménagement paysager avec pelouses, allées et plantations d'arbres, clôtures végétalisées, des terrains de sport et un plateau d'éducation physique.
Il prend le nom de lycée de jeunes filles Auguste-et-Louis-Lumière par arrêté du Ministère de l’Éducation nationale le 15 janvier 1957 (AC Lyon, 940 WP 062).
La première rentrée a lieu en octobre 1960 alors que le lycée n'est pas encore terminé. L'inauguration officielle du lycée a lieu le 15 juin 1963 par Christian Fouchet, ministre de l'Éducation nationale. Le lycée devient mixte en 1973. (source : https://lumiere.ent.auvergnerhonealpes.fr/le-lycee/histoire-du-lycee/).
Lycée en cours de restructuration en 2020 : construction d'un nouvel internat et d'un nouveau gymnase (réalisés), transformation des anciens bâtiments d'enseignement.
Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)