C’est depuis 1863 que le cimetière d’Aix-les-Bains se situe à son emplacement actuel, à proximité de l’avenue de Saint-Simond (AC Aix-les-Bains. 1 N 5). Son emprise est le fruit de plusieurs campagnes d’agrandissement opérées sur des terrains contigus en direction de l’ouest et du nord.
Auparavant localisé sur les terrains occupés aujourd’hui par l’école primaire du Centre, rue Claude de Seyssel, le transfert du cimetière hors de la ville est envisagé à partir de 1854. Conformément aux normes d’hygiène, il s’agit de l’éloigner des habitations et de permettre son agrandissement (Délibération du conseil municipal, 3 septembre 1854).
Les plans de ce nouveau cimetière sont dessinés par l’architecte Pellegrini en 1857 (Délibération du conseil municipal, 19 juillet 1857) et la construction des murs de clôture confiée à Claude Girod (Délibération du conseil municipal, 15 avril 1858). Le 15 avril 1863, la bénédiction du cimetière signe sa mise en service ainsi que la désaffection de l'ancien, dans lequel les inhumations sont désormais interdites (AC Aix-les-Bains. 1 N 5). A son ouverture, le cimetière, accessible par une voie depuis l’avenue de Saint-Simond, est un espace clos rectangulaire qui ne comprend qu’un seul carré (correspondant aujourd'hui aux sections 1A et 1B). A l’angle nord-est, une barrière en bois isole les tombes des enfants morts sans baptême et des personnes dites de « cultes dissidents » de celles de culte catholique, conformément au décret du 12 juin 1804 (AC Aix-les-Bains. 1 N 5).
Dès 1865, l’équipement est complété par la construction de deux bâtiments, situés de part et d’autre de l’entrée, qui abritent le logement du gardien et une chapelle ardente (Délibération du conseil municipal, 28 novembre 1865). Les travaux, effectués par l’entrepreneur François Porret sous la direction de l’architecte communal Grisard, sont achevés en 1867 (AC Aix-les-Bains. 1 N 5).
Deux campagnes d’agrandissement, nécessitant l’acquisition de terrains, interviennent avant la fin du XIXe siècle. L’aménagement du carré 2 (correspondant aujourd'hui aux sections 2A et 2B), à l’ouest, entre 1874 et 1876 par l’entrepreneur Jean Blondin, double la surface du cimetière. En 1883 intervient la création du carré 3 (correspondant aujourd'hui à la section 3), au nord, dont les travaux de clôture sont assurés par l’entrepreneur Benoît Viand (AC Aix-les-Bains. 1 N 5).
En 1906-1907, la Ville prévoit de procéder à de nouveaux agrandissements (Délibérations du conseil municipal : 10 décembre 1905 ; 11 avril 1906). Les plans, dressés par l'architecte de la ville, Jules Pin, montrent l’extension du cimetière en direction de l’ouest pour la création de nouvelles concessions et en direction du sud pour l’aménagement d’un jardin (AC Aix-les-Bains. 1 N 5). Bien que ces plans ne soient pas exécutés et l’agrandissement du cimetière différé après la Première Guerre mondiale, les propositions avancées sont reprises dès 1919.
En effet, à cette date, les plans de Jules Pin, proposent un projet similaire à celui de 1906-1907 : l’agrandissement du cimetière à l’ouest et au nord, ainsi que l’aménagement en jardin de la partie nord-est, accessible directement depuis l’avenue de Saint-Simond (AC Aix-les-Bains. 1 N 5). A l'exception du jardin, qui ne sera jamais réalisé, ces plans de 1919 fondent l’emprise des agrandissements ultérieurs, soit des carrés 4, 5 et 6 (correspondant aujourd'hui aux sections 4A, 4B, 4C, 4D, 5 et 6)
L’aménagement de la partie ouest du carré 4 (correspondant aujourd'hui aux sections 4A, 4B, 4C et 4D) débute en 1922, se poursuit progressivement par des travaux de prolongation du mur de clôture et s’achève en 1936 (Délibérations du conseil municipal : 28 juin 1922 ; 10 mai 1927 ; 23 mai 1928 ; 11 novembre 1932). Décidée en 1946, la construction du carré 5 (correspondant aujourd'hui à la section 5), au nord, confiée à l’entrepreneur Pilotaz (AC Aix-les-Bains. 1 N 6), s’accompagne de l’élaboration d’un règlement concernant la hauteur des monuments funéraires (Délibération du conseil municipal, 27 septembre 1946). Le carré 6 (correspondant aujourd'hui la section 6), aménagé en 1959, s’implante sur le cimetière militaire allemand (Délibération du conseil municipal : 19 mai 1959 ; 7 juillet 1959) transféré au début des années 1950 à Dagneux dans l’Ain.
Les abords du cimetière sont réaménagés en 1969 : un parking est créé tandis que le logement du gardien et la chapelle ardente sont démolis et remplacés par un unique bâtiment abritant un bureau, des annexes et des locaux sanitaires (Délibération du conseil municipal, 11 septembre 1969).
En 1982, la création du carré 7 (correspondant aujourd'hui à la section 7), au nord et sur des terrains occupés par les Jardins Municipaux, fait suite à l’abandon du projet de transfert du cimetière à proximité du tir aux pigeons. Envisagé dès 1946 par la municipalité, ce projet consistait d’abord à transférer, puis à créer, un nouveau cimetière. Il est officiellement abandonné en 1976 en raisons de difficultés géologiques et hydrographiques (Délibérations du conseil municipal : 27 septembre 1946 ; 16 février 1976 ; 25 janvier 1982).
Depuis 1991, le cimetière s’est successivement agrandi par l’aménagement des sections 8, 9 et 10 au nord et à l’ouest. Enfin, les créations des columbariums des carrés 5 et 7 et celle d’un jardin du souvenir ont été décidées en 1973, 1980 et 1985 (Délibérations du conseil municipal : 20 octobre 1973 ; 7 juillet 1980 ; 25 février 1985).
Grisard, architecte à Aix-les-Bains. Auteur des plans pour le projet d'agrandissement de l'école des filles de Saint-Offenge-Dessous (73), en 1867. Auteur des plans de caveaux pour la mairie-école de Pugny-Chatenod (73) en 1867.