Cette petite maison atypique, accessible uniquement à pied par la montée des Vignes, est implantée dans la pente orientée est-ouest. Elle compte deux étages de soubassement rachetant la forte déclivité du terrain, un rez-de-chaussée et un dernier niveau entre étage carré et comble à surcroît suivant les différentes parties de la construction. La propriété est établie sur une parcelle en lanière qui s'étend jusqu'au bas de la montée où est implanté un garage (ancienne écurie et remise) en bordure de la rue des Fontaines. Ce bâtiment, couvert d'un toit à un seul pan et vraisemblablement construit en mâchefer, comporte un comble à surcroît accessible par une porte haute sur la rue et par un escalier droit extérieur parallèle à l'élévation sud.
La maison, organisée suivant un plan en L, est composée de trois corps de bâtiment. Un petit corps étroit formant une sorte de tour rectangulaire est accolé à l'élévation sud du corps principal de plan proche du carré et couvert d'un toit en pavillon. Au niveau du 2e étage de soubassement, un petit corps en rez-de-chaussée et formant terrasse au niveau supérieur occupe l'angle intérieur formé par la "tour" et le corps principal. Le 2e étage de soubassement ouvre à l'ouest sur une terrasse bordée par une balustrade en ciment moulé qui domine un jardin établi dans la pente.
Le décor se concentre uniquement sur les élévations visibles depuis l'ouest. Comme le laisse supposer l'appellation de la maison, "villa Moucharabys", de nombreux éléments décoratifs d'inspiration néo-mauresques animent les façades comme, en particulier, les baies à arc plein-cintre outrepassé, au sud. Sur l'élévation occidentale, un petit balcon, sur aisseliers à volutes et enroulements en fer forgé, couvert d'un dais à lambrequin en zinc témoigne de la présence ancienne d'un moucharabieh (confirmation par témoignage oral de la propriétaire). La liaison mur-toit renvoie également à des inspirations aux influences étrangères : un entablement est couronné par un attique couvert par un petit avant-toit supporté par de nombreux petits aisseliers rudimentaires en appui sur la corniche. Cet attique porte un décor peint qui représente notamment une série d'éléments en trompe-l’œil figurant un motif en creux évoquant des coquilles. Les élévations présentent en outre un décor architecturé avec un entablement relié à des chaines d'angles simulant des pilastres engagés dont les chapiteaux stylisés sont ornés d'éléments en relief en céramique.
Architecte de la ville de Vienne dans le 1er quart du 20e siècle