Les moulins des Allues appartenant aux Chartreux sont évoqués dans un document de 1686 (FR.AD073, 2B12668).
Une scierie et un moulin appartenant aux Révérends pères chartreux d'Aillon sont visibles sur la mappe sarde de 1728 (parcelle 3262 et parcelle 3263). La date 1778 entrecoupée par le monogramme IHS et encadrée d'un cartouche à volute est inscrite sur la porte du rez-de-chaussée surélevé côté est (encadrement en calcaire veiné).
Les deux bâtiments sont toujours visibles sur le cadastre napoléonien de 1809 (Section B, feuille unique). A cette date, la scierie est devenue un moulin (parcelle 644) et le moulin est occupé par un pressoir et un battoir (parcelle 648). Ils appartiennent à Pierre Sonnet. Le 21 octobre 1883, le meunier Joseph Pernet, propriétaire du site est autorisé par arrêté préfectoral à reconstruire le chenal-déversoir en maçonnerie qui relie le moulin au battoir. Les deux équipements sont mentionnés dans le tableau des Ponts et chaussées sur l'utilisation agricole et artisanale des cours d'eau de 1889 (FR.AD073, 35SPC7). Le moulin et le battoir apparaissent sur le premier cadastre français de 1890 (Section E, feuille 2, moulin : parcelle 76, battoir : parcelle 54). A cette date, ils appartiennent toujours à Joseph Pernet. En 1896, une pétition de plusieurs propriétaires du hameau nous informe que Joseph Pernet a passé une convention avec M.Dumont, ingénieur-éléctricien à qui il a cédé toute la force motrice de ses moulins entre le coucher et le lever du soleil. M.Dumont souhaite établir dans le battoir à chanvre une centrale hydroélectrique pour l'éclairage de Saint-Pierre-d'Albigny. Les habitants s'opposent à ce projet car ils utilisent l'eau du chenal-déversoir pour l'abreuvage des animaux et comme lavoir. En 1915, la petite usine hydroélectrique appartient à Joseph Léger (feu Pierre), en 1943 à Marie Saint-Germain (veuve de Pierre Léger) et en 1949 à Jeanne Léger (FR.AD073, 3P1050). Au cours du XXe siècle, la force électrique sera également utilisée pour alimenter une soierie installée en face du moulin. Actuellement, le battoir est occupé par un logement. Le moulin est devenu un gîte.