Dossier d’œuvre architecture IA73003493 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Fonderie du comte de la Val d'Isère puis Portier-Fontanet-Brison dits "Les Fabriques" actuellement scierie
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Grésy-sur-Isère
  • Hydrographies Ruisseau du Nant Bruyant ; bassin-versant Isère inférieure-Val Gelon
  • Commune Sainte-Hélène-sur-Isère
  • Lieu-dit
  • Adresse
  • Cadastre 2014 B 2102, 2103

Une fonderie appartenant au comte de la Val d'Isère est visible sur la mappe sarde de 1728. A cette date, elle comporte "un grenier pour tenir la mine" (parcelle 29), un "grenier à charbon" (parcelle 27), une autre place à charbon (parcelle 30) et "une fournaise à gueuse" (parcelle 31). Le site dispose également d'un martinet situé plus en amont sur le Nant Bruyant (parcelle 28, IA73003477).

Par acte du 20 juin 1778 passé chez Maitre Johachim Chabert à Albertville, le site est cédé à Joseph Portier. A partir de 1784, la fabrique de fer de Sainte-Hélène fait partie de la Compagnie de Bonvillard. Celle-ci comprend 4 autres établissements : Arbine, Epierre, La Praz et le Bourget en-Huile (IA73003465). Vers 1794, la fonderie de Sainte-Hélène produisait 200 000 quintaux de fonte par an. Elle était alimentée par le minerai des Hurtières. Un document du 13 Germinal de l'An IV (2 Avril 1796), précise que le site comporte un "fourneau à gueuse", une "forge pour le gros feu" et un "martinet pour la quincaille" (FR.AD073, L585). A cette date, le site emploie 44 ouvriers.

Le site est visible sur le cadastre napoléonien de 1809. Il comporte une usine (Section C, feuille unique, parcelle 53) et deux granges (parcelles 51 et 51). Il appartient à Jacques-François Portier, notaire impérial. Le 8 septembre 1850, au décès de Jacques-François Portier (devenu notaire royal), le site est vendu aux enchères. Le 13 décembre 1860, la fonderie de Sainte-Hélène (ainsi que quatre filons de mines de fer à Saint-Georges-des-Hurtières) est à nouveau vendue aux enchères. A cette date, elle appartient à Jean Baptiste Portier (conseiller à la cour impériale à Chambéry) ; Jean Pierre Fontanet (rentier vivant à Frontenex) ; Laurent, Constant et Maurice Brison ; Gaspard, Sophie et Thérèse Brison (enfants mineurs du défunt Claude Brison) ; Rosine et Joséphine Brison (enfants mineurs de la défunte Michelle Brison, sous la tutelle légale d'Ignace Forey leur père) et Josephe Biguet-Petit-Jean (veuve de Louis Brison). Le site comporte alors un haut-fourneau vendu 42 000 francs, des bâtiments servant à son exploitation vendus 1 500 francs et un martinet vendu 4 500 francs. Le 25 septembre 1862, Jean Baptiste Portier et Jean Pierre Fontanet demandent la remise en activité du haut-fourneau. A cette date, la fabrique est en mauvais état. "Les ouvrages tels que roues, soufflerie, réservoir d'eau, canaux n'existent plus ; on ne remarque plus que la trace du canal de prise d'eau dans sa partie supérieure et les piliers en maçonnerie qui supportait le chenal de bois amenant l'eau sur les roues motrices. En un mot tout est à refaire pour remettre l'usine en activité" (FR.AD073, 49SPC13).

Le 25 septembre 1869, l'autorisation préfectorale de remise en activité est accordée. Pourtant il semble que le site ne soit pas remis en activité car le tableau indicatif des propriétés foncières du premier cadastre français de 1870 mentionne simplement "bâtiments, cour et canal" au lieu-dit "Les fabriques". Cela est confirmé par le procès-verbal de récolement du 23 juin 1871 qui précise que les mesures prescrites par le règlement d’eau n’ont par été réalisées. Dans un courrier daté du 8 juillet 1871, le propriétaire, M.Portier, explique que devant l'ampleur des travaux et le contexte de l'industrie métallurgique il n'a pas pu remettre l'usine en activité (FR.AD073, 82S30).

Le 22 mars 1877, Jean Baptiste et Jean Pierre Fontanet demandent l'autorisation de construire une scierie à l’emplacement du haut-fourneau. En réalité, celle-ci existe déjà depuis quelques années. Elle est exploitée par un locataire Joseph Chanelet. Elle est équipée d’une « scie sans fin, de deux scies verticales et d’une scie circulaire » animées par une turbine Canson de 1,50 mètre de diamètre. Le site dispose d’une chute de 9 mètres. La scierie est autorisée par arrêté préfectoral du 30 avril 1880. Actuellement, elle est toujours en activité. Elle est exploitée par la famille Perrot.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle , daté par source
    • Principale : 1er quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 4e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1728, daté par source
    • 1809, daté par source
    • 1877, daté par source

Le site est implanté sur la rive droite du nant Bruyant ou ruisseau des Fabriques. Il s'agissait à l'origine d'un haut-fourneau et d'un feu d'affinerie bergamasque. A la fin du XIXe siècle, il est transformé en scierie. La prise d’eau d'origine se faisait à 150 mètres en amont du site au moyen de gros blocs de pierre. L’eau passait au dessus de la route départementale grâce à un chenal de bois soutenu par des chevalets. En 1877, le chenal aérien est remplacé par un siphon composé de douves de bois cerclées de fer qui faisait passer l’eau sous la route. Elle arrivait dans un réservoir en tôle de 2 mètre-cube. Un distributeur équipé de quatre orifices permettait d’envoyer l’eau sur la turbine. Un canal de fuite de 60 mètres de long rejetait l’eau dans le nant Bruyant (FR.AD073, 49SPC13). Actuellement, la scierie est toujours en activité. Le bâtiment principal est de plan rectangulaire sur deux niveaux : un sous-sol et un rez-de-chaussée. Elle est construite en pierre et couverte d'un toit en tôle ondulée avec un appentis sur le pignon sud. Les machines fonctionnent à l'énergie hydraulique produite par une turbine Francis. Des vestiges du haut-fourneau seraient toujours en place sous le bâtiment. La présence de terre noire témoigne de l'existence d'un lieu de fonderie à l'emplacement du site.

  • Murs
    • pierre
  • Toits
    tôle ondulée
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Couvertures
    • appentis
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

La scierie est située au bord de la route départementale 925 qui passe au nord de Sainte-Hélène-sur-Isère. En Savoie, il s'agit d'une des dernières entreprises de sciage à fonctionner à la force hydraulique.

Documents d'archives

  • FR.AD073, C3913, Cadastre de 1728, Sainte-Hélène-sur-Isère, 384, Vue 2, 1732.

    AD Savoie : C3913
  • FR.AD073, 4B508, Compagnie de Bonvillard, Administration générale. Concessions de privilèges d'exploitation, visites de mines, états, instructions et pièces diverses, mémoires sur les mines et forges de la Savoie, du département du Mont-Blanc, de la Maurienne, 1776-1802.

    AD Savoie : 4B508
  • FR.AD073, L584, Fonds des administrations lors de la Révolution et l'Empire, Industrie, Métallurgie, usines, forges et martinets divers, 1792-1815.

    AD Savoie : L584
  • FR.AD073, L585, Fonds des administration lors de la Révolution et l'Empire, Industrie, Métallurgie, usines, forges et martinets divers, 1792-1815.

    AD Savoie : L585
  • FR.AD073, L1006, Cadastre napoléonien, Sainte-Hélène-Isère, section C, feuille unique, 1809.

    AD Savoie : L1006
  • FR.AD073, 1Fi100, Plan des coupes et élévations des fourneau et forges à fer, situé au chef-lieu de Sainte Hélène, appartenant à M. Jacques François Portier notaire impérial. Plan géométrique des fourneau et forge situés au chef-lieu de Sainte Hélène, appartenant à M. Jacques François Portier notaire impérial. Energie, architecture, Plan au sol, coupes, plan masse. Sainte-Hélène-sur-Isère. Fourneau et forges, 1812.

    AD Savoie : 1Fi100
  • FR.AD073, 1FS712, Fonds de l'intendance générale de Chambéry, Industrie et commerce, Métallurgie, usines et affaires diverses, 1815-1860.

    AD Savoie : 1FS712
  • FR.AD073 sous-série 82S30, Service hydraulique. Sainte-Hélène-sur-Isère : scierie et martinet Berthet (Perrin), scierie et pressoir Michel (Perrin), scieries Pernet, Pillet, Portier, Fontanet (Nant Bruyant), moulin Berger (Nant Bruyant), 1861-1924.

    AD Savoie : 82S30
  • FR.AD073 sous-série 82S29, Service hydraulique. Sainte-Hélène-sur-Isère. Affaires diverses, curages, etc., 1861-1948.

    AD Savoie : 82S29
  • FR.AD073, 49SPC13, Ponts et chaussées, service hydraulique, Sainte-Hélène-des-Millières (sur Isère) : scieries Berthet, Michel ; rétablissement d'un haut-fourneau (Portier et Fontanet), scieries Pillet, Portier-Fontanet (Nant-Bruyant) ; usines Pillet (moulin, fabrique de pâtes alimentaires, Nant-Bruyant), 1864-1911.

    AD Savoie : 49SPC13
  • FR.AD073, 3P 7503, Premier cadastre français, Sainte-Hélène-sur-Isère, Section B, feuille 1, 1870.

    AD Savoie : 3P 7503
  • FR.AD073, 35SPC7, Ponts et chaussées, service hydraulique, Comptabilité, statistiques et affaires diverses (classement par année), 1876-1909.

    AD Savoie : 35SPC7
  • FR.AD073, 3P 7504, Cadastre rénové, Sainte-Hélène-sur-Isère, Section B, feuille 1, 1936.

    AD Savoie : 3P 7504
  • FR.AD073, J1706, Inventaire des moulins de Savoie. Association des amis des moulins savoyards. Nicole Gotteland, Louis Crabières, commune Sainte-Hélène-sur-Isère, 1999.

    AD Savoie : J1706

Bibliographie

  • Le courrier des Alpes, 22 août 1850.

  • La Gazette de Savoie, 2 novembre 1860.

  • V. Barbier, La Savoie industrielle, Chambéry, Imprimerie Albert Bottero, 1875.

  • A.Perret, "Fondation et débuts de la Compagnie de Bonvillard" in Métiers et industrie en Savoie, Actes du Congrès des Sociétés savantes de la Savoie, Annecy, 1974, Mémoires et documents, tome LXXXVI, Académie Salésienne, Annecy, 1976.

    AD Savoie
  • H.Barthélémy, Anciens moulins en Combe de Savoie et bas Val d'Arly, Cahier du Vieux Conflans, n°175, Société des Amis du Vieux Conflans, Albertville, 2014.

    CDP Savoie

Annexes

  • Le Courrier des Alpes, 22 aout 1850.
  • La Gazette de Savoie, 2 novembre 1860.
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie